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Anecdotes d'hier et d'aujourd'hui - Page 136

  • Mutations capillaires

     

    Parce que leur formation se fait en deux temps, j’ai la chance d’avoir un suivi intéressant avec mes stagiaires

     

     

    Ce travail demande une certaine  faculté d’adaptation du fait que les stagiaires sont d’âges très différents, de culture variée, d’origines diverses et surtout d’un niveau d’étude très très hétéroclite.

     

    J’ai donc formé plusieurs groupes en 2007, et je les retrouve pour leur deuxième partie.

    Comme je suis physionomiste, c’est assez facile pour moi de les reconnaître, de remettre un prénom sur leur visage, un vécu.

    Et puis un bébé de 1 an, quand il en a 3, il change, mais des femmes de 22 ans à 60 ans, elles ne grandissent pas.

     

    Quoique..

     

    Elles ont  certaines, changé de.. Coiffure et parfois c’est pas mal, parfois c’est … pas terrible.

    Ainsi j’en retrouve une avec un carré blond platine qui me fait penser aux perruques des barbies, une autre les cheveux un peu rouges, une autre avec des  mèches un peu bariolées, c’est le choc.

     

    Oh tais toi Jeanne, écoutes plutôt tes amis, tu n’es pas mieux.

     

    Hélas les films amateurs m’ont trahie

    Il y a peu de temps encore, j’ai provoqué une certaine hilarité quand des personnes qui me connaissent m’on vue avec des cheveux longs, bouclés..

    « c’est Jeanne ?? ah ah ah !! « 

     

    Enfin y’en a un autre qui a été victime de la fashion hair, des flon flons, mais bon, ça ne l’empêche pas d’être devenu un dieu vivant.

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    Mais oui, y’avait longtemps qu’il n’était pas revenu sur le tapis lui !

     

  • Mon ange

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    Il y a quelques années, j’ai enfanté d’un ange, un angelot bien dodu de plus de quatre  kilos, costaud, en pleine forme.

    Mon ange souriait, riait beaucoup, dormait comme un loir.

    Parfois je culpabilisais de ne pas m’en occuper autant que sa grande sœur, son frère, et puis je me disais que mon ange vivait autre chose, cajolé par eux, très admirée.

     

    Je n’obligeais personne à l’aimer, ça non, personne, ni à la regarder, elle était à mes yeux mon cadeau, ma dernière maternité

    Je la nourrissais, la berçais, j’étais toute heureuse de ressortir les vêtements d’Ellen, de revivre ces petits rituels.

    Au fil des ans, mon ange a muté, un petit diable, colères, cris, elle s’opposait

    Je me trouvais confrontée au jugement dernier, « elle lui cède tout «  , » c’est la dernière.. "» « elle fait ce qu’elle veut « 

    Quand mon ange souffrait, j’avais mal, je ne baissais pas les bras, je trouvais du réconfort auprès de mes amies et Jérôme qui m’aidait à accepter, assumer.

     

    Je n’obligeais personne à l’aimer, juste la respecter

     

    Je savais qu’il fallait du temps, que c’était passager

    Je lui faisais confiance, lui répétant sans cesse «  je suis là pour te protéger « 

    Le petit démon s’est envolé, et mon ange a repris ses ailes, mon ange est devenu câline, docile, sensible.

    Son frère et sa sœur lui laissèrent plus de place, mes bras lui étaient ouverts, tout le temps, mon cou était son réconfort, son nid, elle commença à mettre des mots sur tout .

     

    Mon ange parle, dit, avec un vocabulaire exceptionnel, ce qu’elle ressent, ses tracas, ses peurs, ses grandes joies, et remercie, m’aide, elle danse, elle chante, exprime sans aucune resserve sa joie, sa tristesse

    Mon ange vit dans ses rêves, elle plane, enfile ses ailes roses et pailletées et s’évade, plane, vit dans sa bulle

    Je l’aide parfois à revenir dans notre vie.

