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Anecdotes d'hier et d'aujourd'hui - Page 137

  • Une fleur de province

     

    Le téléviseur était posé sur le réfrigérateur

    Cette installation de fortune nous permettait de regardait la télé en mangeant, le midi, c’était "midi première "avec Danièle Gilbert .

    L’émission était en direct, il y a avait souvent des imprévus, des manifestations, des pannes techniques, des mouvements de foules , des bandes sons qui partaient sans le chanteur .

     

    A cette époque, les chansons légères, les carrières courtes et éphémères existaient déjà

    La chanteuse Charlotte Julian, au physique singulier, interprétait ce titre

    Fleur de province , l’histoire d’une pauvre fille, qui débarque avec sa valise, à Paris

    L’émission de variétés du midi, se déplaçait en province, tout comme les jeux de 20 heures

    C’était l’époque où on mettait en scène, avec un léger mépris, de chanteuses de français moyens, qui après un tube ou deux, remballaient vite fait leurs sacs pour retourner dans leurs campagnes faire l’animation des galeries marchandes

    On fit la même chose en propulsant fin des années 80, la génération des chanteurs issus de l’immigration, avec les princes du  Raï, Cheb Mami, Faudel, et Khaled

    Ils prônaient la paix, et se bouffaient le nez entre aux pour avoir la première place, avant d’être rattrapés pour deux d’entre eux par la justice, parce qu’ils avaient la main un peu lourde sur leurs épouses

    (au passage j’étais écœurée en voyant de quoi ils furent capables, belle hypocrisie)

    Ils ont laissé la place aux autres.

     

    Dans les années 70, un autre univers musical enflammait la planète, bien loin de ce que la variété du moment offrait à mes oreilles de gosse

    Un petit bijou, rien que pour avoir la pêche.

     

    Je voudrais chanter ça en chœur !

    Ce soir , serrés les uns contre les autres , pour la dernière fois , nous chanterons

    «  Let the sunshine
    Let the sunshine in
    The sunshine in ……………”

    c’est déjà beaucoup

  • Folle journée

    THEATRE.jpg

    La tournée s’achève, après des mois de représentations partout dans le monde, département, nous donnons, avec un pincement au cœur la dernière de notre spectacle demain soir

    Et parce que le lieu est splendide, notre théâtre, les places pour le samedi soir se sont vendues en huit jours

    Nous avons opté pour une représentation supplémentaire, à 16 h, pour qu’il n’y ait pas de déçus, et pour la première fois, nous donnons deux spectacles ne une journée .

    Autant vous dire que nous serons vidés, éreintés, mais forcement heureux de donner tant de voix et d’énergie .

    Je mesure la chance que j’ai de vivre ces moments là, entourée d’amis, la magie des lumières, les rigolades, l’émotion..

    Je vais alors ranger ma tenue, mes manches, ma tunique noire, l’étole chatoyante

    Je pense déjà à la nouvelle, j’aime bien l’avoir à l’avance, choisir des tissus confortables, ajustés,

    Les mois à venir nous réservent de bien belles rencontres, un nouveau répertoire en préparation, je l’y m’y atèle fortement, 25 titres par cœur, ça ne se fait pas en trois jours .

     

    Après les spectacles, nous finirons la nuit entre nous, histoire de ne pas se séparer en si bonne compagnie, autour d’une table

    Je savoure ça, ça me donne des ailes, de l’énergie à revendre, à cela vous ajoutez de beaux rayons de soleil, et les premières fleurs, c’est l ‘apothéose .

     

    La vie est douce, elle est belle, explosive, apaisante, festive et chantante,

    Je vais chanter pour vous ..

  • Escapade aérienne

    survol mayenne (2).jpg

    Pour mes  40 ans, ma bande de copains  nous offrit deux billets d’avions

    Un baptême de l’air ?

    Je vous en prie, j’avais déjà embarqué dans un avion avant d’atteindre l’age de la maturité, une fois destination Montréal, puis les States, Athènes, et la Corse, bon je ne suis pas une inconditionnelles des vols, c’est vrai

     

    Alors ce cadeau, la destination ?

