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  • Couscouuuuuuuuuuuuus !!

    Tu baguenaudes dans les pâturages,
    Tu t'en vas te promener, Belle des Champs
    Qu'il est blanc, qu'il est crémeux ton fromage
    Dis, donne-nous en un peu, Belle des Champs

     

    Joli texte, certaine que la mélodie vous est restée dans la tête un bon moment, parce que les pubs légères et vives de ces années 80 restaient ancrées dans notre mémoire.

     

    Richard Gotainer en a composé des dizaines

    Celle ci, le fameux fromage bucolique  , et bien sûr la boisson aux oranges , avouons que les moyens étaient faibles et les budgets restreints, mais efficace cependant

     

    N’oublions pas ce bijou musical , couscous !!!!!!!

    Il a repris sa chanson « Primitif «  pour recomposer un morceau pour une marque de vêtements , peu de moyens là encore, mais j’ai encore la chanson en mémoire

    « Moi être  zinzin de ta fantaisie » ça c ‘est du texte !

     

    Allez pour les fans, une chanson.

    J’aime bien, c’est tonique, et puis.. Souvenirs, souvenirs …

     

     

  • Tout nouveau , tout beau

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    Edith et Henri étaient pêcheurs, ils aimaient ce milieu, un peu rustre parfois où la bouteille aidait à supporter les tempêtes de la Manche.

    Quand nous allions chez eux, il y avait toujours des gens qui passaient, des copains, des nouveaux amis.

     

    Mes parents disaient toujours

    « tout nouveau tout beau « 

    Ils n’aimaient pas trop la manière avec laquelle ma tante et mon oncle se liaient, brutalement, avec ces gens là.

    Je crois qu’ils étaient trop loin de leurs univers, ils se sentaient délaissés, exclus.

     

    Ma mère m’avait appris à me méfier des amitiés trop rapides, de ces liens parfois exclusifs, elle disait que ça risquait d’être étouffant.

     

    En amitié j’ai appris à être prudente, réservée, intuitive

    Parfois j’ai croisé des personnes qui m’attiraient, j’avais envie de me lier avec eux, mais je ne voulais jamais forcer la main, ne pas leur imposer  ma présence.

     

    Je les apprivoisais, j’allais doucement, quelques échanges, et plus tard des invitations.

    Je prenais garde surtout de ne pas délaisser les autres

    Je suis plutôt fidèle, n’aime pas cette rencontre parfois éphémère qui nous met en marge de notre passé

     

    Je n’acceptais pas toujours ça des autres

    La bonne copine qui nous laisse tomber parce que tout à coup elle est entrée dans une autre bande

     

    Je prends le temps, je laisse le temps à l’autre, je ne veux pas imposer de force mon amitié,

    Parfois je suis déchirée, dans les groupes, j’ai le sentiment de me débiner

    Je ne suis pas celle qui systématiquement devient amies avec les amis des miens

    Chacun son espace, son univers, je n’aime pas que l’on me juge dans ce domaine, qu’on me force, qu’on m’impose

    Parfois je l’ai payé, je paye encore, des vieilles rancunes, des invitations mal comprises

     

    J’avance avec mon instinct, je ne ferme pas la porte, jamais..

     

    J’ai pourtant du mal à gérer ça, par manque de temps, voir, inviter ceux qui me ceux chers, prendre de leurs nouvelles

     

    Mes amitiés dans ma troupe me sont très chères, et simples parce que nous nous voyons toutes les semaines, j’aimerais que les autres ne ressentent pas cela comme une trahison

     

    Il y a plusieurs années, nous avions rencontré un couple originaire du Haut Doubs ,Tristan et France

    Nous nous sommes liés, revus et  ils se sont séparés.

