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  • Bardé de diplôme

    PARQUET.jpg

    Il y a quelques années, je faisais un remplacement de quelques semaines dans une école au sud de Montbéliard

    Une jeune femme, suppléante  m’avait proposé de faire du covoiturage

    J’avais bien sûr accepté et pour me remercier, elle  nous avait  conviés Jérôme et moi, à dîner .

    Elle habitait dans un vieil appartement, avec son compagnon, vieux parquets et boiseries, un certain style .

    A notre arrivée, elle nous demanda, d’ôter nos chaussures, oui, vous avez bien lu et de mettre, des…patins, pas des patins à roulette, des patins, ces trucs qui glissent sous nos pieds..

    Stupéfaction, nous n’avons rien dit, mais, nous n’étions pas vraiment habitués à ce genre de rituel .

    L’appartement était meublé avec une salle à manger ancienne, et aux murs, on aurait pu y voir, des gravures, de vieilles reproductions.

    Non, aux murs, étaient joliment encadrés, les diplômes de Monsieur :

    -         le BEPC

    -         le Brevet de secourisme,

    -         et un autre titre, qui n’est pas resté gravé dans ma mémoire .

     

    Et bien, c’est honorifique, beau tableau de chasse..

    La soirée fut d’un triste, banalités, longueurs. L’homme parlait tout le temps, et de lui forcement, avec tous ces diplômes..

    En fin de soirée, après avoir repris nos chaussures, nous les avons quittés

    Et pour une fois, Jérôme et moi étions bien d’accord, nous ne donnerons pas suite à ce début de relation …

     

    Ah, avouez aussi que vous l’avez fait, ce dîner hasardeux, ou au bout de quelques minutes, vous êtes mal à l’aise, cherchez les conversations possibles, et pourtant j’ai du bagout.

     

    Il est parfois mal poli de ne pas donner suite, dois ton faire bonne figure, jouer l’hypocrisie,  faire » comme si « 

    Tout comme nos visiteurs de blogs, pas faciles parfois d’aller commenter sur un blog, qui au premier abord n’est pas votre univers

    Je me fixe des règles dans ces domaines, ne pas partir fâchée, ne pas m’obliger, rester courtoise .

    On ne peut pas être ami avec la terre entière .

     

    Par contre, les patins, tout de même …

     

     

     

  • Le sous pull

    sous pull.jpg

    Je suis née dans les seventies, ces fameuses années révolutionnaires où sévissaient les pat d’éph et les cols pelles à tarte.

    Je ne vous sortirai pas de vieilles photos, j’évoquerais juste un vêtement revenu en force dans les étals des boutiques, le sous pull.

    L’ambassadeur de ce vêtement basique, c’était le commandant Cousteau, il ne devait pas avoir bien chaud avec ça le navigateur de la Calypso, juste un bonnet rouge sur la tête, et le sous pull moulé voir greffé  au corps.

     

    Pour moi, porter ce truc moulant était un véritable calvaire

    Il fallait l’enfiler, je détestais la matière nylon qui me rendait prisonnière de mes mouvements, mais le pire c’était de l’enlever, mes cheveux s’électrifiaient, j’avais froid, parce que j’avais fini par y trouver un certain confort en fin de journée .

    Les sous pulls blancs ne le restaient pas longtemps, les hommes portaient des sous pulls qui s’usaient au contact de leur cou, à cause de leur barbe à peine poussée.

    Il y a avait des sous pulls bas de gamme qui boulochaient, une horreur, je ne vous  décris pas le tableau quand ils laissaient deviner la lingerie des filles qui en portaient, pire encore, celles qui n’avaient pas de lingerie, on pourrait trouver ça sexy, je trouvais ça immonde, quand en plus il y avait des rondeurs

    Avec l’ère du sous pull, est arrivée l’ère du pull tube

    Un pull tricoté en un seul morceau avec de la grosse laine, facile à faire, mais le résultat était conséquent, hideux …

     

    Les sous pulls sont redevenus tendance, pas pour moi, merci, j’ai donné !

