Par un très beau dimanche ensoleillé, nous sillonnons la côte ouest de Cherbourg
La mer est d’un bleu azur, je l’aime comme ça, la côte en dentelle nous offre un panorama éblouissant
J’ai fait ce chemin des dizaines de fois, je le refais avec délice, bien entourée, ravie de montrer mon bout du monde aussi
Petite pause à Gréville Hague
Je découvre que la statue de Jean François avait été dérobée durant la guerre, seul le buste avait été sauvé
La statue fut refaite à l’identique par Louis Debré, notre sculpteur mayennais
J’ai revu les tableaux de Millet à Orsay, il avait peint des rochers à la manière de Cézanne, précurseur en son temps, je découvre encore des tas de choses par ici
Après une pause café à Ommonville la Rogue, accueillis comme des chiens d’ailleurs dans le café du bout du port, direction port racine, le plus petit port de France, l’endroit est coqué et quasi désert, frais, lumineux
Aux abords des chemins, des fuchsias à n’en plus finir dans les haies, des camaïeux d’hortensias bleus, violets, carmin, un enchantement de couleurs, une palette cohérente et franche
A Ommonville la petite, nous nous arrêtons sur la tombe de Prévert qui résidait dans ce village de la Hague quelques années avant sa mort
A mon amie lointaine je raconte cette anecdote
Nous étions au collège, dans notre classe, Vinca était la fille d’un peintre local et d’une danseuse
A leur fille ils avaient donné le prénom de l’héroïne de l’écume de jours de Boris VIAN
A l’époque, le prénom fut refusé à l’état civil, elle en portait un autre mais tout le monde l’appelait Vinca
Joli pseudo pour les professeurs de lettres ….
Ils se pâmaient devant elle, elle avait toute les faveurs, elle était adulée,
Ses parents, des soixanhuitards babacool étaient amis avec le couple Prévert, je vous laisse imaginer l’ora qu’elle eut lorsqu’il rendit l’âme en 1977
Elle était amie avec la fille du sous directeur, elle ne se quittait pas, étaient en incapacité totale d’enter en contact avec les autres camarades
Elle n’avait pas choisi leurs origines, elles n’étaient pas arrogantes de ce contexte, mais les profs n’avaient aucun recul ils étaient à leurs pieds, pensant presque qu’elles avaient été les muses de Vian et Prévert
Nous passions pour des ploucs, des moins que rien, des incultes, des ignorants, des ânes
C’était insupportable, il n’y avait rien à faire, si ce n’est que de constater ça
Je me suis toujours demandée ce que Vinca est devenue d’ailleurs ….
Dana me parle de son amie qui a toujours des poèmes de Prévert dans son sac
Elle fait des photos des trois sépultures, de l’église
Nous poursuivons le route.vers le Nez de Jobourg, Louis est aux commandes de l’appareil assisté par Chriz
Je saisis une fois de plus ce fameux bonheur en boite comme le dit si bien Ksénia, celui de marcher avec eux, de chuchoter dans l’oreille de mon amie, je souris en repensant à cette histoire
Prévert a écrit sur le bonheur, et nous on a décidés de le vivre