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hier - Page 8

  • Le passage

    PASSAGE.jpgDans les années 70, les dimanche  du printemps étaient rythmés par les communions et les mariages

    Mes cousins, cousines invitaient leurs familles, ils recevaient des cadeaux, et ce jour là étaient starisés comme des vedettes

    Bien sur j’attendais ce jour avec impatience

    Je pensais que je serais enfin quelqu’un, que cette cérémonie religieuse qui n’était en fait qu’un rituel de passage de l’enfance dans le monde adulte me serait salvatrice . 

     

    J’avais revêtit une aube blanche, dégotée chez une cousine, elle ne m’allait pas du tout, le voile posé sur ma tête me donnait l’allure d’une bonne sœur et en prime j’avais un appareil dentaire et des lunettes, ce qui n’arrangea pas la séance photo chez le professionnel

     

    Evidemment ce jour, il tombait des cordes, il faisait froid …

    Après la célébration nous étions allés avec toute la famille dans un dancing de bord de mer

    Je ne me souviens en rien de ce moment là

     

    Vers 21 heures nous passions à table, une table en U était dressée, nappes blanches et lilas assorti, dans une salle communale, éclairage aux tubes néons, et odeurs de cantine

    Les communiants  étaient entourés de leurs parrains et marraine, nous étions restés Louis et moi toute la soirée à table, n’osant même pas aller jouer avec les cousins

     

    Un de mes oncles avait disparu

    On  l’avait attendu très longtemps, les coquilles de macédoine mayonnaise servies dans les assiettes étaient bien lasses de tant de lenteur

    Jusqu’au moment où il fit son apparition avec une cousine à peine majeure ( qui n’était pas sa nièce )

    Il n’avait pas trouvé mieux que de s’envoyer en l’air avec elle

    Personne n’osa faire de remarque

    Mon père  gêné, ma mère furieuse firent bonne figure malgré tout

     

    La fête fut quelconque, je n’ai gardé aucun souvenir de cette soirée tant attendue

    Mes cousines délurées fumaient leurs premières cigarettes à peine remises de la mort de Mike Brant 

    J’avais 11 ans, je n’étais qu’une enfant, noyée dans cette famille explosée

    Mon seul réconfort c’était ma tante Suzy, elle était là, il n’y avait que ça qui comptait

     

    Trois mois plus tard, en octobre 1977 la mort emporta ma grand-mère

    Je ne pensais pas ça possible

    Le passage n’était pas là où je l’attendais

    S’en suivirent les années collèges, la jungle de la ZUP, le harcèlement, les insultes, les humiliations

    Mon enfance s’envola brutalement en 1977, je n’ai rien fait pour la rattraper

    Sagement j’ai attendu, rêvant d’années 2000, une toute petite voix me disait qu’il fallait être patiente, j’avais la certitude que ma vie de femme serait belle

    Je voulais m’occuper d’enfants dans un orphelinat

     

    Je rêvais de partir, de les fuir, mon âme de préadolescence  avaient déjà un tout petit grain d’optimisme qu’il fallait cultiver avec patience.

  • La fête de Rauville

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    Tous les ans , à la fin de l’été , nous allions à la fête de Rauville

    C’était une manifestation populaire , avec défilé , fanfare , bal du samedi soir sous chapiteau , danses folkloriques et fête foraine

    Il y avait d’autres fêtes aux alentours durant l’été , mes parents nous y emmenaient , mais à cette fête là , nous avions droit à un tour de manège .

    J’attendais ce moment avec impatience , je choisissais la voiture rose dans laquelle j’allais monter , pas trop hardie , le tour était rapide , je serrais le ticket en carton par peur de le perdre , j’avais peur de la dame qui venait le chercher , j’avais peur des autres enfants

    J’essayais tout de même de me lever de mon siège pour attraper le pompon mais je n’y arrivais jamais

    Je savais d’emblée que je n’aurais pas droit à un tour de plus

    La musique me donnait le tournis , je n’aimais pas le mouvement du manège , j’avais peur de ne pas retrouver mes parents

    Une fois le tour fini , j’étais soulagée d’avoir vécu cette peur , et je rêvais d’y retourner , mais il fallait attendre une année pour ça …

    Mes parents nous achetaient une glace , fraise vanille , je n’aimais pas le gout du cornet , j’ai toujours détestait le gout des gaufrettes

    J’étais fascinée par la barbe à papa , j’aurais aimé gouter mais ma mère nous disait que c’était pas bon ….

