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Anecdotes d'hier et d'aujourd'hui - Page 129

  • Conversation improvisée

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    Assise à une table ronde pour quelques heures lors d’une soirée anniversaire, je me rends compte que mon voisin de droite n’est pas bien bavard

    Celui de gauche, c’est mon mari, je le connais

    Alors, comment engager la conversion ?

    « vous êtes assis à côté de Jeanne, c’est un honneur, je suis une grande pédagogue, menant une carrière de chanteuse, créatrice de bijoux, et blogueuse influente … « 

    Non, pas possible d’engager la conversation de la sorte, c’est trop égocentrique

     

    Alors, je sors mon trousseau de clés

    Les enfants

    Les animaux

    Ça marche à tous les coups, le boulot parfois

    Mon voisin de table, me dit qu’il n’a pas de bêtes, il n’aime pas, pas de chien, pas de chat, (bon mince.. ) mais que son fils a dit à sa maîtresse que son papa  avait des poissons qu’il allait promener à la rivière

    « Ah, vous péchez ? « 

    « Oui ,un peu «  (il est modeste )

    Et moi, Jeanne qui a un avis sur tout, ou plutôt apte à adapter mes conversations en toute circonstance, je le branche sur les silures

    Et là miracle, je ne l’arrête plus !

    Le voisin de table me raconte ses aventures, tout le plaisir qu’il a à pêcher très tôt le matin, les tailles et poids de son butin, les meilleures recoins, les techniques, barque, dimension etc. …

    Je n’ai pas tout retenu

    Il est heureux, il parle, fait des gestes, mime avec les mains, la taille des poissons...

    J’écoute, je rebondis..

     

    Ah, il en faut peu pour faire parler les gens, parfois plus pour les arrêter

    Pas grave

    A aucun moment l’homme n’a posé de questions, je me demande parfois si je n’impressionne pas

     

    Avec un autre couple le même soir, j’ai cherché un sujet de conversation, ils étaient originaires d’Auvergne

    Et l’Auvergne, ça me connaît, justement, le trou paumé où j’avais séjourné en 1986, c’était leur village …

     

     

    J’ai oublié de leur demander  s’il y avait des silures en Auvergne ?

  • "Méningite "

    Lorsque je l’ai vue pour la première fois, elle avait ..deux heures

    C’est peu, un bébé, bien frais, une jolie petite  fille

    Je l’ai gardée, câlinée, normal c’est ma filleule, quelle fierté

    Et puis j’ai quitté la petite ville normande, et elle est partie aux pays des jeux

    Je la voyais par petit peu, pas assez, elle est devenue ma nièce, et je suis devenue mère

     

    Un soir d’été, elle fut déposée comme un paquet, par un père peu scrupuleux, fiévreuse, malade

    Diagnostic terrifiant, une méningite ( virale fort heureusement )

    Je voulais aller de suite la voir à l’hôpital, la réconforter, lui assurer toute ma présence

    Je voulais lui offrir un copain, un compagnon

    J’avais acheté trois zazous, une girafe, un hippopotame et un singe

    Je voulais les offrir à mes trois enfants, ne pas les séparer

    Mais mon cadeau n’était pas encore annoncé, peut être jamais …

    Alors j’ai emballé le singe et  lui apporté

     

    Elle l’a serré contre elle, gardé au chaud, et l’a baptisé « méningite «  du haut de ses neufs ans, elle fut persuadée qu’il fut son sauveur

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    Elle a presque vingt ans, soudain me reparle de Méningite

    « tu sais, je l’emmène partout, partout il me suit encore « 

    je suis touchée, j’accorde beaucoup d’importance à ses compagnons câlins

    On parle, et brutalement tout ressort, drame, questions, larmes, doutes

    Je tente de dire, raconter, cette histoire là, je ne peux pour autant aller au-delà des vérités, celles qui la font tant souffrir

     

    Je voudrais tant qu’elle puise encore toute la force qu’il lui faudra pour avancer

    20 ans, une jolie femme, gaie, volontaire, amoureuse, fragile …

     

    Va en avant, fonce, entoure toi de ceux qui t’aiment, tant pis pour ceux qui passeront à coté de ton amour, un jour, il sera trop tard..

