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anecdotes - Page 14

  • Les reproches

    poing.jpg

    Une femme  fixe mes boucles d‘oreilles bleues

    Elle n’est visiblement pas très satisfaite, elle me reproche de les porter, elle possède  les mêmes, pas ce jour là pourtant

    Elle me fait une remarque désagréable

     

    C’est tout de même incroyable de me reprocher de porter mes propres créations, j’ai inventé, agencé, je mets ce que je veux quand je veux.

     

    « Jeanne, dis donc tu ne m’as pas envoyé de mail pour la Bonne Année « 

     

    C’est un reproche, j’aurais du, c’était une obligation, pourquoi moi, pas elle ?

     

    On me reproche des choses, ça m’exaspère, c’est injustifié, je n’ai  le monopole de rien, si ce n’est celui de mes choix, tant que cela n’empiète pas sur la liberté de l’autre, dois je le matin m’habiller en fonction de mes envies, ou en fonction des réactions que cela pourrai provoquer ?

     

    Je déteste les reproches, j’accepte mes erreurs, les critiques, parfois je m’excuse, je reviens sur mes jugements, mais je suis totalement incapable de rentrer en conflit pour des broutilles, des choses auxquelles j’accorde peu importance

     

    Pourtant ça m’énerve, et je rumine, de quel droit peut on me faire de tels reproches ?

    Je me sens humiliée, rabaissée

    Je déteste ressentir ça, alors j’inverse vite les rôles

    Je suis distante, je n’accorde plus de complaisance, presque plus de sympathie, juste de la politesse

    Je me sens mieux, sereine, à ma place, ni en haut, ni en bas

     

    On me reproche ce blog, virtuel, pas dans la vraie vie

    Dois justifier d’une chose que je n’impose à personne, libre à chacun de venir et de partir.je ne cherche pas à convaincre, mais qu’on me foute la paix avec ça

     

    J’ai donné, accepté, résignée, j’ai remplacé, bouché les trous, les bouts de tables…les places où personne ne veut aller

    Qui va gérer ma vie à présent, moi seule, fière, haute

    Une vie je le crois plutôt tournée vers les autres, les petits liens d’hommes et de femmes …liens de vie

     

    Qu’on ne me reproche rien, je n’ai pas de leçons à recevoir …

    J’ai donné …

    Je donne encore, autrement..

  • Le poudrier

    Dans son sac à main, ma mère avait peu de choses

    Un porte-monnaie, un porte-carte avec sa carte SNCF et des photos de ses enfants, des rinces doigts qu’elle prenait sur les tables des mariages, un échantillon de parfum imprégné jauni par le temps qui ne sentait plus bon, des menus de communion, des programmes de messe, des images pieuses, un mouchoir.

    Et milieu de tout cela, un poudrier

    Un poudrier sans poudre, elle ne se maquillait jamais, à part un rouge à lèvres posé rapidement avant la sortie du dimanche

    Ce poudrier lui avait été offert par ses patrons quand elle était jeune

    C’était un cadeau, elle recevait si peu de cadeaux

     

    Un jour, elle a donné son poudrier à Ellen, pour qu’elle joue avec .

    Un poudrier en cuir des années 50, ce n’est pas un jouet

    C’est un bel objet

    Je l’ai mis de côté et déposé depuis sur une étagère dans ma salle de bain

     

    Sans poudre, je n’aime pas la poudre …

     

    Je ne sais pas pourquoi ma mère l’a retiré un jour de son sac à main .

     poudrier.JPG

     

  • Le générique de fin

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    Enfant, je regardais défiler ces tas de noms connus, inconnus, des personnages, des seconds rôles, de drôles de titres

    « l’homme au chapeau noir « 

    « le voisin énervé « 

    « la femme au caniche « 

     

    Il y avait des lieux, des remerciements, des marques, des trucs incompréhensibles

    Je lisais ce que je pouvais, parfois ça défilait trop vite, cela prolongeait le film, le feuilleton, la série

     

    Et en même temps, comme vous sans doute, je savais que  ces lettres qui défilaient allaient me pousser vite dans le froid et l’humidité de mon lit

     

    C’était le générique de fin .