     

    Alors que nous parlions de nos projets chantants de 2010 ; spectacle des années 70, mon ami Paul me dit qu’il espérait vivement que le sous pull soit notre costume de scène

    NON ! pas question, mettre cette enveloppe immonde dans une salle surchauffée sous des projecteurs avec une température de 40°, il faudra prévoir des engins perfectionnés pour éliminer les vapeurs toxiques qui émaneront sur scène, au risque de voir les pauvres spectateurs tourner  de l’œil

    Théodore, de grâce, je connais ton avis sur le sujet, si tu me lis, ne nous afflige pas de ce supplice qui pourrait mettre un terme définitif à ma carrière de chanteuse

    Par contre, je suis partante pour des tuniques à fleurs et des bottes à la Fugain, des bottes, mais c’est trop chaud aussi, allez pieds nus, ça va le faire hein ?

       source photo

    wikipedia.org/wiki/Sous-pull.

  • Rhumatismes (2)

     

    scalpel.jpgDeux  semaine plus tard, d’étranges taches rouges, des petits cratères apparaissent sur mes mains

    J’ai peur, c’est quoi ce truc ?

    Je suis obligée de retourner voir le Docteur H

    Je déteste consulter plusieurs fois de suite, j’ai l’impression d’user de son temps, d’être une patiente exclusive et insatisfaite

     

    Le Dr H est perplexe, il ne voit pas, ne connaît pas ces petites taches, j’ai peur, encore très peur..

    Il ironise, me met à l’aise, me demande si je le fais exprès, avec humour.

    Il a besoin de confirmer l’origine de ces signes et m’envoie d’urgence voir la dermatologue, une dame charmante que j’avais déjà vu pour  les enfants pour ôter des pustules attrapées à la piscine.

    Elle est perplexe elle aussi, ose un diagnostic. Je pense qu'il s'agit d'un érythème polymorphe (j'ai fait médecine dans une autre vie )mais elle préfère confirmation par une biopsie.

    Oh que je n’aime pas ce mot, vous allez analyser ?

    Elle m’explique qu’elle va prélever une tache, que le labo va l’analyser .

    Moi, je ne suis pas fière, je vais devoir attendre mes résultats . J'ai la phobie des résultats et autres bilans médicaux .

    Ca fait déjà un mois que je souffre de rhumatismes, et je vais devoir attendre encore

    Le printemps arrive, nous partons en Corse dans une semaine

    Elle me dit qu’il n’y a aucun souci pour ce voyage, qu’on fonction des  résultats, elle m’appellerait, et que je devais justement profiter de ce séjour pour m’aérer et me gaver du soleil.

    Elle fait une entaille à mon bras, et recoud, deux petits points à peine visibles.

    Elle m’indique que je dois,  en Corse, trouver une infirmière pour découdre ces deux points.

    J’étais loin d’imaginer l’épisode épique que j’allais vivre là bas..

     

  • Rhumatismes (1)

    bequilles.jpg

    En marchant dans la rue, je sens mes chevilles endolories, ça me gène pour avancer, mais je n’y prête pas trop attention

    Le lendemain d’étranges tâches rouges et gonflées apparaissent sur mes jambes, je ne vois pas ce que c’est, j’ai du mal à rester debout .

    J’ai mal, j’ai peur, je n’en parle pas, Jérôme n’y prête pas attention, il a décidé que j’étais hypocondriaque.

    Le lundi, j’ai toujours mal, j’ai de plus en plus peur, je vois le pire..

    Je consulte le Docteur H le mardi(Doug Ross étant retenu à Chicago ), il me rassure, il connaît cette pathologie, c’est un érythème noueux, ne l’a vue qu’une seule fois dans sa carrière médicale.

    Je craque, je pleure, je n’en peux plus, c’est trop ce que je vis à ce moment là, Anne, mon frère, je me vide..

    Il se montre rassurant, si rassurant le Dr H, m’explique que ces taches cachent une pathologie à dépister, sûrement rien de grave.

    Je fais des examens sanguins et j’attends avec une certaine angoisse les résultats ;

     

    Deux jours plus tard, le diagnostic tombe, j’ai attrapé  un streptocoque.

    Il faudra un traitement antibiotique sérieux.

    J’ai de plus en plus mal aux jambes, j’ai un rhumatisme articulaire aigu.

    Je suis rouillée comme une vieille femme de 90 ans, je monte l’escalier très péniblement, je pousse mon caddie pliée  en deux, je peux à peine porter Rose qui a 14 mois .

