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  • Le tac' à tac

    cerises.jpgIl m’est revenu en mémoire le jeu de tac tac ou du tacotac, répandu dans les années 70.

    Nous devions toujours faire des tas de tractations, pour acquérir ce type de jeu « vedette «  , mon père forcement n’en voyait pas l’utilité, et ma mère trouvait que c’était trop cher.

    J’en ai eu un néanmoins, vous aussi peut  être.

    Il était constitué de deux boules de plastique  dur de couleur fluo,  reliées entre elles par une cordelette blanche, au milieu de laquelle un anneau de plastique était fixé. Par de légers mouvements, on amenait les boules à rebondir l'une contre l'autre (en produisant un  bruit insupportable), jusqu'à ce que le mouvement prenne assez d'amplitude pour que les boules s'entrechoquent aussi bien au-dessus qu'au-dessous de la main, produisant un fracas continu, suffisant pour déranger tout un quartier. Plus le fracas durait longtemps plus le manipulateur suscitait l'admiration des autres... et l'exaspération des adultes.

    A risque de se taper sur les doigts ou briser les lunettes de la Sécu.

    Je n’étais pas spécialement douée pour ça, je me souviens surtout qu’une des boules, s’est détachée et impossible de remettre la cordelette, c’était encore une des nombreuses frustrations, un peu comme la boite à bulles , j’avais attendu ce jeu, réussi à l’avoir avec la culpabilité d’avoir fait faire des dépenses à mes parents, et le jouet était devenu hors d’usage

    Au lycée, revancharde, je devins particulièrement douée au Rubik’s cube

    Je l’ai gardé longtemps, mon tacotac  l’une des boules attendait desespérement que sa jumelle se rattache à elle, la cordelette ne pouvait absolument pas passer dans le trou prévu.

    On voit Bernard Blier   manipuler l'objet  dans un film de Jean Yanne  «  tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil « 

    Très doué le gamin ! c’est ici

    «  Oui, ben j’ai compris, p’tit con va. »

     
  • Jour J - 2 : complétement énervée

     Broadway-Header.jpg

     Jour J moins deux.

    Demain soir vendredi, j’embarque pour Broadway !

    Les affiches  ornent les vitrines de notre ville, elles sont belles paraît il .

    Plus de 1500 personnes personnes ont déjà  pris leur passeport.

    Mon frère arrive aujourd’hui pour l’évènement

    Je m’apprête à vivre la plus belle soirée de l’année .

    Nos costumes sont ajustés, nos chorégraphies sont bien calées

    La chaleur de la scène va faire fondre les kilos superflus.

    Deux heures trente de  spectacle, 26 chansons, et plein de visages heureux, éblouis, rieurs et complices, un décor enchanteur, à découvrir.

    Je vais retrouver mes amis, je vais chanter pour ceux  qui seront venus, les embrasser en fin de soirée, les remercier.

    Je suis énervée, tendue, heureuse à l’idée de revivre ce merveilleux moment d’échange et de frissons.

    Pour plus de détails, passez par  ;je serai de retour lundi, en forme et sur un nuage, un peu triste de me séparer de mes amis de chœur pendant deux mois, ravie de refaire le grand show une dizaine de fois encore, pleine d’entrain,  particulièrement chanceuse d’avoir cet espace d’évasion, ce lieu unique, magique,  la scène .

     

    Dimanche  29 juin

     

    Grandiose, époustouflant !

    Voilà les échos qui nous reviennent

     2000 spectateurs, une salle comble, surchauffée.

    Au fil des années, il fallait encore convaincre, mettre la barre un peu plus haute, ne pas

    décevoir , c’est le septième spectacle.

    Camille ayant eu des ennuis de santé, n’a pas pu chanter, elle est venue nous voir, nous soutenir dans les loges. Elle nous a dit que tout au long de la première partie, elle avait la chair de poule, elle était sidérée  par la maîtrise vocale et la qualité des chorégraphies.

    Une autre choriste, toute jeune maman, était devant moi, au premier rang, je voyais des traits noirs se dessiner sur ses joues, son mascara coulant au rythme de ses larmes.

    Que dire d’autres …nous avons donné, plein d'énergie, de voix, j’ai senti la mienne aller au-delà de ce que je pensais faire, monter très haut, sous le silence du public qui retenait les applaudissements, laissant ensuite échapper de ses mains, un merci frissonnants.

    Je me suis sentie très proche de Carla, très très proche, quelque chose nous a unit, une aventure humaine difficile à décrire, une grande complicité, quelque chose de scellé..

    Toutes deux sans le vouloir et avec réticence, nous sommes retrouvées au premier rang, au devant véritablement, pas le droit à l’erreur, nous nous sommes fait confiance, ayant bien sourit des railleries et rit des commentaires forts drôles et sympathiques de nos amies qui ne voyaient aucune rivalité, juste de précieux encouragements, nous disant que nous avions notre place ici.

