Assise à une table ronde pour quelques heures lors d’une soirée anniversaire, je me rends compte que mon voisin de droite n’est pas bien bavard
Celui de gauche, c’est mon mari, je le connais
Alors, comment engager la conversion ?
« vous êtes assis à côté de Jeanne, c’est un honneur, je suis une grande pédagogue, menant une carrière de chanteuse, créatrice de bijoux, et blogueuse influente … «
Non, pas possible d’engager la conversation de la sorte, c’est trop égocentrique
Alors, je sors mon trousseau de clés
Les enfants
Les animaux
Ça marche à tous les coups, le boulot parfois
Mon voisin de table, me dit qu’il n’a pas de bêtes, il n’aime pas, pas de chien, pas de chat, (bon mince.. ) mais que son fils a dit à sa maîtresse que son papa avait des poissons qu’il allait promener à la rivière
« Ah, vous péchez ? «
« Oui ,un peu « (il est modeste )
Et moi, Jeanne qui a un avis sur tout, ou plutôt apte à adapter mes conversations en toute circonstance, je le branche sur les silures
Et là miracle, je ne l’arrête plus !
Le voisin de table me raconte ses aventures, tout le plaisir qu’il a à pêcher très tôt le matin, les tailles et poids de son butin, les meilleures recoins, les techniques, barque, dimension etc. …
Je n’ai pas tout retenu
Il est heureux, il parle, fait des gestes, mime avec les mains, la taille des poissons...
J’écoute, je rebondis..
Ah, il en faut peu pour faire parler les gens, parfois plus pour les arrêter
Pas grave
A aucun moment l’homme n’a posé de questions, je me demande parfois si je n’impressionne pas
Avec un autre couple le même soir, j’ai cherché un sujet de conversation, ils étaient originaires d’Auvergne
Et l’Auvergne, ça me connaît, justement, le trou paumé où j’avais séjourné en 1986, c’était leur village …
J’ai oublié de leur demander s’il y avait des silures en Auvergne ?