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hier - Page 12

  • Jeune et jolie

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    Vers la fin du primaire, un médecin scolaire diagnostica une myopie .

    Au début je crus à une erreur, chez l’ophtalmo, il y eut confirmation, et six mois plus tard, ma vue baissa si vite, qu’il me fut totalement impossible de lire au tableau, une vraie taupe .

    De ce jour, je fus donc affublée d’une paire de lunettes, même si j’échappais aux fameuses lunettes de la Sécu,  j’avoue avoir eu un peu mal à me faire à cette nouvelle tête

    Mais le pire restait à venir .

    Ma dentition n’étant pas parfaite, et c’est peu dire, j’eus le privilège de porter, un appareil, spécialement conçu, rien que pour moi, en plastique et métal

     

    C’était déjà une vraie torture de faire les empreintes, on me mit un moule en plâtre dans la bouche, et m’obligea à attendre, avec une envie de vomir terrible , que les empreintes soient marquées à jamais .

    On aurait pu les exposer au Musée d’histoire Naturelle .

    J’avais d’ailleurs conservé ce moulage, ce n’était pas beau à voir .

    C’était un vrai supplice de mettre l’appareil dentaire

    Le haut avec un palais, ça passait encore mais le bas, n’était pas du tout adapté  ma mâchoire, impossible du clipper, mon père avec sa grosse main forçait désespérément, l’horreur..

    Ne me plaignez pas maintenant, c’est trop tard..

    J’avais régulièrement des aphtes, cela venait gentillement rajouter des douleurs sordides à mes gencives

    Ma tête devint un boulet, mon corps l’était déjà, je grandissais avec peine, je rasais les murs, rien, rien dans cette nouvelle vie n’était positif .

    Mes parents riaient gentiment de la situation, j’étais laide, affreuse, mais c’était une fatalité

    Mon frère et ma sœur, n’avaient rien de tout ça, tout était pour la même, Jeanne, allez un pack, une promo !

    Par chance je n’eux jamais d’acné, rien, une peau de bébé, pas un bouton sur la tronche, ah, ben faut en laisser aux autres quand même !

    Je ne me rebellais pas, jamais,  je me laissais porter dans cette triste vie, je ne feuilletais jamais de revus de filles, d’ados, jamais, je n’enviais personne, j’attendais..

    J’étais habitée par une certitude , une certitude que le jour viendra ou tout ira mieux, qu’il me fallait attendre l’an deux mille pour ça

    Etrange intuition

    Un soir, je pris mon appareil dentaire, de mon pied j’ai appuyé sur la pédale de la poubelle Rossignol, et hop, terminé !

    Mes parents n’ont rien dit, je crois qu’ils jugeaient que j’avais assez donné

     

    Les années passèrent, je changeais, ma nature très positive m’offrait de jolies rencontres

    Je ne refais pas la partition de la pauvre fille qui doit convaincre par son sens de l’humour et de la spontanéité, la bonne copine sympa..

    Parce que tout bêtement, un homme d’une élégance inouïe et  doté de mille qualités s’approcha de moi, farouche, et tomba dingue, passionné, amoureux …

    Tombé du ciel !

     

    ça donne confiance croyez-moi..

     

    Il y a quelques temps, mes deux complices et amis Paul et Jeremy m’ont dit que j’embellissais avec l’âge, ah comme je les aime.. !!

     

    Pour ceux qui l’ont oublié ou jamais vu, j’ai publié ma photo ici , c’est vrai que je fais des envieuses

    J’espère qu’en vieillissant, je ne vais pas trop  dépérir..

     

    Le pire, c’était les photos de classe, les photos en général, un vrai cauchemar..

    Et la photo en communiante : censuré !

     

     

  • Une moque au tonneau

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    Agée de 8 à 9 ans, j’allais en vacances passer deux ou trois jours chez mes grands-parents

    De l’autre côté de la route, il y avait une grange, mon grand-père ouvrait la porte avec une grosse clé, et là, se trouvait, un tonneau, une moque, et plusieurs fois par jour, il venait se désaltérer avec ce précieux nectar, fait de pommes broyées

    Il me tendait sa grosse tasse et me disait « en veux tu une goutte ? « 

    Et bien sûr je buvais une délicieuse gorgée de cidre

    Nous  en buvions à  table, souvent, le cidre était mis dans un pichet, il avait au début une jolie couleur orangée, c’était divin..

    Plus tard mon père arrêta de fabriquer son cidre, il lui arrivait d’en acheter à mes oncles, un très bon cidre brut

    Et depuis ce temps, je suis restée, par la force des choses, une inconditionnelle du cidre

    J’adore ça, j’en boirais des litres, à tous les repas

    Un seul problème, c’est que cette boisson est alcoolisée, donc il faut la consommer avec modération

    J’en achète une à deux bouteilles, par semaine, nous en buvons quand je fais des crêpes, deux verres, pas plus, c’est mes quotas

     

    Mes beaux-parents, ne boivent jamais de cidre, eux c’est le vin, tous les jours, et le vin, en question, puisqu’ils sont angevins, est sujet à bien des discussions, tout le monde à son mot à dire, son goût, bla, bla

     

    Nous les Normands, on ne parle pas des heures au sujet du cidre, s’il est bon, on le boit, s’il est mauvais on le jette !

