Jeanne et sa nouvelle peau

Carla prend soin d’elle, elle aime se bichonner, se pouponner, et son teint, son allure juvénile lui donne facilement 10 ans de moins

Elle prend soin de moi aussi, elle m’avait offert un kit marocain pour soin de visage et donné récemment mon nom pour une visite à domicile gratuite

Dring, dring, une femme m’appelle pour prendre rendez vous

Je suis toujours mitigée avec ses trucs là, il y a forcement des sous à dépenser derrière ces démarches commerciales, et rusée, briefée depuis ma tendre enfance par mon père qui ne se fait jamais avoir dans ce domaine là, j’ai quand même accepté

Je me demande quand même si Carla ne pense pas qu’il est grand temps que la pauvre Jeanne fasse quelque chose avant de ressembler à une tortue

Dring dring, Samantha a sonné pas plus tard qu’hier pour ce fameux soin de visage GRATUIT

Au début, vu le look je me suis demandée si elle ne sortait pas tout droit de « secret Story «  ou de l’Île de la Tentation, pantalon moulant, teeshirt  serré mettant en valeur sa poitrine généreuse, et talons de starlette

Elle a présenté en deux mots sa société de cosmétiques, à base de plantes naturelles, bien sur, et elle a commencé à me tartiner le visage avec des tas de produits

Je ressemblais à une geisha …

Pendant la pause du masque , nous avons discuté , et c’est ainsi que j’ai appris , en posant quelques questions , vous me connaissez , qu’elle était commerciale et pas esthéticienne , qu’elle était payée à la vente , donc pas grand-chose , qu’elle avait un BTS , et qu’elle ne trouvait pas de travail hormis en usine , qu’elle aimait ce qu’elle faisait mais que ça ne constituait pas un revenu fixe

Elle était charmante, je pesais au fil de la conversation sa déception, auparavant elle avait travaillé dans la téléphonie, rien de mirobolant sur le marché du travail

Elle me présenta les tarifs de ses produits, pas moins chers que les cosmétiques de luxe, et avec regret, je lui ai annoncé que je ne prendrais rien

Elle était déçue, et c’est normal, j’aurais pu refuser d’emblée sa venue mais j’ai eu peur aussi de vexer Carla, et puis c’est toujours pénible de devoir tout justifier

Nous, consommateurs, nous sommes des appâts, libres de mordre ou de recracher l’hameçon

C’est le jeu

Nous nous sommes quittées chaleureusement, elle m’a dit qu’elle aimait ma maison, ma déco

Je me suis bien gardée de lui dire que pour garder ma peau de bébé, j’avais toujours la même combine qui marche, très très  bien, pour combattre mes rides

Des nuages et des éclaircies

Sur le parking de l’école de musique, j’attends que la voiture qui est devant moi me laisse passer, elle recule, je ne bouge pas, elle recule encore, pas le temps de passer la marche arrière, hé, ho, stop, bing !!!!!!!

Allez, rha !!!!!!!c’est pas vrai, le crochet de remorque a bien froissé la tôle

Je descends et conviens avec la dame à peine désolée de faire un constat

Je constate que j’en ai jamais fait, j’en ai même pas dans ma voiture, je me débrouille et je finis par signer le papier bleu qui va ravir mon assureur

 

C’est la loi des séries m’a-t-il dit !

 

Je prépare le courrier, règle d’autres choses, et vers 14 heures, après ma pause café, me dirige  au portail chercher mon courrier, à peine pressée de voir encore des pubs ou des factures

 

Dans la vieille boite à lettre métallique déglinguée, quatre lettres tombent dans mes mains

L’une est manuscrite, j’aime ça, avec des vrais timbres, des beaux

J’ouvre la première, c’est mon salaire, j’ai gagné des sous ce mois ci, c’est mérité

L’autre, plus commerciale, un chèque cadeau pour une somme d’achats, je n’en ferai rien,

La troisième vient de Paris, l’Assemblée Nationale, hé oui..!