    Aimes, fais …ce que tu aimes faire

     

    Je ne passe pas assez de temps avec toi, tu gardes tout ce que je t’ai offert, ta chambre me le rappelle quand je vais dans tes montagnes

     

    Et moi vraiment, je peux te le dire, je t’aime comme ma fille …

  • Les deux blaireaux

    Sur l’étagère de la salle de bain, à côté du poudrier vintage, trônent deux blaireaux

    Oh! pas deux mustélidés noctambules et omnivores au pelage rayé blanc et noir, j’ai assez de monde dans ma ménagerie, non, il s’agit de blaireaux de rasage, petites brosses utilisées par les hommes pour étaler le savon de rasage, fabriquées justement avec des poils de blaireau, et même de sanglier dans certains cas

    Rassurez vous je ne possède pas de sangliers non plus

     

    Vous êtes tous en train de vous demander « mais pourquoi Jeanne, as tu dans ta salle de bain deux blaireaux ? «  Et vous avez bien raison de me poser la question, puisque je ne suis pas une femme à barbe, je suis peut être barbante certains jours néanmoins..

     

    L’un des deux me fut donné par la mère de Jérôme, il appartenait à son grand-père et comme elle connaît mon attirance pour les objets qui servent à rien, elle me le confia

    L’autre, je l’ai trouvé dans une brocante, il est en laiton et j’aime les objets ne laiton

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    « C’est tout ? « 

     

    En fait, je trouve cet objet curieux, parce que je n’ai jamais vu d’homme utiliser de blaireau, parce que les poils soyeux me rappellent la petite brosse douce que la coiffeuse passe dans la nuque à la fin de la coupe, geste final, accomplissement total

     

    Et je suis sûre que certains d’entre vous auront une explication peut être freudienne au fait que j’ai conservé ces deux blaireaux, la forme, la texture, pensez donc, il va de même pour les micros, glaces, et autres. Oh Jeanne, tu te laisses aller, attention aux pervers. !

     

    J’aime tout bêtement ces trucs désuets, symboles de virilité, parce que j’en ai déjà parlé :

    J’aime les hommes 

    A condition qu’ils ne  soient  pas de vrais blaireaux !

     

     

  • Les reproches

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    Une femme  fixe mes boucles d‘oreilles bleues

    Elle n’est visiblement pas très satisfaite, elle me reproche de les porter, elle possède  les mêmes, pas ce jour là pourtant

    Elle me fait une remarque désagréable

     

    C’est tout de même incroyable de me reprocher de porter mes propres créations, j’ai inventé, agencé, je mets ce que je veux quand je veux.

     

    « Jeanne, dis donc tu ne m’as pas envoyé de mail pour la Bonne Année « 

     

    C’est un reproche, j’aurais du, c’était une obligation, pourquoi moi, pas elle ?

     

    On me reproche des choses, ça m’exaspère, c’est injustifié, je n’ai  le monopole de rien, si ce n’est celui de mes choix, tant que cela n’empiète pas sur la liberté de l’autre, dois je le matin m’habiller en fonction de mes envies, ou en fonction des réactions que cela pourrai provoquer ?

     

    Je déteste les reproches, j’accepte mes erreurs, les critiques, parfois je m’excuse, je reviens sur mes jugements, mais je suis totalement incapable de rentrer en conflit pour des broutilles, des choses auxquelles j’accorde peu importance

     

    Pourtant ça m’énerve, et je rumine, de quel droit peut on me faire de tels reproches ?

    Je me sens humiliée, rabaissée

    Je déteste ressentir ça, alors j’inverse vite les rôles

    Je suis distante, je n’accorde plus de complaisance, presque plus de sympathie, juste de la politesse

    Je me sens mieux, sereine, à ma place, ni en haut, ni en bas

     

    On me reproche ce blog, virtuel, pas dans la vraie vie

    Dois justifier d’une chose que je n’impose à personne, libre à chacun de venir et de partir.je ne cherche pas à convaincre, mais qu’on me foute la paix avec ça

     

    J’ai donné, accepté, résignée, j’ai remplacé, bouché les trous, les bouts de tables…les places où personne ne veut aller

    Qui va gérer ma vie à présent, moi seule, fière, haute

    Une vie je le crois plutôt tournée vers les autres, les petits liens d’hommes et de femmes …liens de vie

     

    Qu’on ne me reproche rien, je n’ai pas de leçons à recevoir …

    J’ai donné …

    Je donne encore, autrement..