    Je suis coincée , cassée, je renonce à toute activité, j’avais entrepris avec passion d’illustrer un album écrit par Lily, tout s’arrête, enfin presque , toute activité créative , n’ayant pas perdu ma voix , je chante et je cause toujours ..

    Il n’y a pas grand chose à faire, quelques anti inflammatoires et laisser le temps ordonner les choses, je me console par l’apparition des premières fleurs du jardin en ce mois de février .

    Ma douleur n’est pas visible, un plâtre, des béquilles, c’est ostentatoire, on compatit, on vous aide, on vous plaint …j’aura peut être du prendre un accessoire de boiteuse .

    Là, rien, la vie continue, je fais face, j’ai besoin d’aide, je n’en ai aucune, les seule fois ou j’ai osé demander, visiblement je n’étais pas prioritaire..

    Pour la moitié moins, d’autres seraient assistés, j’ai l’habitude..

    Laissez-moi tranquille, ça va passer, je reste  vive, je ne  vais pas en mourir..

     

  • Le bleuet épinglé

    tirelire.jpg

    A la sortie de la messe, Henri vendait des petits bleuets à épingler sur la veste, au profit d’un familles des victimes de la première guerre.

    Je trouvais ça joli cette petite fleur en papier, fidèle au bleuet original .

    Les hommes l’épinglaient avec fierté comme s’ils venaient de recevoir la Légion d’honneur, mon père n’y avait pas droit, puisqu’il n’allait pas à la messe, sauf le 11 novembre avec les combattants d’Algérie .

     

    Je redoutais ces commémorations, ces chrysanthèmes et drapeaux, il se passait à ce moment quelque chose de morbide, je ne comprenais pas grand chose, mais j’étais mal à l’aise.

    Un jour, le fameux Bleuet de France, fut remplacé par un autocollant

    Oui, un vulgaire autocollant, paf, collé sur le veston,

    J’étais déçue, je trouvais que ça n’avait plus  d’allure..

    Ma mère conservait les bleuets dans des boites à rien, mais pas les autocollants .

    Mes parents, ne supportaient pas que nous vendions un quelconque billet de tombola, autocollant ou autre billet de bienfaisance .

    Il y avait à l’école des autocollants pour les associations de parents d’élèves  laïques, on en achetait  un, et on le collait sur notre vélo .

    Ils ne donnaient pas aux œuvres caritatives, sauf à la ligue contre le cancer,  parce que ma mère était sauvée , jusqu’au jour ou le scandale Crozmarie éclata au grand jour, j’ai cru que mon père ne s’en remettrait pas .

     

    Je n’aime pas non plus quand les enfants rapportent des billets de tombola de l’école

    Ça m’énerve, je me sens prise au piège, comme quand j’étais enfant, le maître nous incitait à vendre, nos parents nous l’interdisaient .

     

    J’ai donné longtemps à Médecins du monde, puis j’ai arrêté

    Avec mon groupe vocal, nous donnons régulièrement des spectacles pour des associations caritatives

    Je donne de l’énergie, du temps, ça me fait plaisir et je ne culpabilise pas …je ne culpabilise plus ..

     

  • Le marchand de chaussures

    FOURGON.jpg

    Il sortait sa tête par la fenêtre de sa fourgonnette et criait « vous faut y quelques chose ? »

     

    Ma mère râlait, elle  n’aimait pas quand le marchand de chaussures venait, elle n’aimait pas acheter chez lui

    Mais comme elle ne conduisait pas, elle n’avait pas le choix, il fallait chausser les enfants chaque saison .

    Alors l’un après l’autre, nous venions choisir une paire de chaussures, nous avions en général le choix entre un ou deux modèles, selon le prix

    Elle n’étaient  pas jolies, pas toujours confortables, je pensais que de toute façon porter des chaussures n’avait pas d’autre mission que de réchauffer les pieds .

    Je me souviens que dans la fourgonnette ça sentait le cuir, il y avait un tout petit couloir central, et autour de nous des tas de boites en carton les unes sur les autres, il semblait bien les connaître, aucun modèle n’était exposé, il devait les ranger par taille .

    Je n’aimais pas essayer des chaussures, une  seule fois j’ai eu une paire de très jolies bottes

    Au lycée, j’achetais mes chaussures toute seule, je voyais de modèles en vitrine, trop chères, alors j’optais pour de banales bottines noires

    J’ai toujours eu une mauvaise démarche, on me le disait, mais personne n’a jamais rien fait, j’usais mes chaussures sur le côté, c’est encore le cas .

