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aujourd'hui - Page 46

  • Aboutissement artistique

    Parce que Rose avait été séduite par cette idée

    Parce que je n'aime pas rester sur un échec

    Parce c’était le moment propice

    Parce que cette fois, je sentais l’aboutissement, la finalité d’un projet que me tiens à cœur depuis si longtemps

    Parce que vous lecteurs vénérés vous me soutenez dans les épreuves

     

    Je me suis armée de courage, j’ai saisi avec mes mains de fée les cisailles argentées

    Et malgré les jugements, les critiques et les ricanements (Gwen m’avait dit que c’était kitsch) j’ai taillé

    Et la voilà enfin ma belle topiaire, c’est un..

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    Ah je suis fière de moi, oui vraiment, une œuvre..scuplture 2.JPG

  • Le retour d'Isabelle

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    Si y’a un truc que je déteste ce sont les films dits « engagés «  qui se veulent témoignage d’une jeunesse en mal de vivre des banlieues, on ne peut plus démagogiques, portants aux nues des pseudos acteurs césarisés ou palmisés, et dont le public, fort heureusement ne  raffole pas non plus

    Pire encore ,dans un autre registre  les films de Lars Von Strier , ce cinéaste danois qui doit avoir un réel problème avec les femmes pour leurs donner systématiquement des rôles de soumission , les enlaidir à outrance , faire d’elles des esclaves modernes (Breaking the waves, Dancer in the dark et Dogville )

     

    Je vais au cinéma rarement, pour me détendre, être émue ou frissonner

    Alors y aller pour entendre des P..tain de ta race toutes les deux phrases, merci, il y a assez de reportages télévisés à ce sujet

    Je cite « Entre les murs »ou » l’Esquive «  où des jeunes de banlieue lisent du Marivaux ( ma copine Juliette est allée voir ce truc, elle a quand même pas réussi à me dire que c’était bien )

    Heureusement qu’il y a quelques bobos pour aller les voir, eux même seraient incapables de scolariser leurs enfants dans une école ZEP, mais ça leur donne bonne conscience

     

     

    Jean Marc Morandini (j’ai des relations )m’a conseillé de regarder Arte vendredi soir ( ouh elle écoute Europe 1 la Jeanne, ben oui )

    Un film en avant première était diffusé avec Isabelle Adjani

    Sans savoir ce dont il s’agissait, j’ai regardé « la journée de la jupe « 

    Et je me suis laissée embarquer dans cette histoire, certes excessive, parfaitement adaptée à l’actrice, forte, violente

    Et au final, j’ai trouvé ça juste, très sincère, efficace

     

    Alors je le conseille, à tous ceux qui croient que la violence verbale et physique est une fatalité, un exutoire d’une génération en mal de vivre, il est grand temps de leur ouvrir les yeux, de leur gueuler haut et fort que c’est pas la bonne méthode pour s’en sortir, que c’est n’est pas parce qu’ils vivent dans des cités sensibles (comme on dit ) qu’ils ont le droit d’organiser des tournantes, de considérer les filles comme du bétail, de vivre  leur sexualité en dérive sauvage et désastreuse .

     

    J’ai tout le temps pensé à mon amie Carl .

     

    Et heureuse d’apprendre que la diffusion a battu des records d’audience, comme quoi, quand c’est réussi, le public accourt .

     

    C’est vrai il y a aussi la présence d’Isabelle Adjani..

     

    Le film est sorti en salle cette semaine  , je l’ai vu, et en plus comme dirait Didou « j’ai pas payé ! « 

  • Mon ange

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    Il y a quelques années, j’ai enfanté d’un ange, un angelot bien dodu de plus de quatre  kilos, costaud, en pleine forme.

    Mon ange souriait, riait beaucoup, dormait comme un loir.

    Parfois je culpabilisais de ne pas m’en occuper autant que sa grande sœur, son frère, et puis je me disais que mon ange vivait autre chose, cajolé par eux, très admirée.