     

    J’ai ainsi appris des tas de noms d’acteurs, français, américains, anglais, je les ai retenus, et suis capable de mettre un nom sur de nombreux visages .

    En secret, je scrutais ces noms d’acteurs, d’éclairagistes, de machinistes, de décorateurs, j’espérais y découvrir le mien

    Chose impossible, car mon nom de jeune fille était vraiment   peu répandu ( en dehors de ma fille , j’en ai jamais croisé )

    Je crois que je rêvais d’un tout petit peu de célébrité

     

    Au cinéma, j’ai conservé ce rituel, je ne me lève jamais de mon siège tant que le générique de fin soit achevé

     

    Il y a quelques jours, je visionne le DVD  de notre spectacle de juin, ( hep, restez assis! Il n’est pas en vente, il est réservé aux chanteurs exclusivement, oui, dommage.)

    Et dans le générique de fin, que vois je ?

    Mon nom, mon prénom, parce que.j’ai participé à un truc, oh sans grande importance, mais qui le demande un peu de travail, de reflexion

     

    Et bien ça m’a fait plaisir, et oui (merci Théodore ) parce que, j’ai peut être l’impression d’avoir réalisé un rêve de gosse, et que tout bêtement, nous avons, il faut se l’avouer, tous besoin de petits gestes de reconnaissance

    A bas les fausses modesties, il n’y a pas de quoi pavaner, mais je peste parfois, quand les gens remerciés, boudent, font la tête, parce qu’on les félicite, ou qu’on les ovationne

     

    Nous avons, tous, à chacun notre échelle, un tout petit besoin de compliments, de merci, d’attention, comme un bon point, je prends ce petit délice, sans vanité, avec un beau sourire de satisfaction 

    Une jolie trace …

                                                   Fin

     

     

     

     

  • Le pot musical

    pot musicle.jpgVous avez bien lu, il s’agit du pot musical, et pas du pont musical, le N ne s’est pas envolé

     

    Je ne connaissais pas ce nouveau gadget, incontournable, indispensable :le pot musical

     

    Explication :

     

    Grâce aux capteurs infrarouges, une petite "fanfare royale" récompense l'enfant qui est ainsi considérablement encouragé dans son apprentissage de la propreté. Pot musical fourni avec tableau de récompenses et autocollants. Evolutif, le pot devient un confortable réducteur de siège de toilettes lorsqu'on enlève ses pieds

     

    Donc grâce à ce pot  quand le petit de l’homme fait pipi, une musique s’active et c’est la récompense !

    Whouah, la technologie !

     

    Bien évidemment, quand j’ai du proposer à mes enfants d’enlever leurs couches, ce pot n’était pas encore en circulation

    Alors ??

    Et bien moi, Jeanne, grande pédagogue, j’ai rusé

     

    majorettes.jpgLe premier jour où Ellen réussi a faire pipi dans le pot, j’ai fait venir une vraie fanfare

    Ah oui

    Des musiciens, la grosse caisse et tout le tsoin tsoin

    Et même des majorettes

    Je trouvais que l’évènement méritait une telle ovation, on en avait un peu plein les oreilles, mais l’effort d’Ellen était récompensé

     

    Pour Mark, il fallait aussi l’encourager

    Mon fils, oui mon fils avait réussi un tel exploit

    choeurs armée rouge.jpgAlors j’ai fait venir les chœurs de l’Armée rouge

    On a poussé les meubles, ils ont pris place devant la cheminée et on entamé un hymne à la gloire du déchet laissé dans le pot

     

    Et pour Rose, me direz vous ?

    Ce fut .. plus compliqué

    Elle fut propre à 5 ans, je suis une experte dans ce domaine, si vous avez des problèmes, consultez-moi

    Le jour ou. ;enfin, ma petite Rose réussi à faire dans le pot, et bien j’ai fait venir la Garde républicaine

    garde rep.jpgLes chevaux ont laissé un peu de crottin dans le jardin, mais quel bonheur de les avoir eus pour l’occasion, les voir marcher au pas, saluer, et les uniformes, vraiment, je n’ai pas regretté

     

    Et vous ? Vous auriez fait comment ?