     

    Pendant longtemps je n’ai accordé aucun plaisir aux chaussures, et depuis quelques années, je les choisi, je les bichonne, je les range dans des boites à chaque saison .

    J’ai une paire de bottes très fines, magnifiques, des chaussures basses  élégantes, des babies noires, une paire de Converse grise, des sandales, et des chaussures légères pour l’été, deux paires de chaussures, noire, blanche pour les spectacles .

    Je ne porte jamais de talons, j’ai essayé, je n’y arrive pas ..

    Marcher avec des patins, rollers, skis ou autre accessoire de glissage est absolument impossible pour moi, j’ai l’impression que la terre va se dérober sous mes pieds, je déchausse et je rejette l’idée .

     

    Je n’achète pas de chaussures quand je n ’en ai pas besoin .

    J’aime regarder les modèles pour enfants, mais je ne fais jamais de folies pour eux. Les couleurs, les formes, lacets, scratch, fermetures, plein de diversités aujourd’hui

    Peut un jour, des chaussures jetables …

     

    Je pense que depuis longtemps le marchand de chaussures est en  retraite ...il a certainement gardé plein de modèles de ces années là ..

     

  • Le parc (2)

     

    Quelques mois plus tard, nous nous retrouvons dans ce même parc, le soleil tente vainement de nous réchauffer .

    Je suis transie, meurtrie, mes yeux se brouillent, les larmes n’ont cesser de couler durant le trajet, je n’arrivais même pas à parler, dire quoi que ce soit

    Le père de Anne me tend les mains, il me dit des choses réconfortantes, il essaye de trouver aussi le peu de mots pour gommer sa peine, impossible, juste se sentir les uns les autres, se donner des gestes d’amour, trouver auprès d’elle la force..

    Je m’avance entourée de ceux qui l’aiment

    Je m’approche auprès de mon amie, la sœur de Jérôme me tient la main

    Anne  est belle, son visage n’est pas marqué par la souffrance, elle repose dans ce lieu, sereine et enfin soulagée.

    Ses cheveux commençaient à repousser, je me remémore nos plaisanteries à ce sujet, je lui avais conseillé de les laisser très longs et de se teindre en blonde

    J’effleure son foulard, je le saisis, je n’arrive pas à prier, je la regarde, je suis là, auprès d’elle.

    J’aurais besoin d’être isolée, une musique douce berce ma douleur .

    Elle aimait chanter, je chanterai pour elle, encore et encore ..

    Je réalise que ce sera notre dernier rendez-vous, je ne veux pas penser aux funérailles, j’irai mais ce qui compte encore c’est de la voir, de me tenir à ses côtés

    Jérôme ne peut pas rester, il n’accepte pas, il ne peut  pas

    Je l’accompagne, je lui dis au revoir …à mon amie

     

    Nous avons tellement reparlé de ce moment, essayant de savoir si elle avait parlé de sa mort

    Elle en avait parlé dans ce parc, c’était là qu’elle allait se ressourcer entre les traitements, c’est certainement là qu’elle avait pu en parler

    La tendre complicité, les rires, tout ce qui m’a unit à elle, m’ont aussi scellée à ses proches

    J’aime Lorenzo comme un frère, j’aime Nath comme une sœur .

    Nous sommes liés tous, fortement liés par une femme, une mère qui a semé dans cette vie, la sienne, une avalanche d’amour et de tendresse.

     

    Il n’est pas un jour ou je ne pense pas à elle ,depuis déjà bientôt trois ans ..

  • Le parc (1)

    chemin.jpgElle remonte sans cesse son bandana, serre son col, refait les mêmes gestes répétitifs .

    Nous marchons dans le parc, Lorenzo parle avec Jérôme, les garçons font du vélo .

    Anne aime bien se balader dans ce parc appartenant aux  Frères situé tout près de sa maison .

    Elle a peur de prendre froid, pourtant nous sommes en mai, un rayon de soleil nous réchauffe, un peu d’air tout de même

    Une banale infection repoussera la date de la greffe, Anne n’a plus le choix, elle doit affronter ces soins intensifs, longs et pénibles, la chimio qui fait vomir, qui l’assomme, l’isolement, les angoisses..