    A la nouvelle année, j’ai envoyé une carte à Tristan ,il a appelé, et  exprimé   son désir de venir passer un WE prochainement chez nous

    Nous avons trouvé une date, on trouve toujours le temps pour ça

    Ca fait très chaud au cœur cette fidélité là

     

    Nous irons le chercher au train samedi …

     

     

  • Dans les oeufs

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    Pendant que Rose est à son activité j’me roule parterre et je dandine du papotin, danse, je fais les courses .

    J’ai une heure, montre en main

    Je vais parfois chez Lxxl, vite fait bien fait, ou chez les Mousquetaires, c’est tout petit, y’a des promos, ça me va .

    Je déteste les grandes surfaces avec des rayons de 2km de long, c’est épuisant !

     

    Ce matin là, une employée s’active à remettre une à une les plaquettes de beurre, avec minutie .

    Elle est hélée par une jeune femme

     

    « Bonjour, c’est St Hubert, est ce que Jacqueline est là pour la crémerie ?

     

    «  Heu, je crois qu’elle est dans les œufs « 

     

    Oh la la, qu’est ce que ça me fait rire ce genre de dialogues, on peut dire qu’elles sont économes en vocabulaire les dames .

     

    Je n’ai pas du tout cru à leur histoire :

    Primo, la commerciale  se fait passer pour st Hubert, elle n’a même pas d’auréole sur la tête, non mais !

    Deusio, personne n’a eu l’idée d’aller secourir la pauvre Jacqueline avachie dans un amas de boites d’œufs cassés, et croyez-moi, du blanc d’œuf, je trouve que c’est immonde à nettoyer, c’est gluant, beuh , aussi terrifiant que du marc de café .

    Quoique , y'en a qui font un shampoing aux oeufs .

     

    J’ai fini mes courses, caddie plein, les réserves pour la semaine, j’étais un peu en retard , mais ravie, ravie d’entendre des conversations aussi comiques, qui alimentent ce blog .

     

    J’ai pensé très fort à Justine

  • La soupe

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    Après avoir épluché des carottes, pommes de terres, poireaux, ma mère plongeai ses légumes dans l’eau de  la grande marmite qui bouillait sur la cuisinière en bois

     

    L’odeur embaumait la cuisine pas aérée, je n’aimais pas trop

    Une fois les légumes bien cuits  elle plongeait  le mixer dans le récipient, salait, et versait une poignée de vermicelle

    Ma mère faisait deux ou trois par semaine, de la soupe

    C’était toujours la même avec  les légumes ramassés au jardin.

    L’hiver nous mangions tous les soirs cette soupe , l’été, elle laissait place à  la laitue avec des oeufs durs, j’adorais ça.

    Nous disions la soupe, jamais le potage, c’était un mot de livre de lecture, ça faisait riche de dire du potage, d’ailleurs je ne vois pas trop la différence entre les deux .

     

    Jamais ma mère ne s’aventura à mettre un autre légume dans sa soupe, tomate, potiron ( on ne savait même pas que ça existait )

    Parfois elle mettait des haricots trop avancés pour être mangés, c’était immonde de retrouver un fil dans la soupe

    Il y avait toujours un bout de carotte qui passait au travers des crocs du mixer

    Je ne pouvais absolument pas avaler ce bout rebelle

    (Contrairement à Antiblues qui en raffole, le voilà ce billet ! )

    Alors ma mère faisait exprès de le mettre dans mon assiette pour rigoler

     

    Je n’aime pas la soupe, j’en fais jamais, j’en ai trop mangé, oui je sais, c’est sain, équilibré mais je peux pas.

    J’aime les légumes crus, en salade, tous, en quiches, ou cuisinés

    Nous mangeons beaucoup de légumes

    Quand les enfants étaient plus jeunes, je leur faisais de bonnes purées, carottes, épinards et pommes de terre

    Je rajoutais trois gouttes de jus de betteraves rouges, pour faire une purée rose

    Ils me la demandent encore

    C’est délicieux la purée de pommes de terre, mais bien moulinée avec de la crème, du lait, du beurre.hum

     

    Mais pas de soupe !