     

    Je voudrais bien voir ce pot musical en vrai, l’entendre surtout, et puis, on fait comment pour le laver ?

    Il chante quoi ?

    L’hymne à la joie

     

    God Save the Queen

     

    Tiens voilà du boudin ?

     

  • Jeanne aux manettes

    4 L.jpg

    « Maman, tu viens jouer à la WII ? »

    Hein ??? euh non, je ne sais pas

    Mark insiste, sourire aux lèvres 

     

     

    Allez maman, je vais te montrer, on va faire Mario Kart

    Comme je suis une grande pédagogue, et que je dis qu’il faut s’intéresser aux jeux de nos enfants, je finis par accepter

    Rose est toute contente

    Mark me donne le volant, et m’explique les rudiments des boutons

    Je choisis un personnage et un véhicule

     

    Et c’est parti !! Qu’est ce ça m’énerve !!

    ça fonce, c’est pénible, ça va trop vite, ça m’intéresse pas

    Je veux encore bien que ça détende les autres mais pas moi,

    Au bout de cinq minutes, j’arrête, c’est bon, j’ai testé, j’ai fait, avec mes deux cocos, pff, déjà qu’au volant de ma propre voiture je ne maîtrise rien, c’est pas pour aller me vautrer sur les pistes de Mario

    Nan, wiiez sans moi !

     

     

    Eté 1987, je rentrais donc en train de Nice , avec un groupe d’enfants

    Arnold me demanda en arrivant gare de Caen, d’aller chercher sa voiture à la permanence de l’association, et de retrouver le groupe à l’arrivée du car, à l’autre bout de la ville

    Je suis plutôt réticente, je n’aime pas conduire, encore moins les véhicules des autres, et je connais cette ville, à pied, en bus , mais je ne suis pas ure de bien m’orienter .

    Faut il rajouter qu’il s’agit d’une vieille 4l, vitesse au volant, une antiquité

    Il insiste, et voilà, que j’accepte

    J’en suis malade

    Dois préciser que dans mon entourage, personne ne m’avait auparavant passé le volant ?

    Au petit matin, sous le poids de la fatigue, après avoir passé une nuit en couchette avec des cas sociaux, je me risquais à démarrer la voiture d’Arnold

    Je m’en voulais d’avoir dit oui, j’étais complètement affolée de devoir me déplacer avec un tel engin

    Dans la ville j’avançais comme un escargot, un vrai cauchemar, j’avais chaud …

    Une fois arrivée au bon endroit, soulagée, je fis une dernière manœuvre et. ..au lieu de passer la marche arrière, j’accélérais et bing, j’enboutissais l’arrière de la 4L !

    Fort heureusement, l’autre voiture n’avait rien, c’était déjà ça

    J’en menais pas large, il y avait quelques dégâts

     

    A l’arrivée du car, j’annonçais la couleur avec prudence

    « tu sais, oui, ça va, mais … j’ai une très mauvaise nouvelle « 

    Son visage se ferma,

     pas pour longtemps

    Au moment où je lui disais que j’avais embouti l’arrière de sa voiture, il éclata de rire, comme un fou, heureux comme un roi

    « C’est tout !!!!!!!!!! »

    Il était tout simplement heureux d’avoir retrouvé sa Francesca …

     

     

  • Le timbré

    la poste.jpg

    Ce jour là, j’allais chercher un colis à la Poste

    Un homme devant moi, dépose un paquet sur le guichet, jusque là, c’est normal.

    Il avait déjà mis l’affranchissement, tenez-vous bien, une cinquante de timbres de deux centimes, cinq centimes, un peu plus

    Il fallu donc que la postière recompte tous les timbres et pire encore les convertisse en euros !!!!!!!!!!!

    Quel chantier ! L’homme était fier de lui, et déclara « j’ai le droit « 

    Les clients commençaient à piétiner derrière, mais imperturbable, le philatéliste, sorti un deuxième colis, timbré de toute part, et la pauvre postière du renouveler le comptage et la conversion en euros

    Je serais devenue dingue !!