     

    « Tu es  là pour me protéger.. »

     

    Sous ma couette, Rose se blottit, elle m’attrape par le cou, serre fort, et lâche ses deux mots

     

    « Ma Mère « 

     

    Je suis la mère d’un être d’exception, ma Rose est mon bonheur, ma tendresse, je l’aime d’un amour indéfinissable,

     

    Tous les soirs, Jérôme va la voir pour éteindre sa lumière, il ne laisse cette place pour rien au monde, c’est son geste à lui, voir sa petite fille, sereine, endormie

     

    Je n’oblige personne à l’aimer.

     

     

     

     

     

  • Les corvées

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    A l’automne nous étions réquisitionnés pour aller ramasser les pommes

    Nous partions dans le clos des pommiers en début d’après midi et en sortions à la tombée de la nuit

    Je détestais ça, mes doigts étaient transis par l’humidité, nous n’étions pas équipés, de mauvaises bottes en caoutchouc aux pieds, je n’en voyais pas le bout

    Mon père charriait les paniers remplis jusqu’au tas qui grossissait petit à petit

    Nous n’avions aucune récompense, nous devions faire cette corvée là

    Il y en avait d’autres, le foin, les haricots verts, les betteraves à piquer,pommes de terre à ramasser .

    Je n’étais pas du toute motivée, je préférais jouer dans ma chambre .

     

    Je n’aime pas les corvées, je ne fais pas les choses sur un temps long, j’ai besoin de changer d’activité souvent .

    Le ménage est fait par petits bouts, un jour les sanitaires, le lendemain, l’aspirateur, une chambre , passer une journée entière à faire du ménage est au dessus de mes forces ?

    Pareil pour les vitres, une ou deux de temps en temps, j’en ai marre j’arrête.

    Le pire se sont les évaluations écrites de mes stagiaires, je suis incapable de m’asseoir deux heures pour les corriger, au bout de trois, je butine, comme une abeille, je suis déjà sur autre chose

    Je n’aurais jamais pu être prof

    J’admire les gens qui s’astreignent aux corvées, de confiture, de conserves, de peinture, de ponçage …

    Je jardine un peu tous les jours, mais retourner le jardin en une après midi, je n’y arrive pas, désherber la totalité du terrain, impossible

    Je ne suis pas toujours efficace mais je m’ennuie jamais, le quotidien ne me pèse pas, il est rythmé par des petits rendez-vous imprévus, des contacts, des apaisements créatifs, ponctués par l’actualité du jour, la radio ma compagne, mes chansons , mes  chansons , mes gamberges cérébrales .

     

    Mon père a oublié ces temps de corvée, il est convaincu que c’est arrivé parfois, un peu .

    Il fut élevé dans le rendement, comme beaucoup de familles, la rentabilité

     

    C’est un fait, je ne suis pas du tout rentable..

     

    Je ne lui en veux pas , je choisis de faire autrement .

  • Pas de rancune

    Par ce soleil, j’ai ressorti mes babies noires, pieds nus , un grand gilet vert, une jupe et des bracelets assortis

    pommier japon.JPG

    J’ai observé les stagiaires, bon nombre d’entre portaient des bottes, des manteaux, des pulls ..j'adore ces paradoxes saisonniers

     fleur pommier.JPG

    J’ai vite chaud, je change de peau, je suis terriblement bien, pas le moindre monde rancunière par cette jolie saison qui me fait éternuer, pleurnicher, larmoyer, toussoter..

    Je ne suis pas la seule, j’en avais déjà parlé par ici et de tout cœur, j’éternue en solidarité haut et fort, avec tous les allergiques aux pollens et autres consommateurs d’aerius.