  • L'épicier

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    L’épicier venait en camionnette tous les jeudi .

    Il se garait dans la cour, prenait son déjeuner tout seul dans la cuisine , au bout de la table

    Il travaillait chez mon oncle commerçant .

    Quand il avait bu son café, il remontait dans son camion et livrait les commissions  .

    Ma mère ne faisait pas de liste

    Elle achetait en premier du sucre, du café, de la farine, de l’huile

    Puis il pesait quelques fruits qu’il déposait dans un sac en kraft, il roulait les coins pour le refermer

    Les bananes dépassaient souvent du sac

    Puis ma mère prenait du Benco, quelques yaourts et desserts, des fruits au sirop, du thon, des sardines, du pâté, quelques conserves, du chocolat

     

    Elle n’achetait pas de lait car nous avions des vaches, ni œufs, on avait des poules, ni crème, on allait la chercher chez Louisette , la voisine d’en bas au vernis à ongle craquelé .

     

    Elle n’achetait aucun légumes, tout venait du jardin, le soir nous mangions de la soupe .

    La viande, le porc, le mouton, le lapin et le poulet venait de notre production

     

    Quand le petit comptoir en bois était recouvert, elle finissait par le superflu, pour nous elle achetait des barres chocolatées .

    Louis prenait un Bounty, Flo des Treets et moi un Raider ;

    Nous avions droit aussi à un paquet de chemin gum en tablettes à la chlorophylle

     

    Pour se désaltérer l’été, elle achetait du Citror, c’était un sirop acide au goût de médicament, c’était pas bon, on avait jamais de limonade ni de vrai jus de fruits

     

    Puis on déchargeait les commissions, on les rangeait et la camionnette de l’épicier repartait finir sa tournée

     

    Quand je vois la taille de denrées dans mon caddie, je me dis que les temps on bien changé, il y avait moins de besoins alimentaires,

     

    Mes parents cultivaient et mangeaient bio, on avait toujours de délicieuses viandes au goût parfumé accompagné de légumes

     

    Mes enfants se régalent toujours autant chez mes parents, quand ils nous accueillent, ils remplissent leur caddie au supermarché

     

    A la place du Citror, ils ont du  jus d’orange .

     

  • La liste

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    La liste :

     

    -Ranger et trier mon placard de vêtements

    -Faire des confitures de prunes

    -Mettre à jour mon blog de bijoux

    -Retravailler mes cours pour septembre

    -Apprendre trois chansons dont une en anglais et une autre en espagnol pour le mariage de Serena

    -Ranger la cave 1

    -Faire mon testament

    -Acheter et monter une armoire pour Rose

    -Peindre le salon et poser des jolis rideaux

    -Aller à Londres voir les Mis avec Vonric

    -Faire les bijoux pour Ama

    -Trier mes photos et faire des tirages papier  et les mettre dans des albums

    -Regarder la dernière et ultime Saison d’urgences le dimanche soir

    -Garder ma liberté de penser

    -éliminer le liseron qui a envahi les framboisiers

    -viser la lune, ça me fait pas peur….

     

     

    Avec tout ce programme, je me demande si je vais partir trois jours ?

     

  • Destination ailleurs

    L’été, les vacances, il faut.. partir

    Mais où ?

    A toi de décider Jeanne..

     

    Partir dans le grand Nord, la Scandinavie, l’Ecosse, déjà fait, il faut au moins deux semaines pour en profiter

     

    Partir dans le grand sud, la Grèce, l’Italie, L’Espagne, le Portugal, déjà fait, il fait trop chaud je ne peux pas

     

    Réserver, j’en suis incapable, j’aime bien garder une certaine disponibilité à l’imprévu

     

    En vacances, j’aime visiter les grandes villes, regarder les gens, manger dehors, déambuler sans but précis, j’aime que ça grouille

     

    Je n’aime pas les coins paumés, les bois, la montagne, la verdure, ça m’ennuie..

