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Anecdotes d'hier et d'aujourd'hui - Page 138

  • Sinistre maison

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    Le dimanche, après avoir mangé le poulet, nous débarrassions la table, on faisait la vaisselle, mon père balayait et passait la serpillière, ma mère posait vite fait son rouge à lèvre, ajustait sa montre et tous les cinq, dans l’Ami 8,nous partions faire une visite

    Mes oncles et tantes habitaient tous aux alentours, mon père avait décidé à l’avance du lieu choisi

    Parfois, il n’y avait personne, alors on essayait une autre maison

     

    Celle là était un peu sinistre

    Ma tante Arlette, la sœur de mon père, nous accueillait en bougonnant, ronchonnant, elle pleurait de rage parfois .

    Son mari, un agriculteur un peu frustre était souvent parti à la chasse

    Il n’y avait qu’une pièce, un évier posé le long du mur, et une grande table avec des bancs

    Mon cousin Jean Michel regardait Starsky et Hutch

    Il y avait des chiens énervés qui nous sautaient dessus, pas bien propres, ni affectueux .

    Accrochés au mur, je fixais des   photos de vaches encadrées, des bêtes de concours, une photo de classe  jaunie

    C’était sombre,  aucun jeux, une grande chambre humide pour les cinq enfants, Guylène, la seule fille avait un paravent à côté de son lit

    Elle aimait la campagne, les bêtes, les veaux, les cochons

    Avec elle, on partait vers la stabulation, ça sentait mauvais, c’était boueux

    On rigolait, on passait une partie de notre temps à dénigrer le reste de la famille 

    Plus tard, Louis la retrouva à la fac

    Les deux fils aînés firent des études universitaires, mon oncle commerçant ne les aimait pas, il disait qu’ils étaient révoltés

    L’oncle Raymond  revenait de la chasse, il marmonnait avec sa Gitane maïs au bout de la lèvre

    Les parents buvaient un verre de vin, puis un café, ils ne parlaient pas trop politique, ma mère disait rien ,ou peu.

    Les enfants ressemblaient à leur père, ils étaient costauds, les joues très rouges

    Tous sauf Jean Michel, il était maigre, palot, toujours en retrait

    Il était menuisier , il n’aimait pas l’agriculture . 

    La tante se plaignait tout le temps, elle détestait sa vie, tout lui était pénible, ils passaient leur temps tous à s’insulter, étaient incapables de se parler sans gueuler, ils se frappaient parfois ,se provoquaient

    Mon père disait que c’était spécial , ils parlaient que d’argent .

    Je n’aimais pas y aller, c’était sombre, hostile, j’ai toujours cru que jamais le soleil n’était venu jusque là …

     

    Normal, l’été nous allions tous les dimanche à la plage

  • hasards improbables

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    Serrés les uns contre les autres à la barre de métal, j’observe les passants

    Rose  a la chevelure électrique, des mèches remontent au-dessus de sa tête, au contact du manteau du voisin.

    C’est drôle, totalement insolite, comme dans un dessin animé, elle ne voit rien, mais sa chevelure est explosée

    Les gens sourient, puis rient, elle grogne, croit qu'on se moque d'elle

    Un homme me lance «  c’était bien le musée des sciences ? « 

    Eclats de rires, encore.

    Jérôme s’écrie :

    « tiens salut Laurence « 

    Je me retourne, à qui il parle, dans le métro, on connaît pas les gens ici, on va à Paris une fois par an, c’est qui ??

    Une collègue de travail

    Elle hallucine, c’est tellement improbable de se croiser là, dans la même rame, à la même heure

    Il salue un homme un peu plus loin, il l’a connu au tennis de table

    De mieux en mieux, eux se connaissent aussi.

    L’homme qui rit commente, c’est dingue de croiser des collègues ici.

    « Ben quoi on a pas des têtes de parisiens ? « 

     

    Tout le monde a vécu ça une fois, dans un camping, un train, à l’étranger, en avion, croiser par le plus grand des hasards une connaissance, un voisin

    Je sais, c’est fréquent mais ça m’épate, ça me surprend, c’est improbable mais  ça arrive …

    A vous aussi , certainement ?

  • Piquer des choux

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    « Jeanne, tu vieillis « 

    Oh ça va, j’arrive encore à mettre mes chaussures toute seule, monter les escaliers sans me tenir à la rambarde, faire ma pétasse sur scène en chantant Grease avec Carla …masquer mes rides.

