Le rendez vous était fixé vers 13 heures trente ce samedi de juin, plus tôt que de coutume, la première représentation à 16 heures, ça nous laisser un peu de temps pour la balance son
La générale n’avait pas été trop chaotique la veille, même si visiblement certains stressaient un peu, j’étais complètement confiante pour ce nouveau spectacle, le 12 ème pour moi, mais toujours la même excitation pour cette grande Messe annuelle
Nous avons fait des essais de son, positionnements, solistes, sans souffrir de la chaleur, j’avais prévu une tunique légère dans laquelle je me sentais bien
Vers 15 heures , un peu avant l’ouverture des portes nous avons quitté la scène afin de nous préparer
L’une de nous avait le cœur lourd, elle tentait de cacher sa peine, et je n’aime pas ça, savoir que ce moment sera gâché pour elle, j’ai essayé d’arranger les choses, mais visiblement ça passait pas bien, je n’aime pas
Je l’ai serrée fort, et elle a retenu ses larmes, gênée, je n’aime pas ça et je la comprends, c’est quelqu’un de bien, vraiment bien
Nous étions tout simplement beaux en tenue rouge et noire, pas de vraie surprise puisque nous avions fait des essais la veille, j’avais retrouvé ma petite robe noire légère dans laquelle je me sens bien, un léger boléro rouge en plus
Et nous sommes montés sur scène d’un pas alerte, avons entamé notre spectacle devant 600 personnes bien installés en gradins
Je suis d’emblée rentrée dans le spectacle , avec de beaux moments , entourée de mes amies , captant regards et sourires francs , une vraie complicité de groupe qui parait il est notre marque de fabrique , et c’est pas du cinéma
J’aperçois Monsieur Not maire, fidèle, toujours là, c’est bon ça
Les 15 titres envoyés et nous voilà déjà dans nos loges pour changer de tenue et s’hydrater
Ellen m’a envoyé un message, elle pourra prendre son TGV de 17 heures et sera avec nous pour la deuxième séance
Il lui restait un examen le matin à Bruxelles, je suis soulagée, heureuse pour elle, une grève aurait bousillé sa soirée
Un peu d’eau et nous revoilà sur scène après quelques papotages en coulisse entre nous , Théodore est encourageant , le public est visiblement conquis
En tenue blanc et bleu, nous apporterons de la légèreté, le thème de La Liberté ne doit pas être plombant, les gens ne sont venus pour commémorer les guerres, nous avons quitté la scène sur Hair, et c’est avec notre visa pour les beaux jours ( qui fut sujet à beaucoup de délires dans l’année) que nous embarquons le public et nous libres !!!!!!!!!!!!
J’ai laissé des larmes sur les SOS, fallait d’y attendre, trop dense pour moi
Tout semble s’enchainer à merveille, le public nous a réservé un bon accueil, après les merci, les au revoir, on dégage, pour remettre ça bien vite !
J’ai un peu mal aux pieds, j’enfile vite fait un pantacourt et me voilà dans la salle Po à chercher ma fille, elle est arrivée m’a t »on dit, ah oui !! On s’embrasse fort, fort !
Je commence à ramasser les programmes laissées sur les sièges avec Clotilde, elle trouve des clés de voiture, appel du Manu au micro, y’en a qui doivent paniquer un peu
La salle est fraiche, je commence à installer les programmes « neufs « avec deux choristes, c’est calme et presque reposant
L’heure tourne pourtant.
Un homme réclame ses clés
Soulagé , je lui donne , elle sont posées sur la sono
Théodore en pleine conversation avec un technicien m’interpelle
Jeanne on met quoi en rappel ?
Je veux ?
Pas simple de trancher
Je retourne vers les loges, Gwénolé est revenu faire des photos, on cause un peu, me présente son coéquipier, je tente de le convaincre de venir chanter avec nous à la rentrée, il semble ne pas décliner la proposition
J’ai soif, je voudrais un café
J’ai enfilé un sandwich vite fait
Il est presque plus de 20 heures, débriefing à l’auditorium et c’est reparti, enfilage des collants, maquillage et nous revoilà en coulisse, on fait des trucs de gosses pour s’encourager, de vrais gamins, on aime ça.
La salle est bondée, et chaude !
La densité des applaudissements nous fait frissonner et nous donne déjà la promesse que ça va être énorme, on est attendus, y’en a qui s’agitent fort, venus de loin, jusqu’à Marseille, bordel ça va donner
Tout est bon, chanter, aller chercher au fond de soi l’impossible, puiser dans nos forces, et recommencer, offrir donner, toujours et encore et prendre l’intense
Deux heures trente de scène , j’ai plus de pieds , ovations , des gens heureux , nous ,eux , que demander de mieux , je rejoins la salle , je cherche Rose et Mark , Tristan me dit qu’il les a aperçus il y a plein de monde connu ici , je retrouve Camille , Jérôme a joué de la batterie pour une animation de club sportif c’est bien aussi il viendra dans l’hiver
Ellen a retrouvé sa sœur, son frère, ils sont contents tous les trois
J’ai ôté mes chaussures, je marche pied nus, décroche la banderole France bleu, c’est ma mission, jusqu’au bout la Jeanne, faut pas oublier
Je reçois de tas de commentaires gentils, des anciens choristes, d’autres qui vont revenir en septembre, c’est toujours privilégié ce moment là, toujours …Les fidèles, ceux qui viennent parce qu’ils aiment, c’est tout
Je reçois de paroles étranges aussi, des choses qui me font quelque peu vaciller, mais peu importe, je ne vais pas m’en faire maintenant, l’heure est à l’after, et ça, ça se rate pas !
Passage aux loges, je regarde mes messages, vite fait, le zifon est au repos, je remballe mes affaires, direction l’auditorium, des tables dressées pour un pot commun, le rituel depuis quelques années
Il est déjà tard
Je puise encore la force pour vociférer un discours avec ma Vice, on est toujours attendues sur ce coup là, et les gens rient de bon cœur à nos âneries, et applaudissent, viennent nous dire combien il nous aime et on adore ça !
Je pique un truc qui se mange, bois deux verres de cidre et papote, à droite, à gauche et rejoins les hommes pour chanter un peu, y’a encore la voix, faut pas se priver
La salle se vide peu à peu, faudra se séparer, faudra … on n’aime pas ça
Je retrouve les bras de mes Précieux, la chaleur, nos liens si forts depuis tant d’année d’intense, imaginez.
Dernier tour dans les loges, au revoir, bisous
Avec Pierrot nous retrouvons la voiture, nos sacs calés dans le porche kangoo
Nous passons devant les portes de la salle Po, faudrait ôter les affiches, on se regarde
Ah non, on est mortes là.
Retour à la maison, 2 heures du matin, je n’ai plus de jambes
Je poste un peu sur FB, y’en a qui sont encore là
J’aime prolonger
J’envoie un dernier SMS, la réponse me réveillera le lendemain matin
Je suis heureuse
photo : LAVAL IMAGE