Tiens donc c’est monsieur le Député qui m’envoie un courrier, et en tête, c’est écrit au stylo, «  chère Jeanne, cher Jérôme … »

Ah ben que vous voulez vous, ça me donne un petit peu d’importance …

 

La quatrième est épaisse, j’y devine un petit cadeau, je l’ouvre et …. Hum ….un joli collier en bois, qui a voyagé, venant de l’autre côté de l’océan via la Croisette, et c’est une vraie délicatesse de penser à moi quand on est loin, dans un ailleurs

Merci, merci encore

 

L’accrochage du matin et la tôle froissée je les laisse dernière moi, et me voilà à nouveau légère, heureuse de ces surprises là, de ses mots reçus sans les attendre

 

Je m’installe dans ma véranda, je saisis ma pince pour raccourcir la cordelette et le collier autour de mon cou …..

La faux et la vitre baissée

Mon père prenait soin de sa terre

Il partait en bleus de travail, la faux sur l’épaule  couper  les herbes folles dans les champs des alentours

En chemin, il rencontrait des voisins, il prenait le temps de papoter avec eux, tout en gardant sa faux sur l’épaule

Tout comme Louisette qui ramenait ma mère de la messe, au bout du chemin elle laissait ronfler le moteur diesel de sa 404

 

Je me déplace en voiture dans ma ville au bord de l’eau et régulièrement j’y croise des gens connus

Il y a quelques jours, j’aperçois Franck devant la boutique de Paul

Le feu est rouge, coup de klaxon, je baisse ma vitre et on papote

 

Hier c’est à côté de la voiture de Fulbert que je me trouvais, le sacré Fulbert, noyé dans ces pensées

Surpris de me voir, il rigole et nous échangeons des banalités, le feu passe au vert et chacun repart de son côté

Tard dans la nuit, c’est à côté de Léandre que je me retrouve à nouveau en voiture, les filles qu’ils ramène dans leurs logis rigolent et gloussent

C’est drôle ces moments là, je cause au volant, je m’arrête, j’échange des mots sans importance, comme mon père le faisait sur le bord de la route, sa faux sur l’épaule

Les temps n’ont pas changé au fond, les liens sont spontanés, que l’on soie à la ville où dans un village, on se croise, on se cause, de rien, de peu …

 

Je me sentirais bien seule sans ces moments là, non pas qu’ils viennent remplir mes journées, ils agrémentent le quotidien, sont comme les grains colorés que l’on saupoudre au-dessus des gâteaux

J’aime le visage des personnes croisées, qui me disent et me redisent combien je suis heureuse dans cette ville, loin de la frénésie des mégapoles, de l’anonymat, et de l’agressivité des foules

C’est pour cette raison sans doute que je n’aime pas les vitres fumées, et que je ne serais jamais une..star !

La marinière

Dans mon dressing  placard j’ai remué ciel et terre pour retrouver ma marinière.

C’est tendance cette année, Plume nous en avait parlé dans un billet , alors je me suis dit «　 Jeanne , allez , remets ta marinière «　

Elle a vécu de moments chauds cette marinière , une vraie, made in Bretagne , fabriquée en France

Elle est rayée , bleu et blanc , normal me direz vous ?

C’était en Juin 2007 , par un soir d’été , nous avions largué les amarres sous les feux de la rampe

Allez moussaillons  à l’abordage !

 Sous le grand phare nous avions ramé , à marée basse , elle est partie hélas !

200 matelots dans le navire , et il faisait chaud , mais chaud ....

En prime time , pantalon blanc et marinière , ça passe encore , nous manquions   d’air dans ce rafiot , je m’souviens , un samedi ….

En deuxième partie de soirée , par-dessus la marinière , une vareuse !!

Rha !! J’ai cru mourir ....

même pas , 50 ° sous les sunlights , chante la Jeanne et les corsaires ! j’aurais avalé des litres et des litres

Nous avons survécu avec témérité , et retenté l’aventure dans d’autres contrées

Mais où est ma marinière ?