    Nous parlons de choses et d’autres, mais à tout moment tout nous ramène à la maladie, l’avenir, les enfants

    Le vent souffle sur nos têtes, elle a peur d’attraper froid..

    En parlant des enfants, de Lorenzo, elle me dit, « tu comprends, je ne peux pas les laisser « 

    Les laisser, dans sa tête ce n’est pas pour quelques jours, c’est de son départ qu’elle parle, partir, les laisser ses amours comme elle les appelle..

    Je suis démunie, je ne peux pas lui dire, « non,Anne, tu vas vaincre cette merde de leucémie « 

    Je ne peux pas lui dire « …peut être que tu vas partir « 

    Cette idée, cette mort est tout  simplement irréelle, impensable et pourtant probable.

    Elle me renvoie à la mienne, mes enfants sans leur mère, pas possible, impossible, on ne peut pas partir, les laisser .

    Nous continuons, je marche auprès d’elle, je ne la quitte pas …

    Rose fait une colère, je laisse son père s’en occuper

     

    Au retour, nous nous quittons souriants, je l’embrasse mon amie, je lui dis encore et encore qu’elle doit s’accrocher, elle le sait..

    , je lui  promets d’aller la voir après la greffe en  chambre stérile en juillet .

     

  • Les produits révolutionnaires des seventies

    tang.jpg

    Mes parents faisaient très peu de courses, nous vivions à 5, ils achetaient très peu de viande, du bœuf seulement, un peu de poisson, jamais de légumes, peu de laitages, des fruits et le nécessaire en denrées de base .

    Ils élevaient  de la volaille, des moutons, des cochons et nous avions dans nos assiettes de délicieux plats de  viandes, cuits très simplement mais succulents

    Pour les légumes c’était pareil, le jardin abondait de salade, haricots, carottes … soupe tous les soirs, toujours la même !

    Nous avons toujours bien mangé, aimé manger, mes parents étaient de vrais producteurs bio et n’avaient pas l’intention de se laisser avoir par cette société de consommation fleurissante des années 70

     

    Quand la purée Mousline est arrivée dans les foyers, c’était un blasphème, nous n’en avons jamais goûté, à croire que ça nous resterait collée au palais .

    Par contre, un jour, ma mère a craqué pour le Tang .

    Cette fameuse boisson en poudre que l’on mettait avec de l’eau pour obtenir un mélange, sucré, coloré mais pas bon du tout

    Ce fut la première et dernière fois

     

    Plus tard, ce fut le tour des Danerolles de faire une tentative d’intrusion chez nous .

    Le principe : des croissants à rouler et à cuire soi même au four, c’était degueulasse, ça n’a pas fait long feu comme concept, c’était élastique, sans goût, mais ces nouveautés avaient tout de même l’avantage d’alimenter les conversations des femmes qui se retrouvaient au réunions Tupperwarre ou Avon, la belle époque de la prêtresse radiophonique Ménie Grégoire

    Un autre souvenir, des bonbons, tous petits en sachets qui explosaient dans la bouche, au début c’était drôle mais on s’en est vite lassé .

     

    J’aurais du ma méfier des produits et plats cuisiniers pour ménagères paresseuses, j’ai acheté un couscous G..it et voilà que je dois le rapporter, il risque que de m’exploser à la figure à l’ouverture, merguez et pois chiches dans les cheveux, c’est classe (ils l’ont dit à la télé )

    Ah le progrès!

     

     

    Je ne resiste pas à rajouter des pubs ringardes des années 70 , pour ceux qui n'étaient pas nés , et pour ceux qui ont connu cette époque de l'inconscience ou les mères , savaient faire des heureux , et les enfants savaient manifester leur joie !

     

    Pour la purée , allez voir par

    Et pour la poudre à l’orange  ,c’est ici

    Si vous en trouvez d’autres , je suis preneuse

     

     

     

     

  • Le mari de Barbie

    KEN.jpg

    Comme beaucoup de fillettes, j’avais une Barbie, une vraie, américaine, blonde et tout le reste..

    Elle vivait en colocation avec sa copine, une poupée mannequin, bas de gamme, achetée à St Jouvin , pas très jolie, ses jambes ne se pliaient pas, un vrai bâton.

    Je feuilletais les dernières pages du catalogue de la Re… e, j’adorais ça, les jouets.