    Mes parents déambulaient dans la fête , ils rencontraient des cousins , des gens du coin , on passait notre temps à attendre son broncher

    Les jeunes avaient des drôles de dégaines , les gars tous rouges draguaient les filles aux auto tamponneuses , j’y voyais mes cousines , je ne les enviais pas

    Rencontrer l’homme de sa vie à la fête de Rauville , c’était pas mon fantasmes du moment

    Je rêvais d’un homme élégant et élancé , très bien habillé

    Les odeurs de frites et de saucisses me donnaient pas trop envie de manger , des odeurs de graisse , de sucré mêlées

    Le soir nous allions au feu d’artifice

    Ça c’était bien

    Il y a quelques semaines , je suis allée au cinéville avec Ellen , la fête était installée au square de Boston , ces odeurs sont remontées dans mes narines , j’avais le cafard

    « j’ai horreur des fêtes foraines ! « 

    «  je sais maman , tu nous y emmène jamais « 

    «  tu peux y aller avec tes amis « 

    Ellen est allée à la fête avec ses amis , mais elle n’a fait aucun tour de manège , elle n’aime pas ça

    Le jour où vous me verrez dans un parc d’attraction ou chez Mickey , ce sera l’événement du siècle

    C’est plus fort que moi , je ne peux pas supporter les ambiances de foires , je n’ai pas confiance , dans ces lieux là je suis perdue

    On garde longtemps des traces de l’enfance , celle que j’ai subi sans verbaliser mes chaos ,

    C’était une époque , avec le recul j’ai l’impression d’avoir vécu dans les années 40

    J’arrive même à en rire

    La fête de Rauville ……

    Hein Gabriel ?

  • Jeff (2)

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    Durant mes études je devais effectuer des stages en structure petite enfance ;ils duraient deux mois , par alternance avec les cours

    J’avais choisi de les faire à Caen , lasse de faire le trajet Le Havre Cherbourg toutes les semaines

    Ma tante Suzy m’avait trouvé une chambre chez des religieuses

    L’endroit était triste et sans vie

    Des lycéennes et étudiantes bourgeoises résidaient là , elle étaient hautaines , mauvaises

    J’avais trouvé un petit groupe de filles agréables , ça faisait l’équilibre

    Moi qui le reste du temps résidait en cité universitaire, j’avais subitement l’impression d’être cloitrée

    Le soir je faisais la vaisselle , et j’avais ainsi pu négocier avec les bonnes sœurs la clé du portail

    ( maligne la Jeanne !)

    Mais les stages me plaisaient et dans cette ville je retrouvais Louis qui résidait tout près et ma Tante Suzy

    Elle travaillait toujours dans l’hôpital Psychiatrique à deux pas de ma chambre

    Je lui faisais une visite de temps ,sans prévenir

    Je connaissais les lieux depuis l’enfance , c’était curieux d’y revenir

    A chaque fois qu’elle me voyait arriver , elle me disait avec un grand sourire

    «  ah te v’là ! « 

    Nous discutions de choses et d’autres

    Un mercredi après midi , alors que je papotais avec elle dans un couloir , j’aperçois un gars , une bombe , bruyant , une vraie dynamite dans cet univers là

    Il se retourne et ….

    C’était Jeff !

    Nous avons gueulé comme des dingues tellement cette rencontre était improbable

    «  mais qu’est-ce que tu fous là ?? « 

    Il riait , tellement surpris

    Jeff était directeur du contre de loisirs pour les enfants du personnel

    Nous n’avons pas pu échanger davantage , mais j’ai aimé ce moment éclair , où une fois de plus , comme dans un rêve , mes mondes se croisaient

    A mon tour , je me prépare à réserver une surprise de taille à ma tante Suzy

  • Jeff ( 1)

    nice.jpg« Jeff et Jeanne , vous bossez comme des fous , demain vous ferez une pause ; vous irez tous les deux à Nice faire des courses « 

    La proposition d’Arnold était attractive , l’idée de visiter un peu les alentours et de quitter pour une journée la colo de St Auban me séduisait bien

    Vers 10 heures ,nous installés dans l’estafette de location et nous avions parcouru pendant plus d’une heure la route sinueuse qui nous menait vers la côte

    La ville était grande , ça grouillait , et il faisait chaud en ce mois d’aout 1987

    Jeff était un gars tonique , une grande gueule , il parlait tout le temps , il gesticulait dans tous les sens

    Il était drôle , dynamique , juste , je l’aimais beaucoup

    Toute la difficulté fut d’abord de garer la véhicule , aucun repères , on optait pour un parking souterrain

    Nos achats étaient divers et variés , maquillage , ballons , trucs pour le bricolage

    Nous étions tout simplement incapables de trouver tout ça , c’était trop grand , les conducteurs klaxonnaient , la chaleur nous énervait , nous n’avions qu’une idée en tête :foutre le camp de cet endroit , rentrer ,bien à l’abri dans notre colo .

    Vers 16 h lessivés d’avoir marcher sans satisfaire nos achats ,nous retrouvons notre véhicule , avec le stress de ressortir de cette ville surpeuplée

    Brutalement , sur la promenade des anglais , Jeff stoppa la voiture en double file , n’importe ou et en courant comme un fou , ôta son tee shift et plongea dans la Méditerranée !

    «  je pouvais pas repartir sans ça « 

    Il était trempé , j’avais attendu que son délire soit passé et nous avions retrouvé notre directeur adoré qui guettait notre arrivée

    «  alors c’était bien « 

    Nannnnnnnnnnnnnnnn !!!!!!!!!!!!