    Il va me falloir du temps pour digérer, m’autoriser à pleurer de bonheur, réaliser à quel point cette vie nous offre des cadeaux extraordinaires ; combien je suis habitée par une énergie débordante, ayant dormi que 5 h depuis deux nuits.

    J’aurais aimé avoir plus de temps pour remercier ceux qui étaient là

    J’ai retrouvé Maria et Céline, Jérôme était là avec sa sœur, les enfants tout fiers de voir leur maman en première ligne. Merci Coralie et Basile pour votre présence chaleureuse.

    Notre maire était au premier rang lui aussi, nous avons échangé des regards et des sourires de complicité.

    Je rédigerai plus tard un billet, ce spectacle là doit rester bien gravé dans ma tête puisque nous le redonnerons au moins 8 fois cet hiver.

    Merci à tous pour vos encouragements..

    Jeanne sera un peu redescendue demain de son nuage pour avoir le plaisir de lire et commenter avec délices ses blogs favoris.

     

     

  • Pot de départ 2

    verre apéritif.jpg

    Je l’avais prédit, je pensais bien y retourner

    Je reçois donc une invitation personnelle pour un pot de départ en retraite  , toujours au même endroit à l’Hôtel de Ville

    Je m’y rends en soirée, grimpe les marches et  contrôle les plaques indiquant les bureaux des élus. Plus de plaques, des traces de patafix..

    Avec leur conscience je me dis que nos élus ont sans doute fait le choix de changer les plaques en laiton contre du bois exotique acheté au commerce équitable ( enfin, pas sûr  les caisses sont vides !)

    L’élue fait un discours, elle n’est pas à l’aise du tout, c’est son deuxième pot de départ.

    Je retrouve Maria et Lilly, nous causons un peu, je fais le tour de la salle, bises aux anciennes collègues et je fais mon petit business :

    Je rapporte des cadres achetés par un copine , je passe une commande de tourterelles à une autre, je prends des nouvelles des unes des autres et j’en profite pour organiser le petit cadeau que nous offrirons à Marie Camille pour une soirée d’invitation.

    L’heure tourne, je suis pressée, mon verre de Martini à la main, toujours pas de bulles…

    j’offre des bijoux aux retraitées et je salue l’élue.

    Nous échangeons quelques mots, je continue malgré la victoire à lui faire par de mes idées, mes préoccupations, elle me demande de passer la voir.

    Je dois partir, Maria m’accompagne, elle porte du vert, comme moi ce soir là

    Sur le perron de l’Hôtel de Ville, nous voilà nez à nez avec le Maire et son premier adjoint

    «  Salut, les filles, vous êtes assorties ! « 

    -         « Vous aussi, ! « 

    Tous deux sont bien élégants, costume cravate, bien évidemment .

      Bisous, c’est comme ça, dans cette famille politique tout le monde s’embrasse, on est copains, c’est formidable !

    Les choses ont changé, depuis mars, un souffle nouveau sur notre ville, que se passera t il vraiment, après la victoire, il faut garder espoir .

    Le maire est pressé, moi aussi, je me rends au gala de danse d’Ellen à la Salle Polyvalente.

    Vers 20h30, je le  retrouve notre maire au premières loges .

    Rose me dit «  regarde Maman, il y a le Président de la république ! »

    Je vais devoir donner quelques rudiments à ma fille, un trombinoscope simplifié avec les photos en dessous, cela  devrait suffire.

     Pour l’instant.

     
  • Le dentiste plaintif

    fauteuil dentiste.jpg

    J’étais arrivée depuis quelques semaines dans notre ville, me voilà prise d’une horrible rage de dents

    J’appelle les  dentistes nommés dans l’annuaire, et à la question «  êtes vous déjà patiente de monsieur.. ? » je m’entendais dire «  non-madame, on  prend plus de nouveaux  patients « 

    Une femme décroche  et me dit «  venez tout de suite, on ne laisse pas souffrir les gens « 

    Soulagée, je m’y rends, je la remercie de tout cœur, et le dentiste me soigne sans douleur.

    J’y retourne plusieurs fois, je sympathise avec l’assistante dont la fille souhaitait  devenir  éducatrice  de jeunes enfants.je la prend comme baby sitter, une fille adorable.

     

    Je suis restée fidèle à ce dentiste, c’est un brave homme, un bon bougre, gentil, souriant  mais il m’énerve !

          -d’abord il prend plein de rendez-vous, donc je poirote une heure dans la salle d’attente

     -il se plaint sans arrêt.