     

    Je n’obligeais personne à l’aimer, ça non, personne, ni à la regarder, elle était à mes yeux mon cadeau, ma dernière maternité

    Je la nourrissais, la berçais, j’étais toute heureuse de ressortir les vêtements d’Ellen, de revivre ces petits rituels.

    Au fil des ans, mon ange a muté, un petit diable, colères, cris, elle s’opposait

    Je me trouvais confrontée au jugement dernier, « elle lui cède tout «  , » c’est la dernière.. "» « elle fait ce qu’elle veut « 

    Quand mon ange souffrait, j’avais mal, je ne baissais pas les bras, je trouvais du réconfort auprès de mes amies et Jérôme qui m’aidait à accepter, assumer.

     

    Je n’obligeais personne à l’aimer, juste la respecter

     

    Je savais qu’il fallait du temps, que c’était passager

    Je lui faisais confiance, lui répétant sans cesse «  je suis là pour te protéger « 

    Le petit démon s’est envolé, et mon ange a repris ses ailes, mon ange est devenu câline, docile, sensible.

    Son frère et sa sœur lui laissèrent plus de place, mes bras lui étaient ouverts, tout le temps, mon cou était son réconfort, son nid, elle commença à mettre des mots sur tout .

     

    Mon ange parle, dit, avec un vocabulaire exceptionnel, ce qu’elle ressent, ses tracas, ses peurs, ses grandes joies, et remercie, m’aide, elle danse, elle chante, exprime sans aucune resserve sa joie, sa tristesse

    Mon ange vit dans ses rêves, elle plane, enfile ses ailes roses et pailletées et s’évade, plane, vit dans sa bulle

    Je l’aide parfois à revenir dans notre vie.

     

    « Tu es  là pour me protéger.. »

     

    Sous ma couette, Rose se blottit, elle m’attrape par le cou, serre fort, et lâche ses deux mots

     

    « Ma Mère « 

     

    Je suis la mère d’un être d’exception, ma Rose est mon bonheur, ma tendresse, je l’aime d’un amour indéfinissable,

     

    Tous les soirs, Jérôme va la voir pour éteindre sa lumière, il ne laisse cette place pour rien au monde, c’est son geste à lui, voir sa petite fille, sereine, endormie

     

    Je n’oblige personne à l’aimer.

     

     

     

     

     

  • Pas de rancune

    Par ce soleil, j’ai ressorti mes babies noires, pieds nus , un grand gilet vert, une jupe et des bracelets assortis

    pommier japon.JPG

    J’ai observé les stagiaires, bon nombre d’entre portaient des bottes, des manteaux, des pulls ..j'adore ces paradoxes saisonniers

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    J’ai vite chaud, je change de peau, je suis terriblement bien, pas le moindre monde rancunière par cette jolie saison qui me fait éternuer, pleurnicher, larmoyer, toussoter..

    Je ne suis pas la seule, j’en avais déjà parlé par ici et de tout cœur, j’éternue en solidarité haut et fort, avec tous les allergiques aux pollens et autres consommateurs d’aerius.

     

    Mon massif de fleurs est généreux, il m’offre ces couleurs, j’attends l’éclosion des premières roses, je le bichonne massif 2.JPG

     

    Par pure précaution, parce que le printemps est là mais il risque de se sauver j’ai cueilli, ramassé et composé :

     

    Un petit bout de jardin dans la maison pots.JPG

     

     

    Ce soir, soirée couscous à Andouillé, eh ben, vous pensez qu’on y mange de l’andouille, non, c’est à Vire, mais je n’y vais jamais, et les rillettes c’est à Gorron, et la moutarde c’était Dijon, mais c’est fini..

     

    Et demain, devinez ce que va faire la Jeanne toute la journée ??

    Et vous ?

    Racontez..

  • Les sujets du moment

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    Sur les blogs et dans l’actualité, il y a  des tendances, des sujets qui reviennent en boucle.