  • Emile et Marie Rose

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    Mon père avait un copain de régiment, Emile, ils aimaient ce retrouver pour faire les fous, sortir un peu, expédier les traumatismes de la guerre d’Algérie

    Il avait appris la coiffure à l’armée, il ouvrit un petit salon

    Il épousa Marie Rose, elle était née à Bricqueboscq d’une   famille modeste, dans le hameau où vivaient mes grands-parents

     

    Emile, c’est le cousin de ma mère

     

    Lorsque mon père excédé quitta la ferme natale pour rentrer aux chemins de Fer, il rencontra ma mère en juillet et l’épousa en octobre de la même année

    Les deux couples se connaissent depuis près de 50 ans

    Ils ont vu naître et grandir leurs enfants

    Emile est exubérant, il interpelle les gens, parle fort, sans gène, très jovial, mais un peu excessif.

    Marie Rose aime la couture, elle confectionne elle-même ses robes, toujours la même coupe, il n’y a que le tissu qui change

    Ils habitent un pavillon aux abords de Cherbourg, quand nous allions chez eux, la télé était toujours allumée, du soir au matin, non-stop.

     

    Marie Rose parle tout le temps, elle débite, raconte tout et n’importe quoi, se fiche pas de savoir si on l’écoute, elle est intarissable, elle peut vous parler d’un produit ménager durant des heures, répète les phrases, redit la même chose tout en se resservant un verre de vin et en rigolant très fort .

    Emile et Marie Rose viennent fêter les anniversaires, s’attardent, traînent ...

    Ils sont un peu fâchés avec leur entourage

    Parfois mes parents en ont marre, mais ils se connaissent alors ils acceptent, s’adaptent.

     

    Emile est malade, son cœur, sa mémoire, son corps l’abandonnent 

    Un jour, il partira, ce sera dur pour mes parents, une rupture, la fin de quelque chose qui dure depuis tant de temps

    C’est leur repère je crois, leur lien.

    Ils reparleront d’eux souvent, avec nostalgie,

    Quand l’un des leurs s’en va, c’est un coup, un signe que …

    Ils ne le disent pas, mais je sais que leurs cœurs sont chavirés

     

     

  • Attraction occulaire

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    Un couple sort d’une voiture noire immatriculée 92 tout juste garée sur le parking de l’Hôtel de Ville

    L’homme porte une perruque blonde rousse, la femme est endimanchée

    Ou vont ils, que font ils là ?

    Mon œil est attiré par leur simple présence, comme une anomalie ; à Paris ou ailleurs, je ne les aurai pas remarqués, ici, ils sont étranges dans ce décor.

    Chacun voit des choses, des détails, des gens avec une sensibilité propre .

    Je suis incapable de me souvenir de la manière dont les gens sont habillés, leurs accessoires, les sacs à main.

    Mais dans la rue, je vois tout, les gens que je croise, que je reconnais, je sais qui ils sont, où je les ai vus, ce qu’ils font ...

    Ce n’est pas une curiosité malsaine, il ne me serait pas venu à l’idée de  suivre ces gens là, essayer de voir leur trajet, c’est juste que je me demande ce qu’ils font là, parce qu’ils ont un look un peut éloigner des gens d’ici.

     

    Carla sonde les moindres recoins à sa façon

    Si j’ai une légère trace de fond de teint, elle l’estompe, une étiquette retournée elle l’a redresse, mon écharpe mal posée elle équilibre,

    Elle scrute tout

    Parfois ça m’énerve

    Un jour elle me dit

    « tu n’as pas remarqué, j’ai changé de lunettes « 

    « Si, si, j’avais vu « 

    « ben pourquoi, tu ne l’as pas dit « 

    « j’ai pensé que tu le savais, elles te vont bien « 

    C’est curieux ce genre de reproche, pas grave  c’est vrai je ne complimente pas forcement, c’est un tord sans doute

     

    Je me souviens avoir fait une remarque à Patricia, sur ses nouvelles lunettes

    Elle m’avait alors rétorqué sourire aux lèvres

    « tu es la première à me le dire « 

    Alors au fond c’est important

     

    Notre œil est attiré par des choses, des personnes, des attitudes, des gestuelles,

     

    Sur les gens, je vois les visages fermés, les traits durcis, les cœurs blessés, ceux qui laissent peu de place à l’autre.

