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Anecdotes d'hier et d'aujourd'hui - Page 155

  • Madame L

    Nous avions ,mon frère et moi , une professeur de Français au collège assez particulière .

    Elle était souvent très maquillée, portait un manteau de fourrure, très odorant (je me demandais si la bête était vraiment morte ) distinguée, tirée à quatre épingles, jamais vulgaire.

    Elle était surtout passionnée de littérature et ça me plaisait, je buvais ses paroles, l’écoutais comme une prêtresse, moi qui n’avais comme lecture à la maison l’exclusivité  du catalogue de la Redoute, Clair Foyer, et Télé poche.

    Elle possédait de très beaux stylos plumes que j’admirais et surtout une belle écriture, très régulière, raffinée et élégante . Elle nous aimait beaucoup, nous donnions des petits surnoms, et n’eu jamais de mots désagréables à notre égard.

    En classe de 5 eme, elle nous proposa de participer à la création d’une petite pièce de théâtre inspirée de quelques scènes de Poil de Carotte, de Jules Renard.

    Nous étions partants, restait le problème des transports en cas d’éventuelles répétitions.

    Un mercredi matin, ma mère n’ayant pas le permis de conduire, nous avons du prendre nos vélos pour retrouver le père d’un élève, a quelques kilomètres de chez nous. C’était un breton soixante huitard, artiste peintre, il nous embarqua dans une vieille 4L et nous ramena en fin de matinée.

      Nous incarnions les personnages de Monsieur et Madame Lepic, je n’étais pas à l’aise du tout à jouer la comédie, ça ne me parlait pas , j’étais très complexée, je n’osais pas regarder les gens ( ça a bien changé depuis, je ne fatigue pas de la scène aujourd’hui.)

    Il nous fallu trouver des costumes, qui nous furent prêtés mais je pense que le plus extraordinaire, fut ce soir là, la présence de mes parents, venus à la représentation.

    C’est, je pense ,une des rares fois ou ils sont venus au collège, ils ont rencontré Madame L, notre professeur, qui les mit à l’aise, leur fit des compliments sur leurs enfants.

    Mes parents se faisaient une frayeur de rencontrer les enseignants, ils ne se sentaient pas à la hauteur de parler avec eux, avaient le sentiment d’être perçus comme des classes inférieures, mêlant le monde ouvrier et agricole.

    Ma mère n’est jamais venue au lycée non plus, mais étrangement elle a retrouvé quelques années plus tard, Madame L.

  • quand les choses s'incrustent et restent

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    Profitant de la hauteur des plafonds, j’avais créé un mobile pour la cuisine composé d’éléments en inox miniatures, louches, écumoires, coquetiers, assorti à ma bouilloire de Graves.Cette déco insolite avait un grand succès, je le nettoyais de temps en autre, jusqu’au jour ou je me rendis compte que la graisse et la poussière avait pris le dessus et je devais me résoudre à l’ôter (trop de travail pour le rendre propre et luisant )

    J’observe alors que dans les pièces, des choses sont posées un jour et restent, se dégradent souvent, perdent leur fraîcheur mais étant liées à quelqu’un, un évènement il est parfois impensable de les expulser..

    Prenons ce flacon de parfum, offert il y a quinze ans pour notre chéri ; on l’a économisé au début, il fallait le garder longtemps, il a pris une couleur jaunâtre et l’odeur a tourné, il est devenu immonde, mais il trône encore fièrement sur l’étagère de la salle de bain, il ne sera jamais porté, mais il est là.. Regardez bien, il y a toujours un flacon fossile dans les maisons, parfois même, il n’existe plus ce parfum..

    Dans les cuisines, les dessins rapportés par les enfants, collés au mur, on le retrouve dans les cabinets des médecins, ils sont figés longtemps, on ose pas, on ne pense plus à les enlever malgré la couleur passée. La progéniture qui aurait bientôt 32 ans..

    Je ne vous parle pas des bouquets de fleurs artificielles ou séchées, souvent chez les grands-mères, poussiéreuses mais toujours là, parce que donnée par la fille, cadeau des 60 ans …

    Les petits souvenirs collectes, offerts par les enfants à la fête des mères, rapportés de colonie de vacances, s’incrustent longtemps dans les familles défiant le swiffer ou le plumeau

    Que dire des films vidéo et des nombreuses cassettes enregistrées, ces films qu’on a aimé, rediffusés déjà 20 fois à la télévision, mais non, on efface pas, on garde, dès fois que …

    Et ces livres de déco, de voyages, ouverts une fois ou deux, puis prenant racine dans la bibliothèque sûrs et certains d’y rester jusqu’au prochain déménagement, ou la ils seront peut être stockés au grenier dans un carton.

    Des cadres de photos de jaunies, des reproductions encadrées, et bientôt avec toutes les tendances déco, on trouvera dans les maisons des stickers décollés, des guirlandes lumineuses qui n’éclairent plus, et pourquoi pas un Minitel, un pot à crayon avec plein de crayons qui n’écrivent plus depuis 20 ans, un chéquier en francs, un calendrier 2006.