    Chacun ses rituels

     

    J’adore le cidre !!! C’est affreux..

    En revanche, je déteste la bière.

  • Je t'aime un peu trop

     

    Certains ont été élevés au Nutella, d’autres au lait de vache, aux Kinder surprises, au fast food, moi, je vous l’ai déjà dit, j’ai été élevée aux Carpentier .

    J’ai tout vu de ces shows télévisés kitsch et décalés des seventies

    J’ai retrouvé par hasard cette merveille, je ne résiste pas à vous la faire partager :

    Un couple, lui, typé, c’est Shuky, mélange de Demis Roussos et Hugues Aufray, elle, brune, un peu exotique, hippie mais pas trop, je vous présente Avina( rien à voir avec les filles qui présentaient la gym tonic )

     

    La chanson est …incroyable

    Elle lance des yeux langoureux à son partenaire ,et que penser des « oin, oin, oin ouah ouin … «  du refrain, c’est divin

    Directement inspirés des  Rubbetts, il était fréquent d’entendre ce genre de mélodies dans ces années là.

    Le pont musical, accompagnement guitare et je ne sais quoi, me fait penser aux génériques des «merveilleuses  cités d’or « 

    Qui a copié qui ? 

    Admirez le décor, et la présence d’Enrico Macias en guest star

    J’adore, j’avais oublié ce tube, génial

    Pardon à mes lecteurs qui pourraient êtres las de mes séquences nostalgiques , surtout les moins de 20 ans, mais à la création de ce blog, vous étiez prévenus, « anecdotes d’hier «  c’était écrit !

    Dois je vous préciser qu’il y a des contestataires, mon ami Gordon m’a téléphoné vendredi dernier, pour me dire son mécontentement, parce que dixit « à cause de moi, il avait eu toute la journée dans la tête, non non rien à changer. des Poppies « 

    Ah le client sait se manifester !!

     

     

    Je t’aime un peu trop, mais surtout ne me le reproches pas ouah ouain , oin oin ! ouin ouin !

     

     

     

  • La playmate du jeudi soir

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    Tous les jeudi soir, nous avions le droit de nous coucher plus tard car c’était la Grand Messe

    La télévision diffusait le « collaroshow « 

    C’était une émission de divertissement, avec des invités de  variétés, rythmée par des sketches et des parodies

    orchestrée par Stéphane Collaro et ses compères, Guy Montagné, Jean Roucas, Philippe Bruneau, Claire Nadeau, Alain Scoff …

     

    Bien sûr le niveau n’était pas très élevé, mais cette émission avait une telle popularité que toutes classes sociales (enfin presque  ) regardaient.

    Il y avait le fameux hippie qui sonnait à toutes les portes en disant « salut c’est pour un sondage «  il ne faisait mettre dehors et il faisait le V avec sa main en disant « ah dur dur « 

    L’expression fit le tour des collèges, on l’entendait cent fois par jour

    Ceux qui l’utilisent encore, peuvent être qualifiés de ringards aujourd’hui.

     

    Il y a avait une parodie de Dallas, pas très fine, un peu improvisée

    Il y a avait aussi la séquence psy avec le Dr Cinoque et Madame Foldingue

    C’était ma préférée avec « la vie des sectes « , reportage sur les sectes bien étranges.

    Je crois que Roland Magdane y faisait des fausses pubs, le malheureux mit d’ailleurs des décennies pour se détacher de son fameux « la la « 

    C’était de l’humour potache, pas toujours raffiné, avec des boite à rire omniprésentes

     

    La séquence de la playmate, une jolie créature qui se déshabillait était attendue, les comiques faisaient leur numéro autour de ça..

    Ces années 80 étaient légères, on faisait, chantait n’importe quoi, des chansons tubes qui animaient les cours d’écoles comme celle çi

    Vous n’êtes pas obligés d’aller jusqu’au bout

     

    La fin des années 80 fut marquée par l’arrivée de Canal +, les chaînes se multipliaient, il y eu l’humour Canal avec les Nuls et De Caunes

    Et les français qui restaient fidèle à l’humour potache de Collaro et du Bébête show eurent droit à un certain mépris, l’éternel clivage Gauche Droite

    L’humour devint alors propre aux classes sociales, chaque classe, chaque génération avait son programme, ses favoris

    Personne n’osait avouer qu’il regardait Benny Hill

     

    C’est avec la multiplication des chaînes que les émissions très populaires ont disparu, elles fédéraient du lien, des connivences, et surtout tout français qui se collait bêtement devant des programmes aussi légers  l’assumait totalement,  aujourd’hui, ça me semble en être autrement

     

     

     

     

     

  • aux portes de la mer (2)

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    L’été 1987 nous conduisit en Scandinavie, sac à dos, carte inter rail, longs trajets en train, ce fut le début de notre histoire

    Adrien n’était pas heureux de notre bonheur, il mettait de la distance, de la méfiance à nous voir amoureux l’un de l’autre

    Eugénie s’en réjouissait .