C’est Ellen qui a du me l’emprunter pour le théâtre et elle n’est jamais revenue

Pff , quel triste sort , croupir au fond d’une malle poussiéreuse

Je ne peux pas vous la montrer , comme ma blouse grise

Allez , ne partez pas fâchés , c’est cadeau

Non , je ne refais pas encore le coup du caché coucou , ou de la blouse grise sans tête

Pour vous , la Photo officielle  de la Jeanne , celle que l’on trouve sur tête de livre

Et en entier , s'il vous plait

Mais elle ne restera ici que deux jours , alors …..

À défaut de m’entendre , me voilà en vrai

Bisous à tous

Non , non , ce n’est pas un trucage ….

La réunion de nanas

J’ai été conviée à une réunion de vente à domicile chez une amie

Franchement je ne suis pas friande de ce genre de choses , j’aime faire mes achats toute seule , je n’ai pas besoin de l’avis des autres pour ça , et je déteste me changer , essayer …

Ça passe encore pour les vêtements , mais pas de réunions de sous vêtements ou autres jouets féminins très tendance , (je n’ai entendu chez ma coiffeuse ), ce sera «　non «　 et pas la peine de me supplier

La vendeuse , je m’admire , je ne pourrais pas faire ça , nous a déballé des tas de fringues , très jolies , élégantes et seyantes que les femmes présentes admiraient sans commenter

Quand elle eut fini , elles se sont jetées sur les portes manteaux et ont essayé des tas de tops , débardeurs , leggings , pantalons et cardigans

Je restais connectée malgré tout aux termes techniques grâce à ma coupine Tagada , la blogueuse fashone , et ses tissus Liberty et son gout sans limites pour les matières

Mais elle , elle crée , et avec un sacré talent !

Et très vite , il me fallut me rendre à l’évidence, c’est joli sur les autres , mais, ça ne me va pas

Non pas que je n’ai pas un corps de rêve , mais bon ….il faut être grande et svelte pour porter la moitié des modèles exposés

Bien sur il n’y avait pratiquement que du 38 exposé

«　ça taille grand vous savez «　m’a expliqué la démonstratrice

D’accord , mais faut quand même faire preuve de lucidité

J’ai trouvé un haut pas trop mal , et il me faudra attendre un mois pour l’avoir , et moi j’aime bien repartir avec ce que j’ai payé

J’ai failli exploser de rire quand une jeune femme , parlant à une autre , lui confia «　 oui , ben tu vois moi je n’accepte pas du tout mon corps ..　»

La pauvre , elle est mignonne , toute fine , je la plains

Allez donne le moi, par contre je garde ma cervelle

C’est quand même quelque chose ce culte du corps , cette fixation sur le corps parfait , cette passion sans limite de sa propre image ,

Je suis coquette , j’aime me maquiller , les vêtements colorés , les bijoux , les accessoires , mais de là à y passer tant de temps ….

Est-ce que je vieillis et deviens à moitié acariâtre , mais ces minettes trentenaires qui rentrent dans un 38 un mois après avoir accouché faut qu’elles arrêtent un peu de se regarder le nombril

Le problème de ce genre de réunions , c’est qu’il est fort difficile de repartir bredouille ( je l’ai déjà fait , ça me pose aucun problèmes ) et que souvent la facture dépasse largement ce qui été prévu

Et les hommes dans tous ça , ils semblent loin de ce genre de préoccupations

Pas de vente de bière à domicile , d’outils ou de caleçons ….

Le carnet d'adresse

Mes adresses étaient gribouillées dans un répertoire au fond d’un agenda

Je rectifiais , au fil des ans , des déménagements ,je rayais , avec des stylos rouges, des bleus , au crayon

Ce répertoire n’avait plus d’allure , il ressemblait à une liste de choses à emporter avant un voyage .