    J’aime observer ces traces du temps qui passe, je n’aime pas trop cette idée de tout nettoyer, aseptiser, ne pas laisser les empreintes de ceux et celles qui ont donné, offert ou reçu.

     Dans quelques semaines, je referai mon mobile en inox, tout beau, tout propre, lui redonnera un toit pour danser, le prierai de ne pas emmêler ses fils pour lui assurer une longue vie. 

     
  • 1000

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    Ce blog  vient de recevoir le millème commentaire. C’est peu, c’est beaucoup, peu importe, ce qui compte c’est tous ces petits mots échangés qui font vivre ce blog.

    Je pense que sans  ce retour, mon  blog ne vivrait  pas, tout au moins pas de la même manière.

    En le créant  , je ne voulais pas dévoiler trop de détails, sur mon travail, ma situation géographique et puis en avançant j’ai compris que c’était une histoire, des histoires qui avaient un lien et que les lecteurs se reconnaissaient par des lieux et  des situations.

    Merci à vous tous pour vos commentaires, amis proches, mon frère, ma sœur, Maggie, Lorenzo, Patricia, Basile, Maria, Christina, Eugénie, Camille   …(ça fait un peu pompeux et officiel tout ça ..)

    Merci mystérieux blogueurs qui je dois le dire, ne sont plus vraiment des inconnus à présent : Marc , Nina , Gwen ,Louise , Cécile ,Barbie ,Chicorée ,Jean Pierre , Cigale ,Fay ,Justine ,Mamienne ,Elisabeth ,Dana , Sarmentanne ,Corinne ,Uhsn,Franck ,Mr Café ,Marie ,Fée Clochette …

      Les accrocs, les occasionnels, les fidèles, si vous aviez retenu une note, un post qui vous a marqué savez vous  lequel ? 

    Et les autres, ceux qui viennent de temps en temps, ceux qui viennent régulièrement, c’est l’occasion , peut être , aujourd’hui de  franchir le pas, laisser chez Jeanne, un petit mot de votre passage, ça me ferait grand plaisir.

      Je ne pensais pas tenir à ce rythme là, mais j’avoue que depuis 8 mois, les anecdotes et surtout votre passage m’a plongée dans un nouveau monde, celui de la blogosphère et je n’ai pas du tout envie d’en sortir.
  • le malheur des uns fait le bonheur des autres ...

    Nous entrons dans le hall du Cinéville en courant un peu avec Mark et Jérôme, nous avons opté pour la grand messe de l’humour et de la comédie bien française « les ch’tis « 

    Nous sommes garés un peu loin, la séance va commencer..

    Une femme l’air amusé jette en l’air « c’est pas la peine de courir, c’est complet, y’a à plus de places !« 

    J’imagine que cette femme est bien déçue d’avoir fait le déplacement pour rien, elle prend alors un malin plaisir à rester dans le hall et se réjouis que plein de gens seront eux aussi victime du même sort qu’elle..

    En quelque sorte, elle se réjoui du malheur des autres …

    Avouez que vous avez comme moi été témoins de voir des gens se réjouir du malheur des autres …

      A un demandeur d’emploi, certains trouvent un malin plaisir à demander avec une certaine condescendance : « alors tu n’as toujours pas retrouvé de travail ? «  tout en pensant, »de toute façon tous les chômeurs sont des fainéants et ils ont qu’à se bouger un peu, ils bosseront comme tout le monde « .Mépris ,regard hautain … 

    Dans les écoles, certaines mères aiment s’apitoyer avec délice sur le sort d’une famille défavorisée. Avec des expressions bien connues « c’est des pauvres gens «  « il est pas méchant «  , « ça fait pitié de voir ça «  , « ils ont pas les moyens «  .

    Elles aimeraient faire acte de charité mais comment ?

    On ne va quand même pas leur donner des vêtements, non, les pauvres ne peuvent pas s’habiller dans les marques, même usagées.

    Les inviter à l’anniversaire du petit dernier, non quand même pas …ils auraient pas les moyens de nous recevoir, ça serait gênant pour eux..

    Elles font partie en général des poussez vous j'arrive . et profitent encore du moment pour étaler leur argent, leur situation. leur moijem’occupebiendemesenfants.

    Je ne vous parle pas des gens qui rodent autour du veuf ou de la veuve.

    Se croient obligés de donner de leur personne dans le malheur, pleurent bien fort le jour des funérailles et disparaissent aussi vite, laissant quelque peut la personne seule se reconstruire, sans jamais prendre le temps d’envoyer un petit mot, un coup de fil, même pour la bonne année..

      A regarder la télé réalité, les spectateurs aiment à se réjouir de la naïveté, la bêtise des gens. Ils se réjouissent de les voir s’enfoncer, être humiliés par un jury qui est là pour écraser..

    C’est le cas dans la Nouvelle Star, les recalés, les casseroles, on aime regarder on boucle des images, des voix qui se vautrent.alors que même un entretien avec son supérieur nous ferait flipper..