    Ah les fameuses files d’attente !

    Je reconnais vraiment qu’il en faut une sacrée dose de patience et de courage pour ne pas envoyer paître le client

     

    J’ai constaté une chose, il y a des gens qui font une requête dans les administrations, ils ont une réponse, négative dans le cas présent, et non seulement ils insistent, alors que la réponse est ferme et définitive, et en plus, ils narrent tout l’historique de leur carambouille

    «  c’est ma fille qui a mis la mettre à la Poste, enfin, c’est ce qu’elle m’a dit, je ne suis pas allée vérifier, vous savez les jeunes, déjà elle range pas sa chambre … bla bla..

    Oui, et puis la Sécu, c’est pas la première fois que je les appelle, déjà pour les avoir, bon, et ben Bla bla …

     

    Et pendant ce temps la file d’attente s’allonge, et les gens grognent, et les autres croient que le sol se dérobe sous leurs pieds, que c’est la fin du monde

     

    Ça m’énerve !!

     

    Je ne sais pas si j’aurais pu travailler dans une administration, hôtesse d’accueil, non, je ne crois pas

    Même si dans mon travail, évidemment j’ai aussi des contacts pas toujours évidents, des choses lourdes à gérer..

    Alors je tire mon  chapeau à ceux qui reçoivent à longueur de journées des clients, des usagers, grognons et méfiants..

     

  • Moi j'dis

    clodettes.jpg

    Un homme déambule dans les allées du vide grenier

     

    « moi j’dis, les chaussures je suis contre, parce que le gars qu’a les pieds déformés et ben celui qui les rachète, il aura aussi les pieds déformés « 

     

    C’est une analyse, le débat est lancé

    J’aime bien les gens qui commencent leurs phrases par « moi j’dis «  ils ont des certitudes .

     

    Alors, qu’en dites-vous ?

    A t’on le droit de vendre des chaussures dans un vide grenier

    Moi j’dis ça dépend, si elles étaient au grenier après tout pourquoi pas

    Moi j’dis, on a pas le droit de vendre des plantes dans les vide greniers parce que les plantes elles poussent dans les serres, c’est pas un vide serre

     

    Moi j’dis , ça dépend des chaussures

    Mon père a toujours gardé des tas de chaussures de sécurité offertes par la société du chemin de fer

    Elles ne sont pas très élégantes au pieds , mais si vous manipulez des choses lourdes ça peut vous sauvez un orteil

     

    Moi j’dis ça dépend , si les chaussures sont trouées , n’ont plus de semelles , c’est pas la peine

     

    Moi j’ dis , si les chaussures ont été portés par des vedettes de cabaret , du show biz et encore en bon état , ça peut valoir le coup

     

    Par exemple les chaussures en or à talons des Clodettes, pour « Magnolia for ever « , elle doivent être  encore en bon état non, parce que très peu servi …

     

    Moi j’dis je ne pourrais pas vendre mes Conxerces dans un vide grenier, ça non, ni les chaussures de mes enfants, ni …

    Rien, je vends rien, incapable …

    Je fouine, j’achète des trucs

     

    Moi je dis, le gars qui veut acheter des chaussures, il sait qu’elles ne sont pas neuves, alors ???

     

     

  • Flash back

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    Après avoir partagé le dîner dans la petite salle à manger, Louis me propose de jouer au rami, je décline, pas envie de me concentrer, nous décidons de regarder Thalassa ( on sait s’amuser nous en famille ! )

    L’émission se déroule à Barfleur, c’est notre terre, nos racines, des lieux familiers

    Sur le plateau il y a la présence de Jean Teulé natif de St Lô, j’avais eu un contact avec lui il y  a quelques années

    Un retour en arrière en 1997, un pécheur témoigne de la dureté de son travail, les risques des déchets nucléaires

    On le connaît bien, c’est le fils d’Edith, la sœur de ma mère

    On retrouve mon cousin dans une autre interview, dans son village d’Ommonville, nous l’avions croisé l’été dernier, j’aime bien cet endroit

    Quand nous étions petits, nous allions chez eux, ils étaient toujours partis en mer avec leur père, on ne les voyait jamais, des passionnés de pêche