J’ai pensé un instant tout mettre sur PC , et puis j’ai renoncé , j’aime les carnets d’adresses

J’en ai acheté un nouveau , et j’ai tout réécrit , avec un bon roller noir , une écriture uniforme , la mienne

J’ai fait ça en attendant mon dossier de carte grise à la Préfecture , je n’aime pas perdre mon temps

Et je me suis rendue à l’　évidence , il y avait dans ces listes des noms qui allaient disparaitre , quelques amis avec qui je me suis brouillée , d’autres , francomtois que nous ne voyons plus , qui ont peut être déménagé , ceux qui n’ont plus jamais redonné signe de vie

J’ai rajouté pleins de nouveaux contacts , mes amis de chœur à qui je n’écris qu’en vacances , et puis certains d’entre vous qui m’ont fait confiance en osant me donner leur adresse

C’est la vie qui passe , je ne jette pas , j’accepte les chemins qui se séparent , les bons moments vécus

Je ne me sépare pas pour autant de mes vieux carnets d’adresse , je les conserve dans une boite avec tous mes agendas

Je suis une conservatrice nationale de mes contacts , je garde une trace , même si je suis capable d’avoir le cœur lourd quand je sais que l’adresse trop ancienne ne me révélera jamais , même sous la torture l’adresse actuelle de ceux qui se sont évaporés sans laisser de trace

Je suis une femme de mots , d’écriture , j’ai des centaines de lettres entreposés dans des cartons ficelés , j’en dépose aussi sous clé , échanges secrets et scellés que peut être des yeux curieux liront après ma mort

Mais pour cela , il faudra attendre au moins soixante ans ….

Anecdotes du sud ( fin )

Après avoir trouvé une petite suite dans un hôtel bas de gamme , j’ai décidé de faire une brève apparition sur la Croisette , l’espace de quelques heures seulement , accompagnée de George qui se jour là vagabondait incognito en repérages avant le festival

Il y eu la traditionnelle montée des marches , descente pour moi

Vous êtes surpris de ne pas voir mes talons hauts , autant que je le fus de ne pas voir le tapis rouge ….

J’ai eu le temps de photographier cette empreinte pour Lolabepop 

 

Harcelée par les organisateurs pour à mon tour , à la suite des plus grands du 7 e art , Arletty , Jane Fonda , Clint Eastwood ….je n’ai pas pu échapper à la traditionnelle empreinte des mains pour la postérité

　

 

Puis je me suis installée pensive sur une chaise bleue légèrement rouillée , regrettant le rendez vous raté avec l’homme de Rio , que même la présence de George ne pouvait compenser , à l’abri des photographes j’ai levé les yeux aux ciels pour admirer les somptueux palmiers de cette côte dans un bleu d’azur

Anecdotes du sud ( 2)

Sous le soleil nous roulons en direction de St Tropez après avoir traversé la côte splendide de l’Esterel

Je n’ai jamais mis les pieds dans ce village mythique du Sud

Tout le monde a son mot à dire sur St Tropez , «　trop de monde «　 «　 c’est sale «　 «　 y’a rien à voir «　 ….

Je ne tiens pas compte des idées reçues , je suis curieuse , j’irai voir

On se gare sans difficultés , une vieille dame nous indique la direction de la vieille ville et du port

Elle nous affirme qu’il n’y a plus de stars à présent , c’est fini , ils vont en Corse désormais , à part quelques riches industriels

Comment ça pas de stars , mais je suis là !!

La vieille ville commerçante et ses boutiques plus ou moins luxueuses , me fait sourire

J’observe la démarche des bimbos aux lunettes qui brillent et aux bottes à talons hauts

Je préfère les fameuses tropéziennes , sandale locales

Je ne fais pas d’achats , juste des bonbons aux enfants

Nous longeons le port , c’est mignon , des yachts accostés , le luxe des itinérants …

De retour vers la voiture , mon œil est attiré par un tohu bohu peu banal

Des barrières de sécurité , des badaud , des camions , une terrasse aménagée sur un parking et des camera

Je m’approche et j’aperçois Karl Lagerfeld , le célèbre couturier maniéré en plein tournage pour un court métrage qu’il présentera lors de son prochain défilé Chamel

Un homme s’approche de lui et lui glisse à l’oreille

«　il parait que Jeanne , la Jeanne , est à St Tropez aujourd’hui «　

Et en moins de deux minutes , le dandy me supplie de participer au tournage , me promettant des kilos de crème de jour , du vernis par litres entiers

Que Nenni !

