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Anecdotes d'hier et d'aujourd'hui - Page 142

  • Paradoxe

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    La vie des gens me passionne, je rentre dans leurs histoires, je n’ai aucun efforts à faire, c’est naturel, je n’entre pas en résistance quand les autres se racontent, je me souviens de tout, ce qui me donne beaucoup de facilités a passer d’une conversation à une autre ;

    J’aime les gens, pas par pur altruisme, l’attention aux autres  apporte en retour un environnement chaleureux et diversifié .

    Louis est comme moi, une vraie éponge, on ne tient pas ça de notre éducation, mes parents étaient plutôt du genre à opter pour «  c’est leur problème, chacun sa vie, ça nous regarde pas « 

    Nous en avons souffert .

    Je pleure au cinéma, je m’attache aux héros des séries, je me nourris dans vos blogs .

    Je m’attache aux gens, et parfois, je me rends compte que ces gens, en question ne portent aucun intérêt à la vie des autres .

    Ça me saute au yeux, c’est comme ça, ils n’écoutent pas, abordent des sujets pour parler de leurs propres tracas, et ont même tendance à aller jusqu’à l’exclusivité, le caprice, le moi moi moi .

    Alors, je suis prise d’un drôle de sentiment, un rejet brutal, comme si j’étais dans une toile d’araignée .

    C’est idiot, car je dois très vite me convaincre que l’attention aux autres n’est pas une obligation, les gens ont tout à fait le droit de vivre pour eux, ils ne s’en rendent souvent pas compte, ce n’est pas pour faire du mal .

     

    Alors, de cette prise de conscience, l’affection prend le dessus de la raison, et je ne leur en veux pas, sauf si ça déborde, si on  abuse de ça ; .

    Je n’ai pas de scrupules alors à les mettre face à leurs choix, mais jamais dans la violence, jamais de mots blessants, je me mets en retrait, discrètement .

    Je me prends des coups, « tu es naïve «  , je ne suis pas  rentable, je vis de futilités, y’a t’il des lois qui dictent que les priorités consistent à entrer radicalement en conflit avec l’entourage.

     

    Je voudrais transmettre ça à mes enfants, les aider à voir le autres vivre, remercier, donner sans attendre, lourde tache …je ne suis pas sûre d’y parvenir ..

  • Le sous pull

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    Je suis née dans les seventies, ces fameuses années révolutionnaires où sévissaient les pat d’éph et les cols pelles à tarte.

    Je ne vous sortirai pas de vieilles photos, j’évoquerais juste un vêtement revenu en force dans les étals des boutiques, le sous pull.

    L’ambassadeur de ce vêtement basique, c’était le commandant Cousteau, il ne devait pas avoir bien chaud avec ça le navigateur de la Calypso, juste un bonnet rouge sur la tête, et le sous pull moulé voir greffé  au corps.

     

    Pour moi, porter ce truc moulant était un véritable calvaire

    Il fallait l’enfiler, je détestais la matière nylon qui me rendait prisonnière de mes mouvements, mais le pire c’était de l’enlever, mes cheveux s’électrifiaient, j’avais froid, parce que j’avais fini par y trouver un certain confort en fin de journée .

    Les sous pulls blancs ne le restaient pas longtemps, les hommes portaient des sous pulls qui s’usaient au contact de leur cou, à cause de leur barbe à peine poussée.

    Il y a avait des sous pulls bas de gamme qui boulochaient, une horreur, je ne vous  décris pas le tableau quand ils laissaient deviner la lingerie des filles qui en portaient, pire encore, celles qui n’avaient pas de lingerie, on pourrait trouver ça sexy, je trouvais ça immonde, quand en plus il y avait des rondeurs

    Avec l’ère du sous pull, est arrivée l’ère du pull tube

    Un pull tricoté en un seul morceau avec de la grosse laine, facile à faire, mais le résultat était conséquent, hideux …

     

    Les sous pulls sont redevenus tendance, pas pour moi, merci, j’ai donné !

