Lorsque nous marchions avec ma mère sur la petite route qui menait à l’école ou à l’église, elle s’arrêtait souvent pour parler avec des voisines
Il y avait Mado, devenue veuve très jeune, et Louisette, qui passait de temps en temps, des dames âgées, pas toujours aimables, Titine, la dame de la Poste …
Elles parlaient de choses et d’autres, à cette époque tout le monde se connaissait dans le village, jusqu’au jour où les premiers lotissements furent construits
Mes parents appelaient ça des » maisons neuves », des nouveaux arrivaient, étaient parfois regardés avec méfiance, certains sympathisaient très vite , trop vite , prenaient la place , le pouvoir ..
Malgré cela c’était la vie paroissiale qui était au cœur de tout, puis ce fut l’amicale des parents d’élèves
Ma mère n’avait pas d’amie, de confidente, elle était entourée de ces personnes là, les relations étaient correctes mais au fond très peu chaleureuses
Je n’ai jamais vu quelqu’un venir lui offrir des fleurs, ou un petit cadeau
Après l’invasion des pavillons, mes parents ont toujours continuer à faire connaissance avec leurs voisins
Avec eux, ils sont en bons termes, toujours prêts à rendre, service, très accueillants, souriants, respectueux de leur intimité
Je me suis rendu compte que je n’avais dans ma vie, jamais investi de relation avec mes voisins
En appartement HLM, je ne connaissais personne, puis avec Jérôme, les relations avec le voisinage furent désastreuses
Quand nous sommes arrivés dans notre petite ville, les voisins savaient déjà qui nous étions, le bouche à oreille n’avait pas mis trois jours a fonctionner
Dans notre maison, les murs séparent l’immeuble d’à côté
Les seules fois où j’y suis allée, c’est pour des histoires de chats
J’ai beaucoup d’amies, des vraies, des bonnes copines, elles passent, s’arrêtent, prennent un café, je peux compter sur elles, elles savent que je suis là aussi
C’est bien d’avoir ces relais là, ces échanges simples, ces liens du quotidien, j’aime bien choisir, être libre
Je crois que je n’aimerais pas vivre en lotissement, sous le regard de mes voisins en train de prendre l’apéro dehors
Je sais que parfois les relations de voisinages sont sources de procédures, de violence verbale, de harcèlement, je ne pourrais pas supporter de vivre ça , mais il existe aussi des vrais lien d’amitié , forts et solides
Je pense que mère avait appris à se méfier des voisines, elle était dépendante de cette vie là, je crois qu’en ville, elle en aurait souffert encore plus.