    Je vois aussi ceux qui prennent, trop, cette place, trop vite, ceux qu’on aimerait faire taire dans les réunions publiques, ceux qui ont tout vu, tout vécu

    C’est dur d’organiser tout ça, voir, percevoir l’essentiel, rebondir sur que l’autre attend

    Parfois je me dis que je suis sous équipée, mes yeux ne me suffisent pas, il me faudrait des antennes, un zoom, une loupe, des jumelles, un périscope, des rétroviseurs , un œil bionique,

    Un peu plus quoi..

     

     

  • Une fleur de province

     

    Le téléviseur était posé sur le réfrigérateur

    Cette installation de fortune nous permettait de regardait la télé en mangeant, le midi, c’était "midi première "avec Danièle Gilbert .

    L’émission était en direct, il y a avait souvent des imprévus, des manifestations, des pannes techniques, des mouvements de foules , des bandes sons qui partaient sans le chanteur .

     

    A cette époque, les chansons légères, les carrières courtes et éphémères existaient déjà

    La chanteuse Charlotte Julian, au physique singulier, interprétait ce titre

    Fleur de province , l’histoire d’une pauvre fille, qui débarque avec sa valise, à Paris

    L’émission de variétés du midi, se déplaçait en province, tout comme les jeux de 20 heures

    C’était l’époque où on mettait en scène, avec un léger mépris, de chanteuses de français moyens, qui après un tube ou deux, remballaient vite fait leurs sacs pour retourner dans leurs campagnes faire l’animation des galeries marchandes

    On fit la même chose en propulsant fin des années 80, la génération des chanteurs issus de l’immigration, avec les princes du  Raï, Cheb Mami, Faudel, et Khaled

    Ils prônaient la paix, et se bouffaient le nez entre aux pour avoir la première place, avant d’être rattrapés pour deux d’entre eux par la justice, parce qu’ils avaient la main un peu lourde sur leurs épouses

    (au passage j’étais écœurée en voyant de quoi ils furent capables, belle hypocrisie)

    Ils ont laissé la place aux autres.

     

    Dans les années 70, un autre univers musical enflammait la planète, bien loin de ce que la variété du moment offrait à mes oreilles de gosse

    Un petit bijou, rien que pour avoir la pêche.

     

    Je voudrais chanter ça en chœur !

    Ce soir , serrés les uns contre les autres , pour la dernière fois , nous chanterons

    «  Let the sunshine
    Let the sunshine in
    The sunshine in ……………”

    c’est déjà beaucoup

  • Folle journée

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    La tournée s’achève, après des mois de représentations partout dans le monde, département, nous donnons, avec un pincement au cœur la dernière de notre spectacle demain soir

    Et parce que le lieu est splendide, notre théâtre, les places pour le samedi soir se sont vendues en huit jours

    Nous avons opté pour une représentation supplémentaire, à 16 h, pour qu’il n’y ait pas de déçus, et pour la première fois, nous donnons deux spectacles ne une journée .

    Autant vous dire que nous serons vidés, éreintés, mais forcement heureux de donner tant de voix et d’énergie .

    Je mesure la chance que j’ai de vivre ces moments là, entourée d’amis, la magie des lumières, les rigolades, l’émotion..