    Destination le pays ou il fait bon vivre, les vaches, le fromage et les châteaux : un survol de 45 minutes de la Mayenne

    Vous êtes envieux, je vous comprends

    J’ai chaleureusement remercié des amis de cœur, et leur tout de même avoué que ce genre de coucou à quatre places, ça me fichait sacrément la trouille

    Pour être franche j’aurais bien refilé ma place à Louis qui adore ça, mais comme dirait Thérèse, je le fais parce que c’est offert de bon cœur

    Un beau samedi, ciel dégagé, pas trop de vent, départ à l’aérodrome d’Entrammes  ( oui !)

    Louis avait pour mission de garder les enfants pendant notre expédition

    Je monte dans l’avion, si on peut appeler ça comme ça, les regarde (peuvent être pour la dernière fois, mon dieu, trois orphelins. Et mon jumeau ..) )

    Jérôme prend place à côté de moi

    Le pilote arrive, avec une jeune femme, elle prend des cours, elle doit s’entraîner, c’est elle qui sera aux commandes

    Génial, rien de mieux pour me rassurer, une apprenti pilote

    Le truc décolle dans un vacarme fou

    C’est déjà l’horreur, j’ai la trouille, ça penche, ça pue, j’ai envie de descendre, je suis prise au piège

    Jérôme me prend la main, les deux pilotes papotent, pas de fumée derrière..

    Nous survolons Ste Suzanne, Jérôme attire mon attention sur les belles demeures, les forêts, je serre les fesses, l’avion penche, un coup à gauche, un coup à droite, d’est terrible

    Je veux descendre !!

    Ça va durer 40 minutes, ça fait même pas 5 minutes que l’on vadrouille, je vais jamais tenir

    Je reprends mes esprits,

    Alors, c’est beau la Mayenne, des champs, la Mayenne, nous survolons le Nord du département, soudain, arrivée sur Changé, ah, oui les Ondines, ouh super, c’est pas loin, c’est bientôt fini

    Le pilote annonce qu’il va faire un détour sur St Berthevin, pour quoi rien, y’a qu’une zone industrielle là bas, y’a rien à voir, vraiment, il insiste

    Je me décontracte, l’avion ralenti, retour vers  l’aérodrome, j’aperçois Louis et Rose, nous sommes.

    Vivants !

    Quel bonheur de toucher la terre ferme ! J’ai adoré, vraiment..

    Mes amis, j’ai vaincu ma peur, merci, pour mes 50 ans, un vol en ULM ? j’adore, et après un saut à l’élastique…

     

    Jeanne, la reine des airs !

     

     

  • Sale savonnette

    Lorsque nous avons acheté notre maison, mon œil fut tout de suite attiré par la salle de bain de l’étage

    Le mur carrelé   de grosses fleurs vert olive, marron et écru, les sanitaires, toilettes et lavabo étaient rose  bordeaux, une immonde moquette verte pourrissait au sol , au raz du plafond , une tapisserie rapportée avec des flamands ,je vous laisse imaginer

    On se serait cru dans un vieil hôtel de passe des années 50

    Jérôme a posé un beau carrelage blanc, j’ai peint les murs en ivoire, et les sanitaires sont restés tels quels .

    J’ai encadré des reproductions de Bonnard, des scènes  de bain particulièrement douces.

     

    Encastré dans les murs, solidement accrochés, deux énormes porte savon assortis au reste

    C’est moche, impossible à nettoyer, inutile, mais pour l’instant je dois tous les jours m’accommoder de ces deux choses là

    Je n’aime pas les savonnettes, c’est sale

    C’est sale, quand après un travail on vient s’y frotter les mains, et qu’on ne lave pas la savonnette, c’est gluant, puis le savon sèche, il faut frotter

    J’utilise du savon liquide, c’est nettement plus hygiénique

    Mais Jérôme est un inconditionnel de la savonnette

    Les rares fois ou il fait les courses, il rapporte des savons, et hop, sur le coin du lavabo

    Tous comme les mouchoirs en papier, impossible, Jérôme a conservé le traditionnel mouchoir de poche en tissus !