     

    Mon massif de fleurs est généreux, il m’offre ces couleurs, j’attends l’éclosion des premières roses, je le bichonne massif 2.JPG

     

    Par pure précaution, parce que le printemps est là mais il risque de se sauver j’ai cueilli, ramassé et composé :

     

    Un petit bout de jardin dans la maison pots.JPG

     

     

    Ce soir, soirée couscous à Andouillé, eh ben, vous pensez qu’on y mange de l’andouille, non, c’est à Vire, mais je n’y vais jamais, et les rillettes c’est à Gorron, et la moutarde c’était Dijon, mais c’est fini..

     

    Et demain, devinez ce que va faire la Jeanne toute la journée ??

    Et vous ?

    Racontez..

  • Les sujets du moment

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    Sur les blogs et dans l’actualité, il y a  des tendances, des sujets qui reviennent en boucle.

    Celles du moment, Bashung, je ne reviens pas dessus, j’en avais déjà parlé par ici(au passage Libé lui a consacré 16 pages, on est tout de même légèrement dans l’excès )

    Et  les macarons :

    Pour qui, pourquoi les macarons sont devenus le sujet récurrent du moment.

    L’autre jour Jérôme se trouve nez à nez avec Pierre Bénichou  sortant du fameux salon de thé des Champs Elysées où le macaron coûte presque plus cher qu’un demi-poulet

    Je regarde ces jolis trucs colorés.

    J’en ai mangé un il y a environ deux mois, chez des amis, c’était la première fois

    Oui, de ma vie, je n’ai mangé qu’un seul macaron.

     

    C’est bon, c’est fin, mais il ne me viendrai pas à l’idée d’en acheter

    Je me suis dit « pourquoi pas les faire, enfin essayer ? « 

    Des multitudes de recettes jaillissent sur Internet, donc il y a l’embarras du choix.

     

    Mais si c ‘était aussi facile que ça, tout le monde en ferai, on en mangerai aussi souvent que des quiches lorraines, des cakes aux olives, des gâteaux aux yaourts bourratifs

    Je ne dis pas que je risquerai pas l’aventure, mais tout de même, je suis sure que pour obtenir de bons macarons, réguliers, de toutes les couleurs, il faut du temps, un savoir-faire, un talent.

    Il paraît que c’est économique de les faire soi même, oui mais non, parce que l’économie c’est de s’en passer ( la preuve, j’y arrive très bien, on ne m’en a jamais offert )

     

    Allez, ça va passer, ce qui attire c’est la couleur, c’est sur, des jolis ronds colorés attirent l’œil, moi c’est les palettes de peintures, de pastels, de crayons qui m’attirent

    Peut être va t’on instituer la journée Internationale du macaron .

     

    Je me demande si Bashung aimait les macarons

     

    Sinon, si vous ne le savez pas encore, Le chanteur Renan Luce va épouser Lolita, la fille de Renaud

    Merci Jeanne

    Y’aura des macarons  leur mariage, certain.

    Je serai peut être pas invitée

  • Happée

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    Elle me parle de ses soucis, une confirmation, des examens refaits, une intervention très proche, urgente, son arrêt, ses projets, ses peurs qu’elle tente avec force de dissimuler

     

    Elle me parle de sa grossesse, j’entends parler d’ammiosynthèse, de trisomie, je tente d’éclairer, j’écoute, je compatis

     

    Elle annonce sa tristesse, sa peine, son immense chagrin, d’avoir perdu su brusquement son amie, trop tôt, trop vite

    Son visage est blafard, ses rides la trahissent, elle est malheureuse

     

    Il nous annonce une  naissance, un évènement heureux, apaisement

     

     

    Elle me sollicite pour faire des bijoux, je dois percuter, m’adapter, ne pas précipiter

    Pas compliqué

     

    Il me parle de ces soucis de travail, la crise, les équipes..