     

    Alors que nous parlions de nos projets chantants de 2010 ; spectacle des années 70, mon ami Paul me dit qu’il espérait vivement que le sous pull soit notre costume de scène

    NON ! pas question, mettre cette enveloppe immonde dans une salle surchauffée sous des projecteurs avec une température de 40°, il faudra prévoir des engins perfectionnés pour éliminer les vapeurs toxiques qui émaneront sur scène, au risque de voir les pauvres spectateurs tourner  de l’œil

    Théodore, de grâce, je connais ton avis sur le sujet, si tu me lis, ne nous afflige pas de ce supplice qui pourrait mettre un terme définitif à ma carrière de chanteuse

    Par contre, je suis partante pour des tuniques à fleurs et des bottes à la Fugain, des bottes, mais c’est trop chaud aussi, allez pieds nus, ça va le faire hein ?

       source photo

    wikipedia.org/wiki/Sous-pull.

  • Cliché

    Il y a quelques semaine , je vous avez parlé du petit lit de bois .

    Salomé m’a envoyé une photo de ce lit , et avec son autorisation je publie le cliché , avec le bébé .TITOUAN LIT.jpg

     

    Je le trouve particulièrement doux , je revois mes enfants ,

     sans regrets ,

    une autre vie pour lui , pour ce bout de vie à eux …

  • Les verres à liqueur

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    Elle pose délicatement sur la table des plateaux de verres à pied  à liqueurs. Elle les a achetés un à un dans les brocantes et vide greniers, ils sont beaux, elle les aime .

    Elle a déposé une mousse de thon et des endives dedans, accompagnés d’un vin blanc moelleux, confortablement installées dans des fauteuils près d’un feu de cheminée, nous parlons .

    Jérôme et Gilles sont en train de créer leur travail de demain, nous les laissons, les projets fusent..

    Flora me parle de son travail, elle évoque les plaintes des usagers, des plaintes non fondées, détournées .

    Elle est blessée, elle fait son travail avec beaucoup de cœur, on la met au ménage..

    Flora a des qualités humaines, une grand sens de l’écoute, une disponibilité à l’autre, à ses quatre enfants, elle a un sourire radieux ,sincère .

    Je lui conseille de s’orienter vers autre chose, quoi ?

    Flora n’a pas confiance en elle, elle a un potentiel, dans un petit groupe à transmettre son savoir, a donné ses petits riens qui n’en sont pas

    Comment aider Flora a trouver sa place, la place qui est la sienne.

     

    A table, nous dégustons des lasagnes au saumon, Flora a tout préparé à l’avance , elle se rend disponible , nous nous régalons .

    La table est sobre et douce, comme le reste, des bougies éclairent les murs, quelques fleurs, le tout choisi avec grâce , en parfaite harmonie , Flora, elle n’est pas dans la tape à l’œil et le bling bling …

    Elle nous offre un dessert servi dans des verres à pied .

    Des pommes caramélisées avec des palets bretons et de la mascarpone

    C’est absolument renversant, la tenue est parfaite, divin..

    « C’est pas compliqué.. « 

    Pas si simple Flora, il faut être patient, organisée pour réussir un tel dessert, digne d’un grand chef .

    Elle porte un collier sautoir qu’elle a choisi dans l’après midi, à mon expo de bijoux, il lui va bien, je suis heureuse..

     

    Chaque jour, Flora va faire un petit tour chez Jeanne, sa détente quotidienne, elle lit en douceur, ne commente pas, mais c’est pas important ,elle a peur d’être lue , jugée ..

    Je voudrais dire à Flora, qu’il temps pour elle d’abattre cette idée qu’elle n’a pas de cordes à son arc ,lui soumettre l’idée de mettre ses compétences, sa passion pour enrichir les autres .