    Celles du moment, Bashung, je ne reviens pas dessus, j’en avais déjà parlé par ici(au passage Libé lui a consacré 16 pages, on est tout de même légèrement dans l’excès )

    Et  les macarons :

    Pour qui, pourquoi les macarons sont devenus le sujet récurrent du moment.

    L’autre jour Jérôme se trouve nez à nez avec Pierre Bénichou  sortant du fameux salon de thé des Champs Elysées où le macaron coûte presque plus cher qu’un demi-poulet

    Je regarde ces jolis trucs colorés.

    J’en ai mangé un il y a environ deux mois, chez des amis, c’était la première fois

    Oui, de ma vie, je n’ai mangé qu’un seul macaron.

     

    C’est bon, c’est fin, mais il ne me viendrai pas à l’idée d’en acheter

    Je me suis dit « pourquoi pas les faire, enfin essayer ? « 

    Des multitudes de recettes jaillissent sur Internet, donc il y a l’embarras du choix.

     

    Mais si c ‘était aussi facile que ça, tout le monde en ferai, on en mangerai aussi souvent que des quiches lorraines, des cakes aux olives, des gâteaux aux yaourts bourratifs

    Je ne dis pas que je risquerai pas l’aventure, mais tout de même, je suis sure que pour obtenir de bons macarons, réguliers, de toutes les couleurs, il faut du temps, un savoir-faire, un talent.

    Il paraît que c’est économique de les faire soi même, oui mais non, parce que l’économie c’est de s’en passer ( la preuve, j’y arrive très bien, on ne m’en a jamais offert )

     

    Allez, ça va passer, ce qui attire c’est la couleur, c’est sur, des jolis ronds colorés attirent l’œil, moi c’est les palettes de peintures, de pastels, de crayons qui m’attirent

    Peut être va t’on instituer la journée Internationale du macaron .

     

    Je me demande si Bashung aimait les macarons

     

    Sinon, si vous ne le savez pas encore, Le chanteur Renan Luce va épouser Lolita, la fille de Renaud

    Merci Jeanne

    Y’aura des macarons  leur mariage, certain.

    Je serai peut être pas invitée

  • Happée

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    Elle me parle de ses soucis, une confirmation, des examens refaits, une intervention très proche, urgente, son arrêt, ses projets, ses peurs qu’elle tente avec force de dissimuler

     

    Elle me parle de sa grossesse, j’entends parler d’ammiosynthèse, de trisomie, je tente d’éclairer, j’écoute, je compatis

     

    Elle annonce sa tristesse, sa peine, son immense chagrin, d’avoir perdu su brusquement son amie, trop tôt, trop vite

    Son visage est blafard, ses rides la trahissent, elle est malheureuse

     

    Il nous annonce une  naissance, un évènement heureux, apaisement

     

     

    Elle me sollicite pour faire des bijoux, je dois percuter, m’adapter, ne pas précipiter

    Pas compliqué

     

    Il me parle de ces soucis de travail, la crise, les équipes..

     

    Je ressens un léger tournis, un sentiment de trop plein

     

    Les uns les autres, pas liés par leurs soucis et leurs tracas, juste préoccupé, individuellement

     

    Je rentre, je digère, je m’assois, je suis lourde, comme une éponge humide sur laquelle on déverse un saut d’eau

    Je ne peux plus recevoir, c’est le trop plein

    Je tente de m’endormir, je me sens happée, dans une spirale, j’ai peur, de la maladie, de la mort, je dois m’endormir

     

    J’aimerais être un canard, sur lequel tout glisse, pas de compassion, je ne peux pas, c’est ainsi, je ne peux pas lutter

     

    Il me faut du temps pour retrouver mes esprits, ma serenité,

     

    Rose a des envies de danser , elle veut un tutu rose,

    Je l’emmène au magasin des danseuses et des randonneurs , elle choisit, elle s’habille, elle me sourit, elle est là, me dit merci ..

     mon rayon,mon ange vivant.