     

    Il faut l’avouer, depuis quelques temps, je souffre d’un handicap majeur, face auquel je ne peux pas lutter, le sommeil  me gagne et me frappe d’un seul coup, à partir de minuit, si je ne suis pas active

     

    Nous étions invités chez Jean Baptiste et Ludivine

    Dîner exquis comme d’habitude, bon vin, pas d’enfants dans les jambes, jolie soirée

    Nos amis avaient fait un voyage en Inde, et nous étions contents de les entendre raconter leur périple

    Jean Baptiste dépose  sur la table il une pile de photos, 300, peut être plus.

    Il commence à nous les montrer, avec les explications, et mes yeux me piquent, les paupières se ferment, je dors, rien à faire, j’entends, je suis dans un état lucide, mais je dors

    Affreux !

    Un petit réveil

    « ah oui, superbe le temple « 

    Ronnnnnnn, je ne peux rien faire,  lutter, rien, ça recommence, je passe en mode veille

    « Lâches tes com Jeanne « !

    Par chance, ils sont justes derrière moi, je ne suis pas certaine qu’ils se rendent compte de mon état, je lutte, au bout de la 298 eme photo, je reprends les esprits .

    Ça m’arrive de plus en plus souvent, deux fois de suite lors d’un spectacle, pourtant l’un des deux me plaisait beaucoup

    Comprenez bien que je n’aille plus au cinéma, pas la peine, je ne vois que le générique de fin

    Je ne dors pas toujours très bien, comme beaucoup, je fais des insomnies, ou bien je me lève tôt

    Alors le soir, pas de lézard, je tombe, comme une mouche, rien à faire, je dors à table

    Peter est pareil, il a toujours un coup de barre

    Il est dynamique, bon vivant, on cause et puis tout à coup, à table, il ferme les yeux

    Maggie lui dit « tu dors Peter ? « 

    « Non, pas du tout.. « 

     

    Ma mère s’endort parfois devant « question pour un champion «  allez savoir pourquoi ?

     

     

     

  • Taking you home

    “Plenty of room at the hotel California
    Any time of year, you can find it here”

    Qui n’a pas dansé ce  slow langoureux à une boom d’ados dans les années 80 ?

    Cette chanson du groupe Eagles fit la tour de la planète

    Mais depuis que sont ils devenus ?

    Le groupe se sépara en 1980 et le chanteur Don Henley entama une carrière solo

    Il enregistra  avec sa compagne la chanteuse Steevie Nicks, du groupe Fleetwood Mack

    C’est d’ailleurs ce groupe qui me donna la Révélation avec l’album « rumours «  et la chanson the chain

    Les chœurs étaient d’une telle intensité, que je ne rêvais que de ça, chanter comme eux, dingue ce groupe !

    Don Henley continua avec succès sa carrière solo et   enregistra un nouvel album solo en 2000, Inside Job, qui n’a pas bien marché malgré la chanson "Taking You Home".

    J’adore cette chanson, c’est peut être un peu sirupeux mais j’y peux rien, j’aime ça

    Et là, je fais ce billet entre autre pour toi Fay.

    On peut entendre cette chanson dans l’épisode « l’Ame Sœur », tu vois de quoi je parle,

    A voir, à revoir, et à réécouter toute la journée sans modération

     

    En 2005, Henley a refait une tournée avec le groupe Eagles.

  • Le bouclier

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    Pour l’anniversaire de Martha, j’entre dans une parfumerie, j’avais choisi depuis longtemps le  cadeau que j’allais lui faire, ( par contre, je ne sais plus trop son âge et j’avoue que je veux l’oublier )

    J’en profite pour demander une dose d’essai de crème anti rides, la plus chère, pour les yeux, et ça marche toujours

    Au moment de passer en caisse, la marchande :

    « Madame T (elle me connaît bien, facile, elle a ma carte de fidélité sous les yeux ) vous préférez du parfum ou du soin en cadeau ? »

    je ne veux pas d’échantillons de parfum que l’on glisse dans un tiroir et qu’on ressort 10 ans plus tard pour aller à la poubelle

    -« Du soin, s’il vous plait, si possible de chez LanXXXe « 

     

    « Madame je vous offre ces doses, et en plus en très beau cadeau, ce bouclier « 

    « Quoi, un bouclier, ici, mais je n’ai pas l’intention de manifester, ou de tourner dans un film « 

     

    Je suis perplexe

     

    « Madame, continue la marchande, c’est un produit révolutionnaire

    (Elle me tend un flacon )

    avec cela, vous êtes armée

    Pulvérisez ce produit sur vous, il vous permet d’être à l’abri de la pollution, des mauvaises ondes des ordinateurs et téléphones portables « 

     

    Whaouh, j’ai du mal à maintenir mon fou rire !