     

    Je ressens un léger tournis, un sentiment de trop plein

     

    Les uns les autres, pas liés par leurs soucis et leurs tracas, juste préoccupé, individuellement

     

    Je rentre, je digère, je m’assois, je suis lourde, comme une éponge humide sur laquelle on déverse un saut d’eau

    Je ne peux plus recevoir, c’est le trop plein

    Je tente de m’endormir, je me sens happée, dans une spirale, j’ai peur, de la maladie, de la mort, je dois m’endormir

     

    J’aimerais être un canard, sur lequel tout glisse, pas de compassion, je ne peux pas, c’est ainsi, je ne peux pas lutter

     

    Il me faut du temps pour retrouver mes esprits, ma serenité,

     

    Rose a des envies de danser , elle veut un tutu rose,

    Je l’emmène au magasin des danseuses et des randonneurs , elle choisit, elle s’habille, elle me sourit, elle est là, me dit merci ..

     mon rayon,mon ange vivant.

  • Jolie poupée

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    Vers l’âge de cinq ma grand-mère maternelle m’avait offert une poupée et une poussette

    Une jolie poupée aux cheveux blonds et plantés, un très joli sourire

    Je l’adorais.

    La poussette fut vite hors service mais la poupée me suivi partout, enfin dans ma maison, sa seule sortie officielle fut la clinique quand on m’ôta les amygdales.

    Il était hors de question qu’elle ne dorme pas de ma chambre, il m’arrivait de me relever tard si jamais elle était restée dans une étable

    Je l’avais appelée Claire

    Un peu plus tard, je l’avais rebaptisée Stéphanie, mais j’avais regretté, un prénom choisi, c’est pour la vie.

     

    Chaque année, ma mère lui faisait une toilette

    Elle commençait  par la laver sous la douche, puis elle la séchait, et pour boucler ses cheveux, elle prenait ses plus petits bigoudis et enroulait les boucles sur les petits rouleaux

    Elle l’a mettait à sécher au soleil, pendant ce temps  lavait ses vêtements, qu’elle suspendait ensuite sur un fil

     

    Je la suivais, la regardait faire, elle avait des gestes surs, doux

    Quand la poupée était sèche, elle ôtait les bigoudis, et donnait un léger coup de brosse, ma poupée était magnifique

    Avec son vernis à ongles rouge vif, celui qu’elle mettait à ses orteils l’été pour aller à la plage, elle posait du léger coup de pinceau sur chaque ongle de la main de ma poupée

    Elle repassait sa robe, je remettais les chaussures, et ma poupée était comme neuve, magnifique

    J’avais énormément de chance que ma mère prenne ce temps là,pour ça , pour moi , elle m’a toujours donné le goût de respecter les choses, de les faire tenir , de les préserver .

     

     

    J’ai conservé cette poupée dans ma chambre d’enfant, elle trône auprès de l’autre poupée à la berceuse de Brahms

    Elles cohabitent avec un baigneur, pas trop beau, et avec  Barbie et Ken

    Ce sont les seuls jouets qui me restent.

  • Le chef

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    Dans ce billet maîtres, chefs et patrons j’avais évoqué la distance que je parvenais à prendre par rapport à ma hiérarchie

    D’un sens c’est plutôt aisé, puisque dans mon travail, je suis plutôt autonome, personne sur mon dos à me demander des comptes, pas de pressions, une entière décontraction tant que les retours sont positifs ?

     

    Malgré ça, dans cette jolie vie qui est la mienne, il y a le chef .

    Oh, je ne peux pas dire qu’il m’impressionne, il plutôt jovial, de bonne humeur, mais il faut l’avouer parfois il met la pression, à lui, et à mes collègues, à nous .

    Il est apte pour  mener à la baguette son équipe, avec agilité, fermeté, efficacité, entrain, légèreté.

    Pire encore, il est capable  de nous faire chanter, un chantage honorable, mais bon …tout de même.