    Flora pourront créer des ateliers culinaires, ça marchera, en commençant à créer des bijoux, je n’imaginais pas qu’un jour ils seraient portés de la sorte

    Ce soir Flora a pris son passeport pour Broadway, après le spectacle je la retrouverai et j’irai l’embrasser, elle aura peut être lu ce billet, son billet, écrit avec sincérité, pour lui dire, que vraiment, vraiment je l’aime beaucoup.

  • Le spectre vert

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    Sagement allongée sur une paillasse, j’attends en compagnie de femmes très sages elles aussi, une ceinture large autour du mon ventre, dôme gonflé obstruant la vision de mes propres pieds.

    Je suis détendue, enfin prête à découvrir mon cadeau

    Mais avant d’ouvrir le paquet, il me faut un peu d’aide tout de même.

     

    « Vous pensez que l’on peut me faire la péridurale maintenant ? « 

    « Madame, l’anesthésiste n’est pas arrivée, si on la réveille, elle va être de mauvaise humeur « 

     

    Ben réveillez la quand même, c’est son métier, moi je sais pas faire.. »

    -Madame, on attend un peu, (pas trop, je connais le refrain, après il sera trop tard )si elle voit votre dossier et qu’elle découvre que c’est un troisième, elle va être en  furie

    Tiens, y’a des quotas maintenant, Jeanne, t’en a voulu un autre, tu vas en baver, pas question, allez la chercher, je suis prête !

     

    -On va cacher votre dossier..

    Elles sont adorables, terrorisées aussi, les pauvres dames …

     

    Un coup de porte fracassante, et voilà le spectre en habit vert qui apparaît

    J’étais prévenue, elle éjecte Jérôme d’un seul mot «  sortez « 

    et visiblement pas bien joyeuse de reprendre du service, m’attrape par le bras et me plie en deux, déjà que je l’étais déjà, et me penche la tête en avant

    Eh, mollo, je suis pas sportive moi !

     

    Elle exécute alors, avec violence et hargne les préparatifs pour poser la grosse piqûre magique. J’ai même pas peur, j’ai déjà eu ça, fait pas mal

    Elle rouspête, m’engueule, me tord, grogne …

    Et moi, étrangement, je m’en fous complètement, elle peut chanter, brailler, dire tout ce qu’elle veut, m’insulter par tous les  mots de la terre, ça me passe totalement au-dessus de la tête.

    Je me dis qu’elle a certes un pouvoir sur moi, à cet instant précis, mais que mon bonheur va arriver bien vite, et que je me dois de lui offrir un sourire de maman radieuse, alors, c’est ce vampire qui va me soulager.

    Et ce fut chose faite, au bout de trois minutes, le bas de mon corps est engourdi, je ne ressens plus rien.

     

    Quelques minutes plus tard, je serre contre moi mon angelot de 4, 200 kg, un bébé dodu et grassouillet, mon dernier bébé, ma fille, mon autre fille.

     

    J’ai souvent repensé à cette totale absence d’humanité, à ce moment là, comment des femmes, des hommes pouvaient à ce point pratiquer la médecine ?

    Il me reste en mémoire, ce jour là, ce jour particulièrement heureux, il y a exactement 7 ans jour pour jour, ce  délicieux moment où enfin, j’entamais les premiers câlins quotidiens avec Rose, ma Rose, mon grand bonheur à moi …

     notre ange à nous..

  • Cross-over

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    Chers lecteurs, vous allez vivre à l’instant un moment unique et jamais vu sur la blogosphère.

    Vous êtes venus lire le dernier volet de ma saga de rhumatismes et en réalité vous vous apprêtez à plonger dans un cross-over

     

     

    Dans les univers de fiction, un cross-over est une production qui regroupe des personnages dont les aventures se déroulent dans des séries différentes.

     Dans l'épisode Brothers & Sisters de la série Urgences ,  Susan va chercher sa nièce Suzie à New-York où elle se fait aider par les policiers de New York 911, Faith et Bosco.