    Un bouclier, et il y a des gens qui fabriquent ça, pire encore, certains en achètent..

     

    « en plus de cela, ce bouclier permet une meilleure tenue de votre maquillage « 

    Ah ça change tout...

    Je comprends qu’elle me l’offre ce truc, parce que le vendre …( !)

     

    Je suis repartie soulagée, parce que demain nous allons à Paris, et vous le savez, Paris c’est pollué

    Je vais vider le bouclier sur moi, un nuage incolore va mettre à l’abri de tous ces polluants

    Tiens, Gordon, puisqu’on va se voir, avec Zohra, explique-moi pourquoi tu ne pas conseillé ce truc ??

    Franchement …

     

    Si vous voulez en savoir plus

    Cette brume d’une finesse inouïe dépose à la surface de l’épiderme un écran invisible, non occlusif et hautement protecteur. Grâce à ses actifs anti-pollution et son complexe ” Magnetic Défense ” (mélange de plusieurs plantes et d’extrait de thé blanc), la peau est à l’abri. Au-delà de cette efficacité ” bouclier “, c’est aussi une délicieuse sensation de fraîcheur grâce à l’eau de romarin. Le produit sèche ultra rapidement : parfait pour fixer le maquillage. Un nouveau geste beauté-santé à adopter matin et soir sur le visage, le cou et le décolleté.

     

    40 euros le flacon de 100 ml quand même !

    A ce prix là, vous avez 4 places pour un spectacle de grande qualité le 6 juin prochain..

     

     

  • Les limites ,cacher ou publier ?

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    1979

    Alors que le Prince Charles et  Diana se jurent amour et fidélité, un autre évènement, moins évoqué certes, vient marquer l’actualité :

    mes premiers écrits

    J’avais 15 ans, besoin forcement de pleurnicher sur mon sort, coucher par des mots mes angoisses, mes peurs et chagrins ?

    J’écrivais  sur un carnet que je   cachais  à l’abri des regards, un vrai cauchemar, la peur d’être lue.

    Ce besoin d ‘écrire dura longtemps, je traînais mes carnets partout, dans mes maisons, mes lieux, toujours sous clé, personne dedans.

     

    J’y tenais plus que tout, jusqu’au jour où je n’arrivais plus à écrire

    Certainement parce que j’étais heureuse

     

    Et puis, le passage de la quarantaine, les drames de la vie, j’ai porté, soutenu, accumulé..

    L’idée alors germa, écrire et publier, comme beaucoup, raconter, dire, témoigner

    Je créais ce blog de vie

    Cela peut paraître totalement indécent de se livrer à la terre entière de cette manière, l’idée aussi des mettre en scène des personnages de mon quotidien , de mon passé .

    Très vite, j’optais pour des pseudo

    Mais est ce suffisant, pour ne pas mettre en péril les personnes évoquées, je leur donnais  dans la mesure du possible le lien de ce blog

    Certains étaient totalement indifférents, méprisants, peut être hostiles, d’autres en raffolèrent.

    Puis j’entrais en contact avec des inconnus, ceux qui avaient fait la même démarche

     Vous, les blogueurs

     

    J’ai toujours eu conscience que j’étais sur le fil, à la limite de quelque chose qui pourrait basculer

    J’ai pris pour habitude d’écrire mes billets à l’avance, de les modifier, ne pas publier si une anecdote pouvait être prise comme une attaque, impudique.

    J’avais peur des commentaires, des gens qui viennent déverser leur haine gratuitement, les redresseurs de tort, les éternels revanchards de la vie

    Ils m’ont épargnés

    Je bannis les sujets polémiques, j’essaye de rester fidèle à mon but, des histoires courtes, du passé, d’aujourd’hui.