     

    Un autre voyage, en Irlande, avec Louis, on était inconscients, tout était improvisé, sans enfants, la vie était faite de rencontres, de folie, de délires, on semblait ne jamais se lasser de tout ce qui nous arrivait .

    Ils avaient toujours mille projets, Adrien écrivait de beaux textes,

    Constant  les mit en musique, et la voix divine de Anne les fit vivre.

    Avec audace en studio, ils enregistrèrent une maquette, un petit régal musical qu’ils l’intitulèrent « Aux portes de la mer « 

     

     

    Une petite fille, un bébé, vint enfin combler le bonheur d’Eugénie et Adrien, je fus la marraine ,ça me remplissait de joie , venait en moi un grand désir d’enfant .

     Les choses changeaient soudain, les excès d’Adrien devenaient pesants, comme brutalement étouffants, l’influence qu’il exerçait sur mes amis, me laissait amère, je naviguais dans des tourments, il était temps de poser les voiles, de calmer les cyclones  .

     

    Je quittais la ville, eux aussi, les liens étaient tendus, je n’y voyais plus clair mais l’avenir semblait serein .

    Une autre petite fille, étrangement de trop, pour lui, il tira sa révérence, voulant que sa vie soie faite des plaisirs les plus  bruts, refusant les compromissions, le quotidien, il s’installa ailleurs, dans une nouvelle vie, quelques mois après notre mariage

     

    Tout s’écroulait pour Eugénie, tout, elle devait faire face à ses regrets, son chagrin, reprendre sa vie en main, elle avait besoin de nous .

    Nous étions en train de construire notre vie, loin de tout, la notre, libres, heureux de tout reprendre à zéro .

     

    Anne et Lorenzo étaient mariés, exilés eux aussi, un bébé, puis deux, leur bonheur transparaissait, c’était bon de voir des gens heureux

     

    Les années passèrent, plus de nouvelles d’Adrien, il renia son passé, avec condescendance  et mépris, changea de nom, se réfugia dans ses délires, sa création, sa poésie.

    Eugénie retrouva l’âme sœur, et pris à son tour un autre chemin, s’installa auprès d’Annecy .

     

    Tant de blessures, tant de galères, pour Gordon, pour Léo, pour Louis, tant de chemins tortueux, tant de peines, tant de drames ..

     

    Nous avons  traversé tout ça, essuyant regrets, doutes..

    Nous nous sommes rapprochés de Anne et Lorenzo, ce fut du beau, du bon, du vrai.

     

     

    Une décennie remplie de bonheur, marquée de tristesse, frappée par celle qui attendait au virage, la pire …

    Elle nous arracha d’abord  Joseph, puis  Anne..

     

    Eugénie est devenue ma belle sœur, elle me manque et je lui manque

    Nous nous voyons en famille souvent , alors dès que l’occasion se présente , toutes les deux , nous nous éclipsons , et reprenons nos vies , avec tendresse , avec confiance , nous avançons , n’avons rien perdu de cet ultime lien , de ce passé heureux que nous évoquons avec éclats de rire

    J’ai tissé avec ma filleule beaucoup de chaleur , je compte pour elle , elle compte pour moi

    Mais Eugénie me manque beaucoup ….

     

    Il y a quelques jours , Nath m’a envoyé une jolie carte , accompagnée d’  un CD , j’ai découvert avec émotion le titre ,

    « aux portes de la mer « 

    Je ne peux pas encore écouter, trop intense, trop fort, mais je l’ai rangé avec délicatesse avec mes trésors, et je la remercie encore pour ce geste si précieux.

  • Aux portes de la mer (1)

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    Fraîchement installée dans cette nouvelle vie, j’aspirais  à de nouvelles rencontres

    Joseph avait croisé un couple, il me convia à leur rendre visite

    Un soir de septembre, nous allons les voir, ils vivaient dans une maison de pierre, au fond la campagne, lui, Adrien, était psychologue, elle, Eugénie était sans emploi

    Ils avaient une énergie débordante, se réjouissant de cette visite si spontanée, me convièrent à les retrouver régulièrement

    Elle peignait, tricotait, décorait cette maison de location, lui jouait de la guitare, adorait chanter, narrait son passé en Polynésie, organisait des jeux de rôles, des jeux de plateaux.

    Il avait une mémoire fabuleuse, était capable de grandes tirades philosophiques, de délires nocturnes insoupçonnés

    Nous avons vite pris l’habitude de nous côtoyer  souvent et

    très vite je leur présentais mes amis : mon vieux copain Léo , ravi de trouver un tel personnage, sur mon ami Gordon, lui aussi très proche de ce couple particulier et bien sur Louis.

    Nous partagions plein de choses , du bonheur à l’état pur , je me rapprochais d’Eugénie , elle était ma sœur , ma confidente , mon amie .