    Je ne suis jamais retournée sur la promenade des anglais depuis ce jour là …

    J’avais tellement aimé les palmiers

    J’ai recroisé Jeff un jour , dans des circonstances tout à fait inattendues

  • Le moderne

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    Le samedi matin j’avais deux heures de cours , deux heures de philo , à 10 heures j’avais fini

    J’avais faim , j’aurais aimé rentrer chez moi

    Le car qui me ramenait partait en gare routière à 12h45

    Avec Chloé je descendais en centre ville

    Il pleuvait souvent , nous traversions les rues piétonnes , et sur la place du théâtre ,on rentrait dans un bar , « le moderne « 

    Le serveur pas aimable aux cheveux gras et plaqués nous apportait un café

    Les nuées de fumée de cigarette  me donnaient la nausée

    J’avais faim , tellement faim

    Nous écoutions les chansons du juke box « Hotel california « , « 

    a whiter shale of pale« de Procol Harum ,The Moody Blues -« Nights In White satin

     Et l’inoubliable Angie

    Quand j’entendais la voix Mike Jaeger , j’étais prise de cafard , c’était rempli de tristesse , j’adorais cette chanson mais elle me rendait triste

    Il aurait mieux fallu que j’entende Mike Oldfield , moonlight shadow , c’est plus enjoué

    Le ciel était gris , souvent accompagné d’un crachin ou d’un vent glacé

    En sortant les mouettes planaient bas à côté du port

    Je regardais à peine les bateaux sur le quai , l’odeur de l’eau stagnante me montait aux narines

    Je montais dans un bus presque vide ,des odeurs de carburant me donnaient la nausée

    Mon père attendait au carrefour

    Je montais dans la visa rouge

    En pénétrant dans la cuisine , une odeur de rôti de porc envahissait mes narines , ma mère avait mis la table , tout était prêt …des frites croustillantes ornaient mon assiette

    C’était bon , c’était bon …..tellement bon pour calmer ma faim

  • Le calendrier africain

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    Claire Marie et moi étions de vraies amies

    Nous passions des heures à papoter, très tard dans nuit, deux célibataires toniques, jeans et pulls déformés, cheveux longs …ni jolies ni laides ….

    Jusqu'à ce soir de confidence où elle me dit

    «  Jeanne, je vais me marier.. »

    « Quoi ???????????????? avec qui ? »

    Avec quelqu’un que tu connais très bien, je te laisse chercher

    Rha !! Je ne sais pas si ça vous est arrivé ce genre de choses, deux de vos copains qui tombent dans les bras l’un de l’autre (j’ai connu ça à deux reprises  …)

    J’ai posé des questions, et j’ai fini par trouver, Jean Baptiste !!

    Ça alors,  quelle surprise !

    J’étais heureuse pour elle, pour lui, nos routes se séparaient, j’avais aussi rencontré mon homme

    Nous nous sommes mariés à quelques mois d’intervalle, nous n’avons pas pu assister aux festivités à cause de la distance, je me souviens de la complicité qui se créa encore plus avec Jean Baptiste, parce que je le connaissais bien, et il avait envie de savoir …

    Bien sur toute histoire d’amour finit comme dans les contes, enfin c’est ce qu’on croit

    Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants « 

    La nature en avait décidé autrement, ils n’auront pas d’enfants.

    Mais battante comme elle était Claire Marie ne baissa pas les bras

    Ils se lancèrent dans un processus d’adoption

    Et c’est ainsi que deux enfants venus d’Ethiopie s’installèrent définitivement chez eux, et que deux années plus tard un autre petit garçon trouva une nouvelle famille

    Les enfants avaient une capacité incroyable a aller vers l’autre, ils étaient confiants, drôles, et très vite, une fois débarrassés des parasites immondes qui rongés leur petit corps, ils dynamitèrent le quotidien de Claire Marie et Jean Baptiste

    Je voulais leur faire un cadeau de bienvenue, un très beau cadeau, et c’est mon amie qui me demanda de réaliser le portrait des enfants

    J’ai accepté, et j’ai. réussi

    Les trois pastels sont accrochés dans le séjour, des visages magnifiques et radieux

    J’étais fière

    Et pour me remercier, Claire Marie m’offrit un calendrier, un superbe calendrier vendu par l’association, chaque mois représentait  une scène, des personnages découpés dans des feuilles de bananier et autre arbres africains

    Je l’ai posé dans l’entrée, et quand l’année fut écoulée je me suis dit que c’était dommage de ranger une telle merveille

    Alors j’ai demandé à Marie Camille de réaliser douze cadres, les douze mois de l’année, elle a fait un travail magnifique, mêlant matériaux, papiers, bois, coquilles d’œufs

    Je les ai tous accrochés dans la maison, sauf ceux de décembre et de Janvier

    Elle vous les présentera chaque moi ici

    Parce que ce sont ses jolies créations

  • La parenthèse de l'été

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    Durant ces années là, je vivais dans des microcosmes parfois un peu étouffants