    Je pense souvent à mes lecteurs silencieux, ceux qui ne commentent jamais, ça leur appartient, je respecte..

    Je pense souvent à mes proches, ceux qui viennent quotidiennement, ce lien, cette accroche..

    Les témoignages de vie existent partout, dans des lettres, dans des carnets, dans des émissions de radio, de télévision, dans les livres, sur le Net, depuis très très longtemps

    Publier ou garder, cacher ou dévoiler

    J’aurais pu détruire mes vieilles notes, c’est un bout de mon histoire

    J’ignore encore combien de temps je vais écrire ici, à quel rythme, j’aurais peut être bientôt tout dit

    J’ai la certitude que ces billets vont m’emmener vers d’autres projets, j’y pense, je cogite

    Sans lecteurs, rien de tout ça n’aurai vu le jour

    C’est tout ce dont je suis sure

    Merci, merci à tous …

     

     

  • Yannis

    Yannis est un homme joyeux, très communicatif, plus qu’agréable, ce genre d’homme particulièrement spontané, rieur, charmant

     

    Je ne le voyais plus  depuis plusieurs semaines, je prenais alors des nouvelles auprès de Pierre- Alain et Agathe qui le connaissaient bien

    Avec franchise et simplicité, mes amis m’informèrent que Yannis n’allait pas bien, qu’il souffrait d’une grosse dépression, qu’il était au bord du gouffre, hospitalisé en psychiatrie

    Cela m’affecta, j’y pensais beaucoup, je pensais à sa solitude, au grand desaroi de sa femme, déjà bien affectée par le destin de leur fils

     

    Et dans ses cas, les questions fusent

    « Je l’appelle ? « 

    Je ne me sentais pas assez proche d’elle pour faire cette démarche, pas non plus suffisamment pour lui rendre visite, ne rien dire, ne pas se manifester, faire comme si « je ne savais pas «  et attendre, pas possible non plus .

     

    Alors j’ai couché quelques mots sur le clavier,

    Bonjour Yannis

    Ne te voyant plus aux répétitions, j'ai demandé de tes nouvelles à Agathe et Pierre Alain

    Ils m'ont dit que tu traversais une période difficile, quelques hospitalisations, une prise en charge nécessaire pour pouvoir te rétablir.

    Je voulais juste te dire, que je te souhaite un bon départ, de revenir parmi nous prochainement, j'ai besoin de toi sur scène !!!

    Dis plein de bonnes choses à Sylvana qui doit aussi devoir redoubler d'énergie pour maintenir la famille, le travail..

    Tu n'es pas obligé de répondre à ce message, de justifier quoi que ce soit , il est juste amical

    je vous embrasse toi et Sylvana

     

    Les semaines passèrent

    Un soir, je sentis une tape sur l’épaule, je me retourne, Yannis était revenu, fragile et heureux

    Nous sommes embrassés très fort

    Plus tard, nous avons parlé, il m’a raconté, le traitement, les soins, les nouveaux protocoles

    Il va bien, il a changé de travail, a retrouvé force et énergie

     

    Nous chantons l’un à côté de l’autre, il règne une grande complicité, de la tendresse, ce quelque chose de pas descriptible

     

    Ne pas faire comme si on ne savait rien, un petit mot, un tout petit, pas plus, juste dire « je ne t’oublie pas « 

    Ne pas avoir peur de ce qui pourrait un jour pourrait nous arriver .

     

     

     

     

     

     

  • Jeune et jolie

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    Vers la fin du primaire, un médecin scolaire diagnostica une myopie .

    Au début je crus à une erreur, chez l’ophtalmo, il y eut confirmation, et six mois plus tard, ma vue baissa si vite, qu’il me fut totalement impossible de lire au tableau, une vraie taupe .

    De ce jour, je fus donc affublée d’une paire de lunettes, même si j’échappais aux fameuses lunettes de la Sécu,  j’avoue avoir eu un peu mal à me faire à cette nouvelle tête

    Mais le pire restait à venir .

    Ma dentition n’étant pas parfaite, et c’est peu dire, j’eus le privilège de porter, un appareil, spécialement conçu, rien que pour moi, en plastique et métal

     

    C’était déjà une vraie torture de faire les empreintes, on me mit un moule en plâtre dans la bouche, et m’obligea à attendre, avec une envie de vomir terrible , que les empreintes soient marquées à jamais .