      Vous en connaissez, sûrement, avouons qu’à un moment donné, on a trouvé un léger plaisir à voir un de ses copains échouer à un examen (il avait qu’à bosser un peu plus )

    Voir une rivale se faire plaquer pour un de vos ex ( vengeance ! elle l’a bien cherché )

    Se réjouir de l’expulsion de voisins  (avec tout le bruit qu’ils faisaient, ça devait finir comme ça )

    Oui le malheur des autres ravit le cœur des uns..

     

    Mais ce qu’elle ignore cette brave femme, c’est que je suis allée chercher mes places deux avant la séance et que contrairement à elle,, ce soir nous irons voir « les Ch’tis.." » et toc !

  • Spacialité

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    Pouvez vous me dire pourquoi, lorsqu’un établissement scolaire organise une porte ouverte, les parents qui accompagnent, s’agglutinent devant la porte et osent à peine rentrer dans la salle de classe ?

     

    Pouvez me dire pourquoi les gens qui s’installent au cinéma se barricadent en posant leurs manteaux à gauche et à droite de leur siège. On sent mauvais, ils ne supportent pas les autres ??

      Pouvez vous me dire pourquoi, quand on organise un stage, les participants reprennent systématiquement les mêmes places que le celles occupées le premier jour ? ( ça m’arrange pour repérer les visages et les noms ) 

    Pouvez vous m’expliquer pourquoi, lorsqu’il y a un concert, une conférence, un meeting, il reste toujours 3 ou 4 places de parking  inoccupées devant les marches de la Salle Polyvalente, place de Hercé alors que des centaines de voitures sont garées de manière anarchique dans toutes les rues des alentours ?

      Pouvez vous me dire comment ce fait il qu’à toutes les réunions de parents d’élèves, personne n’ose occuper le premier rang ? 

    Pouvez vous supporter de vous trouver seul sur une plage sur un rayon de 200 mètres carré et que justement un plagiste pose sa serviette à trois mètres de la votre ? Besoin de causer, de contacts, d’être rassuré…

      Un problème de spatialité pour certains, la peur d’être vu pour d’autres, l’angoisse de l’autorité, la tranquillité, l’insociabilité, je ne sais pas, c’est étrange ces petits comportements individuels et collectifs.
  • Le prof de musique

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    Au collège, nous avions cours de musique dans un bâtiment préfabriqué, isolé des autres, très bruyant, parquet en bois, murs en carton, vous voyez le genre, typiquement monté en deux jours dans les années 75.

    Notre professeur était ravagé, cinglé. Il ne donnait aucun cours, il n’y avait pas de quoi s’asseoir dans cette salle, on s’installait par terre et on faisait ce qu’on voulait.

    La plupart des élèves faisaient leurs devoirs dans un capharnaüm indescriptible, un piano posé dans un coin, acceptait les gammes d’un l’élève déjà initié, mon frère parfois, le prof s’assoyait là, et il s’occupait de cet élève, s’il le voulait..

    Puis comme un fou, il saisissait son violon et son archer et jouait un morceau de folk ou de musique traditionnelle.

    Ce prof, monsieur P, piquait parfois des colères épouvantables, sans prévenir, il devenait violent, s’en prenait à n’importe qui, c’était déconcertant de vivre un tel paradoxe.

    Certains tapaient sur des percutions, d’autres chahutaient, se battaient, c’était infernal.

    Je n’ai pas souvenir d’y avoir vu de partitions ou même d’avoir eu l’occasion d’exercer un tant soit peu ce qui deviendra pour moi, l’essentiel : le chant.

    Ce jour là, enfin d'année, les élèves de troisième ont apporté des 45 tours, on danse, c’est bruyant, on saute, on braille sur le « Banana Split «  de Lio.

    Cette chanteuse totalement inconnue est très jeune, elle a une voix nasale, je trouve ça très sympa, je danse un peu, je ne suis pas à l’aise dans cette ambiance.

    On ouvre les fenêtres, je ne sais pas comment les élèves pourrant ensuite retrouver le calme pour retourner en cours.

    C’était l’époque de cette inconscience générale, en 1979, on découvrait le Ska et surtout on passait en boucle les tubes des Bee Gees, d’Abba…et tous les tubes Disco qui déferlaient sur toute la planète depuis 4 ans.

    Je ne conserve pas de nostalgie de cette époque, j’adore écouter Abba et surtout chanter Abba qui furent pionniers en innovant avec des chœurs et des voix aiguës. Mais l’année suivante, une page se tournait, je découvrais Dire Straits, Barclay James Harvest, Supertramp et un peu plus tard, c’est une autre génération de chanteurs qui prenaient la place.

      Lio est devenue jury de la Nouvelle Star, Cécilia S est allée voir à Broadway la comédie musicale" Ma mamia ", la route tourne. Certains sont nostalgiques des années discos, c’est un concept qui rassemble, qui fait encore vendre..

    Une chose a bien changé, les cours de musique au collège et tant mieux..