    J’enseignais dans une école catholique, je devais peser mes mots, veiller à garder l’image de la gentille institutrice vaillante, me plier aux réflexions parfois déconcertantes des parents d’élèves, écouter les conversations ennuyeuses des collègues enracinées depuis des lustres

    J’avais vingt ans, une vie stable, mais elle aurait pu devenir très vite ennuyeuse

    Les mois d’été, je partais vers d’autres horizons …

    Personne ne savait où j’allais, avec qui j’étais, je refusais en bloc de continuer mes activités bénévoles

    Je préparais mon sac à dos et durant presque deux mois, je laissais mon appartement, ma famille et mes amis pour vivre une autre aventure

    Je partais animer des colos avec des enfants défavorisés, démunis de repères, arrachés à leurs familles durant quatre semaines, des enfants déjà marqués par une vie rude et violente

    Avec eux je m’associés à des animateurs parfois disjonctés, immatures

    C’était un monde païen, de délires, d’alcool, de coucheries ….

    Je n’avais aucun mal  à passer d’un monde à l’autre

    J’étais leur repère, un personnage atypique, parfaitement  intégrée dans ce monde là

    Je dansais, je chantais, délaissant les cantiques pour des chansons paillardes

    J’existais, je vivais, j’aimais, parfaitement à ma place, je me préservais des dérives, je connaissais mes limites, je ne franchissais pas les barrières

    C’était ma parenthèse, mon carburant, mon aptitude à m’adapter dans d’autres milieux

    Je  rêvais ni de voyages ni de déserts, j’avais trouvé mon oasis, je m’abreuvais de fêtes, de musique

    Mes nuits duraient cinq heures, je ne faisais aucune pause, je mettais à l’épreuve ma désertion et lorsque j’étais repue, je retrouvais tranquillement mes quartiers

     

    Ne pas se suffire de ce que l’on a, oser aller vers une part d’inconnu, tester ses aptitudes à intégrer des nouveaux groupes, ceux qui au premier abord nous paraissent rebelles et sauvages

    Ne pas pour plonger dans le chaos, trouver ces marques …..

    Ces deux mondes ont contribué à mon équilibre, j’ai toujours gardé ça osant même provoquer des rencontres improbables, bousculée par des situations hasardeuses   

    Chaque lien tissé est resté dans mon cœur, malgré les trahisons et les déchirements

    Ne pas se suffire de  nos nids confortables et confinés, oser aller à la rencontre de l’inconnu pour mieux intégrer les différences humaines dans ce monde complexe et hétéroclite

  • Un pan de vie

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    Mes  grands parents maternels étaient chrétiens pratiquant, ils vadrouillaient toute l’année sur les lieux de pèlerinage

    Leur disponibilité et  l’immense amour qu’ils portaient à Louis et à moi ont construit en partie mon enfance

    Ma mère allait à la messe, elle nous obligeait à l’accompagner, tous les dimanches

    Je ne rejetais pas cela, pratiquer c’était m’associer à eux, je les aimais, et en rien je ne m’opposais à cette démarche même si plus d’une fois j’aurais préféré trainer au lit

    Et puis il y avait ma tante Suzy et elle témoignait de par sa vie, sa douceur une réelle foi

    Vers l’âge de quinze ans, le curé de la paroisse me demanda de prendre en charge un groupe de fripounet

    J’étais très jeune, mais je me débrouillais pas mal, les enfants venaient au club le mercredi après midi, c’était un lieu où ils aimaient ce retrouver, un autre cadre

    Ça me prenait du temps tout de même

    A seize ans je partais à Lourdes avec des jeunes du monde entier

    Premier voyage sans mes parents, hors champ scolaire

    Ce fut un vrai choc, je rencontrais des jeunes heureux, dynamiques, nous passions nos journées en grand groupe, assemblées, petites sphères, grande liberté, adultes disponibles

    Je décidais alors de continuer, de participer à des WE de partage, prière, et détente où je rencontrais des adultes intentionnés, des ados de mon âge, d’autres plus âgés dont Myriam étudiante en médecine

    L’adolescente intravertie que j’étais devint soudainement quelqu’un d’autre

    J’intéressais les autres, je me liais d’amitié facilement, je laissais exploser mon humour contenu depuis des années

    Au lycée, je devins une ado populaire, je n’avais aucun mal à m’intégrer dans les bandes, j’étonnais par ma franchise, j’assumais mon appartenance à ces groupes de chrétiens

    Pendant mes études je rencontrais par l’intermédiaire de mon ami Félix , Claire Marie  

    Nous sommes vite devenues amies, c’était une fille extraordinaire, j’ai rarement vécu pareille amitié avec quelqu’un

    Elle était engagée dans un mouvement pour enfants et jeunes, avec elle je participais à des mini camps, des week end  ….

    Ce mouvement me convenait, j’y retrouvais  mon regretté Joseph, un ancien camarade de classe de ma tante Suzy … coïncidence.