    On aurait pu les exposer au Musée d’histoire Naturelle .

    J’avais d’ailleurs conservé ce moulage, ce n’était pas beau à voir .

    C’était un vrai supplice de mettre l’appareil dentaire

    Le haut avec un palais, ça passait encore mais le bas, n’était pas du tout adapté  ma mâchoire, impossible du clipper, mon père avec sa grosse main forçait désespérément, l’horreur..

    Ne me plaignez pas maintenant, c’est trop tard..

    J’avais régulièrement des aphtes, cela venait gentillement rajouter des douleurs sordides à mes gencives

    Ma tête devint un boulet, mon corps l’était déjà, je grandissais avec peine, je rasais les murs, rien, rien dans cette nouvelle vie n’était positif .

    Mes parents riaient gentiment de la situation, j’étais laide, affreuse, mais c’était une fatalité

    Mon frère et ma sœur, n’avaient rien de tout ça, tout était pour la même, Jeanne, allez un pack, une promo !

    Par chance je n’eux jamais d’acné, rien, une peau de bébé, pas un bouton sur la tronche, ah, ben faut en laisser aux autres quand même !

    Je ne me rebellais pas, jamais,  je me laissais porter dans cette triste vie, je ne feuilletais jamais de revus de filles, d’ados, jamais, je n’enviais personne, j’attendais..

    J’étais habitée par une certitude , une certitude que le jour viendra ou tout ira mieux, qu’il me fallait attendre l’an deux mille pour ça

    Etrange intuition

    Un soir, je pris mon appareil dentaire, de mon pied j’ai appuyé sur la pédale de la poubelle Rossignol, et hop, terminé !

    Mes parents n’ont rien dit, je crois qu’ils jugeaient que j’avais assez donné

     

    Les années passèrent, je changeais, ma nature très positive m’offrait de jolies rencontres

    Je ne refais pas la partition de la pauvre fille qui doit convaincre par son sens de l’humour et de la spontanéité, la bonne copine sympa..

    Parce que tout bêtement, un homme d’une élégance inouïe et  doté de mille qualités s’approcha de moi, farouche, et tomba dingue, passionné, amoureux …

    Tombé du ciel !

     

    ça donne confiance croyez-moi..

     

    Il y a quelques temps, mes deux complices et amis Paul et Jeremy m’ont dit que j’embellissais avec l’âge, ah comme je les aime.. !!

     

    Pour ceux qui l’ont oublié ou jamais vu, j’ai publié ma photo ici , c’est vrai que je fais des envieuses

    J’espère qu’en vieillissant, je ne vais pas trop  dépérir..

     

    Le pire, c’était les photos de classe, les photos en général, un vrai cauchemar..

    Et la photo en communiante : censuré !

     

     

  • Une moque au tonneau

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    Agée de 8 à 9 ans, j’allais en vacances passer deux ou trois jours chez mes grands-parents

    De l’autre côté de la route, il y avait une grange, mon grand-père ouvrait la porte avec une grosse clé, et là, se trouvait, un tonneau, une moque, et plusieurs fois par jour, il venait se désaltérer avec ce précieux nectar, fait de pommes broyées

    Il me tendait sa grosse tasse et me disait « en veux tu une goutte ? « 

    Et bien sûr je buvais une délicieuse gorgée de cidre

    Nous  en buvions à  table, souvent, le cidre était mis dans un pichet, il avait au début une jolie couleur orangée, c’était divin..

    Plus tard mon père arrêta de fabriquer son cidre, il lui arrivait d’en acheter à mes oncles, un très bon cidre brut

    Et depuis ce temps, je suis restée, par la force des choses, une inconditionnelle du cidre

    J’adore ça, j’en boirais des litres, à tous les repas

    Un seul problème, c’est que cette boisson est alcoolisée, donc il faut la consommer avec modération

    J’en achète une à deux bouteilles, par semaine, nous en buvons quand je fais des crêpes, deux verres, pas plus, c’est mes quotas

     

    Mes beaux-parents, ne boivent jamais de cidre, eux c’est le vin, tous les jours, et le vin, en question, puisqu’ils sont angevins, est sujet à bien des discussions, tout le monde à son mot à dire, son goût, bla, bla

     

    Nous les Normands, on ne parle pas des heures au sujet du cidre, s’il est bon, on le boit, s’il est mauvais on le jette !