     

    J’aime bien la mer, à condition qu’il ne fasse pas trop froid, mais l’où la mer est chaude, il y a trop de touristes

     

    T’es jamais contente, t’aime rien ?

    Je n’aime pas partir plus de 6 nuits, c’est vrai

    J’ai besoin d’adapter mes vacances aux enfants, qu’ils y trouvent du plaisir

     

    Je ne vois pas quelle destination choisir

     

    J’aimerais en fait qu’on choisisse pour moi, qu’on prévoie pour moi, j’en ai marre de penser, marre de prospecter, marre de préparer les bagages

     

    J’aimerais qu’une voiture se gare dans le jardin, qu’un chauffeur m’ouvre la porte et me dise : Jeanne, vos bagages sont chargés, vous n’avez plus qu’à monter

     

    Destination ailleurs, comme dirait Yannick Noah …


  • Vu et entendu en ville

    Dans une boutique de vêtements, je flaire les dernières démarques

    J’opte pour un collier soldé, afin de récupérer les perles

     

    La vendeuse en caisse :

     » il y a une chaîne pour ajuster le collier « 

    J’ai bien vu, j’ai légèrement le sentiment d’être un peu prise pour une imbécile, je ne vais pas pour autant lui signaler

    « Attendez, je vais vous faire montrer « 

     

    Vous faire montrer, aïe, vous montrer, ou vous faire voir, mais vous faire montrer, c’est pas vraiment correct.

     

    En linguistique, je ne suis pas puriste, mais je me dis qu’il y a des limites tout de même à ne pas franchir, même mes enfants n’ont jamais utilisé pareille expression

     

    Je la laisse faire, plongée déjà dans mon savoureux projet de création

     

    Un peu plus loin, je fouine dans la boutique « c’est pareil on a le même «  et là, je trouve, un jeans (5 euros ) un bermuda (2 euros ) et un sweat pour 10 euros en 14 ans pour mon boy

    Si c’est pas une affaire ça !!!

    Mark porte tout ce que je lui achète, il n’est pas exigeant pour un sou

     

    Je suis ravie, j’adore les dernières démarques

     

    En rentrant, il pleut à verse

    Je m’installe dans ma véranda, Rose joue à la marchande de bijoux et en deux heures, j’ai réalisé ces deux parures, violet, argent et gris

     

    Je ne résiste pas à vous les faire montrer

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  • Le poudrier

    Dans son sac à main, ma mère avait peu de choses

    Un porte-monnaie, un porte-carte avec sa carte SNCF et des photos de ses enfants, des rinces doigts qu’elle prenait sur les tables des mariages, un échantillon de parfum imprégné jauni par le temps qui ne sentait plus bon, des menus de communion, des programmes de messe, des images pieuses, un mouchoir.

    Et milieu de tout cela, un poudrier

    Un poudrier sans poudre, elle ne se maquillait jamais, à part un rouge à lèvres posé rapidement avant la sortie du dimanche

    Ce poudrier lui avait été offert par ses patrons quand elle était jeune

    C’était un cadeau, elle recevait si peu de cadeaux

     

    Un jour, elle a donné son poudrier à Ellen, pour qu’elle joue avec .

    Un poudrier en cuir des années 50, ce n’est pas un jouet

    C’est un bel objet

    Je l’ai mis de côté et déposé depuis sur une étagère dans ma salle de bain

     

    Sans poudre, je n’aime pas la poudre …

     

    Je ne sais pas pourquoi ma mère l’a retiré un jour de son sac à main .