     

    A la Tate Modern à Londres ( Jeanne qui se la pète ) j’ai vu une installation de  Miroslaw Balka, Soap and stainless steel, 2002

    Des dizaines de savons secs, usagés, reliés les uns aux autres par un cordon, le tout suspendu au plafond

    C’est joli un savon usé, l’odeur, l’aspect, la couleur

    Je trouvais que l’œuvre était originale, et je regrettais de ne pas en avoir eu l’idée, et en toute simplicité, je l’aurais posée au plafond de ma salle de bain, bien à l’abri des visiteurs,

    Les mécènes auraient eu beau faire des pieds et des mains, je ne l’aurais jamais exposée à la Tate Modern, ni même à Beaubourg, ni même au MOMA de SF, non, chez moi, avec mes autres œuvres, celles ci :

     

    Une salle de bain est un musée

    mobile toilette.JPG

     

     Jeanne , brushes, wood and soaps, 1998.

  • Bricqueboscq (2)

    volets fermés.jpg

     

    Peu de temps après ma communion, en 1977, ma grand-mère eu un souci de santé

    Elle fut hospitalisée

    Nous n’étions  pas inquiets, mon grand-père paternel y allait souvent

    En rentrant de l’école un soir, mon père pleurait fort, c’était bouleversant , il du nous avouer que notre grand-mère était morte, après cinq jours d’hôpital, d’une embolie

    Nous n’avons pas pu la voir, je l’ai quittée un jour, elle allait très bien, et puis fini, le cimetière, des gens qui défilaient, des cousins, les sœurs de ma mère qui faisaient des histoires ..

    Mon grand-père fut totalement anéanti, inconsolable .

    Il pleurait à longueur de journées, son chagrin était insurmontable, lui rieur, sa vie était finie, rien ne serai comme avant .

    Quand nous retournions à Bricqueboscq, le tic tac de l’horloge m’angoissait, j’étais triste, je cherchais vainement dans mes souvenirs, j’explorais les moindres recoins pour la retrouver, j’aurais donné n’importe quoi pour qu’elle revienne,

    Ma mère était malheureuse, elle proposa à mon grand-père de venir tous les midis pour déjeuner, il noyait sa peine dans l’alcool

    Un jour la décision fut prise, il s’installa chez nous

    Louis lui laissa sa chambre et s’installa dans le bas de l’escalier

    C’était invivable, Flo était en pleine crise d’adolescence, je détestais ma vie de collégienne, mon grand-père avait plein d’habitudes qui nous pesaient, nous devions passer dans sa chambre pour aller nous coucher

    Nous vivions à 6 dans cette toute petite maison, Miquette avait rejoins notre logis

    Parfois mon grand-père partait deux jours chez ses filles, mais il disait toujours qu’il était bien content de revenir chez Martha

    Sa vue baissa, il ne supportait plus de ne plus lire son journal

    Il restait des heures assis au bord la table de la cuisine, pensif, triste

    Il voulait rester ici, nous ne pouvions pas cohabiter

     

    Un lundi, mes parents partirent au marché de Bricquebec

    A leur retour, ils ne l’ont pas trouvé dans la maison, mon père a cherché, il l’a trouvé dans le hangar à foin

     

    Comment imaginer à cet instant précis ce qu’il a vécu, sa terrible détresse la poussant à lâcher prise, sans au revoir, sans lettre, sans message, il est parti, la retrouver..

    Je n’imaginais pas vivre tel traumatisme, telle douleur, j’avais 17 ans, trop jeune pour accepter, assez âgée pour comprendre

     

    La maison de Bricqueboscq fut louée, je n’y suis jamais retournée, je ne veux plus passer devant, j’ai assez d’images dans ma tête

     

    J’ai demandé à garder la poupée habillée en noir, c’est la mienne .

    Je me suis souvent dit que ma grand-mère était partie trop tôt, je n’ai pas idée de ce qu’elle serait devenue, son caractère si entier, elle serait peut être devenue insupportable

    J’ai eu la chance de vivre ces moments là, la chance d’être entourée de cette manière là, la chance d’avoir tout garder au chaud, précieusement

     

    Mon enfance s’est envolée en 1977, en 1983, j’ai commencé à vivre .