    Je vais alors ranger ma tenue, mes manches, ma tunique noire, l’étole chatoyante

    Je pense déjà à la nouvelle, j’aime bien l’avoir à l’avance, choisir des tissus confortables, ajustés,

    Les mois à venir nous réservent de bien belles rencontres, un nouveau répertoire en préparation, je l’y m’y atèle fortement, 25 titres par cœur, ça ne se fait pas en trois jours .

     

    Après les spectacles, nous finirons la nuit entre nous, histoire de ne pas se séparer en si bonne compagnie, autour d’une table

    Je savoure ça, ça me donne des ailes, de l’énergie à revendre, à cela vous ajoutez de beaux rayons de soleil, et les premières fleurs, c’est l ‘apothéose .

     

    La vie est douce, elle est belle, explosive, apaisante, festive et chantante,

    Je vais chanter pour vous ..

  • Escapade aérienne

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    Pour mes  40 ans, ma bande de copains  nous offrit deux billets d’avions

    Un baptême de l’air ?

    Je vous en prie, j’avais déjà embarqué dans un avion avant d’atteindre l’age de la maturité, une fois destination Montréal, puis les States, Athènes, et la Corse, bon je ne suis pas une inconditionnelles des vols, c’est vrai

     

    Alors ce cadeau, la destination ?

    Destination le pays ou il fait bon vivre, les vaches, le fromage et les châteaux : un survol de 45 minutes de la Mayenne

    Vous êtes envieux, je vous comprends

    J’ai chaleureusement remercié des amis de cœur, et leur tout de même avoué que ce genre de coucou à quatre places, ça me fichait sacrément la trouille

    Pour être franche j’aurais bien refilé ma place à Louis qui adore ça, mais comme dirait Thérèse, je le fais parce que c’est offert de bon cœur

    Un beau samedi, ciel dégagé, pas trop de vent, départ à l’aérodrome d’Entrammes  ( oui !)

    Louis avait pour mission de garder les enfants pendant notre expédition

    Je monte dans l’avion, si on peut appeler ça comme ça, les regarde (peuvent être pour la dernière fois, mon dieu, trois orphelins. Et mon jumeau ..) )

    Jérôme prend place à côté de moi

    Le pilote arrive, avec une jeune femme, elle prend des cours, elle doit s’entraîner, c’est elle qui sera aux commandes

    Génial, rien de mieux pour me rassurer, une apprenti pilote

    Le truc décolle dans un vacarme fou

    C’est déjà l’horreur, j’ai la trouille, ça penche, ça pue, j’ai envie de descendre, je suis prise au piège

    Jérôme me prend la main, les deux pilotes papotent, pas de fumée derrière..

    Nous survolons Ste Suzanne, Jérôme attire mon attention sur les belles demeures, les forêts, je serre les fesses, l’avion penche, un coup à gauche, un coup à droite, d’est terrible

    Je veux descendre !!

    Ça va durer 40 minutes, ça fait même pas 5 minutes que l’on vadrouille, je vais jamais tenir

    Je reprends mes esprits,

    Alors, c’est beau la Mayenne, des champs, la Mayenne, nous survolons le Nord du département, soudain, arrivée sur Changé, ah, oui les Ondines, ouh super, c’est pas loin, c’est bientôt fini

    Le pilote annonce qu’il va faire un détour sur St Berthevin, pour quoi rien, y’a qu’une zone industrielle là bas, y’a rien à voir, vraiment, il insiste

    Je me décontracte, l’avion ralenti, retour vers  l’aérodrome, j’aperçois Louis et Rose, nous sommes.

    Vivants !

    Quel bonheur de toucher la terre ferme ! J’ai adoré, vraiment..

    Mes amis, j’ai vaincu ma peur, merci, pour mes 50 ans, un vol en ULM ? j’adore, et après un saut à l’élastique…

     

    Jeanne, la reine des airs !