    Avec le recul, je me demande comment un professeur exerçant dans de telles conditions n’était pas mis à la porte de l’Education Nationale, il portait une barbe grise, je suis qu’il est mort à présent.

    http://www.youtube.com/watch?v=WY57jGNCN8Q

  • Les deux fosses

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    Avant de devenir propriétaires, nous avions quelques critères essentiels pour l’achat de notre maison : chauffage fuel ou gaz,  de 1000 m2 de terrain minimum, 4 chambres et des dépendances.

    Quand nous avons visité celle qui deviendra la nôtre, elle offrait tout ça, elle n’avait pas fière allure mais les travaux n’effrayaient pas Jérôme.

    Les dépendances étaient on ne peu plus intéressantes :un grenier de 100 m2 sous les toits, une très grande grange à peu près en bon état (sauf la toiture ) et des caves annexes, inondables mais aménageables.

     

    La première année, nous avons passé un temps fou à tout vider, des centaines de bouteilles de cidre vide, une charpente pleine de vermine, du bois, des pots …bref un travail fou.

    Le sol en terre battue était un obstacle pour stocker le matériel et Jérôme décida de bétonner.

    Il me dit alors qu’il allait  poser des remblais et creuser une fosse, pour entretenir les voitures.

      Il a pioché, creusé, tapé, déplacé les gravas, la terre, aidé par mon père, jusqu’au jour où le trou fut assez profond, il réalisa 3 petites marches pour descendre et ferma la fosse avec une quinzaine de planches en bois. Sécurité absolue, il bétonna les deux caves.

    Nous avons  pu y mettre le congélateur, un établi à bois, des outils, le vélo, la tondeuse …

    Avec l’arrivée de Rose, nous avons acheté un monospace et il se trouvait que le véhicule ne rentrait pas dans cette ancienne cave.

      La toiture de notre grange fut refaite, par le mari de Camille d’ailleurs, ami de Peter et Maggie et Jérôme acheta une voiture ancienne. C’est sa passion, il aime, adore les vieilles voitures et surtout les démonter pour les remettre à neuf.

    Il décida alors de bétonner sa grange (oui c’est son fief, moi je conserve la véranda )

    Il me dit alors qu’il en profiterait pour creuser une fosse, qui pouvait être idéale pour la restauration des véhicules.

     

    Il a pioché, creusé, tapé, déplacé les gravas, la terre, aidé par mon père, jusqu’au jour ou le trou fut assez profond, il réalisa 3 petites marches pour descendre et ferma la fosse avec une quinzaine de planches en bois. Sécurité absolue, il bétonna la grange, installa l’électricité, construit un préau et y accueilla un caddie  rose

      Et voilà, je n’ai toujours pas de cuisine toute équipée de chez I... A, Schmitt, Mobalpa ou autre mais nous avons …deux fosses !

    Et je suis sure que vous n’avez pas ça chez vous, et puis convenez que ce n’est pas tape à l’œil une telle installation, c’est discret, il faut le savoir, ce n’est pas comme une piscine ou des colonnes de marbre à la porte d’entrée avec des poignées en or massif.

    Pas de signes extérieurs de richesse chez Jeanne et Jérôme, deux fosses, c’est tout..

     

    Pour information, je dis à nos descendants, héritiers et autres successeurs, que si dans quelques années, les temps sont durs, que vous ne pouvez pas nous offrir une sépulture descente, alors sans rien dire, mettez nos dépouilles dans les deux trous, refermez, déposez de la lecture, des fleurs, du chocolat, l’intégrale d’Urgences en DVD et ne vous en faites pas pour nous..

    Refermez, bétonnez, jusqu’au prochain courageux qui décidera à son tour, un jour de piocher, creuser, taper….

  • Sanglots

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    Par ce temps bien frais, nous sommes allés au cinéma avec Jérôme .

    Il adore l’actrice Kristin Scott Thomas, vous l’avez vue dans « le patient anglais «  elle incarnait Fiona dans « 4 mariages et un enterrement « .

    Nous sommes allés voir « Il y a longtemps que je t’aime « de Philippe Claudel.

       Léa, (Elsa Zylberstein )accueille Juliette sa sœur qui a passé 15 ans années en prison. Elles essayent de retrouver un lien, de reconstruire un avenir à Juliette. de comprendre son histoire.

    Je ne vous en dirais pas plus, ce film m’a bouleversée, c’est une oeuvre exceptionelle, sensible, cruelle, admirablement interprétée, ponctuée par la musique de Jean Louis Aubert, mon alter ego ;

    J’ai versé des larmes sans retenue, arrachée, triturée par cette histoire si tragique, remuant en moi, cette angoisse permanente de la mort, la maladie.

    Je n’ai pas su, ni vu les pleurs du public, mais mes sanglots ont réveillé encore cette vulnérabilité qui m’habite.

    Allez-y, ce n'est pas la franche rigolade des « Ch’tis «  mais vraiment ce film mérite le succès de l’année, vous en sortirez transformé, c’est unique.