    Il doit se sentir seul, mon oncle est décédé, et son frère est parti à son tour, à 45 ans …

     

    Le lendemain, Philippe, l’ami fidèle de Louis nous propose de venir boire un verre

    Il a invité son amie Violette

    Je la connais depuis l’enfance

    Nous allions pique niquer à la mer tous les dimanche avec nos familles

    Nous évoquons le fameux goudron amassé sur le sable, les moments joyeux, ces temps tous simples à la plage

    Je n’avais pas revu violette depuis au moins trente ans

    J’ai retrouvé  une femme tonique, gaie et volontaire

    Cette rencontre, ces flashes back me replongèrent plusieurs années en arrière

    Curieuses coïncidences..

    Je n’ai pas de regrets

    Nous nous sommes promis de nous revoir, cet été, de profiter d’une belle soirée, prendre le temps

    J’aime tellement retourner à Cherbourg.

  • Larmes des salles obsures

    mouchoirs.jpgPetite fille, je pleurais beaucoup, pour un rien, des larmes chaudes, des sanglots

    J’avais le sentiment d’être souvent, très souvent malheureuse, inconsolable

    Les larmes sont sujettes à moquerie, pleurer est une faiblesse, ça renforçait ma peine, pas le droit de dire comme ça

    En grandissant j’ai pleuré de chagrin, rarement de rage, je n’étais pas le genre d’adolescence à pleurer avec excès, je m’isolais, trouvais mes refuges

    Mes larmes étaient des gouttes versées par la peine des disparitions

     

    Plus tard elles se transformèrent en rires

    Je pleurais de rire, facilement, des crises incontrôlées, des moments de gènes indescriptibles des fous rires communicatifs, c’était mes années d’insouciances, ma grande liberté à aller en avant

    J’ai pleuré ma peine, j’ai pleuré l’inacceptable, j’ai pleuré avec force, comme si mes larmes étaient vitaminées, comme si par elles je puisais de l’énergie

    Il ne faut pas garder sa peine

     

    Je pleure rarement de rage ou de colère, je pleure peu, les pleurs que je sors le plus souvent sont devant l’écran

    Pourquoi donc s’obstiner à voir des films qui font pleurer ?

    Je ne choisis pas, c’est le plus grand des hasards, mon histoire qui se trouve brutalement mise à vif

     

    Pour répondre au tag de Elle, voici les films devant lesquels j’ai le plus pleuré

    Comme beaucoup d’entre vous, c’est « la route de Madison «  qui obtient la Palme d’or

    Qui plus est que le prénom de l’héroïne me fut donné en surnom, et ce n’est pas qu’un hasard

     

    Viens ensuite « Fatale » de Louis Malle, j’ai pleuré trois jours à suivre, trop, je ne peux plus voir ce film

     

    Bien sur « Je vais bien ne t’en fais pas «  , je vous en ai parlé il y a quelques semaines

    A cette liste, je rajoute Bleu de Kieslowski, « il y a longtemps que je t’aime», j’en avais aussi parlé dans ce billet , et. Oui, ça va peut être faire rire, mais j’ai pleuré, pleuré à la fin de Titanic

     

    Je pourrais ne trouver d’autre, mais je ne vais pas casser l’ambiance

    Car je sais que bon nombre d’entre vous ne vont pas au cinéma pour être tristes, mais pour se détendre

    Je ne taggue personne, mais je vous pose cette question

    « Quel film vous a fait pleurer de rire « ? Ne répondez pas tous les Ch’tis !

    Et en conclusion, une très jolie phrase entendue dans ma jeunesse

    « Pleure tu pisseras moins."  « 

     

     

    Paroles sages  et réconfortantes , je devrais conseiller ça à mes stagiaires , ben oui les bébés , à peine nés , qu’est ce qu’ils font ?