    Ainsi on bascule dans une autre série, génial non ?

    Comme si Navarro invitait Joséphine ange gardien, vous saisissez ?

     

    Ainsi, vous allez dès maintenant, aller chez elle et normalement, c’est là que vous pouvez lire le billet intitulé « l’infirmier corse « 

    En effet,  j’ai gagné chez elle, le droit, l’invitation, le privilège de publier un billet, sympathique, non ?

    Alors comme je lui avais promis de lui raconter cette anecdote corse,  le moment est venu, parce qu’elle vit justement en Corse

    Bon voyage, revenez quand même chez Jeanne..

     

     

  • Rhumatismes (2)

     

    scalpel.jpgDeux  semaine plus tard, d’étranges taches rouges, des petits cratères apparaissent sur mes mains

    J’ai peur, c’est quoi ce truc ?

    Je suis obligée de retourner voir le Docteur H

    Je déteste consulter plusieurs fois de suite, j’ai l’impression d’user de son temps, d’être une patiente exclusive et insatisfaite

     

    Le Dr H est perplexe, il ne voit pas, ne connaît pas ces petites taches, j’ai peur, encore très peur..

    Il ironise, me met à l’aise, me demande si je le fais exprès, avec humour.

    Il a besoin de confirmer l’origine de ces signes et m’envoie d’urgence voir la dermatologue, une dame charmante que j’avais déjà vu pour  les enfants pour ôter des pustules attrapées à la piscine.

    Elle est perplexe elle aussi, ose un diagnostic. Je pense qu'il s'agit d'un érythème polymorphe (j'ai fait médecine dans une autre vie )mais elle préfère confirmation par une biopsie.

    Oh que je n’aime pas ce mot, vous allez analyser ?

    Elle m’explique qu’elle va prélever une tache, que le labo va l’analyser .

    Moi, je ne suis pas fière, je vais devoir attendre mes résultats . J'ai la phobie des résultats et autres bilans médicaux .

    Ca fait déjà un mois que je souffre de rhumatismes, et je vais devoir attendre encore

    Le printemps arrive, nous partons en Corse dans une semaine

    Elle me dit qu’il n’y a aucun souci pour ce voyage, qu’on fonction des  résultats, elle m’appellerait, et que je devais justement profiter de ce séjour pour m’aérer et me gaver du soleil.

    Elle fait une entaille à mon bras, et recoud, deux petits points à peine visibles.

    Elle m’indique que je dois,  en Corse, trouver une infirmière pour découdre ces deux points.

    J’étais loin d’imaginer l’épisode épique que j’allais vivre là bas..

     

  • Rhumatismes (1)

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    En marchant dans la rue, je sens mes chevilles endolories, ça me gène pour avancer, mais je n’y prête pas trop attention

    Le lendemain d’étranges tâches rouges et gonflées apparaissent sur mes jambes, je ne vois pas ce que c’est, j’ai du mal à rester debout .

    J’ai mal, j’ai peur, je n’en parle pas, Jérôme n’y prête pas attention, il a décidé que j’étais hypocondriaque.

    Le lundi, j’ai toujours mal, j’ai de plus en plus peur, je vois le pire..

    Je consulte le Docteur H le mardi(Doug Ross étant retenu à Chicago ), il me rassure, il connaît cette pathologie, c’est un érythème noueux, ne l’a vue qu’une seule fois dans sa carrière médicale.

    Je craque, je pleure, je n’en peux plus, c’est trop ce que je vis à ce moment là, Anne, mon frère, je me vide..

    Il se montre rassurant, si rassurant le Dr H, m’explique que ces taches cachent une pathologie à dépister, sûrement rien de grave.

    Je fais des examens sanguins et j’attends avec une certaine angoisse les résultats ;

     

    Deux jours plus tard, le diagnostic tombe, j’ai attrapé  un streptocoque.

    Il faudra un traitement antibiotique sérieux.