    Il a ses raisons, il n’a pas une vie facile, il ne peut pas  aller à St Malo toutes les semaines, à cause du temps et  profiter de son bateau.

    Ses dernières vacances, il est rentré épuisé, deux semaines dans une villa chez des amis à Ibiza, puis un passage sur la côté d’Azur «  c’est trop » m’a t’il dit, « je suis crevé ! » à son retour en septembre .

      Installée sur le siège, je lui demande s’il prenait ses vacances en août« Oui, deux semaines en juillet et en août, j’en ai besoin. Je ne vous ai pas raconté, je me suis cassé l’épaule, bêtement au ski, oh je n’ai pas voulu vous le dire la dernière fois, je n’en peux plus « 

    Sous le son de Radio Classique, bercée par le bruit des machines, il raconte, en détails les démarches, les soins, qu’il a consulté les plus grands spécialistes, oui il connaît le milieu, il a ses entrées, 10 ans de rugby (4 fois ), c’est bête, bla, bla, il a pris du poids …bla bla..

    Je décroche, je suis hors service , je n’écoute plus, ça ne m’intéresse pas, j’ai d’autres préoccupations, je hoche la tête, je crache dans le petit lavabo, il continue," ils veulent m'opérer, je sais pas trop..."  bouche grande ouverte, je suis ailleurs.

    Voilà, c’est fini, il clos le monologue en rappelant que ses enfants faisaient une brillante carrière d’ingénieur.

    Je reprends un autre RDV, en juillet, je reste fidèle, il ne fait jamais mal, c’est quand même essentiel, mais je me demande dans quel monde il vit ?

    Pas le mien, pas celui non plus de la France  d’en bas..

    Il m’a dit que sa retraite sera dure, il devra  travailler longtemps, et puis il n'a même pas le temps de manifester, contre les retraites, le pouvoir d’achat, bla bla bla.

       C’est tout pour aujourd’hui …j’ouvre la porte de l’ascenseur, il a fait un détartrage ,c’est agréable .

  • Morphologie disgracieuse

    femme_girafe 2.jpg

    Il faut avouer  que le  résultat est plutôt concluant :

    depuis quelques années, je combats d’arrache pied le vieillissement, et ça marche, mes rides s’estompent, une vraie peau de bébé, il paraît que je rajeunis.

      Demeure un problème cependant auquel je ne pourrai jamais remédier : je suis mal foutue.Je ne suis pas totalement bancale, difforme, de travers, mais je n’ai pas de taille ou très peu.Entre le bas de ma poitrine et ma taille, il y a..15 cm, approximativemant, je n’ai  pas mesuré.C’est héréditaire, je n’y peux rien, il me manque un  bout de corps.

    Ma mère est pareille, ses sœurs aussi, le plus jeune en plus est petite alors, ça n’arrange rien ; dès l’âge de douze ans, nous avions la fierté de la dépasser.

    Ah oui parce qu’heureusement j’ai des grandes jambes, enfin..

    Lorsque  je suis au volant, on ne me voit pas, pas de conducteur, une voiture fantôme.

    Les jupes ne me vont pas, inutile d’insister,  je dois m’adapter à cette morphologie, les tailles basses sont à bannir, les ceintures sont  grotesques.

    Avec le recul, je me dis qu’il aurait fallu poser des anneaux autour de ma taille vers l’âge de 10 ans, comme les femmes girafes, j’aurais eu le corps de Nicole Kidman.

    On aurait pu aussi  me poser un corset qui aurait été resserré un petit peu chaque jour, j’aurais fini par l’élection de Miss  Bricquebec .

    Enfant, j’avais déjà un appareil dentaire, l’horreur, une torture, alors envisager également une extension du corps, aurait  était coûteux et pas remboursé par la Sécu.

     Certes je vous entends, « Jeanne, ta beauté est intérieure, il n’y a pas que ça qui compte, «  oui, oui mais quand même, cette malformation ne me met pas en valeur, je vous assure.

    Le maillot de bain deux pièces, je peux pas, le maillot de bain une pièce non plus, je déteste la piscine, alors au fond, je vis bien ;

    Heureusement je trouve des vêtements adaptés, des tuniques, des hauts sympathiques que j’associe à mes bijoux

    Enfin pas tous, les colliers, je ne peux pas ; parce qu’en plus, je n’ai pas de cou …

      Il aurait fallu poser des anneaux, comme les femmes girafes. 

  • Petits soucis ,grands soucis ...

                             «  Petits : petits soucis,

    doudou girafe I.jpg grands : grands soucis « 

    Il paraît …il faut en profiter quand ils sont petits, disons quand on maîtrise la situation.

    Je me fais très bien à l’idée que maintenant, je vis avec des ados, presque ados.