    Ce chef est parfois convoité, adulé, idéalisé, ovationné

    Certaines femmes iraient loin pour obtenir des privilèges, plus spécialement mon amie Solène qui n’hésiterait pas à sortir sa nuisette pour parvenir à ses fins

    Mais personne ne dit rien, on laisse faire, pas de bagarres dans les rangs

     

    Ce chef, comme moi, comme vous vieillit,  sereinement, il prend une année de plus, tiens, mais aujourd’hui justement

     

    Il est des rencontres qui nous transforment, nous emportent  dans des voyages, des embarcations inespérées .

    Celle ci en fait partie, ce chef est un ami, une bombe, un ouragan, un être fragile, sensible, un chef de c(h) oeur

    Je ne peux que vous en souhaiter des rencontres comme ça

     

    Joyeux anniversaire Théodore !!

     

    Je te l’ai déjà dit, nous  vieillirons tous  ensemble …

     

  • Les douches

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    Dans ma jeunesse, j’ai fait pas mal d’escapades, des stages, des colos, des WE jeunes, des camps …

    Je m’adaptais avec aisance, je dormais n’importe où, mangeais n’importe quoi, croisais des gens proches et lointains de mes racines, de mes univers.

    Je prenais tout ce qui se présentaient à moi, fuyant la monotonie de mes années d’adolescence

     

    Il n’y a avait qu’un lieu qui me posait problème : les sanitaires, et plus specialement les douches.

    Je détestais ça, parce que d’abord je hais les cabines .

    Le matin, y’avait toujours un jeune, ou une jeune qui sortait les cheveux dégoulinants, l’œil hagard, et disait

    « hé la douche elle est super bonne « 

    y’avait rien de pire pour m’énerver

    Elle est bonne, pff, elle est chaude, tiède, ou froide, sale, mais bonne, franchement, je m’y vois y passer des vacances.

    D’abord les douches collectives c’est sale, souvent on y trouvait du linge humide qui traînait, des savons abandonnés, des traces de mousse sur des caillebotis défraîchis, des rideaux collants, moisis, des carrelages vieillots..

    Ça me coûtait terriblement de devoir me laver dans ces lieux là,

    De plus j’avais des cheveux très longs, faire mon shampoing était un véritable calvaire, je ne savais jamais ou mettre ma serviette, je déteste me rhabiller à moitié humide, beuh, voyez ma haine des piscines.

     

    Je n’aime prendre une douche, que chez moi

    J’ai de la place, une baignoire, pas de rideau, pas de vitres, pas de cabine

    J’ai mon rituel, mes odeurs, mon tapis, mon peignoir

     

    Le pire c’était la cité universitaire, il n’y avait de verrou, juste un petit loquet, tout le monde pouvait rentrer

    Rassurez-vous, il ne m’est rien arrivé

     

    C’est curieux ces non-adaptations, certains sont incapables de s’endormir en dehors de leur lit, d’autres de conduire une autre voiture que la leur,

    Longtemps Ellen a eu la phobie du restaurant, elle ne pouvait rien manger, même un fast food

    Maintenant c’est mieux , elle s’efforce , prend sur elle.

     

    Y’a autre chose aussi qui me terrifie , ce sont les toilettes des aéroports ..

     

     

     

     

     

  • Couscouuuuuuuuuuuuus !!

    Tu baguenaudes dans les pâturages,
    Tu t'en vas te promener, Belle des Champs
    Qu'il est blanc, qu'il est crémeux ton fromage
    Dis, donne-nous en un peu, Belle des Champs

     

    Joli texte, certaine que la mélodie vous est restée dans la tête un bon moment, parce que les pubs légères et vives de ces années 80 restaient ancrées dans notre mémoire.

     

    Richard Gotainer en a composé des dizaines

    Celle ci, le fameux fromage bucolique  , et bien sûr la boisson aux oranges , avouons que les moyens étaient faibles et les budgets restreints, mais efficace cependant

     

    N’oublions pas ce bijou musical , couscous !!!!!!!

    Il a repris sa chanson « Primitif «  pour recomposer un morceau pour une marque de vêtements , peu de moyens là encore, mais j’ai encore la chanson en mémoire

    « Moi être  zinzin de ta fantaisie » ça c ‘est du texte !