     

     

     

     

  • Bricqueboscq (1)

    BOUTEILLE LIQUEUR.jpg

    Nous ne partions jamais en vacances, à part quelques jours en famille en banlieue, mon père prenait ses jours de congés pour faire des travaux de jardin, les foins, les corvées

    Mes grands-parents maternels venaient nous chercher en 2 CV, nous allions Louis et moi passer trois jours chez eux

    C’était en 1973, 1975, a peu près, les loisirs n’étaient absolument pas organisés

     En arrivant à Bricqueboscq, nous avions nos habitudes, nos jeux, nos rituels

    Il y avait un sifflet blanc et rouge, avec une ficelle, que l’on faisait tourner, une bouteille avec un couple de danseurs qui valsaient au son de la boite à musique mécanique

    Nous passions du temps aussi a tourner l’essoreuse à salade

    Ma grand-mère nous laisser faire ce qu’on voulait, on vadrouillait aux alentours pour promener Miquette son loulou blanc

    On avait appris à ce toutou à faire des grimaces

    Nous montions au grenier, il y avait un casque de guerre qui me faisait peu, des tas de magazines « Notre temps «  empilés

    Ma grand-mère cousait des vêtements pour ma poupée, elle adorait ça, ils étaient très bien ajustés, solides

    En fin d’après midi, nous sortions le tourne disque

    Il était très moderne, on pouvait empiler des 45 tours qui descendaient

    Ma grand-mère rapportait des disques de ces pèlerinages, des histoires de saints, elle avait aussi un disque de Fernandel que nous connaissions par cœur

    Elle était d’une disponibilité incroyable, elle adorait notre présence, mon grand-père était très facile, jamais de réprimandes, rien, aucune autorité

    Nous étions très dociles, jamais d’idées farfelues

    Dans les chambres, il y a avait des tas de trucs vieillots, de la dentelle, des tas de tissus, une poupée habillée en noire que je n’avais pas le droit de toucher, je pouvais juste la regarder de loin, enfermée dans une armoire, des cahiers de mon oncle militaires

    J’aimais l’odeur de cette maison, tout ce qui s’y passait, chaque vacances étaient une fête, elles ne duraient que trois jours et deux nuits

  • Récompenses , trophées et smokings

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    Une fois dans l’année, le samedi soir nous délaissions les Carpentier, pour une soirée placée sous le signe des récompenses et applaudissements

    Le maître de cérémonie c’était Pierre Tchernia, en smoking, il appelait tour à tour des artistes très bien habillés  qui montaient sur une scène et remerciaient des tas de gens totalement inconnus

    Je reconnaissais Annie Girardot, Romy Schneider, Philippe Noiret, Yves Montand, Isabelle Adjani

    Je les voyais  saisir un objet doré, je ne savais pas pourquoi, personne n’avait pris le temps de m’expliquer ce qu’était la « nuit des césars, » et moi je ne comprenais rien, le cinéma était un art absolument éloigné de notre quotidien

     

    Les temps ont changé, les récompenses sont toujours là, mais elles ont surtout pour mission de promouvoir un genre de cinéma, pas populaire, afin de permettre l’ascension d’un film peu connu du grand public

    Vous avez tous vu « la graine et le mulet «  excellent film primé en 2008 ?

     

    Je ne parle pas des Victoires de la Musique, les révélations sont ceux qui rafleront la mise l’année suivante

    C’est comme ça, on les connaît pas, leurs chansons sont tristes à mourir, il n’y a pas de mélodie, mais c’est la musique d’aujourd’hui

    J’espère juste que Thomas Dudronc va se lancer dans une carrière cinéma, afin de décrocher un César l’an prochain

     

    Désolée, je vieillis, je peux pas écouter, les fils de …

     et puis Nagui à la télé, c’est un peu l’overdose

     

    Le soleil est bien là, mon père a saisi la tronçonneuse et abattu trois arbres malades, Rose et Jérôme passent les branchages dans le broyeur à végétaux .