    Je maintiens haut et fort qu’il est hors de question que l’on me parle comme un veau ( une génisse, comme vous voulez )

    Je n’accepte pas  trop que la chambre de ma fille ressemble à un quartier de Naples, et surtout pas « laisses tomber c’est son territoire, elle a besoin de se sentir bien dans son univers .. » il y des bornes à ne pas franchir, c’est aussi chez moi !

    Hors de moi l’idée de parler à mes enfants qui auraient greffé à l’oreille, un portable ou un  Mp4

    Pas question non plus d’attendre pour pouvoir aller sur Internet parce que le PC est pris d’assaut par mes progénitures

    Il va de soi, que je ne suis le genre de mère à m’habiller comme ma fille, échanger nos fringues, de toute façon elle ne supportera pas. Et moi, ça ne  m’irait  pas..

    Des négociations éternelles pour vider le lave vaisselle ou débarrasser le couvert, sont à bannir, on s’y met tous !

    Enfin, je respire aussi ce bonheur de les voir grandir, vivre des choses à eux, avoir des projets, les voir se concrétiser .

    Ellen aura bientôt 15 ans …elle est admise en seconde et surtout va intégrer une classe théâtre   .elle est ravie , folle de joie , si heureuse de ce changement , de ce virage .

    J’ai beaucoup de chance, c’est une fille formidable, sociable, persévérante, attentive et surtout elle a une bonne dose d’humour et une sacrée maturité .

    Que sa route soit belle, encore malgré tous les détours qu’elle fera sans aucun doute..

      Mais il y a des jours quand même où elle vit à Naples..converse.jpg
  • Myriam

    La première fois que j’ai vu Myriam, c’était le jour de ma communion, en 1977, elle était en compagnie d’un de mes cousins, son petit ami de l’époque.

    Myriam avait deux frères, le plus jeune, joueur de foot à Rauville, pas très grand, il provoqua l’admiration de ma sœur, qui brutalement passa son dimanche sur les terrains.

    De semaines en semaines, les deux tourtereaux se rapprochèrent, et ce fut le début d’une belle histoire.

    Myriam devint la maman d’une petite Melina, et commença une nouvelle vie avec Baptiste.

    Ma sœur s’est mariée en 1984, l’année de mon Bac, je revis Myriam à cette occasion et à d’autres rencontres familiales.

    Des vies banales, bercées par l’arrivée des enfants, un petit garçon pour Myriam et Baptiste, puis une autre petite fille.

    Le temps passe, mes trois neveux ont envahi la maison construite à côté de mes parents, ils sont devenus adultes, l’un d'eux est un brillant journaliste, le deuxième, mon filleul est salarié, il gagne sa vie comme intérimaire sur des chantiers  ça lui plait. Le petit dernier passe son Bac de Français.

    Ils se voient souvent, ils sont proches, se réunissent chez leur grand-mère, le dimanche, à Noël.

    Myriam a son tour est devenue grand-mère, une très jeune mamie, elle savoure ce passage là, elle n’est pas vieille.Melina est devnue mère .

      Le cœur de Baptiste pèse une tonne depuis trois jours, les yeux de Myriam sont brûlés par les larmes, les insomnies, la douleur.

    Tenir bon, s’accrocher, pour qui, pour quoi ?

    La vie s’en est allée pour leur fils, leur seul fils, qui se réjouissait de leur présenter à son tour son amie.

    Tout bascule, tout s’écroule, Renaud, mon neveu  viens d’avoir 20 ans, il perd son cousin.

     « Putain de moto « 

      La douleur de mes proches me touche, je suis envahie par un sentiment de révolte, je ne peux accepter l’inacceptable.

    Les larmes aux yeux, je regardais Mark faisant un morceau au piano à queue, mon fils..

      Mes pensées vont auprès d’eux aujourd’hui, qu’ils trouvent tendresse et réconfort auprès des leurs..

     

     

     

      A Maxime

    A ses parents, ses sœurs, à Marie

    A Flo , Gab, à mes trois neveux.

  • Doit on tout leur dire ?

    volets clos.jpg

    Installée sur le siège arrière de la voiture, Rose me dit qu’elle n’a plus besoin de ceinture, qu’elle est grande.

    Bien sûr je   lui rétorque que s’attacher en voiture est obligatoire, pour les enfants comme pour les adultes.

     »Pourquoi ? »

    Je lui explique que si j’ai un choc, son corps peut voler dans le pare brise, que des morceaux de verre viendront dans son corps, qu’elle serait blessée …hospitalisée..

    Je n'y vais pas par quatre chemins

    Rose à la phobie des médecins, du sang, de l’hôpital, je vais expliquerai un jour pourquoi.