    Chacun ses rituels

     

    J’adore le cidre !!! C’est affreux..

    En revanche, je déteste la bière.

  • Je t'aime un peu trop

     

    Certains ont été élevés au Nutella, d’autres au lait de vache, aux Kinder surprises, au fast food, moi, je vous l’ai déjà dit, j’ai été élevée aux Carpentier .

    J’ai tout vu de ces shows télévisés kitsch et décalés des seventies

    J’ai retrouvé par hasard cette merveille, je ne résiste pas à vous la faire partager :

    Un couple, lui, typé, c’est Shuky, mélange de Demis Roussos et Hugues Aufray, elle, brune, un peu exotique, hippie mais pas trop, je vous présente Avina( rien à voir avec les filles qui présentaient la gym tonic )

     

    La chanson est …incroyable

    Elle lance des yeux langoureux à son partenaire ,et que penser des « oin, oin, oin ouah ouin … «  du refrain, c’est divin

    Directement inspirés des  Rubbetts, il était fréquent d’entendre ce genre de mélodies dans ces années là.

    Le pont musical, accompagnement guitare et je ne sais quoi, me fait penser aux génériques des «merveilleuses  cités d’or « 

    Qui a copié qui ? 

    Admirez le décor, et la présence d’Enrico Macias en guest star

    J’adore, j’avais oublié ce tube, génial

    Pardon à mes lecteurs qui pourraient êtres las de mes séquences nostalgiques , surtout les moins de 20 ans, mais à la création de ce blog, vous étiez prévenus, « anecdotes d’hier «  c’était écrit !

    Dois je vous préciser qu’il y a des contestataires, mon ami Gordon m’a téléphoné vendredi dernier, pour me dire son mécontentement, parce que dixit « à cause de moi, il avait eu toute la journée dans la tête, non non rien à changer. des Poppies « 

    Ah le client sait se manifester !!

     

     

    Je t’aime un peu trop, mais surtout ne me le reproches pas ouah ouain , oin oin ! ouin ouin !

     

     

     

  • Le collier prénom

    En ce temps là, il était courant de porter une chaîne collier avec son propre prénom

    Je devais avoir 13 ans, et j’avais rêve de porter ça, une chaîne en argent, avec des lettres cursives  assez éloignées les unes des autres

    Ma mère m’offrit ce cadeau, mais les lettres étaient serrées, le métal noircissait vite, je me souviens d’avoir été un peu déçue

    J’avais eu une gourmette, avec mon prénom, en argent aussi, c’était très dur de l’ouvrir, le système était très particulier, beaucoup de lettres  se sont vite effacées, je les noircissais de temps à autre avec de l’encre qui ne tenait pas

    J’eus les oreilles percées, je voulais un modèle en or, avec des perles, celles qu’on me proposa n’était pas vraiment de mon goût, je les portais quand même, je les ai même conservées.

    Tout était à moitié, tout le temps, j’avais un sentiment de ne jamais avoir entière satisfaction, je subissais tout, où presque..

    J’avais acheté une jupe, je n’avais pas de haut pour aller avec, j’avais choisi le nouveau papier peint de la chambre, mes parents laissèrent le vieux couvre lit rouge qui n’était pas dans les tons.

    Tout était à moitié

    J’avais réalisé une étagère en bois, j’étais fière de moi, personne ne m’aida à la poser au mur, je faisais une installation de fortune, qui ne tenait pas .

     

    Les frustrations, les perspectives du mieux, est ce tout cela qui l’a motivée à aller en avant ?

    Je le crois, c’est parce que je n’avais pas, ou très peu, que je souhaitais  faire .

    Je n’ai jamais de mal à renoncer à un achat, jamais, si je ne trouve pas je m’en passe .

     

    Je possède une quarantaine de colliers, des paires de boucles d’oreilles, des tas de bracelets, j’ai un de toutes sortes, de toutes couleurs, de toutes matières .

    Rien de précieux, tout fait de mes mains

    Chaque matin, c’est le petit rituel,  je mets lequel ?

    C’est mon petit plaisir, mon savoir-faire, quand je n’aime plus, je transforme, je modifie, jamais je ne jette ;

     

    J’ai modifie des vêtements, des sacs, des lampes..

