Comme beaucoup d’enfants je regardais la télévision, les feuilletons surtout, et un peu les dessins animés.
Mon préféré, et je m’en souviens encore, à l’époque où la télévision était posée sur le réfrigérateur dans notre maison de bric et de broc, c’était Belle et Sébastien
Un pauvre enfant, perd sa mère dans une avalanche et est recueilli par un vieux berger, César et sa jolie chienne, Belle.
C’était en noir et blanc, le petit était incarné par Mehdi, avec son air boudoir et ses yeux pétillants, il faisait craquer la France entière.
Plus tard, la suite fut diffusée, Sébastien parmi les hommes , ça me faisait pleurer, le pauvre Sébastien se retrouvant déchiré de sa famille d’accueil, pour partir vivre avec son père, un homme froid et amoureux en douce de la belle Sylvia, plus attiré par les cheveux que par son fils
Je l’ai vu plusieurs fois, je ne ratais aucun épisode, j’avais même lu le livre de Cécile Aubry.
Autre série qui me fascinait c’était l’autobus à l'impériale ;
Des enfants vivaient sans parents dans un autobus.
Il y avait, un gros un peu bêta, un noir, une fille sympa, une petite protégée e, un intello, bref le cliché des gamins de groupe
J’aimais beaucoup regarder ça, c’était drôle et tonique
Plus tard, j’eux un vrai coup de foudre pour l’œuvre de Luigi Comencini , Les aventures de Pinocchio
C’était épouvantable, très moralisateur, le pauvre enfant qui n’avait plus de mère, errait en quête d’hédonisme, de nouvelles conquêtes, désobéissant à son pauvre Gepetto .
Il se transformait en pantin de bois ,extrème punition,
La fée aux cheveux bleus venait à son secours (la belle Gina n’avait paraît il à peine lu le scénario) elle était hautaine et déroutante .
« les enfants qui désobéissent finissent en prison ou à l’hôpital « disait l’instituteur haustère et sans pitié .
Je m’empreignais de ces histoires tristes, elles m’angoissaient, percutaient les bas fonds de mon inconscient
Parce que tous ces héros avaient un point commun, ils étaient orphelins, la pire angoisse pour moi, perdre ma mère, devoir vivre ailleurs .
Ellen fut passionnée par Harry Potter et vers 12 ans, se plongea avec une passion démesurée dans les aventures des orphelins Baudelaire
Elle relit les tomes régulièrement, semble elle-même particulièrement imbibée d’histoires d’enfants sans parents.
Ces histoires ont toujours existé dans les contes traditionnels, repris plus tard dans les chefs d’œuvres de Disney.
Chaque enfant gère ses propres émotions, ses propres peurs, j’ai longtemps regardé des films tristes au cinéma, c’est fini.
Pourtant je ne suis toujours pas prête à devenir orpheline, mais j’ai construit ma base, mon camp.
Rose se blottit dans mes bras en disant « je veux ma mère «