    «  Maman, maman, ne me parle pas de ça, arrête, je vais faire des cauchemars « 

    -« ne t’inquiètes pas, je t’explique, la ceinture est là pour te protéger, moi aussi.

    Protéger les enfants, c’est le rôle des parents, des professionnels, de tous les citoyens.

    Les prévenir du danger, et des risques, mais doit on tout dire, tout expliquer, tout justifier ?

      Il y a quelques années de cela, un drame familial se déroule chez les voisins de Basile et Coralie

    Le père, tue ses trois enfants à l’arme blanche, durant leur sommeil, termine par son épouse avant de se donner la mort .

    Cette histoire sordide est forcement source de beaucoup de conversations, Basile et Coralie, abasourdis sont incapables d’en parler à leurs enfants, ils préfèrent leur dire que les voisins sont en vacances .

    C’est peut être pas idéal de cacher la vérité, mais comment trouver les mots pour expliquer un tel geste. Je rassure Coralie, en lui disant qu’un jour elle sera prête à leur dire et qu’elle expliquera son mensonge en disant, qu’elle était trop bouleversée pour leur en parler.

      Une cellule psychologique est mise en place dans l’école, la même que celle des enfants de Juliette

    Quelques jours plus tard, Prunille, âgée de 5 ans, demande à ses parents,

    -Maman, est ce que Papa il va nous tuer Théo et moi ? »

    Gagné, avaient ils besoin de créer des frayeurs, des angoisses, avaient ils besoin d’informer les enfants de l’école maternelle ?

    Les enfants écoutent et captent les conversations des adultes ça, c’est sûr .

    Que dire, dois t’on tout dire ? je ne crois pas, tout au moins éviter les détails sordides , les traumatismes .

      Quelques semaines plus tard, un homme sûr de faire une bonne affaire, achète la maison, à prix plutôt bas. Il le remet en vente quelques mois plus tard, en espérant faire un bon bénéfice, et bien raté ! La maison est invendable, impossible de louer, les volets sont clos pour longtemps, Basile et Coralie n’ont  pas de problèmes de voisinage..

  • Jeanne aux mains d'argent

    buis.jpg

    Vous avez peut être vu le superbe film du génial Tim Burton, Edward aux mains d’argent

      Edward est un garçon peu ordinaire. Fruit de l’imagination et de la création d’un inventeur de génie, il n’a jamais pu être fini à cause de la mort de son créateur. Livré à lui-même, avec son cœur en or, son innocence et ses lames tranchantes en guise de doigts, il va être confronté à la vie dans une société dont il ne comprendra ni les codes, ni les règles, ni les droits, ni les devoirs. Mais où il découvrira certaines émotions… comme l’amour. 

    L’homme avec ses cisailles en guise de doigts taille des arbres, des arbustes en forme d’animaux, des sculptures végétales extraordinaires.

    Alors, un jour je me suis dis, je ne suis pas plus bête que Johnny Depp , la preuve c’est que j’aurais pu épouser George Clooney , je vais essayer à mon tour .

    J’ai réfléchi, un peu, à la  forme que je pourrais  donner à mes arbustes .

    Le Mont St Michel, un peu compliqué, la tour Jean Nouvelle de Barcelone, un peu trop phallique, les pyramides de Giseh , trop vu, allez restons dans le thème, j’ai choisi la forme d’un lapin.

    J’ai saisi un grand ciseau et j’ai coupé, enlevé, ôté tout ce qui me semblait bon, sont apparues alors des oreilles, une queue, un corps, je me suis reculée, et j’ai constaté que ça ressemblait à …

    rien, rien du tout, une ombre, un tas, une masse, bref, je n’ai pas réussi, parce que la sculpture végétale, je ne pense que ce n’est pas donner à tout le monde.

    La prochaine fois, je ferai plus simple, un carré, un rectangle.. Un bloc HLM.

  • Le Thermomix

    C’était l’époque des réunions Tupperware, des produits Avon et des femmes émancipées qui faisaient de la vente à domicile.

    Mon père ne supportait pas cela, il avait sans doute l’impression que pendant que lui travaillait, les femmes allaient dépenser sans sortir tout l’argent gagné

    Il faut que dans ces années là, 1975, les robots ménagers aient déjà pris d’assaut les cuisines, mais le meilleur restait à venir : le Thermomix.

    Une voisine venait dans toutes les maisons faisait une démonstration en live des vertus du robot, soupe, jus de fruits, pâte à crêpe, pâte à choux. le malheureux n’avait pas eu idée de râper les carottes ou débiter le saucisson .

    Pas grave, ma mère avait déclaré, « non   je n’achèterai pas le Thermomix!" .