    Des tas de choses passent dans mes mains, sont subitement relookés .

    Gare à vous !

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  • La playmate du jeudi soir

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    Tous les jeudi soir, nous avions le droit de nous coucher plus tard car c’était la Grand Messe

    La télévision diffusait le « collaroshow « 

    C’était une émission de divertissement, avec des invités de  variétés, rythmée par des sketches et des parodies

    orchestrée par Stéphane Collaro et ses compères, Guy Montagné, Jean Roucas, Philippe Bruneau, Claire Nadeau, Alain Scoff …

     

    Bien sûr le niveau n’était pas très élevé, mais cette émission avait une telle popularité que toutes classes sociales (enfin presque  ) regardaient.

    Il y avait le fameux hippie qui sonnait à toutes les portes en disant « salut c’est pour un sondage «  il ne faisait mettre dehors et il faisait le V avec sa main en disant « ah dur dur « 

    L’expression fit le tour des collèges, on l’entendait cent fois par jour

    Ceux qui l’utilisent encore, peuvent être qualifiés de ringards aujourd’hui.

     

    Il y a avait une parodie de Dallas, pas très fine, un peu improvisée

    Il y a avait aussi la séquence psy avec le Dr Cinoque et Madame Foldingue

    C’était ma préférée avec « la vie des sectes « , reportage sur les sectes bien étranges.

    Je crois que Roland Magdane y faisait des fausses pubs, le malheureux mit d’ailleurs des décennies pour se détacher de son fameux « la la « 

    C’était de l’humour potache, pas toujours raffiné, avec des boite à rire omniprésentes

     

    La séquence de la playmate, une jolie créature qui se déshabillait était attendue, les comiques faisaient leur numéro autour de ça..

    Ces années 80 étaient légères, on faisait, chantait n’importe quoi, des chansons tubes qui animaient les cours d’écoles comme celle çi

    Vous n’êtes pas obligés d’aller jusqu’au bout

     

    La fin des années 80 fut marquée par l’arrivée de Canal +, les chaînes se multipliaient, il y eu l’humour Canal avec les Nuls et De Caunes

    Et les français qui restaient fidèle à l’humour potache de Collaro et du Bébête show eurent droit à un certain mépris, l’éternel clivage Gauche Droite

    L’humour devint alors propre aux classes sociales, chaque classe, chaque génération avait son programme, ses favoris

    Personne n’osait avouer qu’il regardait Benny Hill

     

    C’est avec la multiplication des chaînes que les émissions très populaires ont disparu, elles fédéraient du lien, des connivences, et surtout tout français qui se collait bêtement devant des programmes aussi légers  l’assumait totalement,  aujourd’hui, ça me semble en être autrement

     

     

     

     

     

  • Comme une bovine

    main serrée.jpgDans certaines situations, je suis saisie par un sentiment étrange, un sentiment de rage mesurée, d’énervement, de semi révolte

    Et bien plutôt que de m’emporter, de gueuler, je rumine, comme une bovine, je ressasse, je garde en moi des mots mastiqués incapables de les digérer

    Puis brutalement, je passe à l’action.

    Je pourrais trouver des exemples, des moments vécus, des lieux où brutalement, je me sens comme agressée, méprisée, non pas que j’attende une reconnaissance ultime, mais un minimum de respect, parce que le titre si honorifique qu’il soit d’élu, de responsable, ne permet pas seulement d’avoir les premières pages de la presse.

     

     

    Je pourrais me dire comme tant d’autres, Jeanne tu t’en fous, ce n’est pas toi personnellement qui est visée, c’est un groupe, une communauté

    Mais si je me sens proche, où directement intégrée dans ce groupe, je vis cela comme une injustice, et je ne veux pas me plier, donner mon temps, mon énergie

    Je me retrouve prise aux pièges, face à mes choix, mes convictions, ça me ronge, j’essaye alors de m’entourer de personnes qui, par leur détachement me ramènent à cette réalité où je suis impuissante

    Je n’aime pas les conflits, les guerres, les violences verbales alors j’arrondis, je tempère, et au final me rend compte que cela ne me fait pas avancer, pas comme je voudrais

     

    J’ai pris conscience alors que je resterai sans doute bovine longtemps, ruminante, piètre exécutante.