     

    Un soir de réveillon du nouvel an, ils avaient invité des amis, j’y croisais un musicien, un pianiste, un homme mystérieux Constant  autant insolite qu’attachant.

     

    Il avait une sœur, Anne, un petit bout de femme de caractère, je fus conquise par son sourire radieux, elle était toute jeune comme moi, elle était profondément amoureuse d’un ami d’Adrien : Lorenzo .

     

    Nous sommes partis en week-end en Anjou, en Vendée, en Bretagne, dans le Cotentin, nous faisions  des escapades à la mer, de grandes parties de pétanques, des dîners improvisés de pâté et brioche, des virées spectacles, nous partagions nos vies avec passion.

     

    Un soir d’hiver avant de partir à une soirée folk, Eugénie me présenta son jeune frère, il s’appelait Jérôme..

     

     

  • Les enfants chanteurs des seventies

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    Il fut un temps, dans ces années là, celle de mon enfance, où il était fréquent de découvrir des enfants chanteurs.

    C’est Marc dans son billet, » je suis les poppies « , qui m’a rappelé ces souvenirs là

     D’abord, les Poppies, un groupe de jeunes enfants et adolescents, pacifiques mais pas rebelles, qui chantaient en chœur, cheveux mi-longs et pat d’eph « non, non rien a changé  , héhé … « 

    Ils attendrissaient les familles, étaient en quelques sorte les fils rêves des français post soixante huit, textes parfaitement d’actualité dans  cette idéologie semi-laïque

    Que sont ils devenus, ont ils retrouvé leur Isabelle ?

     

    Et il avait Roméo, un gosse un peu grassouillet, très bien habillé,  bienvenu chez Guy Lux ou chez Drucker. Ma grand-mère le regardait avec émotion, il venait percuter son cœur de pierre avec mystère.

     

    Sa chanson maman était particulièrement protectrice, l’époque où les mères trouvaient en leur fils compassion et réconfort, la chanson est brève, la voix est juste, et le micro assez imposant (vous n’êtes obligés d’aller jusqu’au bout )

     

    Dans le même style, il y avait Noam, chanteur très connu pour avoir chanté le générique de Goldorak, célèbre dessin animé des années 75

    Noam, invitait sa mère à une boom au lycée ( oui, sa mère ! ) Et lui promettait ce soir là, de la faire danser  à treize ans on est un homme mais on va au collège pas encore au lycée !

    Regardez le public en liesse,( cela me fait dire qu’à l’époque le public des plateaux télé savait se tenir , aujourd’hui ils lèvent les bras en l’air comme des hystériques pour moins que ça )

     L’enfant touchait le cœur de sa mère certainement veuve, on avait l’art de faire pleurer dans les chaumières …

    Désolée mais j’adore l’intro de cette chanson, ah ben j’ai le droit !

     

    Et les filles ?

    A part la petite Frédérique du « téléphone pleure «  de Cloclo, je n’ai pas souvenirs qu’elles officiaient à l’écran

    Il faudra attendre les années 90 pour voir les Lolita sévir, Alizée, Lorie et compagnie, ce qui m’a valu des exquis moments d’observation de ce phénomène éphémère, passant par le transfert des pauvres mères tout juste sorties de l’adolescence, courrant acheter fan club à leurs progénitures et affubler leur chambre de ces horribles posters..

    J’ai résisté et j’en suis fière !!!

     

    En réalité j’aurais adoré ça enfant, chanter avec d’autres, des chansons qui disent que la guerre c’est pas bien

    J’aurais adoré ça.mais je n’aurais pas pu, j’étais trop complexée.

    Et puis mes parents n’étaient pas vraiment dans le show biz..

    Ils ne le sont toujours pas d’ailleurs ..

     Tandis que moi ....

  • Ninette

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    Après son veuvage, tante Julienne  cohabita avec Marcel  lui-même veuf

    Elle avait neuf enfants, et lui  en avait sept, ils installèrent leur colonie dans le pavillon agrandi, où ils vivaient à dix huit, le plus jeune avait trois ans.

     

    Tous les ans, il y avait une communion, puis très tôt, les filles se marièrent avant même leur majorité ( on les comprend )

    C’était une journée type, toujours les mêmes rituels, ennuyeux

    Après l’après midi dansant , nous passions à table.

    Nous n’avions pas le droit d’en sortir avant le dessert, imaginez les heures que j’ai passé devant mon assiette à observer les autres courir autour de nous, mais je n’ai raté, car j’ai observé les adultes aussi.

    Cela faisait la fierté  de mon père de nous voir rester à table.

    Après les jeux à la con, vulgaires et dégradants, c’était le moment de pousser la chansonnette.

    Souvent c’était mon grand-père qui ouvrait le bal

    Il tentait de chanter, un peu gêné par son manque de souffle, son surpoids, toujours la même chanson, on ne comprenait rien, il avait des fréquences vocales irrégulières, parfois il n’y avait plus le son, il s’arrêtait, toussait 30 secondes, et repartait, ma grand-mère lui tapait dans le dos et prenait un air paniqué

    La chanson était un peu grivoise..