    Une autre voisine, qui avait eu 11 enfants, n’avait pas réussi à refuser le robot qui à l’époque était très cher. Elle était venue confier son désespoir à ma mère, elle regrettait son achat et en plus elle ne l’avait pas dit à son mari. Elle devait sans doute régler l’objet en plusieurs fois, elle était totalement anéantie .

    Ma mère décida alors de lui racheter le Thermomix

    Elle n’avait pas envie de l’acheter la première fois à l’autre voisine, car elle ne l’aimait pas. Cette femme d’ailleurs divorça un peu plus tard, dans le village, ce fut l’affaire du siècle.

    Ma mère se servit un peu, très très peu du robot, puis le rangea dans son buffet, ressorti son vieux mixer pour la soupe et la vie du Thermomix fut calme et reposante

    Les deux voisines sont décédées depuis..

    Un  jour , mon frère qui a plus d’un tour dans son sac, fut pris d’idée de réutiliser le robot.

    Il y a deux ou trois ans, il rapporta l’objet chez lui, le brancha et une étrange détonation retentit et une odeur suspecte sortit du moteur .

    .Terrifié, mon frère qui se revoyait sous les bombardements de Beyrouth, renonça et se sépara du robot .

    Lui seul saura nous dire ce qu’est devenu le Thermomix.C’était exactement le même modèle que celui là .

     thermomix.jpg                                                                 

    Je n'aime pas les réunions de vente à domicile ,je déteste vendre ,tout au moins convaincre , marchander ,il y a quelques années avec Jérome ,il nous est arrivé une drôle d'aventure dans un registre similaire , ce sera l'objet d'un autre billet .

    je me demande si Giscard avait un Thermomix ?

  • Le didgeridoo

    digeridoo.jpg

    Après avoir trié, vidé, jeté, gardé, je me décide à faire un vide grenier, essayer de vendre quelques bibelots, jouets et autres accessoires .

    Je m’installe de bonne heure et j’attends, j’observe, je regarde défiler devant moi des gens bancales, de travers, voûtés, déglingués, vieillis, difformes, estropiés, chemise ouverte, gitane aux lèvres, boiteux, estropiés, amputés

    Des hommes en jogging et mocassins, des femmes aux Tees shirt moulants, aux formes, aux rondeurs généreuses, décolorées, cheveux effilochés, teints en blond pour des fillettes, des grands-mères aux cheveux jaunes, des hommes sans dents..

    Je vois, revois passer un couple, la cinquantaine, elle, pas d’âge, trente cinq, sûrement plus, impossible de savoir, pousse sa fille de deux ans, elle dort, elle n’a pas de chaussures, elle ne marche pas.

    Devant moi, défile la pauvreté de nos campagnes, la misère de nos quartiers populaires, je ne vois qu’eux, cela me renvoie plein de choses, leur regard saisissant.

    Je croise plein de visages connus, des collègues, des stagiaires, des parents d’élèves, je salue, je parle un peu.

    Les gens n’achètent pas, ils ne vendent pas non plus, ils déambulent, portable à la main

    Le temps passe vite, je ne me lasse pas de regarder les gens, je ne vends presque rien,

    Je croise le regard de Pamela, j’en parlerai plus tard .

    Mon voisin est un artiste, il vend des toiles, signés David et des masques sanguinolents, Billy s’est joins à lui pour vendre ses tableaux,

    Sa femme vend des produits Avon, pas cher, des vêtements de bébé et des montres neuves sûrement volées

    Ils vendent un didgeridoo. Je le trouve très beau, je le troque en fin de journée avec la femme, elle a quatre enfants, l’aînée à 4 ans, elle est très sympathique, très souriante, je lui offre des jouets pour ses filles avant de partir .

     

     

    Je repars avec mon didgeridoo. Je pense à Sarah , elle sera de retour dans deux mois, je dois m’entraîner à souffler dans l’instrument, pour endormir ou chasser les mauvais esprits..
  • Mes enfants sont des stars

    clara théatre.JPG

    Mes enfants sont des stars, oui des stars du show biz car tout au long de l’année ils font de la scène .

    Attention, pas n’importe quoi, ils ne se produisent pas n’importe où, ils font les grandes salles, les lieux branchés du tout Laval .

    Je regrette déjà de ne pas avoir fait de presse book, oui ça peut servir, pour eux, pour leur carrière.

    Ellen a commencé très jeune, dès la maternelle, lors de la kermesse de fin d’année, elle brillait, on ne voyait qu’elle, son costume de papillon lui allait comme un gant .

    Elle a continué, elle s’est produite dans des églises, des salles à l’époque  où elle faisait partie d’un chœur d’enfants, elle a même chanté avec Yves Duteil (ouh ça vous en bouche un coin ! )

    Puis elle a décroché un rôle dans une reprise des « Misérables «  ses premiers pas dans la Comédie musicale

    Ensuite, elle a essayé la danse, elle explosait sur scène, une étoile filante, on ne voyait qu’elle !