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  • Séparations et retrouvailles

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    C'est ce qu'il y a de plus supportable dans les séparations, c’est l'espoir des retrouvailles

     

    Cette citation est de Jeanne, écrite il y a quelques jours dans le feuilleton de l’été par Antiblues

     

    Cet été 1986, j’avais vécu un mois imprévisible, une rencontre insolite, mêlée de complicité , avec encore en tête les « Démons de minuit «  qui tournaient en boucle et en « rouge et noir «  de Jeanne Mas, une grande évasion, une énorme parenthèse

    Je travaillais en août, dans une autre colo dans le Calvados

    J’étais impatiente de retourner avec Pierre Yves, que je connaissais bien, et surtout mon ami Léo

     

    Pourtant les premiers jours étaient moroses, je n’arrivais pas me remettre dans le bain, le ciel était gris, très gris, les enfants incroyablement violents, totalement irrespectueux du cadre

     

    Je vivais sans l’énergie qui m’animait d’habitude, j’avais envie de partir quelques jours ne camping avec Léo, c’était difficilement négociable

    J’avais le cœur lourd, je n’expliquais pas ma mélancolie.

     

    J’avais quitté Arnold et il me manquait, sans que je j’ose me l’avouer

    Il m’avait fait la promesse de me prendre comme adjointe l’été suivant, je me méfie des promesses …

     

    Je n’expliquais pas toujours pas ce qui me liait à lui, il me semblait tellement au-dessus, un trop bel homme, trop, bien trop bien  pour le pauvre Jeanne

     

    Un après midi, pendant le goûter, Pierre Yves braille dans le réfectoire

    « Jeaaaaaaaaaaane ! , téléphone, c’est Arnold, je viens de causer avec lui « 

     

    j’étais pétrifiée, je n’osais pas saisir l’appareil, je m’attendais à des reproches, une faute, laquelle, mon cœur s’emballait

     

    Je perdais confiance en moi, moi la Jeanne plutôt grande gueule, je redevais la Jeanne de mon enfance, soumise et vulnérable face à l’autorité

     

    Je balbutiais

     

    Arnold me demandait si j’allais bien, je lui dis que pas trop, c’était dur

    Il me confia que sa colo était d’un ennui mortel, parce que je n’étais plus là, parce qu’il aurait donné n’importe quoi pour que je soies à ses côtés

     

    Je sentais mon cœur battre, je ne savais pas quoi lui dire …j’étais comme …

     

    Il me demandait d’aller le rejoindre dès que j’aurais fini, auprès de Bréhal, une visite, pas plus

     

    C’est ce que je fis dès que je fus libérée , je me souviens d’avoir garé ma voiture dans le sable …en fin d’après midi .

     

     

     

  • La visite

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    Quand quelqu’un venait nous rendre visite, Tarzan aboyait, c’était notre sonnette, notre carillon, ma mère s’avançait vers la barrière

    Notre chien n’était pas féroce, mais par précaution, il était attaché quand il y avait des enfants

     

    Les voisins ou famille venaient sans prévenir, nous n’avions pas le téléphone, c’était ainsi, si la porte était fermée, c’était remis à plus tard

     

    On ne s’annonçait pas, on ne prenait pas la peine de prévenir, il y a avait toujours de la réserve pour manger ensemble, un morceau de lard fumé et des œufs pour une omelette

    J’aimais bien les visites, pas toutes mais en général, c’était vivant

    Mes parents étaient accueillants, disponibles, rieurs .

     

    Aujourd’hui, les moyens de prévenir sont vastes

    On ne parcourt pas de kilomètres pour trouver la maison close, on a peur de déranger, alors on téléphone, on envoie un texto, un mail

    Parfois les gens ne répondent pas aux mails, ne rappellent pas après les messages laissés, alors on attend, on doute, on n’ose pas relancer, on se rate

    C’est le paradoxe, tant de moyens de communiquer, et tant de codes à intégrer, avec untel, c’est le mail, avec un autre le téléphone..

     

    Je m’interroge sur tous ces codes, couper son portable, ne jamais consulter sa boite mail ??

     

    Et tous ces codes d’accès, ces portails, sonnettes, barrières …assurant la sécurité

     

    Chez nous, le portail est grand ouvert toute la journée, pas de sonnette, ceux qui nous connaissent passent, reviennent, restent

     

    C’est facile 

    » entrez « 

      un peu comme à la campagne, sans chien jappant,  seuls des chats errants, déambulant, apaisants ..