     

    J’ai offert à ma mère son parfum, ses yeux brillaient en  découvrant le paquet .

    Elle ouvre, admire, laisse exploser sa joie, elle est très heureuse, elle vaporise sur Rose le précieux nectar, m’embrasse fort, se parfume, elle sent bon ma mère

    Elle déposera le carton bleuté sur son buffet, je voudrais lui en offrir encore des dizaines, longtemps, longtemps …

     

     

     

     

  • L'autocollant publicitaire

    VIGNETTE.jpg

    Il y a quelques jours, je découvre dans la boite à lettres un autocollant publicitaire pour une radio locale .

    Je n’y prête pas plus d’attention, poubelle (oui je ne voyais pas  trop comment le recycler, je ne suis pas assez décroissante )

    Quelques jours plus tard, en me promenant dans ma jolie ville que j’adore, je vois des tas de véhicules arborant fièrement l’autocollant en question .

    Ah, mais comme les gens sont dociles !!

    Hors de question de mettre   sur ma voiture sauvée des eaux  un quelconque autocollant, hormis bien sur, celui d’un groupe vocal mondialement connu dont je tairai le nom pour ne pas avoir des milliers d’indésirables sur ce blog .

     

    Ça me rappelle les années 70, beaucoup de voitures avaient l’autocollant de la célèbre Radio N°1 et les camionneurs avaient collé « les routiers sont sympas « 

    Autre truc qui me faisait rire, les vignettes :

    Pour les plus jeunes : explication

     les automobilistes devaient payer une taxe et poser chaque année une nouvelle vignette sur le pare brise à droite.

    Et bien, il y avait des gens qui n’enlevaient pas les anciennes, ils gardaient tout, ça venait joliment orner le pare brise avant,  ces macarons colorés

    Les conducteurs avaient sans doute, le sentiment d’avoir une voiture solide, ou bien ils arboraient les vignettes comme des trophées, des médailles de combattants, ou ils étaient trop paresseux pour décoller l’ancienne

    Toujours est- il qu’à un moment donné, Madame la passagère n’y voyait plus rien, elle était obligée de s’asseoir sur la banquette arrière

     

    C’est sans doute pour cette raison qu’ils ont arrêté cette taxe .

     

    Tiens, c’est comme les images après tout, une collection comme une autre..

     

     

  • Sage comme une image

    bon point.jpg

    A l’école primaire , dans le cahier du jour , je trouvais, si celui était propre et sans ratures , un bon point.

    C’était un petit papier rose , et il donnait droit à un cadeau exceptionnel , si on en avait dix : une image

    L’image en question était déposée dans le tiroir du bureau de la maîtresse, elle en disposait une dizaine devant moi et je choisissais .

    C’était souvent des photos de Saturnin, le canard, ou un cochon d’inde avec des lunettes sur le nez, alors devinez, ben oui, moi j’adorais ça !

    Je les gardais précieusement, je les regardais, ma pile s’étoffait de jours en jours

    Je n’aimais pas les bon point usagers,  je préférais les neufs .

     

    Dans les tablettes de chocolat, il y avait une image, d’animaux aussi, à collectionner

    J’aimais bien , les enfants aiment collectionner, tout et ‘importe quoi, les cailloux, les plumes, les figurines, les cartes, les timbres ..

     

    L’image c’était la récompense, l’encouragement, les élèves qui n’écrivaient pas bien n’avaient pas d’image, mais en fait je pense que ça leur était bien égal .

    Parfois ils étaient punis, je n’ai jamais été punie, c’était quelque chose d’impossible

    Un jour la maîtresse avait dit à ma mère, qu’elle ne nous punirait jamais avec Louis car elle serait totalement incapable de nous consoler, on aurait pleuré pendant au moins deux jours..