  • Le chef

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    Dans ce billet maîtres, chefs et patrons j’avais évoqué la distance que je parvenais à prendre par rapport à ma hiérarchie

    D’un sens c’est plutôt aisé, puisque dans mon travail, je suis plutôt autonome, personne sur mon dos à me demander des comptes, pas de pressions, une entière décontraction tant que les retours sont positifs ?

     

    Malgré ça, dans cette jolie vie qui est la mienne, il y a le chef .

    Oh, je ne peux pas dire qu’il m’impressionne, il plutôt jovial, de bonne humeur, mais il faut l’avouer parfois il met la pression, à lui, et à mes collègues, à nous .

    Il est apte pour  mener à la baguette son équipe, avec agilité, fermeté, efficacité, entrain, légèreté.

    Pire encore, il est capable  de nous faire chanter, un chantage honorable, mais bon …tout de même.

    Ce chef est parfois convoité, adulé, idéalisé, ovationné

    Certaines femmes iraient loin pour obtenir des privilèges, plus spécialement mon amie Solène qui n’hésiterait pas à sortir sa nuisette pour parvenir à ses fins

    Mais personne ne dit rien, on laisse faire, pas de bagarres dans les rangs

     

    Ce chef, comme moi, comme vous vieillit,  sereinement, il prend une année de plus, tiens, mais aujourd’hui justement

     

    Il est des rencontres qui nous transforment, nous emportent  dans des voyages, des embarcations inespérées .

    Celle ci en fait partie, ce chef est un ami, une bombe, un ouragan, un être fragile, sensible, un chef de c(h) oeur

    Je ne peux que vous en souhaiter des rencontres comme ça

     

    Joyeux anniversaire Théodore !!

     

    Je te l’ai déjà dit, nous  vieillirons tous  ensemble …

     

  • Tout nouveau , tout beau

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    Edith et Henri étaient pêcheurs, ils aimaient ce milieu, un peu rustre parfois où la bouteille aidait à supporter les tempêtes de la Manche.

    Quand nous allions chez eux, il y avait toujours des gens qui passaient, des copains, des nouveaux amis.

     

    Mes parents disaient toujours

    « tout nouveau tout beau « 

    Ils n’aimaient pas trop la manière avec laquelle ma tante et mon oncle se liaient, brutalement, avec ces gens là.

    Je crois qu’ils étaient trop loin de leurs univers, ils se sentaient délaissés, exclus.

     

    Ma mère m’avait appris à me méfier des amitiés trop rapides, de ces liens parfois exclusifs, elle disait que ça risquait d’être étouffant.

     

    En amitié j’ai appris à être prudente, réservée, intuitive

    Parfois j’ai croisé des personnes qui m’attiraient, j’avais envie de me lier avec eux, mais je ne voulais jamais forcer la main, ne pas leur imposer  ma présence.

     

    Je les apprivoisais, j’allais doucement, quelques échanges, et plus tard des invitations.

    Je prenais garde surtout de ne pas délaisser les autres

    Je suis plutôt fidèle, n’aime pas cette rencontre parfois éphémère qui nous met en marge de notre passé

     

    Je n’acceptais pas toujours ça des autres

    La bonne copine qui nous laisse tomber parce que tout à coup elle est entrée dans une autre bande

     

    Je prends le temps, je laisse le temps à l’autre, je ne veux pas imposer de force mon amitié,

    Parfois je suis déchirée, dans les groupes, j’ai le sentiment de me débiner

    Je ne suis pas celle qui systématiquement devient amies avec les amis des miens

    Chacun son espace, son univers, je n’aime pas que l’on me juge dans ce domaine, qu’on me force, qu’on m’impose

    Parfois je l’ai payé, je paye encore, des vieilles rancunes, des invitations mal comprises

     

    J’avance avec mon instinct, je ne ferme pas la porte, jamais..