Je ne travaille jamais en vacances

Rhà !! J’aurais du mettre ma blouse grise pour passer incognito

Pourquoi donc avoir choisi ce parking de ST Tropez alors que celui du Super U d’Ernée aura bien fait l’affaire …..

Les gens se compliquent la vie parfois !

la photo est de moi

eh!

La virgule

 

Face à la mer , je laisse le soleil faire son travail

Rose a demandé qu’on l’enterre , on a fait des photos , ce n’est pas du sable , juste des galets broyés

Le téléphone coincé dans la poche de mon jeans sonne soudainement

«　allo Jeanne , je suis de retour à Nice , on pourrait se voir «　

C’est un vrai bonheur que d’entendre la voix de quelqu’un avec qui j’entretiens des liens par Internet

Franchir ce pas , j’aime ça

Nous convenons  vite fait d’un lieu , d’une heure , toute proche , la «　virgule «　 à Nice , deux heures plus tard

Nous quittons la plage de Beaulieu et trouvons une place pour notre véhicule

J’offre des glaces aux enfants , ravis

En arrivant au lieu fixé , je vois une silhouette , je la reconnais , je suis sûre que c’est elle

Elle me tend un sac rose , dans lequel elle a déposé un savon violet , sa couleur préférée , et un pot de chocolat à tartiné

Nous nous dirigeons vers une terrasse , vite trouvée place Masséna et pendant plus d’une heure nous papotons , les enfants sont sages

Ellen fait des photos , on se quitte en s’embrassant chaleureusement

J’ai rencontré en vrai une bloggeuse ,une EJE comme moi , une femme chaleureuse et rieuse

Si vous voulez voir les deux visages heureux , allez chez Fay

(Elle a l'exclu des clichés la veinarde !)

A sa manière elle raconte notre rencontre bloguesque

A toi Fay j’envoie plein de bises

 

Le Saule tortueux provencal

En vacances en Provence , dans un joli mas qui faisait chambre d’hôtes , je prenais plaisir à admirer trois saules tortueux verdoyants

Ce jour là , le propriétaire les avait taillés

«　 prenez des branches , ça repart bien «　 m’avait t’il suggéré

J’avais posé dans mon sac une petite branche , et une fois rentrée l’avait directement plantée dans la terre

Elle a pris racine , très vite

C’était en avril 2001 , ma petite rose était tout juste en vie au creux de mon ventre

9 ans plus tard , l’arbre a grandi , il est tellement haut que je ne peux plus la tailler

Neuf belles années de vie , pour lui et pour Rose ….

Un petit bout de la Provence dans mon jardin

Le miroir

Ce mardi soir, j’étais  un peu en retard, disons à l’heure, pas en avance …

Le gars du sud me tend les bras, sourire grandiose

Il est de retour du Japon, un peu déconnecté, heureux d’être là

J’échange quelques mots avec lui, avec son accent chantant et son visage radieux, il a quelque chose d’un acteur des années 50

Il me dit toujours qu’il regrette le manque de temps pour parler, me raconte un peu de sa vie, s’intéresse à la mienne

Je me dirige vers les filles

«  Jeanne on t’a gardé une  place » me lance Carla

C’est gentil ça, je leur fait une bise, Bérénice est installée avec Eléonore, elle me tend  un sachet de chocolats pour un service rendu

Je suis encore très gâtée ces jours vous n’imaginez pas ..

Trop tôt pour m’assoir, je vais voir un tout petit bébé, le bonheur qui transparait sur Anne Laure sa maman me traverse le   cœur

Jérémy vient me trouver, bisous,  je lui que je ne resterais pas après, que je vais partir dès que ce sera fini, et lui «  j’te crois pas, t’as pas capable «

 il rigole 

Il dit que je suis très  bavarde …

C’est vrai, j’irai bavarder avec Lorenzo resté à la maison

J’ai le temps d’aller faire une bise à mon ténor, Solène a fait le déplacement chez le soprane pour venir me faire un petit coucou

Je retrouve les copines, Théodore est prêt, le piano démarre, c’est parti pour deux heures