     

  • L'ongle de Jeanne

    Parce qu’en 24h,nous avons perdu 12° , que faire d’autre qu’un peu de shopping sous la pluie et les bourrasques de vent

    Avec Louis et Ellen, nous avons eu le courage d’affronter le pire, un temps de novembre, en ce jour de juillet, 12 ° à Cherbourg

     

    Je rentre dans une parfumerie pour faire du stock de dose d’essais pour combattre mes rides

    Avec légèreté, je saisis un flacon de vernis ongle Yves St Gorent, violet, pailleté, et je l’étale sur mon pouce

    C’est lumineux, peu discret, j’aime bien la couleur

     

    Un peu plus loin, je retente avec un autre, plus foncé, un Cranel

    C’est voluptueux, chic, uniforme

    J’ai aimé la glissade du pinceau sur mon ongle

     

    Ma mère posait du vernis rouge sur les  ongles de ses orteils  l’été, je le regardais faire

    J’avais le droit à un peu de vernis, très occasionnel

    Louisette, la voisine du bas avait toujours du vernis écaillé aux doigts

    Ma mère disait que ça faisait négliger, que ça ne se faisait pas

    Je n’ai jamais réussi à poser un vernis correctement, ça coule, ça bave, ça s’écaille..

     

    Mes ongles poussent très vite, comme mes cheveux, j’ai un doigt fin, je pourrais mettre du vernis

    Je n’ose pas, sur les autres, je trouve ça beau, élégant, sur mes mains je trouve ça vulgaire

     

    J’ai eu envie de m’acheter le beau vernis, je n’ai pas osé, j’en avais pas besoin

    Je le ferai peuvent être, j’aime bien la couleur, les palettes, la lumière

     

    Au fond de moi, je ne suis pas convaincue de mériter du vernis, pourtant j’ai l’âge révolu

    On se libère difficilement de ses préjugés, ceux que l’on perçoit, des étiquettes, l’idée même de poser un vernis sur mes ongles et je me sens vulgaire, provocante, pas à la hauteur de …

     

    J’ai quitté la parfumerie avec mes doses d’essai pour l’été, et deux ongles recouverts de violet, et Louis a eu envie de faire une photo

     

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  • Le dirigeable

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    Dans le fond du jardin, j’ai entendu un bruit sourd, léger

    J’ai levé la tête au ciel, et j’ai apperçu un dirigeable

    Un ballon, comme disait ma mère

    J’ai eu peur, très peur, j’étais terrifiée, pourquoi avoir peur d’un dirigeable

    Ce n’est pas dangereux

    Je crois que j’avais l’impression qu’il allait tomber, tout près de moi, s’enflammer

     

    Je n’ai dit à personne que j’avais eu aussi peur

    J’ai osé le regarder s’éloigner dans les arbres, j’ai attendu la fin du sifflement

     

    Les enfants ont des peurs inexpliquées, peur de ce qu’ils ne connaissent pas, peur de ce qui paraît impalpable

    Ils ont peur des clowns, des citrouilles, des momies, des masques …

     

    Pendant longtemps j’ai eu peur des ballons

    Je ne sais pas s’il faut forcer les enfants à vaincre leurs peurs

    Il faut juste les rassurer, leur dire qu’ils ont le droit d’avoir peur, les protéger des dangers

    J’avais honte d’avoir peur, c’est ça le pire, c’est ça qui multiplie la peur

     

    Nous ne voyons plus de dirigeables, je crois que j’ai cru ce jour là, un court instant, être entrée dans un roman de Jules Verne , j’avais 7 ans , à peine plus

  • Belle journée annoncée

    Un an déjà, ce jour de juillet Albert Monument

    Une jolie rencontre, que nous avions racontée chacune à notre façon

     

    Elle avait rajouté dans son billet que ça lui avait donné envie de voir ma maison

    Alors, chose promise, nous avions plus qu’envie de nous revoir

    Et j’ai mis mes derniers lys dans un vase, pour embaumer la maison

    ,déroulé le tapis rouge, mijoté un plat …

     

    Parce que c’est dans  quelques heures, qu’elle arrive mon amie de blog !