     

    J’ai pourtant du mal à gérer ça, par manque de temps, voir, inviter ceux qui me ceux chers, prendre de leurs nouvelles

     

    Mes amitiés dans ma troupe me sont très chères, et simples parce que nous nous voyons toutes les semaines, j’aimerais que les autres ne ressentent pas cela comme une trahison

     

    Il y a plusieurs années, nous avions rencontré un couple originaire du Haut Doubs ,Tristan et France

    Nous nous sommes liés, revus et  ils se sont séparés.

    A la nouvelle année, j’ai envoyé une carte à Tristan ,il a appelé, et  exprimé   son désir de venir passer un WE prochainement chez nous

    Nous avons trouvé une date, on trouve toujours le temps pour ça

    Ca fait très chaud au cœur cette fidélité là

     

    Nous irons le chercher au train samedi …

     

     

  • Dans les oeufs

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    Pendant que Rose est à son activité j’me roule parterre et je dandine du papotin, danse, je fais les courses .

    J’ai une heure, montre en main

    Je vais parfois chez Lxxl, vite fait bien fait, ou chez les Mousquetaires, c’est tout petit, y’a des promos, ça me va .

    Je déteste les grandes surfaces avec des rayons de 2km de long, c’est épuisant !

     

    Ce matin là, une employée s’active à remettre une à une les plaquettes de beurre, avec minutie .

    Elle est hélée par une jeune femme

     

    « Bonjour, c’est St Hubert, est ce que Jacqueline est là pour la crémerie ?

     

    «  Heu, je crois qu’elle est dans les œufs « 

     

    Oh la la, qu’est ce que ça me fait rire ce genre de dialogues, on peut dire qu’elles sont économes en vocabulaire les dames .

     

    Je n’ai pas du tout cru à leur histoire :

    Primo, la commerciale  se fait passer pour st Hubert, elle n’a même pas d’auréole sur la tête, non mais !

    Deusio, personne n’a eu l’idée d’aller secourir la pauvre Jacqueline avachie dans un amas de boites d’œufs cassés, et croyez-moi, du blanc d’œuf, je trouve que c’est immonde à nettoyer, c’est gluant, beuh , aussi terrifiant que du marc de café .

    Quoique , y'en a qui font un shampoing aux oeufs .

     

    J’ai fini mes courses, caddie plein, les réserves pour la semaine, j’étais un peu en retard , mais ravie, ravie d’entendre des conversations aussi comiques, qui alimentent ce blog .

     

    J’ai pensé très fort à Justine

  • Attraction occulaire

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    Un couple sort d’une voiture noire immatriculée 92 tout juste garée sur le parking de l’Hôtel de Ville

    L’homme porte une perruque blonde rousse, la femme est endimanchée

    Ou vont ils, que font ils là ?

    Mon œil est attiré par leur simple présence, comme une anomalie ; à Paris ou ailleurs, je ne les aurai pas remarqués, ici, ils sont étranges dans ce décor.

    Chacun voit des choses, des détails, des gens avec une sensibilité propre .

    Je suis incapable de me souvenir de la manière dont les gens sont habillés, leurs accessoires, les sacs à main.

    Mais dans la rue, je vois tout, les gens que je croise, que je reconnais, je sais qui ils sont, où je les ai vus, ce qu’ils font ...

    Ce n’est pas une curiosité malsaine, il ne me serait pas venu à l’idée de  suivre ces gens là, essayer de voir leur trajet, c’est juste que je me demande ce qu’ils font là, parce qu’ils ont un look un peut éloigner des gens d’ici.