     

    Allez pour les fans, une chanson.

    J’aime bien, c’est tonique, et puis.. Souvenirs, souvenirs …

     

     

  • Tout nouveau , tout beau

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    Edith et Henri étaient pêcheurs, ils aimaient ce milieu, un peu rustre parfois où la bouteille aidait à supporter les tempêtes de la Manche.

    Quand nous allions chez eux, il y avait toujours des gens qui passaient, des copains, des nouveaux amis.

     

    Mes parents disaient toujours

    « tout nouveau tout beau « 

    Ils n’aimaient pas trop la manière avec laquelle ma tante et mon oncle se liaient, brutalement, avec ces gens là.

    Je crois qu’ils étaient trop loin de leurs univers, ils se sentaient délaissés, exclus.

     

    Ma mère m’avait appris à me méfier des amitiés trop rapides, de ces liens parfois exclusifs, elle disait que ça risquait d’être étouffant.

     

    En amitié j’ai appris à être prudente, réservée, intuitive

    Parfois j’ai croisé des personnes qui m’attiraient, j’avais envie de me lier avec eux, mais je ne voulais jamais forcer la main, ne pas leur imposer  ma présence.

     

    Je les apprivoisais, j’allais doucement, quelques échanges, et plus tard des invitations.

    Je prenais garde surtout de ne pas délaisser les autres

    Je suis plutôt fidèle, n’aime pas cette rencontre parfois éphémère qui nous met en marge de notre passé

     

    Je n’acceptais pas toujours ça des autres

    La bonne copine qui nous laisse tomber parce que tout à coup elle est entrée dans une autre bande

     

    Je prends le temps, je laisse le temps à l’autre, je ne veux pas imposer de force mon amitié,

    Parfois je suis déchirée, dans les groupes, j’ai le sentiment de me débiner

    Je ne suis pas celle qui systématiquement devient amies avec les amis des miens

    Chacun son espace, son univers, je n’aime pas que l’on me juge dans ce domaine, qu’on me force, qu’on m’impose

    Parfois je l’ai payé, je paye encore, des vieilles rancunes, des invitations mal comprises

     

    J’avance avec mon instinct, je ne ferme pas la porte, jamais..

     

    J’ai pourtant du mal à gérer ça, par manque de temps, voir, inviter ceux qui me ceux chers, prendre de leurs nouvelles

     

    Mes amitiés dans ma troupe me sont très chères, et simples parce que nous nous voyons toutes les semaines, j’aimerais que les autres ne ressentent pas cela comme une trahison

     

    Il y a plusieurs années, nous avions rencontré un couple originaire du Haut Doubs ,Tristan et France

    Nous nous sommes liés, revus et  ils se sont séparés.

    A la nouvelle année, j’ai envoyé une carte à Tristan ,il a appelé, et  exprimé   son désir de venir passer un WE prochainement chez nous

    Nous avons trouvé une date, on trouve toujours le temps pour ça

    Ca fait très chaud au cœur cette fidélité là

     

    Nous irons le chercher au train samedi …

     

     

  • Dans les oeufs

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    Pendant que Rose est à son activité j’me roule parterre et je dandine du papotin, danse, je fais les courses .

    J’ai une heure, montre en main

    Je vais parfois chez Lxxl, vite fait bien fait, ou chez les Mousquetaires, c’est tout petit, y’a des promos, ça me va .

    Je déteste les grandes surfaces avec des rayons de 2km de long, c’est épuisant !

     

    Ce matin là, une employée s’active à remettre une à une les plaquettes de beurre, avec minutie .

    Elle est hélée par une jeune femme

     

    « Bonjour, c’est St Hubert, est ce que Jacqueline est là pour la crémerie ?

     

    «  Heu, je crois qu’elle est dans les œufs « 

     

    Oh la la, qu’est ce que ça me fait rire ce genre de dialogues, on peut dire qu’elles sont économes en vocabulaire les dames .