    J’ai de plus en plus mal aux jambes, j’ai un rhumatisme articulaire aigu.

    Je suis rouillée comme une vieille femme de 90 ans, je monte l’escalier très péniblement, je pousse mon caddie pliée  en deux, je peux à peine porter Rose qui a 14 mois .

    Je suis coincée , cassée, je renonce à toute activité, j’avais entrepris avec passion d’illustrer un album écrit par Lily, tout s’arrête, enfin presque , toute activité créative , n’ayant pas perdu ma voix , je chante et je cause toujours ..

    Il n’y a pas grand chose à faire, quelques anti inflammatoires et laisser le temps ordonner les choses, je me console par l’apparition des premières fleurs du jardin en ce mois de février .

    Ma douleur n’est pas visible, un plâtre, des béquilles, c’est ostentatoire, on compatit, on vous aide, on vous plaint …j’aura peut être du prendre un accessoire de boiteuse .

    Là, rien, la vie continue, je fais face, j’ai besoin d’aide, je n’en ai aucune, les seule fois ou j’ai osé demander, visiblement je n’étais pas prioritaire..

    Pour la moitié moins, d’autres seraient assistés, j’ai l’habitude..

    Laissez-moi tranquille, ça va passer, je reste  vive, je ne  vais pas en mourir..

     

  • Constat amère

    J’organise à la maison, sur deux jours une exposition de mes créations.

    J’ai délicatement déposé colliers et bracelets, parures d’automnes et bijoux de fêtes sur des tissus, visant à les mettre en valeur .

    bijoux bleus.JPG

    Mimie, la vedette, n’a pas trouvé mieux que de se planquer comme une folle sous les tissus, sautant dans tous les sens, batifolant tel un chaton écervelé de trois mois

     

    Résultat, au matin, tout est sans dessus dessous

     

    Mimine est misanthrope, elle fuit les visiteurs, vers 23 h, tout le monde semble parti, elle me rejoint dans mon lit en ronronnant..mimie bijoux.JPG

     

    Je dois faire le constat amer et réaliste, j’ai mieux réussi l’éducation de mes enfants que celle de mes chats.

  • A petits pas

    Il est venu discrètement, aux débuts de ce blog, il signait de ses quatre lettres, à petits pas, quelques mots glissés …

    De lui je ne savais pas grand chose, il écrivait de très beaux textes, commentés avec sobriété, un petit passage de temps à autre, toujours un mot gentil, agréable.

    Un jour avec émotion il me disait que sa vie basculait devant une échographie .

    Puis  un dernier billet, un au revoir, il annonçait qu’il ne posterait plus..

     

    Respect, mais j’allais de temps en temps voir s’il n’était pas revenu .

    Son blog était toujours ouvert .

    Il y a quelques mois, oh surprise dans un joli billet, il était de retour dans sa maison de mots.

    Fidèle, je l’avais gardé dans mes favoris, alors je lui ai que j’étais heureuse de le lire à nouveau :

    Et depuis quelques mois ,il  écrit, manie les mots incroyablement bien , parle de sa toute petite fille, avec pudeur, il commente, je sais peu de choses de lui, cet homme , qui n’a pas de nom.

    Une complicité de petites histoires narrées, des échanges quotidiens, j’aime sa pudeur, son humour aussi, sa sensibilité..

    Depuis quelques temps, il égaie son blog de photos, et embarque ses lecteurs avec ravissement, je ne m’en lasse pas …

     

  • Le bleuet épinglé

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    A la sortie de la messe, Henri vendait des petits bleuets à épingler sur la veste, au profit d’un familles des victimes de la première guerre.

    Je trouvais ça joli cette petite fleur en papier, fidèle au bleuet original .

    Les hommes l’épinglaient avec fierté comme s’ils venaient de recevoir la Légion d’honneur, mon père n’y avait pas droit, puisqu’il n’allait pas à la messe, sauf le 11 novembre avec les combattants d’Algérie .