    Puis les tantes chantaient en cœur, faux, souvent le traditionnel « Rossignooooooooools de mes amours « 

    Elles dégueulaient les fins de phrases, c’était pas très heureux, mais tout le monde reprenait avec elles, enfin les femmes et mon oncle commerçant

    La cousine  Lucienne, avait son titre phare, « la marmite «  de Dario Moreno

    « on ne sait où il habiiiiiiiiiiiiiiiiite, on l’appelle la marmiiiiiiiiiiiiiiiiiite..

     

    C’était d’un comique

    Puis les jeunes qui faisaient déjà vieux chantaient des chansons paillardes, des trucs commencés mais pas finis

    « ils ont des chaperons, vive la Bretagne. »

    Chacun y allait de son couplet, tout en finesse, comme ça parler de caca et de fesses, les gamins rigolaient et les femmes gloussaient en  prenant  un air offusqué

    Il y avait aussi la séquence histoires cochonne, et la traditionnelle jarretière  de la mariée

    Mon dieu …

     

    Et puis dans ce brouhaha, cette fumée, ces odeurs de gras et de transpiration, on entendait de temps  autre

    « Ninette ! « 

     

    C’était La chanson de tonton Félicien, son tube, personne ne savait d’où il tenait ça.

    C’était une chanson à cascade, il décrivait le physique d’une pauvre fille, du genre «  un pied mariton Madeleine. ; « 

    Il avait un don inouï pour chanter ça, se faisait supplier pendant une heure, puis alors que les convives s’épuisaient, il se levait d’un bond et entamait sa ritournelle

     Les gens étaient morts de rires, se mouchaient dans leur serviette, il gardait son sérieux, le texte était en patois agrémenté à sa sauce, ne cherchez pas à trouver les paroles, c’est inchantable.

    Il finissait par une triomphale Ninette, se rasseyait en silence, c’était ça aussi qui annonçait que la fête était finie, qu’en quelque sorte, tout était accompli

    Enfin presque, vers deux heures du matin, sans qu’on lui ait rien demandé mon père racontait une blague, puis tirait sa révérence, d’un geste de la main, et mettait alors en route le moteur de son ami 8

     

    Nous nous sommes souvent remémoré ces soirées là, avec mes parents, Flo et Louis, on piquait des fous rires terribles, un fois devenus adultes

    Mon père avait souvent idolâtré sa famille, avec nous il avait appris le sens de la dérision, on passait en revue tous les personnages

    Le pauvre Gabriel n’ayant pas vécu tout ça, avait du mal à rentrer dans nos délires, quoique, il imaginait bien, connaissait les cousins de Rauville et de Sottevast .

     

    Pour les 40 ans de mariage de mes parents, nous leur avons organisé un banquet, Félicien était de la fête, et rien que pour nous, en fin de soirée, après bien des supplications, il nous chanta..

    … Ninette ….

     

    Toujours le même succès..

     

     

     

     

     

  • La huche à pain

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    Entre un meuble en formica et le réfrigérateur, dans la cuisine familiale, trônait la huche à pain .

    Une huche à pain métallique de marque Rossignol

    A cette époque tout le monde possédait une armoire à pharmacie Rossignol, fabrication mayennaise, et une poubelle du même nom .

    On avait collé un autocollant sur la huche à pain, son couvercle était en plastique .

    Le boulanger passait presque tous les jours, en camionnette, parfois le pain était trop cuit, ou encore plein de farine .

    Ma mère achetait des pains de deux livres, et des pains de trois livres, rarement de baguettes parce que ce n’était pas économique .

    Mon père mange beaucoup de pain, avec tout, même avec la quiche ou la pizza, il ne peut pas s’en passer .

    Nous gardions le pain au sec dans la huche, parfois à cause de l’humidité le pain était mou, plié en deux, ma mère râlait, elle pensait que c’était la faute du boulanger .

    Il restait parfois un croûton, je devais aller le chercher au fond de la huche à pain, mon bras était trop court, alors je penchais la huche pour le saisir .

    Avec les restes de pains rassis, ma mère faisait de la farce pour le poulet du dimanche

    Elle vidait son poulet, puis elle retirait délicatement les abas, elle les mixait dans un moulin spécial, avec des oignons, et du pain humide

    J’aimais bien la regarder faire ça, après les séries télévisées le samedi après midi .

    Miquette et Tarzan attendaient auprès d’elle pour avoir des bouts de gras, ils connaissaient ce rituel par cœur .

    Le vieux pain dur allait aux poules, parfois, aux cochons

    Ma mère disait toujours qu’on ne jetait jamais un morceau de pain

    J’ai gardé cette habitude, les croûtons rassis sont mangés  par les lapins ou les chinchillas, je ne jette jamais un bout de pain .