    Je voyais des habits, des accessoires  de poupée, et un homme, oui un homme mannequin .

    Je me dis alors qu’il était temps de marier Barbie, ou plutôt, mon enfance commençant à s’envoler, l’idée inconsciente de trouver le grand amour commençait à germer ; j’avais 11 ans peut être .

    Avec l’accord de ma mère, je commandais ce beau mâle pour ma Barbie

    J’étais très énervée, ce serait la surprise.

     

    Quand j’ai ouvert le colis, j’ai découvert l’athlète, il était..

    moche ,affreux , hideux , beuh .. je n’osais même pas le présenter à Barbie

    Ses cheveux ressemblaient à un paillasson, il avait un sourire d’animateur de shows ringard, un regard pas plus honnête que ça, des articulations à la Big Jim et sous son smoking mal taillé , il n’avait pas de slip !

     

    Horreur, nous avons vite fait de lui en tricoté un, ainsi qu’un pull tube .

    Qui se souvient des pulls tubes, tricotés en un seul morceau très en vogue dans les années 75 ?

    La pauvre Barbie eu du mal a convoler avec l’homme, un mariage forcé me dirait vous, pas faux ;

     

    La coloc n’a jamais renoncé à sa copine, ils ont fait ménage à trois .

     

    J’ai tout de même conservé l’homme mannequin, promis je  prendrai des photos quand je retournerai chez mes parents

    Le Playboy est resté intact, je n’ai jamais plus commandé à la Red…e, surtout pas mon mari.

  • Le même jour

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    Dans ce petit village normand, il y a  dix sept ans, ils avaient réuni leurs amis, leur famille proche , parce qu’elle avait juré qu’elle n’inviterai pas ses oncles et tantes .

    Eugénie, Léo et Louis avaient accepté d’être autour d’eux

    Le vent, le soleil, le froid, la fête, qui se prolongea trois jours …

     

    Dans un village breton, il y a dix sept ans, ils avaient eux aussi réuni leurs familles, leurs proches .

    Chansons , musique , c’est leur passion commune qui les anime , alors ils sont bien entourés .

    Avec  ce vent marin, dans  ce site splendide, la fête avait aussi duré longtemps, profitant du pont du 11 novembre.

     

    Dix sept ans de vie ensemble, des enfants, des déménagements, de nouveaux postes, de nouvelles rencontres …

     

    Un jour les deux couples se sont croisés, le hasard , la surprise de découvrir qu’ils avaient vécu , la même chose , le même jour .

     

    C’est  si rare de se marier au mois de novembre, pas de dos nus, pas de fleurs, de cocktail à l’ombre des palmiers, pas de glaçons, pas de ventilateurs..

    Mais plein de chaleur ..tout plein de bonheur .

     

    Jeanne et Jérôme , Solène et Théodore vont trinquer encore , à la mémoire de Montand ..

     

     

     

  • Dans de beaux draps

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    Se glisser dans des draps tous propres, frais, à l’odeur de la lessive de la  maison, provoque une sensation de bien être..

    Je me souviens des gros draps blancs et épais de l’enfance

    Le samedi, ils étaient changés, ils étaient souvent froids, humides même .

    Avant de monter nous coucher, nous prenions chacun une brique, une vraie brique qui avait chauffé dans la cuisinière à bois et la glissions au fond du lit .

    Au début, elle était trop chaude pour y mettre les pieds, , enveloppée dans un vieux morceau de drap, elle réchauffait , puis au matin, c’était désagréable de se frotter contre cet objet si rude et lourd, froid..

    Ma grand-mère, toujours au top de la technique, avait acheté une couverture chauffante électrique, elle ne l’a jamais utilisée.

     

    Nous avons tous des housses légères et assorties aux décors des chambres .

    Les housses de couette, c’est pénible à changer, c’est très physique, il faut faire preuve de stratégie et de grands gestes afin de parvenir au résultat final, pas de plis, un lit parfait .

    Les enfants m’aident à changer les draps, je le fais à des moments ou ils sont là

    J’aime sécher les housses et les draps dehors, il faut de la place, du soleil, et du vent .

    Les remettre le jour même dans les lits, si possible ;

    Il y a quelque chose qui m’énerve, c’est que systématiquement, le housse de couette, au lavage, se  remplit du reste du linge qui l’accompagne, ça fait une grosse boule, ça m’énerve et bien sur, il arrive que des petits vêtements restent prisonniers, d’où une explication de la disparition des chaussettes orphelines .