     

     

    (la suite, dans la soirée …)

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    Elle est arrivée avec un mini rosier jaune à la main

    J’adore les roses jaunes, il va falloir que j’en prenne soin

    Nous avons fait le tour du jardin, puis visité la maison

    Elle m’a fait des compliments sur mes pastels, cela me touche beaucoup .

    L’Homme était là, on ne se connaissait pas, il est calme, serein, très gentil

    Risette est souriante, toujours, c’est ce que j’aime chez elle

    Le cadet avait la bougeotte, la fille a parlé avec Ellen

    Nous avons bu de Layon, déjeuné sur la terrasse, pris le temps, Ellen avait fait des verrines en dessert

    Elle disait qu’elle aimerait un jardin pour le plaisir d’y voir un chat sautiller.

    C’est apaisant de regarder un chat

     

    Nous nous sommes dit que les rencontres de blogueurs pouvaient être une appréhension, mais pas pour nous, on ne ment pas sur nos vies, dans le long terme, nous connaissons de cette manière là, c’est certes insolite, mais sincère, on a rien à se prouver, rien à se cacher

     

    Après le repas, nous sommes partis visiter ma petite ville si tranquille

    Un petit périple depuis la place de Hercé, puis le jet d’eau, la halte fluviale, avant de rejoindre le beau théâtre par la rue de La Paix, là où les milliardaires saoudiens font leurs achats

     

    Je l’avais prévenue, c’est le quartier chic

     

    Puis retour par la vieille ville, l’Homme compara notre ville à Inverness, en Ecosse

     

    Place de Hercé, j’ai rencontré Sofia, et c’est là que nous nous sommes quittés, ils allaient retrouver un ami un peu plus loin

     

    J’irai visiter Lille, avec eux, avec elle, c’est certain, rendez vous est pris

     

    Je vous assure, ça n’a rien de terrifiant, ce sont des rencontres humaines, simples et sincères, c’est ce que j’aime le plus, l’été, ça, ces moments là ..

     

    Et il y en aura plein d’autres …à venir , peut être avec l’un de vous .

    Il y aura des verrines ..

     

     

     

  • Prendre sur soi

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    Parce que Jeremy et Sofia nous avaient proposé de partir deux jours avec eux, j’ai accepté de refaire du camping .

    Je l’avais déjà évoqué, je n’aime pas camper, le collectif, l’humidité, les sanitaires, bref tant de raisons qui me repoussent à planter la tente .

    En même temps, je culpabilise, je me dis que les enfants aiment bien partir comme ça, que c’est facile..

     

    Facile, pas tant que ça, il faut voir le matériel à rassembler même pour une nuit !

    Nous sommes équipés, mais il faut avouer que le chargement pour cinq est conséquent

    Et je n’aime pas dormir raz le sol, camper oui, mais dormir aussi .

     

    Alors nous avons pris la route, direction Lamballe, puis Pléneuf, val André

    J’aime la côte d’Emeraude, plus que tout, elle est magnifique .

     

    Trouvé un camping tout simple, un peu bruyant, mais proche de cette belle plage, le Val André, la ballade, les superbes villas bretonnes

    Et dès que je suis à cet endroit , j’en oublie les désagréments du camping , quand nous sommes entre copains, c’est bon de flâner le soir, dehors, sans regarder l’heure, le pur plaisir d’être ensemble

     

    Le lendemain, nous avons déambulé, arpenté les plages douces d’Erquy et des Sables d’or

    La proximité de la mer, le sel, le vent, est ma principale ressource

    J’aime, j’adore la mer, la Manche en particulier, jusqu’à 25 ans, j’ai toujours vécu à proximité .

    Et j’ai alors réalisé que ça fait trois dimanche de suite que je vais à la mer, et que nous y retournerons à la fin de la semaine

     

    Alors, c’est rien de supporter un tant soit peu un collectif, quitter son confort, parce que je suis rentrée pleine de couleurs, iodée, fraîche,

    C’est court mais c’est long, une échappée belle, juste ce qu’il faut

     

    Je me dis  qu’il faut de temps en temps, prendre sur soi.