    Je me préserve bien alors de prendre la place qui n’est pas  la mienne, une certaine forme de pouvoir, d’apparat

    Mon père me disait souvent

    « t’es révoltée «  , « on ne change pas le monde « 

    Doit on tout accepter pour autant ?

    Je ne suis pas assez vieille pour ça

    Il me reste encore du temps pour ruminer, digérer …

     

  • aux portes de la mer (2)

    tempête.jpg

     

    L’été 1987 nous conduisit en Scandinavie, sac à dos, carte inter rail, longs trajets en train, ce fut le début de notre histoire

    Adrien n’était pas heureux de notre bonheur, il mettait de la distance, de la méfiance à nous voir amoureux l’un de l’autre

    Eugénie s’en réjouissait .

     

    Un autre voyage, en Irlande, avec Louis, on était inconscients, tout était improvisé, sans enfants, la vie était faite de rencontres, de folie, de délires, on semblait ne jamais se lasser de tout ce qui nous arrivait .

    Ils avaient toujours mille projets, Adrien écrivait de beaux textes,

    Constant  les mit en musique, et la voix divine de Anne les fit vivre.

    Avec audace en studio, ils enregistrèrent une maquette, un petit régal musical qu’ils l’intitulèrent « Aux portes de la mer « 

     

     

    Une petite fille, un bébé, vint enfin combler le bonheur d’Eugénie et Adrien, je fus la marraine ,ça me remplissait de joie , venait en moi un grand désir d’enfant .

     Les choses changeaient soudain, les excès d’Adrien devenaient pesants, comme brutalement étouffants, l’influence qu’il exerçait sur mes amis, me laissait amère, je naviguais dans des tourments, il était temps de poser les voiles, de calmer les cyclones  .

     

    Je quittais la ville, eux aussi, les liens étaient tendus, je n’y voyais plus clair mais l’avenir semblait serein .

    Une autre petite fille, étrangement de trop, pour lui, il tira sa révérence, voulant que sa vie soie faite des plaisirs les plus  bruts, refusant les compromissions, le quotidien, il s’installa ailleurs, dans une nouvelle vie, quelques mois après notre mariage

     

    Tout s’écroulait pour Eugénie, tout, elle devait faire face à ses regrets, son chagrin, reprendre sa vie en main, elle avait besoin de nous .

    Nous étions en train de construire notre vie, loin de tout, la notre, libres, heureux de tout reprendre à zéro .

     

    Anne et Lorenzo étaient mariés, exilés eux aussi, un bébé, puis deux, leur bonheur transparaissait, c’était bon de voir des gens heureux

     

    Les années passèrent, plus de nouvelles d’Adrien, il renia son passé, avec condescendance  et mépris, changea de nom, se réfugia dans ses délires, sa création, sa poésie.

    Eugénie retrouva l’âme sœur, et pris à son tour un autre chemin, s’installa auprès d’Annecy .

     

    Tant de blessures, tant de galères, pour Gordon, pour Léo, pour Louis, tant de chemins tortueux, tant de peines, tant de drames ..

     

    Nous avons  traversé tout ça, essuyant regrets, doutes..

    Nous nous sommes rapprochés de Anne et Lorenzo, ce fut du beau, du bon, du vrai.

     

     

    Une décennie remplie de bonheur, marquée de tristesse, frappée par celle qui attendait au virage, la pire …

    Elle nous arracha d’abord  Joseph, puis  Anne..

     

    Eugénie est devenue ma belle sœur, elle me manque et je lui manque

    Nous nous voyons en famille souvent , alors dès que l’occasion se présente , toutes les deux , nous nous éclipsons , et reprenons nos vies , avec tendresse , avec confiance , nous avançons , n’avons rien perdu de cet ultime lien , de ce passé heureux que nous évoquons avec éclats de rire

    J’ai tissé avec ma filleule beaucoup de chaleur , je compte pour elle , elle compte pour moi

    Mais Eugénie me manque beaucoup ….

     

    Il y a quelques jours , Nath m’a envoyé une jolie carte , accompagnée d’  un CD , j’ai découvert avec émotion le titre ,

    « aux portes de la mer « 

    Je ne peux pas encore écouter, trop intense, trop fort, mais je l’ai rangé avec délicatesse avec mes trésors, et je la remercie encore pour ce geste si précieux.