     

    L’autre soir, en la coiffant je raconte le bon point  et les images à Rose

    « ben ça sert à rien ? « 

    « Ah et les cartes Pokemon ça sert à quoi, hein ?? « 

    Les enfants ont gardé ce besoin de collectionner, les petshops ont remplacé les images du chocolat, les industriels ont depuis longtemps bien compris le besoin, et je plains les pauvres parents qui se ruinent, pour que leur progéniture ait Toute la collection des feuilles de la petite souris allemande ( qu’est qu’elle m’énerve celle là ) les petites bêtes, les cartes brillantes, des trucs qui finissent dans des boites, ou revendues dans les vide greniers.

    Et là, moi, nous, on est heureux, parce que justement, c’est là qu'on  les achète !!

  • Une journée pas ordinaire

    anémone.jpg

    Une visite au cimetière, des bougies, une urne, des fleurs, une messe..

     

    Chacun vit, fait son deuil comme il le peut, comme il le ressent

    Je n’aime pas ce mot, je le fuis

    Ce jour n’est pas un jour ordinaire, pourtant c’est une journée comme une autre qui commence

    J’y pense, je pense à elle, à ceux qui l’ont aimée, l’aiment  encore

     

    Les mots tendresse, amour, ont plus d’écho, de résonance

     

    J’ai repéré la première fleur du jardin, une anémone près du bassin

    Je vais la couper doucement, la déposer dans une petite fiole

    Elle va s’ouvrir, pousser, grandir

     

    Je lui offre, ça m’apaise, pas de larmes, une présence, bien là.

     

    J’envoie de doux baisers à Lorenzo, il les transmettra aux enfants

    J’envoie de doux baisers à Nath, de douces pensées à Constant

    Nous avançons  ensemble, nos cœurs sont encore lourds, nos vies sont douces, profitons en tous, profitez de vos vies, ne vous laissez pas ronger  par les futilités, allez à l’essentiel …

  • Comme un funambule

    funambule.jpg

    Ce n’est pas un secret, j’en ai déjà parlé j'aime les hommes

    Je ne peux pas concevoir de fêtes sans eux, de voyage, de dîners

    Bref, les soirées filles, les blogs de filles, les sorties nana c’est de moins en moins pour moi

     

    Avouons cependant que ce n’est pas si simple que ça

    Il y a toujours dans l’amitié entre un homme et une femme, un part de jeu, plus ou moins caché, plus ou moins inconscient et il faut l’admettre cet exercice s’apparente à un vrai numéro de funambule

     

    Quand avec cet ami la relation s’est établie, je ne me posais pas de questions, je trouvais ça tellement authentique, tellement généreux que l’idée d’aller plus loin ne m’effleurait pas

    Des messages, des petits cadeaux, je ne cachais rien à mon homme ; et bien au contraire, pour éviter toute jalousie je faisais en sorte que qu’ils se croisent

    Je n’ai pas envie de casser, de détruire, rien de tout ça, trop compliqué,

    Il parlait sans cesse de moi, « Jeanne par çi, Jeanne a dit, Jeanne a fait « 

    Tellement qu’un jour, c’est sa fille qui fut, dans le doute prise d’une jalousie incontrôlée

    C’est sûrement destabilisant pour une ado, parce qu’ils ne vivent pas dans nos mondes, les leurs sont faits de rivalités, de doutes, et d’angoisses

    Les choses furent dites et tout s’apaisa

     

    J’ai pleine conscience que dans tout ça rien n’est simple, que de telles relations interrogent, que le regard des autres peut être assassin, envieux, malsain

    Je ne veux pas renoncer, perdre ses liens là qui m’animent, me font vivre et surtout, viennent brûler à petit feu les séquelles d’un triste passé

     

    Rester lucide, prendre la distance nécessaire qui s’impose, prendre et donner sans éclater, exploser tristement ma citadelle

     

    J’avance avec ça, sur une corde bien solide, un filet au-dessous de mes pieds, et une hauteur conséquente, de quoi rebondir sur mes deux pieds en cas de chute

    Pas casse cou du tout la Jeanne..

  • La côte des prénoms

    De par mon métier, j’ai côtoyé des centaines d’enfants, chacun avec un prénom  commun, exotique, excentrique, vieillot..

    A chaque prénom je m’étais un visage, il était particulièrement difficile de les oublier.