    Après mes études j’acceptais d’être responsable départementale de ce mouvement tout en enseignant en école maternelle

    Cela me prenait tout mon mercredi, une partie de mes vacances, de nombreux WE

    Je n’étais pas rémunérée, je découvrais aussi le monde associatif avec ses rivalités et prises de pouvoir

    Je ne compte pas les fabuleuses rencontres que j’ai faites au sein de ce groupe, les heures de confidences, de rigolades à se faire exploser les mâchoires

    J’aimais ça, j’aimais cette vie

    Je donnais beaucoup de mon temps et sans le savoir je construisais mon avenir professionnel

    J’avais de l’assurance, de la crédibilité, une énergie folle et un regard toujours positif sur la vie

    Celle ci me fit un des plus cadeaux, mon Jérôme

    Je quittais tout pour lui, sans regrets, presque tout, sauf les amis, mes compagnons qui me restaient fidèles

    A partir de  cette période je ne pratiquais plus, n’appartenais à aucun groupe

    Cela me manquait terriblement, j’en pleurais parfois tant ces communautés m’avaient apporté

     

    L’arrivée des enfants me rendait moins disponible

    Dix mois après la naissance de mon ange, j’intégrais mon chœur

    Je ne soupçonnais pas que par cette troupe je retrouverais une autre famille , petit à petit , en douceur je poussais la porte , me liant de part et d’autres avec ceux qui constituaient ce grand groupe , les âmes généreuses , philanthropes et joyeuses

    J’ignorais  que je retrouverais ce qui m’avait tant manqué  

    Une passion commune, celle du » chanter ensemble », les émotions vibrantes et indescriptibles des voix mêlées

    Je me suis engagée de plus en plus, incapable de faire les choses à moitié

    Je n’imagine pas consommer le groupe, il existe par ce que chacun peut donner pour le faire vivre

    Lorsque je regarde en arrière, je comprends que tout était étrangement lié, j’ai longtemps espéré que ma grand-mère puisse voir cette vie si remplie, certainement grâce à elle

    Je suis persuadée que pour se construire les adolescents ont besoin de lieux autres que leurs familles et leurs milieux scolaire

    Que chaque groupe sportif, culturel ou religieux est un sas, une bouffée d’oxygène, où chacun respire de par les liens qui se créent

    J’ai l’immense persuasion aussi que les blogs répondent à ce besoin, qu’au fil des mois les petites communautés  se créent, deviennent à leur tour des lieux d’écoute, de tolérance où les sentiments n’ont rien de virtuel

    Que cette appartenance à un groupe nous permet d’être meilleur récepteurs des tracas du quotidien

     

    Dans ma ville il y a quelques jours, sur une pancarte trois lettres liées, m e j, j’ai alors repensé à ces belles années, et je me suis dit qu’il était temps que je vous livre ce pan là de ma vie


     

  • Hervé

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    C’était il y a...longtemps

    Nous étions allés ce soir là à une soirée étudiante organisée par l’IUT, j’avais proposé à Amy et Sandy de profiter de cette sortie, chose plus aisée parce qu’elle avaient une voiture et il nous fallait quitter la ville haute et la cité de Caucriauville pour nous rendre dans le centre du Havre

     

    L’ambiance était sympa, nous avions dansé, sur des musiques des années 80, Talk Talk, "such a shame ", et les Rita Mitsuko

    En fin de soirée, nous avions sympathisé avec des gars de l’IUT étudiants en Génie Civil

    A peine de la drague, juste des mots et rires de connivence, c’était bien comme ça

    Le lendemain nous nous donnions rendez-vous à la cité U, histoire de prolonger un peu

     

    L’un des deux, Hervé  un breton, sympa comme tout, avait des yeux foncés, un sourire craquant et en plein jour je ne pouvais que fondre …

    Je me souviens qu’il passa me rendre visite en fin d’après midi, et que j’avais remis de l’ordre à mes cheveux, un peu plus de noir sur mes yeux..

    Il m’avait apporté une cassette d’Alan Stivell

    Nous écoutions ça gentiment, et rassurez vous il ne me sauta pas dessus

    Je mis peu de temps à tomber amoureuse de lui, il me plaisait, beaucoup, beaucoup

    Mais je n’ai pas eu le temps de gamberger longtemps, Sandy me dévoila très vite qu’il s’était approché de moi, pour mieux connaître Amy dont il était tombé amoureux

    ( comme dans les sit com américains )

    j’étais furieuse, déçue, malheureuse, parce qu’en plus Amy était déjà mariée, et qu’elle vivait le grand amour avec Jerry

    Nous ne sommes  pas restés en contact bien longtemps, j’avais mon copain pot de colle Willy qui venait tambouriner à ma porte tous les soirs …

     

    Triste histoire

    Amy divorça aussi vite, elle vécu le grand amour avec un autre homme, qui la quitta un peu plus tard parce qu’il réalisa qu’il était gay …

     

    Drôle de vie

     

    Sandy a  reprit contact avec moi il y a quelques temps, je n’ai pas donné suite

     