     

    Je n’ai pas du tout cru à leur histoire :

    Primo, la commerciale  se fait passer pour st Hubert, elle n’a même pas d’auréole sur la tête, non mais !

    Deusio, personne n’a eu l’idée d’aller secourir la pauvre Jacqueline avachie dans un amas de boites d’œufs cassés, et croyez-moi, du blanc d’œuf, je trouve que c’est immonde à nettoyer, c’est gluant, beuh , aussi terrifiant que du marc de café .

    Quoique , y'en a qui font un shampoing aux oeufs .

     

    J’ai fini mes courses, caddie plein, les réserves pour la semaine, j’étais un peu en retard , mais ravie, ravie d’entendre des conversations aussi comiques, qui alimentent ce blog .

     

    J’ai pensé très fort à Justine

  • La soupe

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    Après avoir épluché des carottes, pommes de terres, poireaux, ma mère plongeai ses légumes dans l’eau de  la grande marmite qui bouillait sur la cuisinière en bois

     

    L’odeur embaumait la cuisine pas aérée, je n’aimais pas trop

    Une fois les légumes bien cuits  elle plongeait  le mixer dans le récipient, salait, et versait une poignée de vermicelle

    Ma mère faisait deux ou trois par semaine, de la soupe

    C’était toujours la même avec  les légumes ramassés au jardin.

    L’hiver nous mangions tous les soirs cette soupe , l’été, elle laissait place à  la laitue avec des oeufs durs, j’adorais ça.

    Nous disions la soupe, jamais le potage, c’était un mot de livre de lecture, ça faisait riche de dire du potage, d’ailleurs je ne vois pas trop la différence entre les deux .

     

    Jamais ma mère ne s’aventura à mettre un autre légume dans sa soupe, tomate, potiron ( on ne savait même pas que ça existait )

    Parfois elle mettait des haricots trop avancés pour être mangés, c’était immonde de retrouver un fil dans la soupe

    Il y avait toujours un bout de carotte qui passait au travers des crocs du mixer

    Je ne pouvais absolument pas avaler ce bout rebelle

    (Contrairement à Antiblues qui en raffole, le voilà ce billet ! )

    Alors ma mère faisait exprès de le mettre dans mon assiette pour rigoler

     

    Je n’aime pas la soupe, j’en fais jamais, j’en ai trop mangé, oui je sais, c’est sain, équilibré mais je peux pas.

    J’aime les légumes crus, en salade, tous, en quiches, ou cuisinés

    Nous mangeons beaucoup de légumes

    Quand les enfants étaient plus jeunes, je leur faisais de bonnes purées, carottes, épinards et pommes de terre

    Je rajoutais trois gouttes de jus de betteraves rouges, pour faire une purée rose

    Ils me la demandent encore

    C’est délicieux la purée de pommes de terre, mais bien moulinée avec de la crème, du lait, du beurre.hum

     

    Mais pas de soupe !

  • Emile et Marie Rose

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    Mon père avait un copain de régiment, Emile, ils aimaient ce retrouver pour faire les fous, sortir un peu, expédier les traumatismes de la guerre d’Algérie

    Il avait appris la coiffure à l’armée, il ouvrit un petit salon

    Il épousa Marie Rose, elle était née à Bricqueboscq d’une   famille modeste, dans le hameau où vivaient mes grands-parents

     

    Emile, c’est le cousin de ma mère

     

    Lorsque mon père excédé quitta la ferme natale pour rentrer aux chemins de Fer, il rencontra ma mère en juillet et l’épousa en octobre de la même année

    Les deux couples se connaissent depuis près de 50 ans

    Ils ont vu naître et grandir leurs enfants

    Emile est exubérant, il interpelle les gens, parle fort, sans gène, très jovial, mais un peu excessif.