    Quand ce fut mon tour de choisir, de donner un prénom à mon enfant, je voulais comme tout le monde, ne pas regretter, ne pas imposer un

    Nous avions des critères, un prénom court, facile à retenir, dont l’écriture ne pouvait pas être déformée, un prénom pas trop tendance, afin d’éviter qu’il y en ait pas  quatre dans la même classe

    ( Léa, Kévin, Clément, Marine, Alexandre …)

    Jérôme n’avait aucune proposition, je faisais des suggestions. en parlais autour de moi pour voir les réactions

     

    Alors c’est le cinéma qui nous inspira, fort heureusement

    je n’ai aucun regrets, je les adore toujours autant

     

    Je vous donne juste quelques indices par ces trois photos

    Ceux qui savent, chut… dommage vraiment qu’on porte un prénom pour la vie, quoique les stars américaines rebaptisent leurs enfantsPHOTO 1.jpg

    PHOTO 2.jpgPHOTO 3.jpg

  • On écrit sur les murs ..

     

    Personnage incontournable des années 70 Artémios Ventoúris Roússos, l’égyptien plus connu sous le nom de Demis Roussos, enflamma les cœurs avec son groupe "Aphrodite's Child"et leur chanson rains and tears directement inspirée du Canon de Pachebel

    Un peu plus tard, il signa un autre tube, Quand je t'aime, frissons garantis !!

    Alors, chose promise, chose due puisqu’ils sont fans, j’offre ce petit bijou à Charl et à La virge.

     

    En 1989 le beau Demis au torse velu et à la voix sensuelle mit de coté ses tuniques à paillettes pour prendre  un look plus moderne ( c’était l’époque des épaulettes, ça rendait plus costaud )

     

    Il nous signe un autre tube, rebelle et engagé

    Allez jusqu’au bout pour le final des cornemuses, ça vaut le coup

    Et la fin Demis Roussos te montre du doigt  limite énervé..

     

  • Les marionnettes télévisées

    Comme beaucoup d’enfants, j’étais fascinée par les marionnettes, télévisées forcement puisqu’on ne sortait jamais

    Mes plus anciens souvenirs remontent aux marottes de Tahon en 1972

    Les marottes dansaient, s’agitaient, elles n’avaient pas de bouche, le principe était de les actionner à l’aide d’un bâton

    La compagnie André Tahon, avait aussi réalisé les Sourissimo, sourissimo.jpgc’était des marottes souris qui s’agitaient comme des folles, elles se multipliaient, s’enfuyaient en braillant, j’adorais !

    Plus tard, avec les « Visiteurs du mercredi  » les marionnettes étaient de taille humaine, des gentils monstres, comme Brock et Snock, Casimir et compagnie BROCK ET SNOCK.jpg

    Il y eut aussi Les sentinelles de l'air , les thunderbirds : une série de science fiction, avec des marionnettes totalement articulées, des espions et la belle lady Pénélope

    Non seulement je ne comprenais rien, mais ça me foutait la trouille

    Louis adorait ce programme, des fusées, des avions, des explosions, un bonheur !

    Plus tard, j’adorais le Muppet show , ce show cultissime avec Kermit la grenouille, Peguy la cochonne et les deux vieux ronchons

    kermit.jpg

    Ils avaient l’art d’inviter des guest stars à ce mythique rendez-vous britannique

    Ca me faisait rire, et les personnages me ravissaient parce que c’était des animaux

    J’ai mis du temps à comprendre que je n’aimais pas les marionnettes à figure humaine, que je préférais les toutous, les grenouilles, les ours, comme dans Saturnin, Aglaé et Sidonie..

    Les pantins articulés me font encore peur parfois, comme dans un mauvais film d’horreur, étrange sentiment

     

    Louis regarde les marionnettes sur la chaîne cryptée, je ne regarde pas, faute de temps, d’envie

    Depuis le temps que ça dure ..