    J’ai retrouvé Hervé sur un site de copains d’abord …je ne me suis pas manifestée

     

    Avec le recul, je n’ai pas aimé mes deux années au Havre, parce que je n’ai pas Aimé

  • Chacun cherche son Serge

    Comme de nombreux enfants, j’aimais bien regarder les dessins animés à la télévision

    DIABOLO ET SATANS.jpgJe garde en souvenir, Titi et Gros minet, Bug Bunny, Satanas et Diabolo, Caliméro, et Woodywood Pecker

    Je n’ai jamais vu un Walt Disney hormis les extraits qui étaient diffusés dans Disney Parade

     

    Je n’ai pas grandi avec les mangas et autres dessins animés japonais,Goldorak ou Albator  mis à part Candy

     

    Lorsqu' Ellen était petite, elle aimait les histoires

    MINI KEUMS.jpgJe ne suis de ces parents qui diabolisent les dessins animés, je lui faisais des cassettes de Mini Keums, elle adorait Demetan la petite grenouille verte, les moomins , Clémentine, et princesse Sarah MOOMINS.gif

    Elle se rassasiait de ces contes vraiment bien faits, les histoires du Père Castor, les contes de la rue Broca

    Dès  qu’elle fut en âge de comprendre ses lectures, elle passa des heures à feuilleter des livres, magazines, et bandes dessinées

     

    Elle aimait aussi les dessins animés feuilletons, comme Tom Sawer, les Mystérieuses  cités d’or, Olive et Tom

    CIT2 D4OR.jpgJe trouvais dingue ce dessin animé là, j’avais l’impression que c’était toujours les mêmes images, les terrains de foot, des grandes bouches criardes

    Elle adorait aussi Cats Eyes, et Jeanne et Serge

    Elle chantait les génériques à tue tête

     

    Quand elle est malade et clouée au lit, elle ressort ses vieilles cassettes, elle se sent bien

     

    Jeanne et Serge…

     

    Dans l'équipe il y a maintenant
    Une jeune fille qui a du punch
    Elle sait jouer avec talent
    Et son cœur est bondissant

    Le garçon qu'elle aime beaucoup
    Entre tout a coup
    Et pour elle le monde est là
    Dans les yeux de Serge, Serge, Serge

    Jeanne et Serge

    Coup de foudre
    Match de volley-ball
    Jeanne et Serge
    Amour dès le premier regard

     

     Je n’aime pas les sports de balle, le volley ball, encore moins, mais il faudrait que je me trouve un bon copain qui s’appelle Serge, un ami rigolo, complice, quelqu’un de fidèle, un vrai copain, un compagnon de route

    Même si je n’aime pas les dessins animés, c’est bien un bon pote, un  copain, un poteau …



     

    Et pour Didou

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  • Le confessional

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    Durant la semaine qui précédait Pâques, nous devions aller nous confesser

    Je redoutais ce moment

    La porte en bois du confessionnal grinçait je m’asseyais sur le banc, le curé ouvrait une petite fenêtre avec un rideau en crochet et sans le voir ( alors que je savais qui c’était et lui aussi ) je devais me repentir de mes pêchés

    J’avais beaucoup de mal à en trouver, je n’avais pas tué, ni volé, ni commis de grosses bêtises

    Je disais des banalités, que je n’avais pas assez aidé ma mère, que je m’étais disputée avec ma sœur

    J’avais beau chercher, rien de bien original ne venait

    Le curé devait consommer de l’ail ( pour chasser les démons peut être ) il avait mauvaise haleine, c’était un vrai supplice ce moment de confession

     

    Nous vivions dans la terreur, la peur de l’autorité, et en plus nous devions expier nos fautes

    Ce qui me paraît invraisemblable c’est que je n’osais même pas me rebeller, j’aurais pu rester muette, faire la morte, je faisais scrupuleusement ce que l’on me demandait

     

    Le confessionnal était un endroit atypique

    Dès que l’occasion se présentait, seuls dans les églises, avec Louis, on adorait aller s’y planquait, ouvrir les portes, les petites trappes

    On se sentait libre de tout mouvement, limites en train de commettre un délit

     

    Pour ceux qui pensent qu’autrefois les enfants étaient mieux éduqués qu’aujourd’hui, il est bon de rappeler que dans ces années là, la religion dominait, comment demander à des enfants d’aller de la sorte confier à un inconnu nos fautes

     

    Cela me semble aberrant, cela ne faisait qu’alourdir l’énorme culpabilité que nous portions déjà, il n’y avait dans cette démarche aucun choix, c’était sans appel comme la plupart des actes, des décisions des adultes

    Impossible de dire «  je ne veux pas, j’irai pas ! « 

     

    Je m’en suis remise il y eu pires traumatismes infantiles auxquelles fort heureusement je fus épargnée

     

    Les temps ont changé, plus de prêtres, des églises quasi désertes et souvent fermées au public, d’où l’idée de mettre en place un call center de la confession

    Vous êtes en voiture, un besoin soudain vous prend de vous confesser, appelez le fil du seigneur et vos péchés seront absous par simple répondeur

    Bien sur, ce truc d’arnaque a énervé l’épiscopat français qui dénonce de ce genre de pratique

    Après le téléphone rose, voici le téléphone confessionnal !