    L’interprétation de « dis quand reviendra tu  » de Barbara par Jean Louis Aubert est un petit bijou.

      http://video.mytaratata.com/video/iLyROoaftLAv.html 
  • Las ,fatiguès , vidés ,crevés ,éreintés ...

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    A la fin de l’hiver, j’observe autour de moi, bon nombre de gens fatigués, las, dans l’attente du soleil, baignant dans une certaine morosité, petite dépressions, maladie. Le pouvoir d’achat, les 30 ans de la mort de Cloclo ( oui ça ne remonte pas le moral..)

    Il faut avouer que nous avons eu la chance d’être tous les 5 épargnés par les grippes, les gastro et autres petits désagréments. De tout l’hiver, nous n’avons rien eu, pas de médecin sauf Mark qui est allé aux urgences pour une entorse au poignet.

     

    Il paraît que pour combattre la fatigue, 4 solutions s’offrent à vous : le chocolat, crier, sortir et jardiner

    -          Le chocolat : chez nous c’est un problème recurrant, Jérôme en avale des tablettes, les enfants en mangent aussi 4 carrés tous les jours et au moment du café, j’avoue aussi ne pas trop laisser de temps à la tablette entamée .

        -   Crier : contrairement aux apparences, pour moi c’est un sport que je pratique quotidiennement, je braille, je hurle, je gueule de temps à autres, je m’énerve, deviNez auprès de qui, les enfants of course..

    C’est un combat quotidien de les faire ranger, débarrasser, ordonner, rester fidèle à leurs activités, alors j’use de ma voix pour faire tourner la maison.

           - Sortir : je sors, tous les jours, je vais à des réunions, je passe beaucoup de temps depuis janvier à la chorale, nous sommes invités de temps à autre, cinéma, courses, trajets, divers, c’est acquis …  

     - Jardiner :oui par toutes les saisons , je plante ,je gratte la terre ,je nourris mes lapins ,je regarde , j’admire mon bassin , mes plantations ,j’enlève les mauvaises herbes …

      Alors tout est là pour garder la forme, et bien tant mieux, un seul souci : les insomnies.Et puis notre famille, qui semble si bien se porter a même décidé d’accueillir des sans papiers, des exilés, des refoulés du cheveu, venant se nourrir gratuitement sur les têtes de Mark et Rose.La Marie Rose semble un peu dépassée, mon budget pharmacie explose depuis quelques mois, ils sont sains, en pleine forme mes enfants, alors ils pompent les petites bêtes …

    M’enfin, ça passera, en tout cas, je savoure chaque jour ce bonheur d’être en pleine forme, de pouvoir faire ce que j’ai envie et je vous souhaite la même énergie, n’oubliez pas, sortez de chez vous, jardinez en hurlant et trouvez du chocolat

    Ouf, ça tombe bien c’est Pâques !

      NB : vous trouvez pas qu’il est hors de prix le chocolat cette année , même ça dans le caddie de la ménagère ça coûte ,bon alors avalons du Prozac … 

  • Le retour de Dorothée

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    J’écoute de temps en temps l’émission radio de Jean Marc Morandini sur Europe 1.

    Je sais, ça fait pas intello, bobo, culturo, mais au moins je suis au courant de tout, oui parce que lui, il a les infos people, les révélations télé, les scoops …bref mieux que votre concierge ce Morandini

    Il reçoit ce jour là, Dorothée, oui la célèbre animatrice d’Antenne 2 qui a officié ensuite sur TF1 avec une bande de copains tous plus niais les uns que les autres, bon vous avez tous vu au moins une fois, sauf pour les plus jeunes, les même qui n’ont pas vécu la mort de Cloclo.Quoique je me trompe sûrement, c’était plus tard le club Dorothée dans les années 80.

      Je n’aimais pas du  tout ce style, cette surexcitation.j’aimais les « visiteurs du mercredi « ,

    des séries cultes comme Autobus à l'impériale  , les feuilletons de Cécile Auby « Sébastien parmi les hommes «  des histoires d’orphelins, ça me faisait pleurer. Et le très  pathétique Pinocchio  de Comencini, un chef d’œuvre hyper moraliste et sordide.

    A travers ça, je gérais tant bien que mal mes angoisses d’abandon, cette idée qu ma mère puisse disparaître et que mon destin serait inconnu.

      Alors voilà le retour de Dorothée, et les auditeurs  lui posent des questions, certains sont en larmes, on sent l’émotion qui monte, les souvenirs d’enfance, la nostalgie … 

    Je suis tombée l’autre jour sur ça, Fanfreluche,  (Kim Yaroshevskaya) est une poupée assise dans une grande chaise. À chaque émission, elle lit dans son grand livre de contes. Lorsqu'elle n'est pas d'accord avec le déroulement des histoires, elle entre dans l'histoire et change les choses comme elle le désire.

    J’adorais ça, c’était fantastique, merveilleux, irreél, cette poupée qui pouvait rentrer dans les contes, j’en rêvais, elle le faisait.