     

  • Les décroissants

    vers de terre.jpg

    Il y a quelques années, nous avions trouvé au bas de notre immeuble une armoire démontée

    Nous l’avons récupérée, puisqu’elle était destinée aux ordures, Jérôme a scié, agencé, pointé pour en faire une table de change pour notre premier bébé

    Elle a fait nos déménagements, les trois enfants, puis un beau jour, plus de couches, alors le meuble fut de nouveau converti, dans le  meuble lit mezzanine pour Mark, réalisé par Jérôme aux doigts d’argent

     

    Pire encore, mon homme ayant un don inouï pour restaurer  des voitures et amortir les deux fosses , a acheté un jour un véhicule d’occasion qui avait était immergé

    Il était plein de boue, immonde, il a tout démonté, astiqué

    remonté, galéré avec l’électronique

    Un jour, miracle la voiture a démarré et depuis ce temps, elle m’accompagne partout, pour très longtemps puisque vous imaginez bien qu’elle est invendable !!

    Sans le savoir, déjà, nous étions des décroissants

     

    A la télévision, un soir, un magazine est allé en reportage chez un jeune couple.ils ont un très bon niveau de vie, des salaires corrects, et le samedi matin, ils vont, à vélo, faire le marché, en quête des fruits abimés, non vendus, qu’ils ramassent pour le week end

    Personnellement, j’aurais des scrupules à le faire, estimant que bon nombre de sans abris ont sans doute,, pour d’autres raisons recourent à cette pratique, et je leur laisserais les légumes pour eux en priorité

    Le couple, sympathique (mais un peu énervant ), vit en colocation avec d’autres, et ils ont installé, dans leur cuisine, accrochez-vous, un compost fait d' épluchures et de vers qui font leur travail

     

    Ce sont eux aussi des décroissants

    Whaouh !!!!!

    Mais ils ont font quoi de leur compost après ??

     

    Autre reportage : une femme, divorcée, vit dans une yourte au milieu des bois dans la montagne, elle n’a pas de confort, très peu de choses, elle a choisi de vivre loin de la consommation, assume son choix, élève des ânes …

     

    Sa fille, une adolescente de 15 ans, ne peut imaginer de vivre avec elle ( y’a pas MSN ) et vit dans un studio, a quelques kilomètres, elle rend visite à sa mère de temps en temps

     

    La, j’avoue que je suis un peu perplexe, n’a t’elle pas besoin de la présence d’un parent au quotidien, d’être davantage entourée, sécurisée, le choix de sa mère est tout à fait acceptable, mais … quelle priorité ?

     

    Nous avons un compost, j’étale le fumier des lapins dans mon jardin, nous avons un récupérateur d’eau de pluie pour arroser, un broyeur à végétaux pour faire des écorces (c’est le jouet préféré de Zohra )

    Nous nous efforçons de ne jamais jeter de nourriture, sommes victimes forcement des tonnes de déchets journaliers, qui polluent

    Les décroissants, je me sens proches de leur mode de pensée, ne pas consommer à outrance, je n’aurais pas aimé faire construire une maison neuve pour cette raison , restaurer les vieux murs , dans la mesure du possible .

    Je n’aime pas pourtant ces quelques communautés moralisantes et culpabilisantes qui voient le jour

    Ces donneurs de leçons de couches lavables, de produits bio en tout genre

    On fait avec ce que l’on est, qu’on peut difficilement revenir en arrière en terme de confort , de déplacements .

    Je côtoie des adeptes militants des toilettes sèches, non vraiment pas possible  pour moi  d’installer ça au fond du jardin .

    Il me semble qu’il faut sensibiliser nos enfants, les éduquer à respecter, ne pas jeter, renoncer ; je peste encore beaucoup sur les emballages, les conditionnements onéreux  de certains produits

    Imaginez une recharge de crème de jour en berlingo, ben non, c’est pas classe …

     

     

    Allez faites-moi tous la promesse d’avoir un lapin dans votre cuisine, c’est plus sympa qu’un compost avec des  vers, avant d’aller habiter une yourte parlez en à vos enfants, et puis de grâce, arrêtons de porter aux nues des comportements qui sont tout bêtement des actes civiques, écologiques, économiques que bien des gens ont adopté depuis longtemps, loin des caméras, et pour beaucoup parce que la vie ne leur à pas laisser le choix