     

    Je n’aime pas les housses de couette d’enfants avec des personnages de dessins animés, ou autre Barbie, Dora ou Superman …

    Les housses doivent être solides, colorées mais pas trop, et pour nous, je les choisi, unies, marron, ou ivoire, afin d’y trouver paix et sérenité au moment ou je me glisse dedans …

     

    Les draps en lin d’autrefois étaient très lourds à manipuler mouillés, surtout quand les machines à laver n’étaient pas encore arrivées dans les maisons, quelle corvée..

     

     

     

     

  • Les anniversaires

    bougie.jpg

    De novembre en février, nous entrons dans la période des anniversaires

    Mes enfants sont nés durant cette trève hivernale, profitant de l’automne pour hiberner, hors de question d’accoucher au printemps ou pire encore l’été.

     

    Enfant, j’adorais le jour de mon anniversaire, comme tout le monde certainement, à la seule différence, c’est que je n’ai aucun souvenir de ce qui se passait ce jour là

    Je recevais une carte, un petit cadeau (pyjama, des chaussons, un accessoire,) je ne me souviens pas d’avoir soufflé des bougies, ni gâteau ni surprise ( rangez vos kleenex, je m’en suis remise..)..

    C’était un jour que j’attendais, c’est tout, pourtant un jour bien ordinaire, la simple inscription sur le calendrier, suffisait à me rendre heureuse, j’attendais, j’espérais peut être …de l’inattendu

      Ma mère me donnait un peu d’argent adolescente, elle  m’avait offert  un collier en ivoire pour mes 18 ans, qui me valu une leçon de morale  de la part de Rose quelques années plus tard

     

    Mon frère et moi, on se faisait des cadeaux, c’était un beau moment.

    Plus tard, mes amis lycéens ne rataient pas ce jour, un petit geste, une collecte.

    Et puis pendant des années, ce jour est redevenu un jour ordinaire, un appel téléphonique au mieux, les cartes se sont faites de plus en plus rares.

    En vieillissant, j’ai pris plaisir à fêter les anniversaires des autres, à trouver un petit cadeau, envoyer une carte, organiser des fêtes surprises

     

    Je gâte mes enfants de manière excessive pour leur anniversaire.

    Toute l’année, je collecte des choses, je les range dans  une boite en carton tout en haut de mon placard, une boite par enfant

    Ils découvrent le jour J des tas de paquets colorés, je leur offre de prolonger le moment, ce délicieux moment de l’objet dissimulé, caché dans un emballage brillant, plein de flon flon..

    Nous nous regroupons dans le salon la nuit tombée, nous n’invitons personne, lumière éteinte et musique à tue tête, l’enfant descend, tout énervé dans l’obscurité, souffle ses bougies, et ouvre tous les petits trésors..

    Jérôme dit qu’il y en a trop, je ne peux pas faire autrement, je ne culpabilise pas, ils reçoivent, un livre, un DVD, un jouet, un animal en figurine, des tas de trucs trouvés, amassés..

    Tout le monde est heureux, nous  mangeons  le gâteau au chocolat, il y a des papiers partout, c’est bien, mes enfants ne réclament rien, ils aiment les surprises, ils ne sont jamais déçus..

     

    Enfin, oseraient ils l'avouer ?

     

     

     

  • L'aigle noir

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    Il était déjà tard, peut être une heure du matin, l’équipe d’animation avait préparé la journée du lendemain, mangé un peu, alors comme tous les soirs, je rejoignais Arnold dans son bureau

    C’était le deuxième été, une deuxième colo avec, lui, il était directeur et il m’avait demandé d’être  adjointe

    Depuis le premier entretien , nous nous sommes rapprochés, nous ne nous quittons plus, passons des heures, une fois les enfants endormis, à parler, travailler aussi, divaguer..

     

    Arnold adorait danser, j’adorais chanter, nous aurions pu créer une comédie musicale

    Nous avions proposé aux enfants, l’été précédent, un atelier d’expression corporelle

    Arnold avait crée une  chorégraphie sur la chanson de Barbara « l’aigle noir « ces enfants plutôt rebelles et violents avaient trouvé plein de douceur et de grâce, à notre étonnement d’ailleurs.