    Que d’émotion en redécouvrant ces images, le générique, je n’avais que six lors de la diffusion, c’est sûrement mais plus lointains souvenirs en 1971, la télé dans la cuisine en noir et blanc posée  sur le réfrigérateur, vous auriez vu l’installation …

    Vous avez sûrement vous aussi des images d’enfance télévisées, des histoires troublantes, des séquences qui vous ont marqués …mais franchement vous êtes pour le retour de Dorothée à la télévision ?

  • Mon ventilateur de poche

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    D’un naturel plutôt positif, je m’adapte tant bien que mal au changements climatiques de notre monde, enfin dans la mesure de mes capacités.

    En fait, je ne supporte pas la chaleur, au-dessus  de 25 degrés, je suffoque, je suis d’une humeur de chien, je me rentre, je bois, bref un cauchemar.

    Ainsi le printemps passé, je sais que le pire reste à venir, les chaleurs du mois de juin, de juillet et surtout du mois d’Aout.

    Je ne connaissais pas ce problème les 20 premières années de mon existence, le climat normand me convenait bien, j’ignorais tout bêtement que le mot «  chaleur estivale, »existait.

    Jusqu’au jour ou je m’installais dans l’Est, un vrai cauchemar le climat continental.

    Mon retour dans l’Ouest fut un peu plus acceptable quoique..

      Nous devions ce jour là faire un spectacle fin juin à la salle polyvalente sur le thème de la mer. J’aurais aimé savourer les vents marins et l’odeur de l’iode mais ce n’était pas out à fait le décor réel. La salle devenue cocotte minute à bien chauffé, garde bien la chaleur …et c’est vers 16 h que la troupe s’installa pour la mise en place et les réglages son.sous une température avoisinant déjà les 30 degrès. Je rappelle pour info que nous sommes 200sur scènes.

    Mais j’avais anticipé, je m’étais munie d’une bouteille d’eau bien fraîche, d’un brumisateur, d’une tenue légère et un ventilateur de poche..

    Oui, j’avais trouvé cet objet dans un magasin qui vend tout et n’importe quoi.

    C’était un objet de forme cylindrique d’une quinzaine de centimètres et muni de deux pales qui tournaient pour laisser dégager un léger vent, plutôt agréable.

    Alors naïvement j’ai sorti cet accessoire de ma poche et je me suis aérée légèrement..

    Vous imaginez bien tous les rires gras, les commentaires scabreux qui ont suivi de la part des ténors et des basses, en particulier les copains Paul, Jeremy, Léandre et les autres..

    Oui et il faut l’admettre cet objet avait l’allure de tout autre chose, son aspect, sa forme rappelait ces petits objets ludiques et très tendance appelés sex. Toys.

      J’ai cependant tout au long de la journée  eu recours à ce ventilateur dans l’unique but de supporter la chaleur déjà étouffante de l'après midi

    Le soir venu, nous avons revêtis vareuses et marinière, oui vous avez bien lu, ajoutez à cela la chaleur humaine de 2200 spectateurs, les chorégraphies assez remuantes, les projecteurs, et je pense qu’on avoisiner les 45 ° sur scène

    Au premier rang en spectateur se tenait notre nouveau maire( encore lui, oui ben après seulement une semaine, je ne suis pas encore remise ), il résistait lui aussi à cette suffocante chaleur, mais je ne manquerais pas de lui dire, qu’il doit sans tarder nous installer des ventilateurs géants pour fin juin, parce que vraiment mon objet de poche n’était pas assez efficace …

      Etrangement, j’ai survécu à cette chaleur, je n’ai pas fondu, je n’ai pas fait de syncope, je m’habitue donc déjà à ce que l’avenir nous réserve , ce fameux réchauffement climatique .

    Je me prépare alors à affronter un jour le Nevada, le Grand Canyon et le Colorado …mais j’aurai toujours mon ventilateur tout près de moi .

  • Le faire-part

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    Ce jour me je trouvais chez mes grands-parents maternels, c’était un matin, je devais avoir une douzaine d’années.

    Ma grand-mère va chercher le journal au courrier, elle y découvre un faire-part d’invitation, pour le mariage d’une de ces petites filles, une de mes cousines.

    Elle montre peu de réjouissance à l’idée de cette réception, il faut dire que vu le nombre de petits enfants, ça reviens souvent, et elle aime à se plaindre de moult maux, de diverses maladies, asthme …

    Elle prend le courrier cartonné, ouvre la trappe cylindrique de sa cuisinière à bois et  jette le papier dans les flammes.

    Je suis sidérée, si peu d’émotion, une telle froideur …je me dis alors à cet instant, si un jour je venais à me marier, elle n’aurait pas à  se faire supplier pour y aller car, elle ne serait pas invitée.

    Et je l’ai fait …

    Quand j’ai épousé Jérôme en 1991, elle n’a pas été invitée, ni elle, ni mes oncles et tantes.