     

    Je redoutais ces commémorations, ces chrysanthèmes et drapeaux, il se passait à ce moment quelque chose de morbide, je ne comprenais pas grand chose, mais j’étais mal à l’aise.

    Un jour, le fameux Bleuet de France, fut remplacé par un autocollant

    Oui, un vulgaire autocollant, paf, collé sur le veston,

    J’étais déçue, je trouvais que ça n’avait plus  d’allure..

    Ma mère conservait les bleuets dans des boites à rien, mais pas les autocollants .

    Mes parents, ne supportaient pas que nous vendions un quelconque billet de tombola, autocollant ou autre billet de bienfaisance .

    Il y avait à l’école des autocollants pour les associations de parents d’élèves  laïques, on en achetait  un, et on le collait sur notre vélo .

    Ils ne donnaient pas aux œuvres caritatives, sauf à la ligue contre le cancer,  parce que ma mère était sauvée , jusqu’au jour ou le scandale Crozmarie éclata au grand jour, j’ai cru que mon père ne s’en remettrait pas .

     

    Je n’aime pas non plus quand les enfants rapportent des billets de tombola de l’école

    Ça m’énerve, je me sens prise au piège, comme quand j’étais enfant, le maître nous incitait à vendre, nos parents nous l’interdisaient .

     

    J’ai donné longtemps à Médecins du monde, puis j’ai arrêté

    Avec mon groupe vocal, nous donnons régulièrement des spectacles pour des associations caritatives

    Je donne de l’énergie, du temps, ça me fait plaisir et je ne culpabilise pas …je ne culpabilise plus ..

     

  • Babies blogueurs

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    « Vous savez madame Jeanne, les enfants de  maintenant sont plus éveillés qu’avant. »

    « disons plus stimulés mais globalement, ils marchent vers 14 mois, n’ont plus couches vers 2 ans et apprennent à lire vers 6 ans « 

     

    C’est la spécialiste qui dit ça, Jeanne, professionnelle de la petite enfance, mais Jeanne voyons, les temps ont changé dis.

    Déjà les nouveaux nés annonçaient eux même leur naissance parfois :

     

    « Je m’appelle Théo, je suis le né le ……bla bla, papa et maman sont fiers de moi … »

     

    ( attends, ils ont pas fini d’être déçus quand tu te dérouleras par terre dans les magasins )

    Ces bébés d’ailleurs ont une boite à la lettre électronique, oui !

    Parfois, vers 18 mois, ils lancent une invitation à toute la famille, et aux amis pour le mariage de leurs parents, ah ben ils sont précoces pour organiser de l’événementiel aussi

    Mais ça c’est rien, parce que vers 14, 20 mois et bien ils créent un blog.

    Ah vous ne me croyez pas..

    Si un blog, sur leur vie, au square,  pâte à modeler, les galipettes, les grimaces..

    Oh Jeanne, tu rigoles, t’as vu ça où, ils savent pas encore se servir vraiment de l’APN.. ?

    J’ai vu sur Internet.

    Ils sont blogueurs, mais qui vient les lire ?

    Eh bien, des amis, de la blogosphère, oui des enfants qui ont entre 16 mois et 4 ans.

     

    « Salut, moi c’est Manon, je commence à enlever ma couche, mais bon, je suis pas encore tout à fait prête mais ma mère dit que si, lol 

    et toi tu t’en sort comment, mdr !

     

    Véridique, je n’ai rien inventé, alors OK les mamans tiennent les petits doigts doux et jolis de leurs petits, et les aident un peu..

    Je n’ai rien, vraiment rien contre les blogs de famille, sympa pour ceux qui sont loin, mais bon il faut quand même mettre chacun à sa place ??

    Quelle place il va prendre ce prodige, il n’a rien demandé non ?

     

    Eveillés ou manipulés ?

  • Verre vide , je te plains ...