     

    Carla sonde les moindres recoins à sa façon

    Si j’ai une légère trace de fond de teint, elle l’estompe, une étiquette retournée elle l’a redresse, mon écharpe mal posée elle équilibre,

    Elle scrute tout

    Parfois ça m’énerve

    Un jour elle me dit

    « tu n’as pas remarqué, j’ai changé de lunettes « 

    « Si, si, j’avais vu « 

    « ben pourquoi, tu ne l’as pas dit « 

    « j’ai pensé que tu le savais, elles te vont bien « 

    C’est curieux ce genre de reproche, pas grave  c’est vrai je ne complimente pas forcement, c’est un tord sans doute

     

    Je me souviens avoir fait une remarque à Patricia, sur ses nouvelles lunettes

    Elle m’avait alors rétorqué sourire aux lèvres

    « tu es la première à me le dire « 

    Alors au fond c’est important

     

    Notre œil est attiré par des choses, des personnes, des attitudes, des gestuelles,

     

    Sur les gens, je vois les visages fermés, les traits durcis, les cœurs blessés, ceux qui laissent peu de place à l’autre.

    Je vois aussi ceux qui prennent, trop, cette place, trop vite, ceux qu’on aimerait faire taire dans les réunions publiques, ceux qui ont tout vu, tout vécu

    C’est dur d’organiser tout ça, voir, percevoir l’essentiel, rebondir sur que l’autre attend

    Parfois je me dis que je suis sous équipée, mes yeux ne me suffisent pas, il me faudrait des antennes, un zoom, une loupe, des jumelles, un périscope, des rétroviseurs , un œil bionique,

    Un peu plus quoi..

     

     

  • Folle journée

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    La tournée s’achève, après des mois de représentations partout dans le monde, département, nous donnons, avec un pincement au cœur la dernière de notre spectacle demain soir

    Et parce que le lieu est splendide, notre théâtre, les places pour le samedi soir se sont vendues en huit jours

    Nous avons opté pour une représentation supplémentaire, à 16 h, pour qu’il n’y ait pas de déçus, et pour la première fois, nous donnons deux spectacles ne une journée .

    Autant vous dire que nous serons vidés, éreintés, mais forcement heureux de donner tant de voix et d’énergie .

    Je mesure la chance que j’ai de vivre ces moments là, entourée d’amis, la magie des lumières, les rigolades, l’émotion..

    Je vais alors ranger ma tenue, mes manches, ma tunique noire, l’étole chatoyante

    Je pense déjà à la nouvelle, j’aime bien l’avoir à l’avance, choisir des tissus confortables, ajustés,

    Les mois à venir nous réservent de bien belles rencontres, un nouveau répertoire en préparation, je l’y m’y atèle fortement, 25 titres par cœur, ça ne se fait pas en trois jours .

     

    Après les spectacles, nous finirons la nuit entre nous, histoire de ne pas se séparer en si bonne compagnie, autour d’une table

    Je savoure ça, ça me donne des ailes, de l’énergie à revendre, à cela vous ajoutez de beaux rayons de soleil, et les premières fleurs, c’est l ‘apothéose .

     

    La vie est douce, elle est belle, explosive, apaisante, festive et chantante,

    Je vais chanter pour vous ..

  • Une journée pas ordinaire

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    Une visite au cimetière, des bougies, une urne, des fleurs, une messe..

     

    Chacun vit, fait son deuil comme il le peut, comme il le ressent

    Je n’aime pas ce mot, je le fuis

    Ce jour n’est pas un jour ordinaire, pourtant c’est une journée comme une autre qui commence

    J’y pense, je pense à elle, à ceux qui l’ont aimée, l’aiment  encore

     

    Les mots tendresse, amour, ont plus d’écho, de résonance

     

    J’ai repéré la première fleur du jardin, une anémone près du bassin

    Je vais la couper doucement, la déposer dans une petite fiole

    Elle va s’ouvrir, pousser, grandir

     

    Je lui offre, ça m’apaise, pas de larmes, une présence, bien là.