    On n'arrête pas le progrès

     

    Vous avez trompé votre conjoint   tapez 1

    Vous avez volé un mars dans un supermarché  tapez 2

    Vous avez regardé le prime de la ferme des célébrités  tapez 3

    Vous avez critiqué le président de la république  tapez 4

     

    Allez, promis, dans quelques jours je me confesserai devant vous …

  • Les loisirs créatifs des seventies

    « Oh Jeanne, qu’est ce que tu es bricoleuse ! « 

    Je bidouille, je transforme, je me laisse aller sans réserve à faire d’un rien des choses éphémères

    Je n’ai pourtant pas  baigné dans les arts créatifs croyez-moi

    Ma mère tricotait, c’est tout, mon père était plus agile avec une truelle et une fourche qu’avec un tournevis

    J’ai regardé ma grand-mère coudre et au fil des années, me suis imprégnée de toutes ces choses qui ont agrémenté les années de mon enfance et adolescence

    Souvenirs

     

    soubid1.jpgIl y a avait les scoubidous, un vrai passe temps, on choisissait deux couleurs ou quatre et les fils de plastiques se collaient les uns aux autres

     

    Et le tricotin, tube avec quatre clous qui laissait passer de la laine

    Il en ressortait un truc en forme de boudin absolument inutiletricotin07.jpg

     

    Dans le même genre les fameux pompons, et les guirlandes en papier crépon pour décorer la classe et les chars de kermesse

     

    Un truc que j’avais oublié, les fleurs fabriquées avec des collants usagés, le top du kitsch !

    Et bien sur, les tableaux de fils tendus

    tableau de fils.jpgSur une planche de bois on disposait des petits clous alignés et ensuite avec minutie il fallait tendre des fils pour voir apparaître un bateau, un papillon

    Et la fameuse robe de frou frou pour les barbies

    robe barbie.jpgTout en crochet, j’avais appris la technique, j’en avais réalisé une avec de laine orange et violette !

    Il y avait aussi les lampes abat jours fabriqués avec une espèce de laine épaisse

    N'oublions pas  le fameux tapitouf, je vous laisse découvrir la pub un peu suggestive …

     

     

    Les blogs de loisirs créatifs ont fleuri sur Internet, plein d’échanges, d’idées, c’est une vitrine, des lieux où se croisent des passionnés

     

    A cette époque, les choses se transmettaient dans les écoles, les clubs de MJC

    Les grands montraient aux petits

    Les loisirs créatifs sont devenus très commerciaux, le homemade est tendance, les swaps sont infinis sur la toile

    J’aime faire avec de la récupération, combattant un peu le commerce onéreux des accessoires et autres cours

    J’aime transmettre, donner l’envie, j’accepte des échecs, des ratés, banni le «  artistique «  n’ai pas la prétention un jour de montrer dans les hautes sphères culturelles

    Je fais au gré de mes envies et de mon temps …

     

     

  • Cerise verte

    Léa avait offert au tout petit garçon un doudou vert et rose tout doux

    La grande sœur l’avait appelé «  cerise verte «  cerise vere.JPG

    Dans son petit lit de bois, le tout petit avait câliné ce doudou, il avait attrapé ses deux petits doigts et les avait portés dans sa bouche pour tétouillé, c’était un grand soulagement de sa mère qui ne pouvait l’avoir toujours collé contre son sein MARK BB.jpg

     

    Il avait toujours besoin de cerise verte, pour calmer ses peurs, se séparer de sa maison, dans la valise, à l‘école, en voyage, son compagnon le suivait partout

     

    Sa grand mère eu l’idée d’en trouver un autre doudou, le même, en bleu cerise bleue.JPG

    Mais il n’avait pas la même odeur, le petit garçon s’attachait toujours à son objet fétiche

    Au fil des ans, lavé, rafistolé, la pauvre cerise verte se décomposa

    Peut importe, le garçon trouvait toujours son réconfort …cerise.JPG

     

    Un jour, sa maman lui fit un drôle de surprise, elle lui trouva un autre doudou tout neuf, comme l’original

    Il fut ému le petit homme, mais rien n’y faisait, il retrouvait le doudou lambeaux

    La maison accueuillit d’autres cerises, bleues, roses.cerise grse.JPG

    Mais la vieille verte avait toujours la première place

     

    Le petit garçon a grandi, il n’est pas encore un homme, il est presque un adolescent

    Je me souviens de l’immense émotion de sa naissance, il y a aujourd ‘hui treize ans

    Je pourrais vous dire que le fils a bien des défauts, mais en toute sincérité, je lui trouve tant de qualités

    Généreux, tendre, aimant …

     