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    Depuis quelques semaines, j’organise bon nombre de dîners, j’avais fait une pause après l’été, et voilà, c’est reparti.

    Je cuisine des petits plats, une tablée dans la cuisine pour les enfants, qui se débrouillent désormais sans nous, et sur la table du séjour je dresse le couvert, porcelaine blanche et verres à pied, finement installés sur une nappe orangée assortie à la pièce.

    Avant de passer à table, mes convives s’installent dans le salon, qui n’est encore pas agencé à notre goût, mais ça viendra, et nous nous prépareront pour  un moment que j’adore, l’apéritif .

    Je dispose sur la table des petits légumes à picorer, des verrines, des blinis, ou des toasts, des feuilletés et Jérôme a pour mission de s’occuper des verres et de ce que l’on va mettre dedans.

    Jérôme a toujours peur de manquer, de ne pas donner assez de choix

    Il propose du whisky, de l’alcool anisé, martini rouge, punch, pommeau, pineau….

    Dans le placard où nous rangeons les bouteilles, il reste  toujours, chez vous aussi j’en suis sure des fonds de bouteilles, qu’il faudra un jour jeter, mais, on ne le fait pas :

    -Du bleuet, rapporté du Québec, il n’est plus bon c’est sur mais c’est un souvenir de voyage

    -Un truc immonde offert par un collègue tchèque, mais c’est un cadeau

    -Des alcools que l’on utilise que pour faire des cocktails

     -des fonds de tout, de rien, pèche, cassis pour le kir …

     

    J’apprécie les bulles que nous partageons de plus en plus à l’apéro et puis le vin, rosé, blanc …

    Parce que j’ai un défaut, dès que je suis servie au bout de 5 minutes, mon verre est vide .

    Je grignote, on me ressert, et hop, voilà trois verres engloutis , c’est trop quand je sais qu’un dîner va suivre .

    Je ne suis jamais ivre morte, mais je connais parfaitement mes quotas à ne pas dépasser pour ne pas m’endormir avant la fin du dîner, ce qui est gênant quand on reçoit …vous en conviendrez .

     

    Quand j’étais gamine, les hommes servaient le pastis, pour les hommes, et le guignolet pour les femmes, pas le choix, des cacahouètes et des tucs bien bourratifs …

     

    J’adore les apéro !!

  • Le marchand de chaussures

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    Il sortait sa tête par la fenêtre de sa fourgonnette et criait « vous faut y quelques chose ? »

     

    Ma mère râlait, elle  n’aimait pas quand le marchand de chaussures venait, elle n’aimait pas acheter chez lui

    Mais comme elle ne conduisait pas, elle n’avait pas le choix, il fallait chausser les enfants chaque saison .

    Alors l’un après l’autre, nous venions choisir une paire de chaussures, nous avions en général le choix entre un ou deux modèles, selon le prix

    Elle n’étaient  pas jolies, pas toujours confortables, je pensais que de toute façon porter des chaussures n’avait pas d’autre mission que de réchauffer les pieds .

    Je me souviens que dans la fourgonnette ça sentait le cuir, il y avait un tout petit couloir central, et autour de nous des tas de boites en carton les unes sur les autres, il semblait bien les connaître, aucun modèle n’était exposé, il devait les ranger par taille .

    Je n’aimais pas essayer des chaussures, une  seule fois j’ai eu une paire de très jolies bottes

    Au lycée, j’achetais mes chaussures toute seule, je voyais de modèles en vitrine, trop chères, alors j’optais pour de banales bottines noires

    J’ai toujours eu une mauvaise démarche, on me le disait, mais personne n’a jamais rien fait, j’usais mes chaussures sur le côté, c’est encore le cas .

     

    Pendant longtemps je n’ai accordé aucun plaisir aux chaussures, et depuis quelques années, je les choisi, je les bichonne, je les range dans des boites à chaque saison .