     

    Une huche à pain en bois à remplacé la huche Rossignol

    Elle est à côté de la cuisinière

    Quand mes parents coupent un peu trop de pain, ils déposent les tartines dans une corbeille, posent un couvercle en plastique dessus et hop dans le micro onde !

    Il ne sert qu’à ça …

     

  • y'a de l'abus !

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    Pendant des années les cours d’éducation physique furent pour moi un pur cauchemar .

    Je n’étais pas souple, je détestais l’effort physique, les ballons me faisaient peur, je les voyais arriver vers moi comme des bombes .

    L’odeur de poussière, de tapis, de caoutchouc qu’il y avait dans les salles, les vestiaires me donnaient la nausée.

    Au lycée, ce fut un peu différent, un peu moins de pression, d’humiliations, mais il fallait tout de même faire de la figuration, je me glissais dans les coins au cas où la prof pouvait m’oublier .

    J’étais toujours choisie la dernière pour les sports co, le volley, le basket, de grandes ados me gueulaient dessus, j’avais une peur bleue des ballons, je n’y pouvais rien et bien sur, je ne comprenais rien aux règles .

     

    Jusqu’au jour ou une élève de ma classe, blonde, rigolotte, pas bien grande, me repéra.

    Jusqu’au jour ou par miracle, je me rendis compte qu’elle était aussi gauche et maladroite que pour moi pour faire une roulade, elle souffrait des mêmes déficiences motrices.

    De ce jour, tout changea, nous abordions les cours de sport avec la plus grande désinvolture, riant de tout, redoutables ricaneuses, avec la ferme décision que nous ferions pas le moindre effort

     

    Madame Guillerette était désesperée de voir deux greluches si peu motivées

    Elle était adorable, elle essayait  de nous encourager, et comme nous étions sympathiques et polies, elle capitula .

    Le lundi matin, elle nous demandait :

    « Bon Jeanne et Chloé «  qu’est ce que vous voulez faire ?

    et nous en cœur , «  du ping pong ! « 

    « Encore, ah y’a de l’abus.. « 

    La salle de ping pong était au sous-sol, nous descendions toutes les deux, et après trois échanges de balles ratées, nous posions nos raquettes dans un coin, et nos fesses sur le banc, pour nous livrer à une séance de potins

    La prof revenait une heure plus tard, nous chercher, avant la sonnerie..

     

     

    Tiens au fait Jeanne, ta gym quotidienne, ça donne quoi ?

    Ah mais je m’y tiens, et les résultats sont là, je perds mon pantalon, rassurez vous j’ai une ceinture …

     

    Tout va bien, je m’épate

    Sauf que Paul m’a apporté un pot de rillettes d’oies de la mort.

    Affreux, on s’est empiffrés, juste avant de manger la galette des rois

     

    Pauvre madame Guillerette, elle aura essayé..

     

     

  • Des histoires à pleurer

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    Comme beaucoup d’enfants je regardais la télévision, les feuilletons surtout, et un peu les dessins animés.

    Mon  préféré, et je m’en souviens encore, à l’époque où la télévision était posée sur le réfrigérateur dans notre maison de bric et de broc, c’était Belle et Sébastien

    Un pauvre enfant, perd sa mère dans une avalanche et est recueilli par un vieux berger, César et sa jolie chienne, Belle.

    C’était en noir et blanc, le petit était incarné par Mehdi, avec son air boudoir et ses yeux pétillants, il faisait craquer la France entière.

     

    Plus tard, la suite fut diffusée,  Sébastien parmi les hommes  , ça me faisait pleurer, le pauvre Sébastien se retrouvant déchiré de sa famille d’accueil, pour partir vivre avec son père, un homme froid et amoureux en douce de la belle Sylvia, plus attiré par les cheveux que par son fils

    Je l’ai vu plusieurs  fois, je ne ratais aucun épisode, j’avais même lu le livre de Cécile Aubry.

    Autre série qui me fascinait c’était l’autobus à l'impériale ;

    Des enfants vivaient sans parents dans un autobus.

     Il y avait, un gros un peu bêta, un noir, une fille sympa, une petite protégée e, un intello, bref le cliché des gamins de groupe

    J’aimais beaucoup regarder ça, c’était drôle et tonique

     

    Plus tard, j’eux un vrai coup de foudre pour l’œuvre de Luigi Comencini , Les aventures de Pinocchio

    C’était épouvantable, très moralisateur, le pauvre enfant qui n’avait plus de mère, errait en quête d’hédonisme, de nouvelles conquêtes, désobéissant à son pauvre Gepetto .

    Il se transformait en pantin de bois ,extrème punition,

    La fée aux cheveux bleus venait à son secours (la belle Gina n’avait paraît il à peine lu le scénario) elle était hautaine et déroutante  .

    « les enfants qui désobéissent finissent en prison ou à l’hôpital « disait l’instituteur haustère et sans pitié .

    Je m’empreignais de ces histoires tristes, elles m’angoissaient, percutaient les bas fonds  de mon inconscient

    Parce que tous ces héros avaient un point commun, ils étaient orphelins, la pire angoisse pour moi, perdre ma mère, devoir vivre ailleurs .