Je suis bien, joyeuse, j’aime cette période là, je connais presque tous les titres, je lâche les partitions

Je croise des regards, échange des sourires …

 

A lecture du billet de Coumarine , je me demande après coup quelle image je reflète dans ce monde extérieur

Je ne doute pas de mes capacités à l’intégrer, sait éperdument que lorsque j’a arrive quelques part je ne passe pas inaperçue, mais je ne me vois pas

Peut être que je ne me tiens pas droite, que je suis bancale, que je fais des grimaces sans m’en rendre compte, que mon manteau est de travers, que mon mascara a coulé   (je rigole tout le temps parfois ça me joue des tours)

Je me vois le matin (c’est bref croyez moi) dans le miroir de la salle de bain et après terminé

Je ne regarde plus mon image malgré les nombreux miroirs arrochés aux murs dans la maison

Seuls les autres me voient, perçoivent mon reflet,

Ça n’a pas d’importance, c’est juste troublant de s’en rendre compte

Quelle image ont les autres de Jeanne ?

Juste pour une journée, j’aimerais être à leur place

Ils sont de retour !

Ils sont revenus !!!!!!!!!!!!!!

Qui ça ?

Les trolls !

J’en avais déjà parlé dans ce billet , ils nous avaient laissé tranquilles durant quelque temps et voilà qu’ils reviennent

Ce sont des elfes de maison, ils déplacent en douce les objets, détraquent les appareils, nous font des tours …

La semaine dernière, je remplis mon état d »heure ( je n’ai pas de salaire fixe ) je le dépose prêt à être apporté à mon lieu de travail et …..Je le cherche, partout, rien , envolé, disparu  je n’ai jamais pu mettre la main dessus !!!

Une histoire de dingue, Louis pourrai témoigner

J’étais devant mon Pc quand tout à coup, déconnection internet et au même moment le répondeur se met en route et la télé s’allume toute seule

Le bazar !!!!!!!!!!!

Oust les trolls !

La télécommande ne fonctionne pas quand je l’ai dans les mains, pire encore mon vaporetto :

Je mets de l’eau, ça déborde à côté alors qu’il est vide, j’ai un mal fou à remettre le bouchon et une fois plein, la bête se met à cracher comme un dragon, ça fuit, et ça marche pas !!

J’aurais tout envoyé par la fenêtre !

comme la Louloutte !

Je n’explique pas non plus la mort mystérieuse d’une des chinchillas, je n’ai fait pratiquer d’autopsie

Peut être qu’avec ce billet je vais être contactée par l’émission «  la soirée de l’étrange « 

Chouette je vais passer à la télé !

 

Autre fait troublant qui n’a rien à voir avec les trolls et esprits maléfiques

En relisant ces billets anciens et quelques commentaires, j’ai constaté qu’un de les lecteurs, blogueur lui aussi été doté d’un sixième sens

Il voit des choses, cerne avec une étrange clairvoyance des faits de ma vie alors qu’il ne me connait que par mes écrits (remarquez ça commence à faire)

La pertinence de ces commentaires m’interroge ….comment fait-il ?

Un voyant, un extralucide, ça me laisse songeuse ….

 

 

Dorothée à l'Olympia

La chanteuse animatrice télé des années 90 fait son retour à l'Olympia

Ce sera sans moi

Qui peut bien aller voir Dorothée ?

des quadra frustrés de ne pas l'avoir eue comme meilleure amie quand ils avaient dix ans ?

Des nostagiques des Musclés ?

 

L'Olympia , cette salle myhique comme on dit

Ce lieu qui a accueilli Brel , Piaf....et les plus grands

Jérome me dit que ce n'est pas très grand

Je n'y suis jamais allée

Je me demande qui j'aimerais aller applaudir à l'Olympia ?

Dans des petites salles j'ai vu Leforestier, Souchon , Julien Clerc , Renaud ....

Qui ?

Je n'ai pas d'idée

pas Dorothée

J'aimerais bien aller un jour à l'Olympia .....