    J’ai une paire de bottes très fines, magnifiques, des chaussures basses  élégantes, des babies noires, une paire de Converse grise, des sandales, et des chaussures légères pour l’été, deux paires de chaussures, noire, blanche pour les spectacles .

    Je ne porte jamais de talons, j’ai essayé, je n’y arrive pas ..

    Marcher avec des patins, rollers, skis ou autre accessoire de glissage est absolument impossible pour moi, j’ai l’impression que la terre va se dérober sous mes pieds, je déchausse et je rejette l’idée .

     

    Je n’achète pas de chaussures quand je n ’en ai pas besoin .

    J’aime regarder les modèles pour enfants, mais je ne fais jamais de folies pour eux. Les couleurs, les formes, lacets, scratch, fermetures, plein de diversités aujourd’hui

    Peut un jour, des chaussures jetables …

     

    Je pense que depuis longtemps le marchand de chaussures est en  retraite ...il a certainement gardé plein de modèles de ces années là ..

     

  • Soirée comique

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    Si vous n’avez pas lu le billet précédent, faites le avant de lire celui là.

     

     

    Juliette est arrivée vers 20h 15

    En voiture, nous sommes parties au nord de notre ville, nous sommes passées devant le cabinet du Docteur H, et nous sommes garées sur le parking d’une salle de spectacle. La dernière fois que j’y étais allée, c’était pour un apéro rencontre avec une dame qui voulait devenir Présidente de la république .

    Dans cette salle nous avons retrouvé par hasard un couple de copains, Colin et Tessa, elle éduc, lui agriculteur bio, ils vivent près d’Andouillé (ça c’est pour Risette )

    La soirée était placée sous le signe de l’humour, au programme c’était ça

     

    Donc le premier comique :

    Habillé en pécheur breton, Ronan Tablantec, nous emmenons dans un délire, ses expériences en Bretagne, avec pour fil conducteur des tas de paperasses, et des objets insolites sortis d’une valise

    Il avait un débit incroyable, très doué pour l’improvisation,

    Il nous a parlé de Brest, j’ai eu une pensée pour ma fée clochette, et puis d’un village très connu du Finistère, Audierne, pensée pour Louise forcement.

    C’était pas sympa, très bien joué, mais je n’ai pas ri au larme, je suis très mauvais public

    A la pause, Juliette est allée bavarder avec l’oncle du showman, un curé,  il résidait ici, Juliette connaît beaucoup de monde..

     

    Le deuxième, Philippe Chasseloup

    Comique, chanteur, avec guitare sèche

    Il ponctue ses chansons, réalistes, ça vraiment je n’aime pas du tout, de parlottes, use d’une pédale pour enregistrer des sons, c’était franchement drôle parfois, épingle le monde paysan, les comédies musicales, les automobilistes

    J’avoue que cette facilité à ironiser sur ses thèmes, ne me plonge pas dans une hilarité mordante, je trouve ça facile et douteux ( je n’aime pas qu’on attaque les masses populaires dans le spectacle dit comique )

     

    Mais dernière nous , il y avait un spectateur qui a passé une bonne soirée

    Il éclatait de rire comme une dinde, fort, tout le temps .

    C’était insupportable, à un moment donné j’ai failli me retourner et lui dire « vous êtes cinglé ? »

    Bref une soirée sympathique, des artistes de rue, en salle, un seul bémol, vers 23 h, j’ai réussi à m’endormir, discrètement, c’est comme ça, si je ne m’active pas, c’est impossible de lutter .

     

    A la fin du spectacle, Juliette est allée bavarder avec le comique N°2, c’était un ancien copain de collège, près de St Nazaire, quand je vous dis qu’elle connaît tout le monde ..

    Nous sommes rentrés vers minuit, puis tisane à la maison avec mon amie

     

    Juliette est adorable, particulièrement attentive, solidaire et optimiste

    Si un jour vous la croisez, sur que vous l’aimerez, alors j’ai de la chance  de l’avoir pour amie …