    Marie Rose aime la couture, elle confectionne elle-même ses robes, toujours la même coupe, il n’y a que le tissu qui change

    Ils habitent un pavillon aux abords de Cherbourg, quand nous allions chez eux, la télé était toujours allumée, du soir au matin, non-stop.

     

    Marie Rose parle tout le temps, elle débite, raconte tout et n’importe quoi, se fiche pas de savoir si on l’écoute, elle est intarissable, elle peut vous parler d’un produit ménager durant des heures, répète les phrases, redit la même chose tout en se resservant un verre de vin et en rigolant très fort .

    Emile et Marie Rose viennent fêter les anniversaires, s’attardent, traînent ...

    Ils sont un peu fâchés avec leur entourage

    Parfois mes parents en ont marre, mais ils se connaissent alors ils acceptent, s’adaptent.

     

    Emile est malade, son cœur, sa mémoire, son corps l’abandonnent 

    Un jour, il partira, ce sera dur pour mes parents, une rupture, la fin de quelque chose qui dure depuis tant de temps

    C’est leur repère je crois, leur lien.

    Ils reparleront d’eux souvent, avec nostalgie,

    Quand l’un des leurs s’en va, c’est un coup, un signe que …

    Ils ne le disent pas, mais je sais que leurs cœurs sont chavirés

     

     

  • Attraction occulaire

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    Un couple sort d’une voiture noire immatriculée 92 tout juste garée sur le parking de l’Hôtel de Ville

    L’homme porte une perruque blonde rousse, la femme est endimanchée

    Ou vont ils, que font ils là ?

    Mon œil est attiré par leur simple présence, comme une anomalie ; à Paris ou ailleurs, je ne les aurai pas remarqués, ici, ils sont étranges dans ce décor.

    Chacun voit des choses, des détails, des gens avec une sensibilité propre .

    Je suis incapable de me souvenir de la manière dont les gens sont habillés, leurs accessoires, les sacs à main.

    Mais dans la rue, je vois tout, les gens que je croise, que je reconnais, je sais qui ils sont, où je les ai vus, ce qu’ils font ...

    Ce n’est pas une curiosité malsaine, il ne me serait pas venu à l’idée de  suivre ces gens là, essayer de voir leur trajet, c’est juste que je me demande ce qu’ils font là, parce qu’ils ont un look un peut éloigner des gens d’ici.

     

    Carla sonde les moindres recoins à sa façon

    Si j’ai une légère trace de fond de teint, elle l’estompe, une étiquette retournée elle l’a redresse, mon écharpe mal posée elle équilibre,

    Elle scrute tout

    Parfois ça m’énerve

    Un jour elle me dit

    « tu n’as pas remarqué, j’ai changé de lunettes « 

    « Si, si, j’avais vu « 

    « ben pourquoi, tu ne l’as pas dit « 

    « j’ai pensé que tu le savais, elles te vont bien « 

    C’est curieux ce genre de reproche, pas grave  c’est vrai je ne complimente pas forcement, c’est un tord sans doute

     

    Je me souviens avoir fait une remarque à Patricia, sur ses nouvelles lunettes

    Elle m’avait alors rétorqué sourire aux lèvres

    « tu es la première à me le dire « 

    Alors au fond c’est important

     

    Notre œil est attiré par des choses, des personnes, des attitudes, des gestuelles,

     

    Sur les gens, je vois les visages fermés, les traits durcis, les cœurs blessés, ceux qui laissent peu de place à l’autre.

    Je vois aussi ceux qui prennent, trop, cette place, trop vite, ceux qu’on aimerait faire taire dans les réunions publiques, ceux qui ont tout vu, tout vécu

    C’est dur d’organiser tout ça, voir, percevoir l’essentiel, rebondir sur que l’autre attend

    Parfois je me dis que je suis sous équipée, mes yeux ne me suffisent pas, il me faudrait des antennes, un zoom, une loupe, des jumelles, un périscope, des rétroviseurs , un œil bionique,

    Un peu plus quoi..