    Ce fut un choix qui s’inscrivait dans toute une logique. Mes parents ne furent pas surpris car je les avais prévenus depuis des années.

    Une de mes tantes est venue au vin d’honneur, elle a incendié de paroles ma sœur, puis mon père, mais n’a pas osé affronté la personne concernée, moi

    J’avais, selon elle, la lourde responsabilité d’avoir posé un acte qui devrait être fatal pour ma grand-mère

    -« elle ne s’en remettra jamais «  avait elle déclaré.

    Quelques mois plus tard, ma grand-mère est arrivée vers moi, lors d’un repas familial organisé par mes parents, un paquet sous le bras, un énorme sourire aux lèvres.

    Elle m’a embrassée, s’est étrangement excusée de ne pas pu avoir fait le déplacement à notre mariage, je lui ai présenté Jérôme.

    Il y avait dans son regard quelque chose de changé, de touchant, je ne l’expliquais pas.

    Deux ans plus tard, je l’ai revue chez mes parents, elle vivait dans une famille d’accueil, elle n’y était pas bien.

    C’était le Jour de l’An, Ellen avait 1 an, je l’ai mise sur ses genoux, elle était heureuse, elle me dit que ses petits enfants ne lui avaient jamais donné leurs bébés, je ne pense pas que c’était vrai …

    Elle était rude, distante, mais étrangement très attachante, mon père l’aimait beaucoup, il lui vouait respect et culte. Mon frère avait compris comment elle fonctionnait, il se montrait très chaleureux avec elle, il avait beaucoup d’humour et l’a faisait rire.

    Je suis retournée la voir quelques mois plus tard dans cette famille d’accueil, avec mon frère.

    Nous l’avons trouvée souffrant d’une immense solitude, d’une grande vulnérabilité, elle voulait que nous restions, elle souriait, je lui ai pris la main, je l’ai embrassée, je l’ai quittée, et je ne plus jamais revue, elle est morte  peu de temps après dans son sommeil
  • Quand les choses se rebellent ...

    Juliette me faisait remarquer qu’à chaque fois qu’elle ouvrait une boite de haricots verts, elle trouvait toujours un haricot qui avait conservé un morceau de la tige, un truc bien dur et peu appétissant, c’est vrai.

    Et elle a raison, il y a toujours un haricot qui passe au travers de la machine, un haricot rebelle.

    J’ai constaté à bon nombre de reprises que les choses se rebellent aussi chez moi.

    J’enlève ma décoration, de Noël début janvier, il y a toujours une boule, une guirlande qui reste sagement dans son coin, je suis passée à côté.

    Je fais, j’écris mes cartes de vœux, et je les envoie ; quelques jours plus tard, je reçois une carte, une connaissance un peu lointaine, oubliée, elle m a échappé.

    Offrez un café autour d’une table à une quinzaine de personnes, y’en a toujours un qui veut du …thé.

    Je fais mes courses, le caddie est plein, je range, je trie, et je m’aperçois qu’il manque, des filtres à café, des doses pour le lave vaisselle, ou des sacs poubelles.

    On a jamais fini.

    Je ne vous parle pas des achats pour la rentrée scolaire, il y a toujours, mi-septembre, un prof qui n’a encore pas tranché pour un manuel ou un classeur souple ou rigide (j’adore, quelle puissance !)

    Triez votre linge, pliez, repassez et il y a toujours la chaussette orpheline , j’en ai déjà parlé, faites le ménage, il reste toujours un petit coin qui échappe au balai, à l’aspirateur.

    Vous dressez une belle table pour 9 convives, zut ! il vous manque un set de table, un verre à pied pour le dessert, une petite coupelle, ou des serviettes assorties au ton que vous avez choisi pour ce soir là. (je déteste les tables bariolées avec une nappe tendance ethnique et des serviettes thème provençal ou marin )

     

    J’en conclue que je suis quelqu’un de très désordonné, j’ai la particularité de ne jamais finir à fond les choses, de repartir vite sur une autre occupation parce que les taches quotidiennes sont pesantes, et parce que je preferre faire un bouquet, même si je n’ai pas fini d’astiquer une pièce .

    La perfection n’existe pas, chacun a le droit de preferer le thé au café, les guirlandes de Noël ont le droit de vouloir rester jusqu’à fin janvier, les haricots ont le droit de rester accrochés aux branches le plus longtemps possible …

  • La huitième merveille du monde

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    Cette semaine, j’ai regardé à deux ou trois reprises le journal de France 3 édition Pays de la Loire.

    Je déteste regarder les journaux télévisés locaux, les sujets ne m’intéressent pas souvent et puis vers 19 h je ne me tiens jamais devant le petit écran.

    Mais je l’avoue la tempête qui a soufflé sur notre ville dimanche soir a dynamisé l’actualité et je ne me laissais pas de voir et revoir les images de notre victoire.

    Et bien détrompes toi, Jeanne, ce n’est pas le nouveau maire qui fut le héros de la semaine, non, non.

    Il a fait déplacé des foules, ce héros, un vrai monstre, une star, qui donc ?