    Ça ferait moins de couches , moins de déchets , et pis si y’avait pas les larmes , pas de mouchoirs …

  • Fille de ta mère

    Mère fille.jpg

    Parfois Ellen sort, au théâtre, en ville ou ailleurs et croise mes amis

    « Tiens, bonjour Ellen, elle n’est pas là ta mère ?? »

     

    En sortant de sa répétition le mardi soir, Ellen croise des copains à moi, qui à leur tour arrivent pour leur répétition

     

    « Tiens bonsoir Ellen, elle est arrivée ta mère ? « 

     

     

    Grrr …

     

    Ellen ma fille, pas facile de se faire un prénom, tu seras encore longtemps la fille de Jeanne, comme les Hallyday, Dutronc, Chedid et compagnie

     

    Tu devras te battre pour être Ellen, mais je te fais confiance, tu vas y arriver.. tu as du talent, tu es géniale, bordélique, exigeante avec toi-même

     

    Que veux tu, tu es la fille de ta mère, et comme ta mère est connue comme le loup blanc ici, changes de ville pour exister

     

    Toutes les deux, ça nous fait rigoler …

     

  • TU LI PE

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    Ce fut l’un des mots que j’ai appris en premier, simple, logique, pas de superflus, rien de trop, trois syllabes

    TU  LI  PE

     

    Dans le livre de lecture Rémi et Colette, je déchiffrais :

    « Colette donne une tulipe à sa maman « 

     

    Mes parents avaient planté quelques tulipes, des rouges uniquement 

    Je les regardais grandir dans les parterres de la cour, et j’aimais les voir fleurir, c’était signe de beau temps, de soleil .

    Mais quand elles commençaient à éclore, et perdre leurs pétales, je trouvais ça triste, les pauvres pétales à terre, rouge sang …

     

    J’ai planté des bulbes dans mon jardin, chaque automne, des variétés diverses, des rouges, roses, jaunes, oranges, des noires

    Les noires, je les avais appelées les tulipes Jospin parce qu’elles avaient fleuri juste après le dernier meeting à rennes du candidat de Gauche

    Un meeting de présidentielles, c’est un truc à faire au moins une fois dans sa vie, c’est une ambiance, une effervescence populaire

     

    Les tulipes Jospin ont disparu, quelques feuilles, plus de fleurs

     

    Mes préférées se sont celles ci, vertes et blanches, fines, je les adore, je les ai cueillies et mises en bouquet tulipes 3.JPG

    Mais  les tulipes dans les vases se rebellent tulipes 2.JPG

    Elles continuent à pousser, et puis un moment donné, leurs tiges trop longues penchent, on dirait des girafes, elles piquent du nez, c’est moche

    Sans compter qu’elles sont bavardes, alors elles s’ouvrent, et pareil, il faut les boucler

    Salomé m’a donné une astuce, un fil métallique dentelé enroulé autour de la fleur et elles se taisent

     

    J’ai déterré les tulipes boudeuses

    Et j’ai trouvé plein de bulbes

    J’en ai une caisse remplie, des centaines à replanter, elles se sont multipliées

    Alors peut être que je reverrai la tulipe Jospin

    Je ne sais pas trop ce qu’il devient ?Ira t ‘il manifester aujourd’hui ?

     

    Je vous parle de tulipes mais aujourd’hui c’est du muguet qu’on offre

     

    Voilà pour vous tous , en porte-bonheur …DSCN1448.JPG

     

    Vous aviez quoi comme livre de lecture ?

     

  • Les petits écriteaux

    toilettes.jpg

    Dans le cultissime film le « père Noël est une ordure «  avez remarqué le nombre de petits mots posés sur les murs en guise de consigne ?

    J’ai pu constater que sur mon lieu de travail il y avait à foison, des petites pancartes visant à faire respecter les lieux communs, salle de pause et toilettes

     

    Je ne résiste pas à vous les faire partager :

     

    « Aujourd’hui, 20% de la population mondiale, consomme 80 % de l’énergie,

    Une ampoule allumée inutilement dans chaque foyer français, correspond au fonctionnement de 2 réacteurs nucléaires, nous vous remercions d'éteindre la lumière quand vous quittez cet endroit

     

    Vous pouvez lire ça quand vous êtes installés

     

    Sur le mur à votre droite :

     

    « Merci de laisser cet endroit propre « 

     

    Derrière vous :

     

     

    Merci d’enfoncer à fond le bouton et le maintenir quelques secondes pour éviter toute fuite d’eau

     

    Oh là, mais ça faut trop, je me rappelle plus de rien, qu’est ce qui faut faire ?