     

    Ellen fut passionnée par Harry Potter et vers 12 ans, se plongea avec une passion démesurée dans les aventures des  orphelins Baudelaire

    Elle relit les tomes régulièrement, semble elle-même particulièrement imbibée d’histoires d’enfants sans parents.

    Ces histoires  ont toujours existé dans les contes traditionnels, repris plus tard dans les chefs d’œuvres de  Disney.

    Chaque enfant gère ses propres émotions, ses propres peurs, j’ai longtemps regardé des films tristes au cinéma, c’est fini.

    Pourtant je ne suis toujours pas prête à devenir orpheline, mais j’ai construit ma base, mon camp.

     

    Rose se blottit dans mes bras en disant «  je veux ma mère « 

  • La promenade scolaire

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    Tous les ans en juin ,à l’école primaire nous allions en promenade scolaire .

    Les circuits n’étaient pas très diversifiés, le premier : Dinan, St Malo et avec visite du barrage de la Rance ( ça ne m’intéressait pas du tout, je n’aime pas ce genre d’endroits, je n’en voyais aucunement l’utilité  ) et après midi au Mont st Michel.

    Deuxième circuit, la cathédrale de Coutances et le jardin des plantes, et les fonderies de Villedieu les Poêles, bourgade sans intérêt où j’ai enseigné durant un an plus tard .

    Ma mère nous tricotait des gilets qu’elle finissait au dernier moment, elle nous préparait un pique nique avec du cochon, (le mot porc est arrivé beaucoup plus tard dans mon vocabulaire ) des chips grasses, et en dessert, je ne sais plus ..

    Elle nous donnait un peu d’argent pour acheter un souvenir .

     

    Monsieur et madame Doisneau nous accompagnaient, deux classes, pas de parents, surtout pas, une trentaine de gamins dans le car à gérer, ce n’est pas un problème pour eux , instituteurs parfaitement expérimentés .

    Pas de glacière pour les pique nique, hop tout en vrac dans la soute du car, la chaîne du froid n’était pas à la mode à cette époque .

     

    Ce jour là, alors que la bonne humeur régnait dans le car, nous faisons une halte à Villedieu .

    Un gamin crie «  hé monsieur, Marina et Josette, elles sont pas là !!! « 

    Ah ! Panique, on a roulé 35 kms et il en manquait deux !

    (Avec le recul je trouve ça extraordinaire, ils ne nous comptaient pas )

     

    Ni une ni deux, le car rebrousse chemin, et nous voilà repartis à Coutances .

    Par quelle opération du st esprit, on a retrouvé les deux gamines bien délurées qui s’étaient offertes une petite promenade au parc.

    Sans réfléchir Madame Doisneau colla deux belles gifles à Marina et Josette et le maître sermonna les deux écervelées .

    Et le car reprit tranquillement le chemin en direction de Villedieu

     

    Aucun parent ne broncha, les maîtres avaient sans aucun problème assuré la sortie, deux pertes mais vite retrouvées .

    C’était l’époque où les procédures étaient hors de pensée des parents, l’époque où les enseignants avaient toujours raison

     

    J’ai acheté ce jour là comme d’habitude, une poupée de collection.

  • Un autre monde

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    Cet été là, il fallait détendre les enfants, et leur offrir à eux aussi, leur boom, leur soirée.

    Ils braillaient les « démons de minuit «  à longueur de journée, le tube de cet été 86 .

    Le soir venu, nous installons des spots de fortune dans ce château délabré, un bar avec du sirop, pas riche la colo, et les filles toutes folles passaient à la séance maquillage, les garçons passaient du gel dans leurs cheveux, beaucoup d’entre eux avaient une petite mèche à la nuque , c’était déjà un peu ringard, très populo ,ils portaient aussi une chemisette Hawaï et des shorts de footballeurs vert pétant , souvent beaucoup trop grands .

    J’aimais voir les enfants heureux, on avait plein d’énergie à leur donner

    Je n’aimais pas les animatrices, je les fuyais, je les trouvais démago, un peu pétasses.

    Je passais mes journées avec les animateurs, j’adorais leur compagnie, leurs rires, ils m’adulaient.

     Brutalement, une intro, un rythme, et nous voilà partis, comme des fous à danser, nos corps étaient électriques, on sautait, on se cognait les uns aux autres, les enfants virevoltaient autour de nous

    Antoine était comme fou, le rire explosant, Jean Philippe se lassait aller, et moi, je sortais enfin de ma carapace, j’immortalisais l’instant, c’était du pur bonheur, je n’attendais aucun baiser, pas de slow langoureux, rien, rien d’autre qu’un amusement excessif.

     Je rêvais réalité, ma réalité …m’alité..

     C’était l ‘époque de l’inconscience, le temps des non procéduriers, d’Indochine et de Madonna

    nous n’avions aucune crainte, aucune peur, nous vivions pacifiquement, généreusement .

    J’avais vingt ans, mes études étaient finies, j’étais bien, tellement bien là, avec eux

    Tellement bien loin des autres .