    Et bien il s’agit du cargo Arthémis échoué lundi sur les plages des Sables d’Olonnes en Vendée.

    Je vous l’accorde ce n’est pas commun, cela vaut le déplacement, et c’est pour ça que depuis 5 jours des milliers de badaux défilent sur la promenade afin d’admirer le naufragé.

    Je vous l’accorde c’est impressionnant, et peu commun, d’ailleurs la remise à l’eau semble poser des problèmes.

    Un reportage précisait  que depuis lundi, la foule qui se déplace aux Sables, avait relancé le commerce, donné à la Vendée un nouvel essor, et que grâce à cela la saison sera exceptionnelle !

    Bien, c’est donc la 8 e merveille du monde ce cargo, et déjà on songe à imprimer des cartes postales, des bols, des coquetiers, un presse papier avec de la neige dedans à l’effigie du cargo

    Ah ! vous devez penser « Jeanne ne soit pas méprisante, tu as franchi le Cercle polaire, visité le MOMA de San Francisco, assisté à un concert de Gérard Lesne à Rome, vu en vrai Philippe Gildas.alors tu sembles bien blasée devant un tel évènement « 

    Je dirais juste que franchement les plages de Vendée soient vastes certes, le climat est doux et la mer est bonne, mais difficile en été de trouver 1m2 pour y déposer sa serviette parmi les centaines de mayennais entre autre qui s’installent durant leurs vacances.

    Je suis allée une fois en vacances en Vendée, c’est sympa mais y’a rien à y faire, on s’ennuie comme un rat mort la bas.

    Alors pourquoi ce pas installer un Casino une boite de nuit, un club échangiste dans cette épave, un restaurant, un éco musée, un marché, j’en sais rien …une boîte branchée, un club de jazz. vous avez sûrement d’autres idées.

    Bon et bien moi franchement, je ne trouve pas ça très beau un cargo, c’est sûrement impressionnant mais vraiment on fait mieux en installations artistiques. Pire encore, je trouve ça moche, c’est laid ce cargo …

     

    Alors j’ai attendu patiemment la fin du reportage, pour découvrir ensuite, la première journée de notre Maire, ne boudons pas ce plaisir dirait Lorenzo, j’attendais ce moment depuis 13 ans ; je peux alors espérer que notre nouveau Capitaine ne viendra pas s’échouer avec son équipage sur les rives de la Mayenne.

     
  • La vieille Singer

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    Ma grand-mère maternelle aimait la couture.

    Dans les années 70, elle avait acheté une machine à coudre Singer intégrée dans un meuble.

    Elle se rebattait ,et une porte se refermait  , ni vu , ni connu .

    Quand j’allais en vacances chez elle avec mon frère, elle me cousait des robes pour ma poupée et m’avait confectionné un habit d’infirmière.

    J’ai toujours vu ce meuble dans la pièce centrale de la maison, sous la fenêtre.

    Mes grands-parents avaient aussi un téléviseur noir et blanc, ils ne regardaient que les « chiffres et les lettres « 

    Ma grand-mère est partie brutalement en 1977,je n’avais que 12 ans …

    Elle avait dit à ses filles qu’à sa mort, elle donnerait sa machine à coudre à Jeanne, sa petite fille, donc moi.

    Mon grand-père a survécu quelques années, meurtri, atteint d’un chagrin insurmontable.

    Il l’a retrouvé ma grand-mère en 1982.

    Mes tantes, ma mère et mon oncle ont du vider la maison, c’était pour moi terrible, je ne voulais y aller, je souhaitais juste récupérer quelque objet souvenirs.

    Ma tante qui été religieuse, demanda la machine à coudre pour sa communauté, sans aucun problèmes, elle emporta l’objet.

     Il y a environ ou 4 ans , elle m’informa qu’elle voulait me redonner la machine de ma grand-mère ;

    Je ne sais pas coudre, je ne suis pas patiente avec les tissus, j’ai quelques notions un peu sommaires en couture, bref je suis capable d’utiliser une machine.

    J’ai donc accepté de reprendre cette vieille Singer.

    Quel choc, le jour où j’ai ouvert le meuble, je le voyais moderne, récente.

    Cet objet s’inscrivait parfaitement dans les années 70, l’époque de la Citroën AMI 8, des premiers sous-marins nucléaires ( allez visiter le Redoudable, vous comprendrez ) de Fantômas..

    Cette machine est lourde, résistante, sa ligne est grossière, mais ma tante l’a parfaitement entretenue, elle a conservé tous les accessoires.

    Mais côté design on est un loin de cliché de la vieille Singer que l’on pourrait voir dans les brocantes ou dans les films après guerre.

    J’avais entre-temps acheté une machine d’occasion, je l’ai donnée à Sarah, j’ai déposé le meuble dans la salle de jeu, chambre d’amis.

    Elle est juste derrière moi, je ne le sors jamais de son meuble, je ne couds jamais, mais je suis sûre que j’aurais énormément de mal à m’en séparer.