    Elle a continué le chant, toujours au premier rang, à cause de sa voix et son phrasé, nettement au-dessus des autres choristes.Par humilité elle ne fait jamais de solos, mais elle en est capable

    Elle fait du théâtre, oui dans une troupe, plus tard elle sera comédienne, c’est sûr, elle est faite pour ça, pour la dramaturgie. quelle fougue, quelle talent !

    Elle apprend les rôles des autres par cœur, au cas ou un absent le jour de la représentation, elle pourrait reprendre n’importe quel rôle .

     

     

    Mark fait du piano, c’est un virtuose, je l’ai vu tout de suite,

    Je voulais l’inscrire à 18 mois à l’école de Musique, ils n’ont pas voulu, peut être parce qu’il ne marchait pas encore .

    Quand Mark se met devant le clavier, silence absolu, dans la salle du Vieux Château, on n’entend que lui, chaque note est un pur bonheur, il manie les gammes avec talent, passion,

    Je pense qu’il sera pianiste, ou chef de chœur .

    Mark fait de la chorale aussi, il brille, toujours au premier rang, parce qu’il est beau, parfois j’en suis mal à l’aise..

    Rose ne va pas tarder à faire de la scène, elle est précoce aussi mais j’attends un peu, elle sera trop vite sollicitée pour les castings, je prefere qu’elle prenne son temps

     

     

    Eh oui chers lecteurs, nous sommes en juin et je galope aux répétitions, aux kermesses, galas de danses, auditions, représentations diverses. !

    Arêtes Jeanne, arrêtes de pester contre les parents, qui caméscopes et appareil photos à la main en oublient de regarder, encourager leurs progénitures .

    Mes enfants aiment, profitent de leurs loisirs, comme les vôtres et je suis là, comme tous les parents, à les applaudir le Jour J.

     

     

    Ma fille aînée sera comédienne

    Mon fils sera pianiste

    Ma fille cadette sera la Nouvelle Star , si , elle chante déjà « Papillon de lumière «  et elle  a même traduit le texte «  buterfly of the light «  ..elle est précoce ,déjà bilingue , je sais , je dois m’y préparer .Demain pour elle , ce sera Londres , Broadway ..

  • La petite soeur

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    Quand j’ai annoncé aux enfants que la famille allait s’agrandir, ils étaient ravis, surtout Rose qui a déclaré  » ce sera la mienne ».

    Oui une petite sœur, quel évènement !

    Le tout c’était d’aller la chercher .

    Nous sommes partis un dimanche matin, vers 10h, en direction de la Touraine,

    Nous en avons profité pour faire une pause déjeuner chez Lorenzo, revoir les enfants, papoter deux heures sous le soleil .

    Puis , un peu de voiture le long de la Loire, direction Amboise, Blois, et nous avons trouvé parmi les vignobles, la maison, celle qui abrite les parents

    Rose était impatiente de voir la petite sœur .

    Elle était confortablement blottie contre son père, sa mère n’était pas très en forme .

    Elle est de couleur noire, c’est rare, on resserve plutôt cette couleur pour la confection de manteaux, elle a de grandes oreilles, un peu comme le Prince Charles .

    Elle est entrée dans son nouveau logis  sans stress, nous avons parlé un peu de son histoire, puis elle est partie avec nous en voiture, retour vers la Mayenne .

    Elle a fait connaissance avec sa grande sœur, elle déjà bien habituée à nous, elles sont blotties toutes les deux, la petite sœur a essayé son nouveau toboggan, j’envisage une extension, car je me dis que deux chinchillas dans la même cage, c’est un peu juste.DSCN0163.JPG

    Voilà une photo de nos deux chinchillas

    L'une d'elle s'appelle Churchill , l'autre Mikeline

     

  • La St sylvestre en mars

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    Ce soir là nous avions opté pour une raclette. Rien de plus ordinaire me diriez vous, une méga raclette avec 20 copains, installés dans un gîte, énervés, ravis de cette petite escapade aux abords du Mont st Michel.

    Vers minuit, après le dessert, Pierre Alain nous dynamisa pour les danses folk, il nous avait  donné quelques rudiments en fin d’après midi juste après une balade à St Jean le Thomas, et avec un peu de musique, nous voila partis pour des pas bien rythmés.

    Chacun s’efforce de respecter les consignes, nous dansons par deux, sur une musique de Gwendal, j’adore..

    Les pas sont calés, certains sont plutôt réglo, d’autres confus, ça tourne, ça rigole, autant d’hommes que de femmes, ce qui est plutôt est rare.