     

     

  • Sale savonnette

    Lorsque nous avons acheté notre maison, mon œil fut tout de suite attiré par la salle de bain de l’étage

    Le mur carrelé   de grosses fleurs vert olive, marron et écru, les sanitaires, toilettes et lavabo étaient rose  bordeaux, une immonde moquette verte pourrissait au sol , au raz du plafond , une tapisserie rapportée avec des flamands ,je vous laisse imaginer

    On se serait cru dans un vieil hôtel de passe des années 50

    Jérôme a posé un beau carrelage blanc, j’ai peint les murs en ivoire, et les sanitaires sont restés tels quels .

    J’ai encadré des reproductions de Bonnard, des scènes  de bain particulièrement douces.

     

    Encastré dans les murs, solidement accrochés, deux énormes porte savon assortis au reste

    C’est moche, impossible à nettoyer, inutile, mais pour l’instant je dois tous les jours m’accommoder de ces deux choses là

    Je n’aime pas les savonnettes, c’est sale

    C’est sale, quand après un travail on vient s’y frotter les mains, et qu’on ne lave pas la savonnette, c’est gluant, puis le savon sèche, il faut frotter

    J’utilise du savon liquide, c’est nettement plus hygiénique

    Mais Jérôme est un inconditionnel de la savonnette

    Les rares fois ou il fait les courses, il rapporte des savons, et hop, sur le coin du lavabo

    Tous comme les mouchoirs en papier, impossible, Jérôme a conservé le traditionnel mouchoir de poche en tissus !

     

    A la Tate Modern à Londres ( Jeanne qui se la pète ) j’ai vu une installation de  Miroslaw Balka, Soap and stainless steel, 2002

    Des dizaines de savons secs, usagés, reliés les uns aux autres par un cordon, le tout suspendu au plafond

    C’est joli un savon usé, l’odeur, l’aspect, la couleur

    Je trouvais que l’œuvre était originale, et je regrettais de ne pas en avoir eu l’idée, et en toute simplicité, je l’aurais posée au plafond de ma salle de bain, bien à l’abri des visiteurs,

    Les mécènes auraient eu beau faire des pieds et des mains, je ne l’aurais jamais exposée à la Tate Modern, ni même à Beaubourg, ni même au MOMA de SF, non, chez moi, avec mes autres œuvres, celles ci :

     

    Une salle de bain est un musée

    mobile toilette.JPG

     

     Jeanne , brushes, wood and soaps, 1998.

  • Bricqueboscq (2)

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    Peu de temps après ma communion, en 1977, ma grand-mère eu un souci de santé

    Elle fut hospitalisée

    Nous n’étions  pas inquiets, mon grand-père paternel y allait souvent

    En rentrant de l’école un soir, mon père pleurait fort, c’était bouleversant , il du nous avouer que notre grand-mère était morte, après cinq jours d’hôpital, d’une embolie

    Nous n’avons pas pu la voir, je l’ai quittée un jour, elle allait très bien, et puis fini, le cimetière, des gens qui défilaient, des cousins, les sœurs de ma mère qui faisaient des histoires ..

    Mon grand-père fut totalement anéanti, inconsolable .

    Il pleurait à longueur de journées, son chagrin était insurmontable, lui rieur, sa vie était finie, rien ne serai comme avant .

    Quand nous retournions à Bricqueboscq, le tic tac de l’horloge m’angoissait, j’étais triste, je cherchais vainement dans mes souvenirs, j’explorais les moindres recoins pour la retrouver, j’aurais donné n’importe quoi pour qu’elle revienne,

    Ma mère était malheureuse, elle proposa à mon grand-père de venir tous les midis pour déjeuner, il noyait sa peine dans l’alcool

    Un jour la décision fut prise, il s’installa chez nous

    Louis lui laissa sa chambre et s’installa dans le bas de l’escalier

    C’était invivable, Flo était en pleine crise d’adolescence, je détestais ma vie de collégienne, mon grand-père avait plein d’habitudes qui nous pesaient, nous devions passer dans sa chambre pour aller nous coucher