    Je t’offre ce billet pour ton birthday mon boy, rien que pour toi, mon cœur d’artichaut, mon marin d’eau douce, et je te souhaite encore plein de bonheur à venir, tout plein de choses à trouver

     

    La paix et le courage d’affronter cette vie qui s’offre à toi pour longtemps.dessin cerise.JPG

  • Enfant spectateur , pleurnicheuse

     

     

    Mes parents ne nous emmenaient jamais voir de spectacles, même pas au cirque, une seule fois au cinéma voir les fous du stade avec les Charlots

    Ma mère aimer regarder « au théâtre ce soir «  à la télévision

    Elle aimait les vaudeville, les portes qui claquent, les quiproquos, les amants dans le placard, les faux fous rires

    Elle se régalait, il m’arrivait de regarder avec elle, mais je n’étais pas emballée

     

    A la télévision j’aimais les feuilletons tristes, les séries dont les héros étaient de pauvres orphelins

    Plus c’était larmoyant, plus j’en redemandais, cela apaisait mes réelles angoisses d’abandon

     

    Dans mes plus lointains souvenirs il y eu forcement Belle et Sébastien, pauvre garçon, si petit, dans la montagne …

     

     

    Et puis « graine d’ortie «  d’Yves Allégret, cette série diffusée ne 1973, crée par le grand-père de Benjamin Castaldi, qui officie le soir avec sa ferme des célébrités moins que moi

     

    Un autre feuilleton tragique, «  la porteuse de pain « avec Martine Sarcey

     c’était à déprimer tant c’était triste

     

    Je raffolais des feuilletons tirés des œuvres de Jules Verne, »deux ans de vacances « , Michel Strogoff , rien que le générique et je frémissais, ou l'île mystérieuse , comble de l’angoisse pour Louis

     

    Il y avait bien sur les tragiques aventures de Pinocchio de Comencini, le summum du néant, de l’errance, ou se mêlaient morale et absence totale de tendresse

    Le générique me mettait des larmes pleines les yeux, encore aujourd ‘hui, je suis envahie par un sentiment d’abandon ultime

    Trop sensible la Jeanne …

    Pour le redonner un peu de sourire, je regardais l'autobus à l'impériale mais ce n’était guère rassurant, ou ils sont leurs parents ???

    Un peu de gaieté décalée avec arpents verts qui me ramenait à ma triste vie de fille à la campagne, avec Louis on explosait de rire, du Benny Hill avant l’heure !

     

    Dans les années 80, alors que ma mère  regardait "le riche et le pauvre «  pamphlet contre l’opulence et la réussite sociale, je me gavais des histoires de Joëlle Mazard et sa Pause café et comme vous je voulais être assistante sociale

    J’en raffolais de ces histoires de pauvres ados à la déroute, encore des histoires de gosses sans parents …

    Grâce à Virginie, m’est revenu en mémoire cette série fabuleuse des années 80,les  400 coups de Virginie , une femme un peu écervelée, mais tellement moderne et émancipée

    Comme elle je voulais une vie exaltante, un rien loufoque, pas forcement cadré

     

    J’ai déserté le petit écran et les séries cultes pensant que les sit coms étaient bien loin de mes préoccupations, jamais vu Hélène et les garçons

     

    Je me croyais bien à l’abri de ces histoires tragiques où mes larmes sortaient de mes tripes

    Je le croyais … sauf qu’il y eu

    ça …..

  • Le soleil a rendez vous avec la lune

    Nous avions mis un peu de temps à nous décider pour trouver l’endroit idéal pour ce grand jour

     

    Mark était resté avec mes parents , mon père estimait que l’aventure était trop dangereuse pour lui

     Dans la matinée, avec Jérôme et Ellen nous étions  partis  en direction du cap Lévy  sous les bons conseils de Louis  

    cap levy.jpgDes voitures étaient garées aux abords de la route

    Nous avions marché un peu et trouvé une place pour se poser face à la mer

    Le ciel s’est assombri, rapidement, personne ne bougeait, le silence régnait

    Au loin on apercevait des petites lumières, par centaines, clignotantes

    Celles des flaches des appareils photos

    C’était oppressant cette obscurité, et si jamais la lumière ne revenait pas

    Il faisait presque nuit, froid aussi.

     

    Puis comme par magie, nous avons apperçu une grande lueur sur la côte

    J’ai respiré un grand coup, savourant ce moment unique

    La lumière est arrivée avec une rapidité déconcertante, un variateur géant

     

    Nous avons remis nos lunettes, cherchant le soleil qui revenait

     

    Avons déposé nos regards sur lui, encore caché par madame la lune

     

    Les gens ont bougé, commenté, téléphoné, photographié

    C’était fini

     

    C’était à Cherbourg

    Le 11 août 1999

    Un jour d’éclipse totale

     

     

    Mon père avait sauvé les yeux de son petit-fils en préférant regarder c’est évènement unique à la télévision

     

     

     

     

    :

     

    « Ici-bas souvent chacun pour sa chacune
    Chacun doit en faire autant « 

    J’ai toujours eu un mal fou à chanter  ce passage là