     

    A St Auban, la chaleur est  tombée un peu

    Arnold sort un vinyle de Barbara, nous écoutons la chanson, et il me demande de danser avec lui, de refaire cette chorégraphie restée encore dans notre tête .

    J’accepte avec émotion, il est déjà tard, lasse je l’accompagne dans la grande salle d’activités, vide, enfin silencieuse

    Il apporte un électrophone, lance le disque et commence la danse Les gestes sont d’une douceur inouïe, il règne une grande tendresse, ses mains sont douces, ses doigts effleurent  les miens, je sens son odeur, son parfum, celui qui restera gravé si longtemps

    Il n’y avait rien de plus délicieux , un tourbillon, la grâce …

    Comme avant, dans mes rêves d'enfant,
    Pour cueillir en tremblant,
    Des étoiles, des étoiles…

    J’aurais aimé prolongé cet instant 

    Je me suis longtemps remémoré cette relation si sensuelle si tendre , si douce ..

     Depuis ce jour , mon corps fut scellé , vissé à ma tête , une autre personne faisait surface , j’avais rompu définitivement avec un héritage fait de moqueries , d’abaissements et d’humiliations .

    J’avais mes propres ailes ..

     

  • Jeanne à la télé

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    Je glisse une cassette dans le magnétoscope

    Je vous avais dit que ma belle-famille adorait les jeux alors Jade, la sœur de Jérôme a une fois de plus franchi le pas de rentrer dans la télévision.

    Elle est très à l’aise dans ce genre de prestation, comme si les animateurs étaient de bons copains, elle se concentre, gagne et se prend véritablement au jeu.

    Elle officie depuis deux jours, sur ce fameux jeu dont je vous avais déjà parlé  ici.

    Avec ma curiosité maladive, j’ai moi aussi franchi le pas d’aller à la télévision, non pas pour faire un jeu, trop nulle, ni pour déballer ma vie au grand jour, et faire pleurer dans les chaumières dans des émissions de talk show.

    J’y suis allée pour voir, dans le public, il y a quelques années de ça , voir tout simplement , l’autre face du miroir (j’adore ces expressions à deux balles !)

     

    Première étape

    Une émission en direct, sur Canal +, accueil courtois, on s'installe, Jérôme et mon frère  où bon nous semble devant ou derrière les caméras, la surprise fut de taille tout de même quand nous avons vu débarquer sur le plateau, notre ancien maire, venu prendre positions sur le conflit des routiers..

     

    Deuxième étape

    la Maison de Radio France, une émission animée par un animateur qui sévit depuis des années dans un programme dit de société, limite racoleur et voyeuriste.

    En entrant dans le studio, il était déjà au moins 21 h,  accueil peu courtois par des hôtesses pimbêches qui nous plaçaient à leur bon vouloir, grosses poitrines et décolletés devant, allant même le culot de séparer les couples, les amis venus en bande..

    Croyez moi , j’avais vite fait d’occuper les rangs de fond ..

    Ça râlait, sifflait, l’ambiance était détestable

    L’animateur arrive, pas de bonjour, il se la joue, l’émission est longue et rasoir..

    En milieu de soirée, nous sommes éjectés du plateau pour la pause, l’ambiance n’est pas bonne du tout, je me souviens que nous avions quitté le studio vers 1h du matin, quel courage …

     

    Troisième étape 

    Pour ses 10 ans, j’ai fait la surprise à Ellen de l’emmener sur un plateau de télévision (nous avions été reçus comme des rois dans l’immense loft que Gordon occupait à l’époque )

    Tout le problème était de trouver une émission, pas trop vulgaire, qu’elle connaissait, et qui acceptait les enfants dans le public

    Après avoir insisté, nous avons obtenu une réservation pour l’enregistrement d’une émission de divertissement qui passait en quotidien

    Ellen était un peu impressionnée, nous avions été particulièrement bien accueillis par les chroniqueurs, le personnel, les hôtesses

    Les cameramen, les décors, éclairages, l’homme qui fait applaudir. un orchestre bien calé, un monde loin du notre et pourtant bien présent dans notre quotidien, et ramène ce mythe du petit écran bien à sa place

    Il y a quand même des tas d’émissions, même payée, j’aurais du mal à les faire..

     

    Jade a gagné, des euros, des jeux, un WE famille, elle est revenue ravie, bravo !!