     

    J’envoie de doux baisers à Lorenzo, il les transmettra aux enfants

    J’envoie de doux baisers à Nath, de douces pensées à Constant

    Nous avançons  ensemble, nos cœurs sont encore lourds, nos vies sont douces, profitons en tous, profitez de vos vies, ne vous laissez pas ronger  par les futilités, allez à l’essentiel …

  • Comme un funambule

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    Ce n’est pas un secret, j’en ai déjà parlé j'aime les hommes

    Je ne peux pas concevoir de fêtes sans eux, de voyage, de dîners

    Bref, les soirées filles, les blogs de filles, les sorties nana c’est de moins en moins pour moi

     

    Avouons cependant que ce n’est pas si simple que ça

    Il y a toujours dans l’amitié entre un homme et une femme, un part de jeu, plus ou moins caché, plus ou moins inconscient et il faut l’admettre cet exercice s’apparente à un vrai numéro de funambule

     

    Quand avec cet ami la relation s’est établie, je ne me posais pas de questions, je trouvais ça tellement authentique, tellement généreux que l’idée d’aller plus loin ne m’effleurait pas

    Des messages, des petits cadeaux, je ne cachais rien à mon homme ; et bien au contraire, pour éviter toute jalousie je faisais en sorte que qu’ils se croisent

    Je n’ai pas envie de casser, de détruire, rien de tout ça, trop compliqué,

    Il parlait sans cesse de moi, « Jeanne par çi, Jeanne a dit, Jeanne a fait « 

    Tellement qu’un jour, c’est sa fille qui fut, dans le doute prise d’une jalousie incontrôlée

    C’est sûrement destabilisant pour une ado, parce qu’ils ne vivent pas dans nos mondes, les leurs sont faits de rivalités, de doutes, et d’angoisses

    Les choses furent dites et tout s’apaisa

     

    J’ai pleine conscience que dans tout ça rien n’est simple, que de telles relations interrogent, que le regard des autres peut être assassin, envieux, malsain

    Je ne veux pas renoncer, perdre ses liens là qui m’animent, me font vivre et surtout, viennent brûler à petit feu les séquelles d’un triste passé

     

    Rester lucide, prendre la distance nécessaire qui s’impose, prendre et donner sans éclater, exploser tristement ma citadelle

     

    J’avance avec ça, sur une corde bien solide, un filet au-dessous de mes pieds, et une hauteur conséquente, de quoi rebondir sur mes deux pieds en cas de chute

    Pas casse cou du tout la Jeanne..

  • La côte des prénoms

    De par mon métier, j’ai côtoyé des centaines d’enfants, chacun avec un prénom  commun, exotique, excentrique, vieillot..

    A chaque prénom je m’étais un visage, il était particulièrement difficile de les oublier.

    Quand ce fut mon tour de choisir, de donner un prénom à mon enfant, je voulais comme tout le monde, ne pas regretter, ne pas imposer un

    Nous avions des critères, un prénom court, facile à retenir, dont l’écriture ne pouvait pas être déformée, un prénom pas trop tendance, afin d’éviter qu’il y en ait pas  quatre dans la même classe

    ( Léa, Kévin, Clément, Marine, Alexandre …)

    Jérôme n’avait aucune proposition, je faisais des suggestions. en parlais autour de moi pour voir les réactions

     

    Alors c’est le cinéma qui nous inspira, fort heureusement

    je n’ai aucun regrets, je les adore toujours autant

     

    Je vous donne juste quelques indices par ces trois photos

    Ceux qui savent, chut… dommage vraiment qu’on porte un prénom pour la vie, quoique les stars américaines rebaptisent leurs enfantsPHOTO 1.jpg

    PHOTO 2.jpgPHOTO 3.jpg

  • Les décroissants

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    Il y a quelques années, nous avions trouvé au bas de notre immeuble une armoire démontée

    Nous l’avons récupérée, puisqu’elle était destinée aux ordures, Jérôme a scié, agencé, pointé pour en faire une table de change pour notre premier bébé

    Elle a fait nos déménagements, les trois enfants, puis un beau jour, plus de couches, alors le meuble fut de nouveau converti, dans le  meuble lit mezzanine pour Mark, réalisé par Jérôme aux doigts d’argent

     

    Pire encore, mon homme ayant un don inouï pour restaurer  des voitures et amortir les deux fosses , a acheté un jour un véhicule d’occasion qui avait était immergé

    Il était plein de boue, immonde, il a tout démonté, astiqué

    remonté, galéré avec l’électronique

    Un jour, miracle la voiture a démarré et depuis ce temps, elle m’accompagne partout, pour très longtemps puisque vous imaginez bien qu’elle est invendable !!