     

    A la salle de pause, voici mon préféré :

     

     

    « Nous rappelons à tous que l’activité V ne comprend pas la myciculture, il est donc préférable de ne pas cultiver de champignons, même au fond des tasses « 

     

    C’est politiquement correct tout ça

    Le pire, c’est que vous les avez lus une centaine de fois, tout comme le lapin qui se coince les doigts dans le métro, mais votre regard est attiré, parce que vous n’avez que ça à lire..

    Alors, si c’est toujours aussi sale, c’est que vous y mettez vraiment de la mauvaise volonté !

     

    Je vous ai épargné  l’écriteau au-dessus de la photocopieuse : un pamphlet militant écologique digne d’un discours d’un député des Verts

     

  • Gare de Nice

    gare nice.jpg

    Il faisait très chaud en cette fin d’été, j’étais épuisée après ces trois semaines de colo, je quittais St Auban pour rejoindre la gare de Nice, avec un groupe de gosses qui avaient le cœur serré de quitter leur lieu de vacances

    Le troupeau rentrait en train et avec un animateur, je ramenais le reste, direction Caen

    Arrivée en gare, j’entends une voix

    « Mademoiselle  Jeanne T est demandée au guichet X « 

    Mince, je suis en proie à des hallucinations.. C’est pas moi ?

     

    J’entends à nouveau la même voix, mon nom, j’entends mon nom, c’est pas possible, c’est pas moi qui suis demandée,

    En même temps, ça ne peut pas être un homonyme, mon nom de famille n’est pas courant du tout

    Au autre je demande

    « Vous avez entendu, mon nom ?

    Jeanne d’Arc, tu entends des voix, ça va pas non ?

     

    Une troisième fois, toujours le même timbre, je crois devenir dingue

    Sans rien dire, je file en douce téléphoner à la colo, ils y sont encore

    Arnold décroche, il me parle de banalités, veut savoir si tout va bien, je le rassure, ne lui dit rien sur  cet appel au micro, je suis convaincue d’avoir rêvé .

     

    Nous installons le troupeau dans les compartiments, une longue nuit nous attend

     

     

    Plusieurs mois plus tard, Arnold m’appelle, tard le soir, comme il avait l’habitude de le faire

    « heureusement que tu as entendu mon appel à la gare de Nice « 

    Il m’avait fait appeler, pour de vrai, comme dans les films, pour me dire.

    Pour entendre ma voix, rien de plus, je le savais attristé par ce départ, sans Jeanne, la colo était déserte ..

     

    C’était l ‘époque ou les téléphones portables étaient des objets de science fiction

    Si j’en avais eu un, toute la nuit, nous aurions pu dire …

  • L'encre

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    Le matin, l’encre violette brillait dans le trou sombre de l’encrier en porcelaine

    Les taches sur les côtés me dérangeaient, j’aimais voir l’encrier propre, j’y plongeais ma plume et laissais glisser de jolies lettres, en prenant soin de poser mon buvard rose  en dessous

    J’aimais l’encre et l’écriture dès l’école primaire

    En sixième, ma mère m’a offert un stylo plume

    Il était magnifique, j’aimais toujours écrire à l’encre, définitivement je laissais tomber le stylo bille, je détestais les ratés, les traits pas assez francs

    Un peu plus tard, j’ai décidé d’écrire à l’encre noire

    J’avais une petite trousse dans laquelle j’avais déposé mes stylos plumes, quatre couleurs, des cartouches adaptées.

    Un jour, on me l’a volée.

    Je ne me lassais pas d’écrire, ça ne me coûtait jamais, mon écriture s’affinait, devenait de plus en plus personnelle

    Avec mon encre noire, j’ai écrit des centaines de lettres, j’ai reçu beaucoup de lettres à mon tour, j’écrivais à des copains, des rencontres, des amies ..