 

La rose string

La semaine dernière je suis allée acheter six boas

Des trucs en plumes pas des serpents, je ne suis pas dingue à ce point

En payant à la caisse, j’aperçois une rose string

 

Voilà à quoi ça ressemble

J’ai vite compris que c’était pour faire une farce

De grâce, même pour rigoler, ne m’offrez jamais ce genre de truc

 Parce que je déteste les fleurs artificielles

Parce qu’un string rouge en dentelles ……

Bon, je préfère choisir ma lingerie moi-même

 

Je n’aime pas les magasins de farces et attrapes, les pots de chambres pour jeunes mariés, les fausses poitrines, les bonbons au piment, les fausse araignées, les klaxons de supporter, les ballons, les flons flons en crépon

 

Je n’explique pas trop pourquoi ce commerce me déstabiliserai même un peu

Parce qu’il y a toujours une victime, on peut rire, s’amuser mais pas forcement dans la grotesque , le lourdingue, parce que dans ma jeunesse j’ai vu des jeux bêtes, humiliants, parce que ça ne me fait pas rire ,

parce que les déguisements  de clowns, vampires me font peut être encore peur

Parce que pendant des années j’ai eu une trouille bleue des masques en plastique, ces trucs qui sentaient mauvais et qui nous faisaient suffoquer au bout de trois minutes

 

Parce que j’aime rire autrement, parce que les artifices et la consommation m’énervent de plus en plus

 

Parce que souvent les cadeaux farces finissent dans le fond d’un garage, et que l’on arrive même à les refourguer à d’autres.

 

Vous avez fait des farces drôles vous ?

Sous étroite surveillance

A l ‘école primaire le maître ne perdait pas son temps à surveiller les gamins sur la cour de récréation

Il profitait de ce temps là pour mettre les papiers à jour à la mairie où il était secrétaire, corriger les dictées.

Il y avait deux cours, une petite sur laquelle les filles jouaient à l’élastique et une autre réservée aux garçons pour leurs jeux de ballons

Sous le préau au fond, il ne se passait rien..

Il ne nous serait pas venu à l’idée de faire l’école buissonnière pour autant

 

Au collège les pions et pionnes faisaient les cent pas sur la cour

Ils passaient leur temps à réprimander les élèves, ils ne nous parlaient pas, ils jappaient, c’était triste, stressant, ils n’assuraient pas la sécurité, ils réprimandaient à tout vent, je n’aimais pas leur attitude, ils semblaient déconfis par leur mission

 

Au lycée, il n’y avait personne pour nous surveiller entre les cours

Chacun était libre d’aller et venir dans cet établissement public

Les cahiers de présence étaient falsifiés par les élèves, dans le foyer et la cantine pas l’ombre d’un adulte

Il n’y avait ni violence ni résistance

C’était la belle vie, livrés à nous-mêmes, jamais en danger

 

Lorsque à mon tour je dus encadrer des enfants, je faisais preuve de vigilance, mais je refusais de chausser un costume de policier

J’avais toujours un œil sur les caïds, j’étais en état d’alerte mais rarement stressée par les éventuels fautes ou escapades

 

Quand je suis devenue mère hors de question de parquer mes bébés

Ils ont eu vite possibilité d’aller partout dans la maison

Mais j’avais des petits pots de colle, je les mettais à l’abri des dangers domestiques, je surveillais leurs aller et venues, je n’ai jamais fermé le portail pour autant

Loin de moi l’idée que des vilains allaient kidnapper mes enfants, de toute façon je ne suis pas assez fortunée pour ça

 

Surveiller, épier, traquer

Stress, danger, prévention, prudence

 

«  Avec tout ce qu’on voit ma bonne dame.. ; »

Je n’aime pas les cameras, les yeux qui épient mes faits et gestes, je n’aime pas les scanners, les détecteurs, les vigiles, les policiers

 

Les risques et les dangers sont peut être là, ne vivons nous pas de plus en plus dans la suspicion, la peur ?

La société est devenue procédurière

On est loin d’imaginer les repères que nous  avions auparavant

J’ai plutôt confiance, sans naïveté pour autant

Souriez, vous êtes filmés !