    Sans le savoir, déjà, nous étions des décroissants

     

    A la télévision, un soir, un magazine est allé en reportage chez un jeune couple.ils ont un très bon niveau de vie, des salaires corrects, et le samedi matin, ils vont, à vélo, faire le marché, en quête des fruits abimés, non vendus, qu’ils ramassent pour le week end

    Personnellement, j’aurais des scrupules à le faire, estimant que bon nombre de sans abris ont sans doute,, pour d’autres raisons recourent à cette pratique, et je leur laisserais les légumes pour eux en priorité

    Le couple, sympathique (mais un peu énervant ), vit en colocation avec d’autres, et ils ont installé, dans leur cuisine, accrochez-vous, un compost fait d' épluchures et de vers qui font leur travail

     

    Ce sont eux aussi des décroissants

    Whaouh !!!!!

    Mais ils ont font quoi de leur compost après ??

     

    Autre reportage : une femme, divorcée, vit dans une yourte au milieu des bois dans la montagne, elle n’a pas de confort, très peu de choses, elle a choisi de vivre loin de la consommation, assume son choix, élève des ânes …

     

    Sa fille, une adolescente de 15 ans, ne peut imaginer de vivre avec elle ( y’a pas MSN ) et vit dans un studio, a quelques kilomètres, elle rend visite à sa mère de temps en temps

     

    La, j’avoue que je suis un peu perplexe, n’a t’elle pas besoin de la présence d’un parent au quotidien, d’être davantage entourée, sécurisée, le choix de sa mère est tout à fait acceptable, mais … quelle priorité ?

     

    Nous avons un compost, j’étale le fumier des lapins dans mon jardin, nous avons un récupérateur d’eau de pluie pour arroser, un broyeur à végétaux pour faire des écorces (c’est le jouet préféré de Zohra )

    Nous nous efforçons de ne jamais jeter de nourriture, sommes victimes forcement des tonnes de déchets journaliers, qui polluent

    Les décroissants, je me sens proches de leur mode de pensée, ne pas consommer à outrance, je n’aurais pas aimé faire construire une maison neuve pour cette raison , restaurer les vieux murs , dans la mesure du possible .

    Je n’aime pas pourtant ces quelques communautés moralisantes et culpabilisantes qui voient le jour

    Ces donneurs de leçons de couches lavables, de produits bio en tout genre

    On fait avec ce que l’on est, qu’on peut difficilement revenir en arrière en terme de confort , de déplacements .

    Je côtoie des adeptes militants des toilettes sèches, non vraiment pas possible  pour moi  d’installer ça au fond du jardin .

    Il me semble qu’il faut sensibiliser nos enfants, les éduquer à respecter, ne pas jeter, renoncer ; je peste encore beaucoup sur les emballages, les conditionnements onéreux  de certains produits

    Imaginez une recharge de crème de jour en berlingo, ben non, c’est pas classe …

     

     

    Allez faites-moi tous la promesse d’avoir un lapin dans votre cuisine, c’est plus sympa qu’un compost avec des  vers, avant d’aller habiter une yourte parlez en à vos enfants, et puis de grâce, arrêtons de porter aux nues des comportements qui sont tout bêtement des actes civiques, écologiques, économiques que bien des gens ont adopté depuis longtemps, loin des caméras, et pour beaucoup parce que la vie ne leur à pas laisser le choix