    Puis notre ami propose  une compil disco et voilà les  copains partis pour des danses délirantes, sans retenue, sans complexe.

    Des mouvements anarchiques, avec Paul, Jeremy, Carla et son ami, Clotilde, Christophe, Léandre et Agathe, nous nous laissons aller…

    Me reviens alors brusquement à la mémoire ces images que je décrivais dans le billet précédent, les ambiances que je détestais, mon corps qui n’était pas apte à de telles libertés.

    Je repense à la danse du balai, et  juste à ce moment précis, Thierry trouve un tapis, invite les filles à la danse, on rit, on laisse exploser notre bonheur  d’être là, déterminés à profiter de ce temps de fête.

    Nos liens sont forts, la musique, la chanson nous réunit depuis 4 ans déjà, avec notre histoire, notre complicité.

    Vers 1 h du matin, l’un de nous crie « bonne année ! »

    Nous nous embrassons, bises, bisous, big bisous, le délire continue, c’est notre réveillon, nous fêtons simplement nous-mêmes, explosons notre joie, celle de ce temps à nous, à nous seuls.

      Nous dansons encore et encore, épuisés  vers 3 h, nous nous  séparons pour quelques heures, avant de nous retrouver pour le petit déjeuner …

    Nous sommes en mars, un réveillon un peu décalé, décalage horaire en plus.

    Nous approchons tous de la quarantaine, nous vivons ce temps tels des copains de lycée, qui peut dire que l’arrivée des enfants, d’être en couple est un frein à la fête, bien au contraire..

     

    « Merci Jeanne pour l’organisation, on recommence l’an prochain « 

    « y’a qu’a demander, je suis partante, avec vous tous , un réveillon au printemps « 

      Je savais que ce temps viendrait, qu’il me fallait être patiente, que les choses changeraient un jour..
  • La danse du tapis

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    J’avais beaucoup de cousins et de cousines .

    Le mythe de la bonne entente des familles nombreuses, ce n’était pas pour moi

    Tous les ans, nous étions invités aux communions, puis aux mariages.

    Des années de corvées, il fallait offrir un cadeau, trouver de nouvelles tenues, et le pire, assister à la fête.

    Mes parents n’aimaient pas trop ça, cela coûtait cher, mon père jouait la carte de la convivialité, l’oncle sympathique que tout le monde aime, ma mère souriante, faisait bonne figure.

    Après la messe, nous faisions une petite promenade, mais comme il pleuvait parfois, il était prévu de se retrancher pour danser dans une discothèque en pleine après midi.

    C’était lourd, parce que l’ambiance, dancing, thé dansant n’était pas toujours au rendez-vous :

    les tantes s’essayaient au paso-doble, un désastre, d’autres au tango, encore pire

    Puis nous avions droit à tous ces tubes des années 70, la danse des canards, Big Bisou, la chenille …et j’en passe..

    Je détestais ça, je ne trouvais aucun plaisir à ces ambiances artificielles, je n’attendais qu’une chose, grandir, vieillir, avec cette certitude que les choses changeraient un jour, j’avais raison.

    Le moment le plus redoutable c’était la danse du tapis, des oncles le visage ruisselant, venaient s’agenouillait devant une dame et tous deux se mettaient au milieu pour quatre bises

    Je me mettais dans les coins, sur des banquettes en velours , au milieu des verres et des cendriers débordants ,certains avaient du mal à se relever..

    Plus tard, mes cousins, déjà adultes, chemise pelle à tarte, décolleté à la Ringo, s’éclataient sur du disco. je vous laisse imaginer l’ambiance

    Malgré cela, c’était extrêmement drôle, parce qu’on savait ce qui allait se passer, on devinait tout, un de mes oncles avait toujours le même costume trois pièces, il chantait toujours la même chanson

    Le soir, nous nous retrouvions vers 21 dans une salle aménagée .

    Des dames en chemisier et jupe noire nous servaient, la coquille macédoine mayonnaise, le gigot, la pièce montée ..elles devaient sourire par politesse à toutes les blagues idiotes que les invités , la cravate déglinguée et le chemise ouverte , faisaient à leur passage .Je n’aurais jamais pu .

    Les jeunes fumaient leur première cigarette, s’enchaînaient alors des jeux très, très vulgaires, des chansons paillardes et d’épuisement nous nous endormions dans l’AMI 8 sur le chemin de retour.

      Vers l’age de 14 ans, nous partions faire des promenades à la plage avec mon frère et une cousine, et à 17 ans j’ai totalement capitulé en affirmant, c’est fini, ne m’invitez plus, je vis ma vie, je vole, je ne viendrai plus.

    La dernière corvée fut le mariage de ma sœur, en 1984, l’année de mon Bac, mais c’était bien, ils étaient tout simplement heureux.