    J’aimais choisir des timbres, des enveloppes, des choses fantaisistes, mais pas trop, le passage du facteur était un moment attendu aux vacances d’été

    Ma mère déposait mon courrier sur le buffet de la cuisine, c’était toujours mon petit bonheur en rentrant du lycée

    J’adorais le mot « correspondance « 

    Ecrire, raconter, confier, c’était un besoin, manier les mots, les verbes, lire, recevoir

    J’ai tout gardé, toutes les lettres, jamais une jetée, trop personnelles

     

    D’où me vienT ce besoin de coucher les mots sur papier, puis sur clavier tous ces mots, je ne cherche pas, je fais, c’est comme un jeu, comme d’autres feraient de la course à pied, du cheval, du ski, moi je ne fatigue pas d’écrire  pire encore , c’est presque une drogue

    Pour le plaisir de me raconter, la richesse des émotions, le lien, tout simplement

    Je comprends très bien que pour certains ce soit un obstacle, peur de faire des fautes, de ne pas être compris, d’être jugé

    Je comprends leur souffrance héritée  souvent des jugements des enseignants, ces annotations en rouge assassin, « mal dit «  « confus «  «  nul « 

     

    Je ne sais pas nager mais je peux écrire, j’ai ce truc qui m’anime, aucun regrets de ce que je ne sais pas faire , une entière satisfaction  à cultiver ce que j’ai, un peu, une écriture ordinaire, pour une femme ordinaire

  • L'insensé café corse

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    Au camping des flots bleus à Bonifacio

    « Madame Jeanne, vous prenez quoi comme café le matin ? »

    Quoi, la marque, la quantité, qu’est qu’elle me veut ? « 

    « Oui, si vous n’aimez pas le café à la cafetière italienne, je vous prête la Senseo

    Ouh, j’ai juste cru un quart de seconde que George Clooney était dans le secteur, et qu’il m’apportera un Nespresso

     

    Marché conclu (je ne discute pas trop avec les Corses, j’ai peur qu’ils me tirent dessus ) nous prenons la Senseo.

     

    J’en avais parlé en début d’année, j’ai eu envie d’acheter une machine à café, je ne l’ai toujours pas fait

    Alors, on va tester, en vacances nous sommes des aventuriers

    Premier essai, après avoir acheté des capsules chez Casixo, je teste la bête

    Ça crache, soupire, de l’eau qui sort, ça marche pas !!

    Beurk, je vais pas boire ça, de l’eau teintée

    (Oui Antiblues je t’entends dire « prends la cafetière italienne «  )

    Jérôme arrive, me laisse entendre que je ne sais pas m’en servir, change la recharge à capsule et toujours rien..

     

    Le lendemain, je récidive, et je rechange à nouveau la recharge

    Eh ça marche !!

    Il fallait tout bêtement mettre deux capsules dans l’autre

    Si vous ne comprenez rien c’est pas grave

    Heureusement Madame T, toujours vaillante, sert du bon café à mes lecteurs restés sur le continent

     

    Et voilà, je ne suis pas convaincue du tout par la Senseo, c’est pas bon, un seul avantage c’est vite fait

     

    Ce matin, qu’est ce que j’entends à la radio, des millions de Senseo sont rappelées parce qu’elles risquent d’exploser !

    Ah, je l’ai échappé belle .

    Non seulement j’ai échappé aux tirs des Nationalistes et en plus, j’aurais pu être défigurée à vie, à cause d’une machine à café..

     

    Sinon, Jacques Chirac est la personnalité la plus populaire des français.

    Ah, et bien, j’en suis bien contente, faut dire que l’Abbé Pierre et Sœur Emmanuelle sont plus là, alors..

     

    Ma personnalité préférée, du jour, c’est ma jolie Corse, parce qu’elle a fait un très joli billet sur son île, qui m’a beaucoup émue, et oui, vraiment, à elle j’aurais offert plus qu’un café espresso, je lui aurais offert de longues conversations si Mademoiselle Entorse et Miss Coqueluche ne s’étaient pas tapées l’incruste chez elle

    Un rendez manqué, qui me fera retourner un jour sur l’île de beauté