    Nous vivions à 6 dans cette toute petite maison, Miquette avait rejoins notre logis

    Parfois mon grand-père partait deux jours chez ses filles, mais il disait toujours qu’il était bien content de revenir chez Martha

    Sa vue baissa, il ne supportait plus de ne plus lire son journal

    Il restait des heures assis au bord la table de la cuisine, pensif, triste

    Il voulait rester ici, nous ne pouvions pas cohabiter

     

    Un lundi, mes parents partirent au marché de Bricquebec

    A leur retour, ils ne l’ont pas trouvé dans la maison, mon père a cherché, il l’a trouvé dans le hangar à foin

     

    Comment imaginer à cet instant précis ce qu’il a vécu, sa terrible détresse la poussant à lâcher prise, sans au revoir, sans lettre, sans message, il est parti, la retrouver..

    Je n’imaginais pas vivre tel traumatisme, telle douleur, j’avais 17 ans, trop jeune pour accepter, assez âgée pour comprendre

     

    La maison de Bricqueboscq fut louée, je n’y suis jamais retournée, je ne veux plus passer devant, j’ai assez d’images dans ma tête

     

    J’ai demandé à garder la poupée habillée en noir, c’est la mienne .

    Je me suis souvent dit que ma grand-mère était partie trop tôt, je n’ai pas idée de ce qu’elle serait devenue, son caractère si entier, elle serait peut être devenue insupportable

    J’ai eu la chance de vivre ces moments là, la chance d’être entourée de cette manière là, la chance d’avoir tout garder au chaud, précieusement

     

    Mon enfance s’est envolée en 1977, en 1983, j’ai commencé à vivre .

     

     

     

     

  • Bricqueboscq (1)

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    Nous ne partions jamais en vacances, à part quelques jours en famille en banlieue, mon père prenait ses jours de congés pour faire des travaux de jardin, les foins, les corvées

    Mes grands-parents maternels venaient nous chercher en 2 CV, nous allions Louis et moi passer trois jours chez eux

    C’était en 1973, 1975, a peu près, les loisirs n’étaient absolument pas organisés

     En arrivant à Bricqueboscq, nous avions nos habitudes, nos jeux, nos rituels

    Il y avait un sifflet blanc et rouge, avec une ficelle, que l’on faisait tourner, une bouteille avec un couple de danseurs qui valsaient au son de la boite à musique mécanique

    Nous passions du temps aussi a tourner l’essoreuse à salade

    Ma grand-mère nous laisser faire ce qu’on voulait, on vadrouillait aux alentours pour promener Miquette son loulou blanc

    On avait appris à ce toutou à faire des grimaces

    Nous montions au grenier, il y avait un casque de guerre qui me faisait peu, des tas de magazines « Notre temps «  empilés

    Ma grand-mère cousait des vêtements pour ma poupée, elle adorait ça, ils étaient très bien ajustés, solides

    En fin d’après midi, nous sortions le tourne disque

    Il était très moderne, on pouvait empiler des 45 tours qui descendaient

    Ma grand-mère rapportait des disques de ces pèlerinages, des histoires de saints, elle avait aussi un disque de Fernandel que nous connaissions par cœur

    Elle était d’une disponibilité incroyable, elle adorait notre présence, mon grand-père était très facile, jamais de réprimandes, rien, aucune autorité

    Nous étions très dociles, jamais d’idées farfelues

    Dans les chambres, il y a avait des tas de trucs vieillots, de la dentelle, des tas de tissus, une poupée habillée en noire que je n’avais pas le droit de toucher, je pouvais juste la regarder de loin, enfermée dans une armoire, des cahiers de mon oncle militaires

    J’aimais l’odeur de cette maison, tout ce qui s’y passait, chaque vacances étaient une fête, elles ne duraient que trois jours et deux nuits