     Arnold dansait sur un titre de Dire Straits avec sensualité, ça me rendait dingue quand même..

    Et très vite, nous avons retrouvé notre place, notre rôle, surveillant, traquant les salles gosses, leurs bêtises. ..

     A chaque fois qu’elle entend l’intro, Rose est toute folle, elle aime, elle adore.. et moi, à chaque fois, je revis cet instant, jusqu’au jour de grâce, à un concert où la voix c’était celle de l’artiste, la vraie, j’étais toujours folle..

  • The boxer

    lycee_exterieur_arbres.jpgChloé m’avait invitée à dormir chez elle pour ce grand évènement

    Elle avait toujours cette chaleur là, sa chambre et sa salle de bain située tout en haut de la maison nous donnait une impression de grande liberté .

    Alors on c’était préparées, elle avait passé des heures à refaire son maquillage, moi pas trop, passé 5 jeans avant de trouver le bon, moi, j’avais peu de choix.

     

    Les sorties étaient très rares, 16 ans pourtant, l’éloignement, les kilomètres qui séparaient la toute petite maison de Cherbourg, je n’avais même pas besoin de demander à mon père de venir me chercher, il avait décrété que ce serait « non, «  par principe , ferme et définitif .

     

    Nous étions énervées à l’idée d’aller à cette  boom du lycée, on espérait de nouvelles rencontres, des beaux gosses, des baisers..

    Chloé m’avait emmenée à l’arrière de sa 50 .

    Le foyer était exigu

    Il était quasi impossible de se frayer un chemin, on se poussait pour avancer, la fumée de cigarette rendait l’air irrespirable, on avait l’habitude.

    Les choix de musique étaient les nôtres , celles que l’on écoutait en boucle , Mike Oldfield , Barclay James Harvest , Lynyrd Skynyrd, Crosby Still et Nash …

     

    C’était un lycée de baba cool, de penseurs que la vie valait le coup d’être bien vécue, j’adorais ces gens, jamais de violence, jamais de coups, rien que de la glandouille, de la musique..

     

    Nous dansions serrés les uns contre les autres, impossible de bouger, nos corps oscillaient au rythme de la musique, il faisait si chaud qu’il fallait s’aérer souvent, dans la cour.

    Deux voix, deux voix soudain ont envahi ma tête, comment peut on chanter comme ça ?

    Trop vite fini, il me fallait réécouter ça, très vite, c’est qui ? C’est quoi, je voulais vite m’isoler dans un coin, seule, ou avec d’autres et recommencer, écouter cette chanson.

     Il ne se passa rien, rien d’exaltant durant cette boom, juste une vague confirmation qu’enfin, les pires années étaient derrières, qu’un léger vent de liberté commençait à souffler

    Qu’il me fallait du temps pour dompter ce vilain corps qui me retenait bien enfermée .

    C’était juste un début, un bon début..

     

  • La grande boite de chocolats

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    Mes parents recevaient pour Noël une grande boite de  chocolats.

    Mon père recherchait  les chocolats à liqueur, ses favoris, souvent il croquait dedans et laisser tomber maladroitement le nectar, et disait « op ! « 

    Les derniers chocolats, au nougat, restaient, jusqu’au jour où il fallait bien que quelqu’un se dévoue.

    Au fond de la boite, il y avait une photo avec les différents parfums, mais c’était mal pensé, il fallait retourner la boite ou la mettre en l’air pour choisir, c’était énervant.

    On repérait les emballages colorés et brillants ;

    Je trouvais que la taille de la boite était démesurée par rapport à son contenu.

    Une fois vide, nous prenions le plastique brillant, et on le retournait pour jouer à la machine à écrire, quelle imagination !

     

    J’offre des chocolats pour les fêtes, mais je n’achète jamais de ces grandes boites.

    Je vais à la chocolaterie, nous avons  la chance d’en avoir une dans notre ville, elle est magnifique, bien éclairée, les chocolats sont raffinés.

    J’ai testé tous les parfums, les feuilletés, les carats, les mayottes, les palets  à l’orange, les truffes, les alcoolisés..

    Je prends mon panier, et je le  remplis avec plein de sachets, il n’y a pas d’emballage particulier, juste un sachet transparent.

    En 10 minutes j’ai fait mon choix, une quinzaine de sachets, je vais en caisse, la vendeuse me donne des sas brillants pour offrir.

     

    Mike travaille dans cette chocolaterie, il est charmant, et passionné,

    Un jour, il nous a apporté un grand sac de chocolats, pour son anniversaire, hum.. comme c’est gentil

    Quand nous le voyons, nous lui lançons un «  bon anniversaire Mike ! « 

    Et lui naïvement, « c’est pas mon anniversaire « 

     

    Oh ben mince alors..

     

    Mon père adore ces chocolats là, il vide le sachet dans une assiette, ses yeux  brillent..

    Cette année, j’en ai acheté aussi pour Jérôme, les enfants, et puis moi aussi alors …